Étau économique sur le monde
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Étau économique sur le monde , livre ebook

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Description

Cet essai politique et économique traite de l'aide apportée aux pays sous-développés en général, mais aussi du soutien apporté par les États-Unis au gouvernement haïtien en particulier. Paulette Fritz Brierre propose des solutions dignes d'intérêt ayant pour but de résoudre les graves problèmes économiques de son pays qui aujourd'hui fait partie des plus pauvres du monde. Ses conceptions politiques et économiques se révèlent très modernes, malgré le nombre d'années écoulées depuis la première parution de son ouvrage. Ses idées politiques très avancées pour l’époque constituent une excellente base de discussion au regard du marasme économique dans lequel se trouve Haïti aujourd'hui. J.-F. Brierre, le célèbre écrivain haïtien, écrivit la préface de cet ouvrage qui vaut la peine d’être lu.

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Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414202638
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-20261-4

© Edilivre, 2018
Une Panbéotie redoutable, une ligue de toutes les sottises s’étend sur le monde, un couvercle de plomb sous lequel on étouffe.
ERNEST RENAN 1883.
Tous droits de traduction de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays…
Notes sur un bréviaire
Par JEAN F. BRIERRE
Depuis plus d’une décade, une voix lancinante qui, s’est interdit le cri et s’est maintenue sur le ton du dialogue, reste collée à son message émouvant, nous dévoile avec une précision statistique les cruels détails de notre situation d’aujourd’hui et les désastres qui y couvent.
Mais hélas ! Cassandre est de tous les temps et de tous les pays…
Déjà en 1928, parmi ces paysages du Nord que semble lier au ciel la proue vertigineuse de la Citadelle de Louis Mercier, l’agronome Eugène Nazon, de l’accent amer du paysan dépossédé un peu plus par chaque averse, ulcéré des mesures administratives dont on camouflait les problèmes dans le « Moniteur » comme on pose un bandage sur une plaie profonde et non explorée, me disait ses angoisses de patriote terrien devant l’humus abandonné aux intempéries, la chute de la production, notre refus qu’on dirait systématique de faire face aux réalités ou de se colleter à elles, notre indolente manie des phrases sonores et creuses et notre nationalisme verbal ou s’effraient pourtant d’inexcusables complexes.
Sur le tertre de Chatard, le beau vieillard en vareuse de planteur défendait avec une éloquente logique son Pays charnel et sa vocation d’exemple. Sur ce pan du théâtre même de la grande Histoire, il affirmait, l’angoisse dans la voix, que nous assassinions l’indépendance de ce pays, laissant son sang couler à la mer et son économie dépérir par manque d’ordre et de méthode.
Sa fille, Madame Paulette Brierre, reprenant le vieux canevas, le développe avec les données contemporaines, la leçon des expériences amères dans l’éclairage du siècle de l’atome. Un courage sans ostentation qui tient de la ténacité paysanne, une conviction sans faille qui condamne les interdits, un refus cartésien de s’abstraire du réel, font de ses écrits des documents d’une remarquable objectivité.
Refusant apriorisme et savantes spéculations d’écoles, sans étalage inutile de savoir livresque habillé du test ésotérique des mots ronflants, se sentant dans « l’œil du cyclone », elle accepte et ausculte la réalité nue, radiographie les incidences, remonte aux sources et propose des solutions. Elle ne dénonce le mal que pour prescrire un mode de guérison. C’est le sourcier qui découvrant la nappe d’eau donne sa conception du barrage et de l’irrigation.
On est loin ici, de la magie verbale et des méthodes* de prestidigitateur. Elle démontre que le cas haïtien ressortit à une conscience haïtienne traduite dans une optique haïtienne qui le contienne dans les données irréfutables du réel spécifiquement haïtien.
Nous devons être les premiers à nous connaitre : de nos répugnances à nos gouts et des conflits qu’ils engendrent ; de notre tempérament aux conditions de travail ; de l’ethnie à la production, du potentiel de courage à la superficie cultivable, de nos erreurs à notre vocation. C’est à partir de ces jalons lumineux que sont valables nos conversations avec le partenaire étranger, quel qu’il soit. Nous oublions souvent la nécessité, l’impératif, pour tout pays qui se respecte, de nationaliser – je ne dis pas naturaliser – les conquêtes extérieures qui s’imposent avec tous leurs attributs originels. De les rôder suffisamment pour qu’elles s’intègrent sans grincer ou menacer de détraquer la grande machine nationale. Nous pouvons aider à l’effort de guerre du voisin sans admettre trop généreusement pourtant qu’on saccage nos champs vivriers pour y cultiver des plantes à latex. C’est muni d’un inventaire matériel et moral complet où l’essentiel trouve sa place prioritaire, – cadastre sans enflure ni tricherie que moulent l’histoire et la vie – que nous devons solliciter ou accepter l’aide étrangère pour éviter les malentendus tragiques qui jalonnent nos relations avec le colosse du Nord.
Ce dernier est discuté ici avec le louable dessein de liquider de vieilles querelles qui ne peuvent que s’envenimer dans le climat du silence et de la peur. Le gigantesque laboratoire où l’homme d’aujourd’hui explore le monde d’évasion des poètes et rapproche la terre des espaces longtemps interdits à l’œil monstrueux des télescopes, n’a pas apporté de changements sensibles à l’optique séculaire des riches vainqueurs de deux guerres sanglantes. Qu’il s’agisse du Plan Marshall ou du Point IV, de la Chine ou de la France, de l’Amérique Latine ou du Proche Orient, le bilan est le même. Les mêmes récriminations montent dans toutes les langues contre une attitude qui a longtemps porté dans cet hémisphère l’armure mensongèrement juridique de la Doctrine de Monroe. Et mieux, les quelques concessions que les Etats-Unis du Nord consentent en rechignant, le monde les doit sans erreur à la peur que suscite l’organisation industrielle du bloc soviétique qui ne laisse aucun doute sur son intention de concurrencer les Etats-Unis sur des marches où jusqu’ici ils avaient été comme un roi parmi ses vassaux. « Nous devons assumer la Charge du plus grand porteur d’actions de la compagnie connue sous le nom de globe terrestre « dit la Standard Oil par la voix implacable de Welch. Et le Sénateur Vandeberg d’ajouter « que l’Amérique doit diriger le monde sinon le monde restera sans chef ».
Il faut rendre cette justice à nos grands voisins que les critiques les plus acerbes ont été aussi formulées par eux-mêmes contre cette politique du dollar qui a succédé à celle du big stick. Au tableau d’honneur de la bonne foi, des témoignages accusateurs tels « The ugly American » vrai au Laos autant qu’en Haïti, les déclarations du professeur Morgenthau concluant à « l’échec sous tous les rapports de la politique américaine en Asie », et le jugement de John Campbell sur le système d’alliances militaires mis sur pied au Proche-Orient pour parer à la pression des Soviets : « Nous n’avons suscité qu’une réaction négative de la part de certains pays que précisément nous voulons inclure dans nos alliances. »
Mme Fritz Brierre n’essaie pas pour autant de projeter un écran de fumée sur nos propres échecs et nos multiples démissions dans tous les domaines. Elle en fait une comptabilité précise d’une plume qu’elle manie comme un scalpel, et apporte résolument sa pierre à l’œuvre de la reconstruction nationale. Cassandre parlant inlassablement ne confond pas le silence attentif qui est forme de dialogue et l’autre qui n’est qu’absence et évasion. Malgré le passif effrayant qu’accuse le bilan, c’est honnêtement, courageusement qu’elle suggère, met à jour, propose, enseigne. Ce petit livre est un acte de foi. Tous ceux qu’intéresse le devenir de notre nation devraient le méditer avec l’esprit objectif dans lequel il a été écrit car les marges sont assez grandes pour contenir sans hiatus des compléments et des développements de programme.
Mars 1961 JEAN F. BRIERRE.
Notes de l’auteur
Ce travail, est le fruit de 30 années de méditations, de confrontation des méthodes proposées et des résultats obtenus, d’un nombre incalculable de lectures approfondies et comparées. Ensuite c’est la prise de contact étroite avec les dirigeants pendant 20 années, l’étude de leur comportement vis-à-vis des problèmes les plus graves, et en même temps, l’étude du comportement des différents groupes sociaux constituant la nation. C’est enfin la décision combien hasardeuse, prise depuis 8 années d’entrer dans l’arène de l’entreprise privée, afin de saisir dans leur réel les données des problèmes économiques de mon pays, qui peut être considéré comme un prototype de pays sous-développés.
Puis, ce sont deux voyages fortuits aux Etats-Unis, dont l’un, avec une brève visite au Canada, et un à Paris, qui m’ont permis de prendre un contact malheureusement trop court, avec le pays leader du Monde Occidental, et avec le pays dit-on le plus « artistique » du monde, et de ce fait, avec deux pays, dont l’un a peut-être atteint les sommets de la vie confortable et l’autre quoique connaissant un certain confort, a accordé une réelle primauté aux talents artistiques et littéraires. Et, pour couronner le tout, c’est l’étude des théories de l’Economie Politique.
L’erreur étant du domaine de l’homme, je ne puis prétendre l’infaillibilité, mais je puis certifier que ce travail a été fait en toute impartialité ; et que le piège le plus grossier dans lequel se laisse prendre l’humain, le mensonge a été soigneusement évité, tous les voiles ont été écartés, pour une nette vision de l’envers du décor. Je n’ai pas désiré faire étalage de connaissances générales, j’ai voulu, et je voudrais surtout tenter de soulever les montagnes d’égoïsmes et de passions, qui comme un écran opaque, s’interposent entre l’homme et le réel.
Les obstacles matériels de toutes sortes, qui retardèrent (heureux retard) le projet de mise en brochure de mon étude initiale « Regards sur la situation latino-américaine », « Programme de Développement Haïtien » me laissèrent le temps de repenser aux difficultés croissantes, pour tous les pays, de trouver des marchés pour l’exportation de leur production et joints à la situation de plus en plus précaire du dollar aux Etats-Unis, me portèrent à poursuivre l’étude commencée et à traiter de la situation économique sur le plan international. Etude qui fait l’objet de la Conclusion et de l’appendice.
Il est incroyable que notre génération qui n’a pas tout à fait atteint le demi-siècle ait connu deux guerres mondiales et que sans

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