Larmes à Gauche
118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Larmes à Gauche , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
118 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Essai polémique sur l’action du gouvernement, Larmes à Gauche revient sur quelques-uns des 60 engagements autour desquels le candidat François Hollande a organisé son programme de campagne.
Construit sous la forme d’une interpellation directe, l’ouvrage reprend la stratégie oratoire dont le président actuel a usé contre Nicolas Sarkozy, au cours du débat télévisé du 2 mai 2012 mené entre les deux tours de l’élection présidentielle.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 février 2014
Nombre de lectures 0
EAN13 9782332679383
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright














Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-332-67936-9

© Edilivre, 2014
Du même auteur


Hollande
Ancienne province des Pays Bas, royaume coincé entre l’Allemagne et la Belgique.
Hollande (François ; Rouen, 1954 – …)
Président de la république française, coincé entre l’Allemagne et Jean-Luc Mélenchon.
Extrait de « Mots cris… Mots Cœur »,
Petit dictionnaire à l’usage des râleurs, des railleurs et autres pinailleurs
Du même auteur aux Editions Baudelaire – 2013
Citation


L’utopie est la matrice de l’histoire et la sœur jumelle de la révolte.
José BOVÉ
Larmes à Gauche
 
 
«  Moi, Président de la République , je ne serai pas le chef de la majorité, je ne recevrai pas les parlementaires de la majorité à l’Élysée.
Moi, Président de la République , je ne traiterai pas mon Premier ministre de collaborateur.
Moi Président de la République , je ne participerai pas à des collectes de fonds pour mon propre parti, dans un hôtel parisien.
Moi, Président de la République , je ferai fonctionner la justice de manière indépendante, je ne nommerai pas les membres du parquet alors que l’avis du Conseil supérieur de la magistrature n’a pas été dans ce sens.
Moi, Président de la République , je n’aurai pas la prétention de nommer les directeurs des chaînes de télévision publique, je laisserai ça à des instances indépendantes.
Moi, Président de la République , je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire.
Moi, Président de la République , j’aurai aussi à cœur de ne pas avoir un statut pénal du chef de l’État ; je le ferai réformer, de façon à ce que si des actes antérieurs à ma prise de fonction venaient à être contestés, je puisse dans certaines conditions me rendre à la convocation de tel ou tel magistrat ou m’expliquer devant un certain nombre d’instances.
Moi, Président de la République , je constituerai un gouvernement qui sera paritaire, autant de femmes que d’hommes.
Moi, Président de la République , il y aura un code de déontologie pour les ministres, qui ne pourraient pas rentrer dans un conflit d’intérêts.
Moi, Président de la République , les ministres ne pourront pas cumuler leur fonction avec un mandat local, parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leur tâche.
Moi, Président de la République , je ferai un acte de décentralisation, parce que je pense que les collectivités locales ont besoin d’un nouveau souffle, de nouvelles compétences, de nouvelles libertés.
Moi, Président de la République , je ferai en sorte que les partenaires sociaux puissent être considérés, aussi bien les organisations professionnelles que les syndicats, et que nous puissions avoir régulièrement une discussion pour savoir ce qui relève de la loi, ce qui relève de la négociation.
Moi, Président de la République , j’engagerai de grands débats, on a évoqué celui de l’énergie, et il est légitime qu’il puisse y avoir sur ces questions-là de grands débats citoyens.
Moi, Président de la République , j’introduirai la représentation proportionnelle pour les élections législatives, pour les élections non pas de 2012, mais celles de 2017, car je pense qu’il est bon que l’ensemble des sensibilités politiques soient représentées.
Moi, Président de la République , j’essaierai d’avoir de la hauteur de vue, pour fixer les grandes orientations, les grandes impulsions, mais en même temps je ne m’occuperai pas de tout, et j’aurai toujours le souci de la proximité avec les Français. »
Anaphore prononcée le 2 mai 2012 par François HOLLANDE
au cours du débat télévisé qui l’a opposé à Nicolas SARKOZY
entre les deux tours de l’élection présidentielle.
 
 
Toi, Président de la République, tu as succédé au Président le plus méprisant de la V ème République grâce aux suffrages de plusieurs dizaines de millions de Françaises et de Français, lassés par des dirigeants étonnamment prompts à manier l’autosatisfaction.
Leur incapacité à réduire le chômage, leur implication dans des affaires scandaleuses t’offraient une chance inouïe de les remplacer pour longtemps.
Comme Tonton qui, trente années plus tôt, avait promis de «  changer la vie  », tu as fait ronronner de plaisir la partie gauche du pays avec ta certitude que «  le changement, c’est maintenant  ».
Deux ans plus tard, tu la laisses pourtant muette de stupéfaction, tu restes sourd à ses premiers murmures d’indignation, tu ignores sa déception et tu fais mine de ne pas entendre la montée de sa colère.
Le peuple souhaite que l’on s’occupe enfin de ses problèmes. Il demande la fin de la justice de classes, une information vidée de ses anesthésiants et de ses soporifiques, une égalité de chances pour les gosses de tous les horizons sociaux. Il demande des actes. Il en a marre de s’appauvrir et de s’anémier pour enrichir et engraisser les nantis du CAC40 ; il n’en peut plus des mensonges officiels, des fins de mois difficiles, de la médiocrité institutionnalisée.
Les promesses non tenues (non tenables ?) de ton début de quinquennat, les discours confus et parfois contradictoires de tes collaborateurs me conduisent à les interpeler, par ton intermédiaire, pour leur demander de prouver qu’en votant pour toi, les électrices et les électeurs n’ont pas seulement voté contre ton concurrent…
Ces interpellations sont des larmes.
Larmes de désespoir ou d’indignation, larmes de rage ou de dépit, chacune d’elles veut traduire le sentiment de cette France profonde – profondément déçue – qui ne reconnait déjà plus celles et ceux qu’elle s’apprêtait pourtant à encenser.
«  A quoi bon conserver des socialistes si la politique menée par eux n’est pas plus juste, plus humaine, plus fraternelle que celle de leurs prédécesseurs   ?  ». De plus en plus fréquente au fil des mois qui passent, cette réflexion est tout bêtement fondée sur un malentendu : les gens se disent déçus du socialisme alors que le «  socialisme à la française  » reste à inventer. En clair, c’est donc plutôt des socialistes qu’ils sont déçus ou, plus précisément encore, de dirigeants qui se prétendent socialistes .
Car, comme à l’époque de Tonton, la vérité est qu’ils s’interrogent sur la sincérité de ton engagement et de celui de tes collaborateurs ; ils se demandent si, comme tant d’autres, vous n’avez pas tout simplement choisi d’occuper une case libre, susceptible de vous permettre d’accéder au pouvoir.
Renégocier le pacte financier européen ? Relancer la croissance ? Diminuer le chômage ? Augmenter le pouvoir d’achat ?
Certes, l’entreprise n’est pas évidente dans un espace régulé par l’organisation mondiale du commerce, c’est-à-dire par les bourses et les banques, par la haute administration et par les salles de rédaction. Encore moins en période de crise, nous dit-on, oubliant en même temps que la crise puise précisément ses origines dans les dérives des banques, des bourses et de la haute administration et qu’elle bénéficie du mutisme complaisant de nombreuses salles de rédaction.
L’entreprise n’est pas évidente, mais ce n’est certainement pas en se pliant aux règles existantes que le changement risque d’arriver maintenant . La Gauche ne pourra conquérir les cœurs et, par conséquent, les suffrages qu’en se montrant révolutionnaire.
Révolutionnaire ? Parfaitement ! Dans les idées et dans les méthodes. Il ne s’agit pas de descendre dans la rue pour, une nouvelle fois, feindre de trouver la plage sous les pavés, mais de prendre des décisions capables d’entraîner un changement profond de la structure politique, économique, écologique et sociale du pays : en d’autres termes, une re-évolution . A cet égard, ne crois-tu pas que cette fameuse crise pourrait alors s’avérer une arme tout-à-fait opportune en facilitant l’adhésion et le soutien d’autres populations de l’Union européenne ?
Un match se remporte si souvent en utilisant à son profit les armes de l’adversaire…
Toi, Président de la République, tu contrôles une majorité des grandes villes et des départements, la quasi-totalité des régions, l’assemblée nationale et le sénat ; tu as en mains tous les leviers pour gagner la bataille de la croissance, du chômage et du pouvoir d’achat.
Dans ces conditions, comment se fait-il que moins de deux ans après ton installation à la tête du pays, le peuple a pu se demander si tu savais te servir d’un lance-pierres !
 
 
« Je veux remettre l’éducation et la jeunesse au cœur de l’action publique »
Toi, Président de la République, tu as promis de créer 60.000 postes supplémentaires dans l’éducation, de faire en sorte que les enfants de moins de trois ans puissent être accueillis en maternelle, d’affecter prioritairement les nouveaux personnels aux écoles maternelles.
La nomination, rue de Grenelle, d’un homme de cabinet, docteur en philosophie, constituait un gage de sérieux à la tête d’un ministère célèbre pour la volonté régulièrement mise en œuvre par ses patrons successifs de pondre une nouvelle réforme…
Ce que n’a d’ailleurs pas manqué de faire ce ministre enseignant-chercheur en annonçant, au lendemain de sa désignation, un projet dont il n’avait pas été question durant la campagne présidentielle : le retour de la semaine de classe en cinq jours ou, pour être plus précis, en quatre jours et demi sur cinq journées.
Présentée comme une réforme des rythmes scolaires visant à mieux répartir les heures de classe sur la semaine, à alléger la journée de classe et à programmer des moments où la faculté de concentration des élèves est la plus grande, cette réforme a eu l’avantage de réunir en un front de rejet et d’incompréhension le Conseil supérieur de l’Education, la totalité des syndicats (vote négatif de la CGT, de la FSU et de FO,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents