Hitler, les Allemands et le général de Gaulle
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Hitler, les Allemands et le général de Gaulle , livre ebook

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Description

Que l’Allemagne ait toujours exercé sur le général de Gaulle une sorte de fascination est une chose connue.
Mais ce qu’on ignore en France et ce qu’on a oublié de l’autre côté du Rhin, c’est la façon dont l’Allemagne a jugé le général de Gaulle tout au long de sa vie :
- Le lieutenant-colonel d’abord, prônant dans les années 30 un corps blindé opérationnel.
- Le chef de la France Libre ensuite, dirigeant de Londres la Résistance française.
- L’ermite de Colombey mettant en garde de 1946 à 1958 contre une renaissance de la puissance allemande.
- Le président de la Ve République enfin, cherchant à promouvoir avec l’Allemagne une politique commune après avoir conclu en 1963 avec le chancelier Adenauer un traité de réconciliation.
En suivant les réactions des Allemands à l’égard du général de Gaulle, on est emporté vers des horizons nouveaux et inhabituels. Le passé devient très différent de celui qu’on nous ressasse depuis si longtemps.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 31 juillet 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782332948618
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-94859-5

© Edilivre, 2015
Du même auteur
Du même auteur :
Sur le même thème
« France-Allemagne, le duel fondamental », La Tribune des Nations , 20 juin 1969, p. 1.
Le triangle Varsovie-Prague-Berlin-Est : une nécessité pour l’équilibre en Europe . Nice, Imprimerie universelle, novembre 1971, 24 p.
« L’Allemagne et le lieutenant-colonel de Gaulle », Revue historique , 503, juillet-septembre 1972, p. 107-116.
« L’Allemagne et le général de Gaulle (1940-1945) », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale , 94, avril 1974, p. 1-27.
L’Allemagne et le général de Gaulle (1924-1970) , Plon, 1975, 229 p.
De Gaulle et les Allemands , Complexe, 1990, 223 p.
Histoire des relations franco-allemandes de 1789 à nos jours , Armand Colin, 1996, xii-324 p., fig. et cartes. (Coll. U).
La fin des années 30 , 4 vol., Édilivre, 2008-2014.
Sur d’autres thèmes
Changer de cap 1968-1978. Dix ans qui ont compromis les chances de la France , Seghers, 1978, 208 p.
La France d’outre-mer 1815-1962 , Masson, 1992, 248 p., fig. et cartes.
Histoire des États-Unis , Ellipses, 2003, 256 p.
L’Amérique et les Américains d’aujourd’hui , Ellipses, 2005, 208 p.
Thèse d’État
Le rôle des élus de l’Algérie et des colonies au Parlement sous la Troisième République (1871-1940) , Université de Poitiers, novembre 1987, 7 volumes, 2194 p., tableaux, fig., cartes, index et annexes.
Citation


« Qu’est-ce que l’Histoire, sinon un conte sur lequel on s’accorde ? »
Napoléon
Avant-propos
Que le général de Gaulle ait été préoccupé toute sa vie par les Allemands est une chose connue. Il l’a suffisamment écrit et dit dans ses discours. Mais, que les Allemands, de leur côté, se soient intéressés à sa personne tout au long de sa vie, voilà quelque chose de très ignoré.
Dès 1924, les Allemands remarquent le général de Gaulle, quand il est capitaine et qu’il écrit son premier livre La discorde chez l’ennemi . Dans les années 30, quand il est lieutenant-colonel et qu’il préconise l’arme blindée, les Allemands en font chez eux une sorte de célébrité. À partir de 1940, ils l’observent jusqu’à sa mort en 1970. Leurs commentaires nous éclairent de façon inhabituelle sur le général de Gaulle et sur l’histoire des relations franco-allemandes.
Ce livre est le fruit d’une longue enquête. Ma documentation s’appuie sur des archives, des collections de journaux, des livres, des études, des mémoires, des enregistrements allemands, ainsi que sur des déclarations de responsables allemands et autres témoignages verbaux.
De 1967 à 1970, j’ai résidé en Allemagne. J’étais professeur à l’Institut français de Hambourg. Je faisais des cours et des conférences. J’écoutais les émissions de radio et de télévision. Je lisais les journaux. Je conversais avec des personnes de toutes catégories. J’ai pu me faire une idée très vivante des sentiments allemands face au général de Gaulle. C’était une époque particulièrement difficile des relations franco-allemandes. Le général de Gaulle était considéré par les Allemands davantage comme un adversaire que comme un partenaire. Ensuite, de 1970 à 1972, j’ai été lecteur à l’Université de Linz en Autriche où j’ai pu continuer et approfondir mes recherches.
Ce n’est pas la première fois que j’écris sur ce sujet. J’ai commencé, il y a maintenant plus de 40 ans, avec des articles dans la Tribune des Nations , la Revue historique , la Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale et, surtout, avec un ouvrage intitulé L’Allemagne et le Général de Gaulle (1924-1970) , paru chez Plon en 1975.
Si je reviens sur ce sujet aujourd’hui, c’est parce que je crois utile de mettre sur le Net, les jugements et appréciations portés par les Allemands sur le général de Gaulle. Je tiens aussi à publier une lettre que le général de Gaulle m’a écrite le 4 septembre 1969. J’ai eu confirmation par son gendre, le général de Boissieu, de l’intérêt qu’il a porté à mes travaux.
Ce livre surprendra. Le lecteur se demandera pourquoi il ignore tout de ce passé franco-allemand encore si récent. La réponse est simple : l’Histoire est sélective. Elle change. Elle marche avec le temps. Elle se veut idéologique, démagogique, patriotique, morale et légendaire. Il y a les élus. Il y a les bannis. Personne n’a d’influence sur l’Histoire, pas même ceux qui l’ont faite.
Aujourd’hui, on triche en présentant au public le général de Gaulle comme le grand résistant de 1940 qui a réconcilié la France et l’Allemagne. Mais, qu’importe, il le faut, c’est l’exigence du temps. On met le passé en conformité avec les nécessités du présent. On vérifie le jugement de Napoléon qui disait : « Qu’est-ce que l’Histoire, sinon un conte sur lequel on s’accorde ? »
Jacques Binoche dit Schnuki juin 2015
Chapitre I Hitler, les Allemands et le lieutenant-colonel de Gaulle, protagoniste de l’arme blindée (1934-1936)
Le général de Gaulle manifeste tout au long de sa vie une sorte de hantise de l’Allemagne. Il redoute ce pays, ce grand voisin, qui domine l’Europe depuis 1870, qui aurait pu gagner la guerre de 14-18 et qui, 20 ans plus tard, en 1939, repart au combat, comme s’il n’avait même pas senti passer l’épouvante de la guerre précédente.
Les premiers ouvrages du général de Gaulle témoignent de cette obsession allemande. Les Allemands le remarquent et s’en étonnent. Ils commentent d’abord son premier livre, La Discorde chez l’ennemi qui sort en 1924 quand il est capitaine et où il cherche à expliquer les causes de la défaite allemande de 1918. Son livre n’est lu que par un milieu militaire allemand très restreint. 1
En 1934, son livre Vers l’armée de métier , tout de suite traduit en allemand sous le titre de Frankreichs Stossarmee. Das Berufsheer – die Lösung von Morgen , est un succès. Il est lu par le Führer et la plupart des officiers de l’armée allemande. Un flot de commentaires paraît dans les journaux allemands. On verra dans ce chapitre la teneur et l’intérêt de ces commentaires.
La discorde chez l’ennemi
Le général von Kuhl, retraité de l’infanterie, fait un compte rendu du livre du capitaine de Gaulle, La discorde chez l’ennemi , dans la revue Militär-Wochenblatt du 18 juin 1924. Dans un long article intitulé : « Un jugement français sur les causes de la défaite allemande dans la guerre mondiale », le général von Kuhl passe au crible, l’ouvrage du capitaine de Gaulle. Il est loin de partager la méthode historique de l’auteur français. Il trouve que, dans l’ensemble, l’exposé d’histoire militaire du capitaine de Gaulle ne contient rien de nouveau, mais bien des inexactitudes et des faux jugements. « Il ne faut pas faire comme de Gaulle, dit-il, de l’histoire militaire pour démontrer certaines opinions définies à l’avance. »
Comme à l’époque, on est en pleine crise franco-allemande à propos de l’intervention militaire française dans la Ruhr et qu’il est aussi d’usage en Allemagne de s’élever contre les troupes françaises d’occupation et plus particulièrement les troupes coloniales, le général von Kuhl se joint aux protestations. Il s’empare des éloges décernés par le capitaine de Gaulle à l’énergie des militaires allemands pendant la Grande Guerre pour relancer le thème politique du moment. Il écrit :
« Dans son avant-propos, de Gaulle déclare que la défaite allemande ne saurait empêcher la France de reconnaître à son ennemie l’hommage mérité par une conduite valeureuse. Si cela est vrai, l’officier français a une drôle de façon d’exprimer cette reconnaissance. Sur le Rhin, dans le Palatinat et dans la Ruhr, on cherche vainement un geste chevaleresque à l’encontre d’un ennemi vaincu après un dur combat et une quelconque bienséance à l’égard d’une population civile sans défense. La nation qui prétend avoir pris en charge la civilisation travaille ici avec la cravache et avec l’aide de nègres africains comme représentants culturels. » 2
La ligne Maginot et le pacifisme français
Depuis 1927, la France construit la ligne Maginot. C’est conforme à sa politique générale. Les gouvernements français successifs ont défini une politique de paix absolue qui tend à interdire toute forme de conflit européen à l’avenir. Les conférences, les traités, les pactes se suivent en kyrielles. Ils dénoncent la guerre et réclament la paix. Aristide Briand, ministre des Affaires étrangères français, et Frank Kellogg, secrétaire d’État américain, signent un pacte dit de renonciation à la guerre qui condamne le recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux et y renoncent en tant qu’instrument de politique nationale dans leurs relations mutuelles. Le pacte est aussitôt signé par le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne, le Japon et quelques dizaines d’autres pays. C’est la réaction à l’effroyable tuerie de la guerre de 14-18.
Quand on s’adresse aux foules à l’époque, ce n’est que par des invectives à la guerre et des proclamations de foi dans la paix. Les orateurs français crient : « Guerre à la guerre ! », « Arrière les canons ! Arrière les mitrailleuses ! », « Place à l’arbitrage et à la paix ! ». Aucun responsable politique ne veut plus avoir un jour à endosser la moindre responsabilité dans un conflit. Le leitmotiv de la politique française des années 20 et 30 peut se résumer par ces mots : « Plus jamais ça ! »
Seule, la défense est acceptable. En construisant une ligne de fortifications à ses frontières, la France atteste de sa bonne foi. Elle prouve qu’elle ne se lancera jamais dans la guerre et qu’elle ne sera jamais l’agresseur. Par là aussi, elle se prive de tout moyen de pression et d’intervention préventive. Elle se met dans l’incapacité de faire respecter le statu quo européen ou

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