Le Malouf
180 pages
Français

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Description

Cet ouvrage retrace l'histoire du Malouf, un style musical dont la tradition séculaire entretient un lien étroit avec l'Algérie et l'Andalousie, avant de s'étendre plus largement dans tout le Maghreb et l'aire arabo-musulmane. Youcef Dris rend hommage aux figures emblématiques de la scène musicale qui dédièrent leur talent à perpétuer et enrichir cet art inimitable. L'auteur détaille les caractéristiques des trois grandes écoles qui se sont distinguées : celle de Tlemcen, celle d'Alger et celle de Constantine. Cette musique s'est nourrie du métissage des cultures, qui lui confère sa beauté et lui donne une « dimension plurielle, riche et chamarrée ». L'ouvrage invite à se laisser séduire par ces envoûtantes mélopées et risque bien d'attiser la curiosité de nouveaux auditeurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 octobre 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414107032
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-10701-8

© Edilivre, 2017
Exergue


La musique est l’expression de l’idéal artistique le plus élevé ; réflexions des Harmonies Célectes, elle place l’homme directement devant les mystères les plus profonds de la vie.
(Charte spirituelle de l’Humanité, 1946)
Dédicace
A la mémoire de mon oncle El Hadj El Hachemi Guerouabi, allah yerrahmou, ce grand monument de la musique chaâbie, et qui appréciait tous les autres genres de musiques, particulièrement le Malouf. A La famille DRIS de Tizi-Ouzou, d’Alger et d’Oran, qui possède en son sein des musiciens et des interpètes de talent. A mes enfants Smail, Yacine, Tarek et partiulièrement Manel qui aurait pu devenir une grande artiste elle aussi, s’il n’avait choisi une une voie, aussi belle celle-là, de fonder une famille. A mon inspiratrice et tendre épouse Assia, à tous mes amis de cœur, car comme écrivait VAUVENARGUES dans Reflexions et Maximes, « Les grandes pensées viennent du cœur ».
Youcef DRIS
Introduction
Peut-on vraiment parler du Malouf sans évoquer Constantine, ce très ancien sanctuaire des rois numides, les Syphax, les Massinissa et les Jugurtha. Cette magnifique capitale de la Numidie qui a conservé – en dépit de ses extensions modrenes – beaucoup de la beauté et du pittoresque brebères. Sans doute n’est-il pas exceptionnel de voir une ville perchée sur un plateau rocheux, comme une citadelle naturelle. Mais ce qui est proprement singulier dans cette ville, c’est que ce plateau curieusement biseauté et incliné en forme de pupitre géant, présente contantine toute entière aux regards, même de près, comme une vue prise d’avion. Son théâtre, magnifique prouesse architectural aux décors somptuex, sa place de l’ancienne Brèche, son ancien palias du bey Hadj-Hamed, où s’éposent les architectures mauresque et turque, mêlées d’italianisle, mises en valeur par des jardins intérieurs d’une intimité et d’une grâce andalouse. Son charme, infiniment prenant, c’est une orchestration de couleurs vives, mais surtout ce bleu constantinois, jadis ton majeur et obsédant des cours et des intérieurs, qui – frappé par des rayons de soleil – est réverbéré jusque dans les coins d’ombre des maisons, jusque dans la rue.

PLACE DE LA BRECHE
Cette symphonie de couleurs où le bleu déborde de tous les patios, si bien que les maisons et les ruelles semblent tremper dans un bai d’azur, ressmble à une partition musicale divinement jouée par un talentueux violoniste. Orientale, Constantine l’est cependant par son architecture majestueuse, à l’image du minaret de la mosquée de Sidi-Lakhdar, élancé et élagant, par le spectacle kaléidoscopique de ses rues, parfumées par l’arôme des épices et du café fraîchement torréfie et moulu, et les odeurs irresitibles des pâtisseries si appréciées. Peut-être se demandera-t-on pourquoi j’emprunte des exemples à l’architecture quand il est l’heure de parler musique. Et bien, l’architecture est posée sur une ossature préétablie qui recevra les plus beaux édifices, tout comme la musique qui est perçue comme une ossature de cadence, sur laquelle viendront se disposer les syllabes des textes chantés ; en un lent et continu martèlemnt, jusqu’à ce que forme s’ensuive.

UNE DES RUELLES DE CONSTANTINE
La musique est un art d’intuition, aussi flou qu’il est possible, et pourtant la raison lui fournit ses moyens : la division de la gamme en notes, et des cordes en tronçons : voilà une belle géométrie, simple et gaie, tellement facile que des profanes et des Mozart de cinq ans se retrouvent aisément dans ses méandres. Ses théorèmes s’énoncent en beaux accords qui gagnent l’entendement après avoir été déjà entendus. Une logique en termes clairs et sonores, une dialectique satisfaisante, des abstractions palpables, des solutions pour tous les problèmes, voilà de quoi mettre d’accord le monde entier. Le monde est découpé en pays minuscules qui sont des patries musicales ; mais les frontières en sont si douces que les sons les traversent les jours de fête : ces jours-là, on danse dans un village et les villages voisins écoutent. La musique suit la marche du vent et transmet partout sa leçon : elle dit qu’ente l’homme et la terre qu’il habite un accord peut se faire ; il lui faudra, à lui, être intelligent, à elle, être clémente. Si la tristesse l’emporte sur la joie, on sera musicien romantique. La musique est la seule exploration supportable des catastrophes. Mais quand le soleil brille, c’est encore à elle qu’on demandera d’en rendre compte. Pourtant la musique a ses doctrines, ses doctrinaires. D’une gamme à l’autre, d’un genre à un autre ce sont les idées, les modes de vie qui changent, et avec eux la manière de les chanter. Les modes, c’est-à-dire l’usage, en somme, qu’on fait de la gamme qu’on s’est donnée, définissent et classent les œuvres et les styles. Depuis les temps obscurs, et tout au long de leur histoire, les instruments de musique relèvent d’une technologie à la fois mystérieuse et savante. Recenser son patrimoine musical, comme on recense son patrimoine pictural et poétique, est la première affaire dans la culture des peuples. L’usage imprudent que l’on fait aujourd’hui des grandes œuvres, tant dans les salles de concert que par les enregistrements, incite à la méfiance. Tant de symphonies, maniées sans précautions, connaissent à présent l’amère malédiction du bruit !
Pourtant, en dépit des apparences, de l’évolution, des enrichissements, rien n’a changé l’essentiel.
Il n’est, au monde des musiciens, des sculpteurs, des peintres, des poètes, qu’un adversaire, qu’un allié, qu’un dieu : le rythme que l’on rencontre à tous les carrefours de l’expression, à toutes les croisées de chemins. « Le génie » est une image dont une certaine littérature use volontiers de nos jours à l’endroit de la musique et des musiciens. Les vocations de musiciens, nées chez ceux-là qui avaient l’ouïe fine à tous les égards, confirmeraient s’il en était besoin la merveilleuse et fluide disponibilité des forces.
Sur le plan musical, l’Algérie est réputée pour son riche répertoire. Plusieurs styles de musique sont inclus : classique arabo-andalou algérienne, le Chaâbi, le Rai qui est originaire de l’Oranie, la musique kabyle, la musique moderne comme le rock, le rap ou la musique diwane. Il se distingue également par la richesse linguistique de son répertoire mêlant arabe classique, arabe algérien, le français et l’amazigh (dites berbères) telle que kabyle, chaoui, touareg, etc.
Et c’est ainsi que notre patrimoine musical algérien, déjà doté d’une charpente sonore sur laquelle on a disposé des syllabes depuis la nuit des temps, a pris à la musique d’Andalousie l’essentiel de son âme et ses rythmes. C’est cette forme de musique qu’à empruntée le Malouf à la tradition arabo-andalouse.
Symbole historique de tolérance, l’Andalousie du moyen-âge a été un formidable vivier culturel où cohabitaient musulmans, juifs et chrétiens. Balayée par la Reconquista en 1492, cette brillante civilisation a essaimé sur tout le pourtour méditerranéen. Ses survivances sont nombreuses. Le malouf du Rhumel en est une.
Cette musique s’est implantée dans la culture de plusieurs grandes villes du Maghreb, Fez, Tlemcen, Alger, Constantine, Tunis, Annaba. Basée sur des mélodies, elle a subie les influences des régions où elle était perpétuée, trois grandes écoles se sont distinguées celle de Tlemcen (se revendique de Grenade), celle d’Alger (se revendique de Cordoba), et enfin celle de Constantine (se revendique de Séville).
Cet ouvrage sur le MALOUF, nous le dédions entièrement à ce genre si apprécié par les fans de cette musique qui a traversé les siècles, de l’Andalousie au Constantinois en passant par la Tunisie et la Libye. Cet aussi un hommage à toutes les figures emblématiques de cette musique algérienne dans toute sa dimension plurielle, riche et chamarrée. Faire ressurgir l’authenticité de ces personnages, dont certains ont aujourd’hui disparus, et d’autres oubliés. Ces maitres du malouf qui ont tutoyé l’histoire de cette musique du haut des siècles écoulés, contemplant l’humus d’un terroir qui a vu la naissance et l’éclosion de grands noms et de jeunes talents, nous ont laissé un patrimoine musical de toute beauté. Ce travail d’investigation didactique et biographique que nous avons tenté de réaliser se veut, avant tout, être un devoir de mémoire et surtout un hommage mérité à ces artistes, gâtés par la nature qui les a habillés d’un don extraordinaire : un indéniable talent. Et quel autre plus bel hommage pourrait-on rendre à tous ces distributeurs de bonheur qui ont bercé et continuent à bercé des générations entières avec leurs mélopées ? Ainsi, en feuilletant cet ouvrage, les lecteurs connaîtront la vie et le parcours artistique de géants de cette musique Constantinoise, à l’image du grand Mohamed Tahar Fergani, légendaire et célèbre, figure de proue de cette musique qui a traversé les siècles. On retrouvera aussi son auguste père Cheikh Hammou Reggani, son fils Salim, Cheikh Raymond, mais aussi les plus jeunes et non moins prestigieux interprètes du malouf constantinois, annabi, tunisien et libyen, qui immortaliseront, pour notre plaisir à tous, des titres qui habiteront nos mémoires et pour longtemps encore, pourvu que Dieu leur Prête vie.
Le Malouf est une musique vivante, même si ses modes savants et, surtout, sa transmission orale l’ont soumise à bien des vicissitudes. C’est une musique classique algérienne héritière de la Musique arabe, à l’origine basée sur un système de 24 Noubates, qui sont les règles théoriques et inchangées depuis la fin du IX ème siècle, ces noubates ; dont douze ont aujourd’h

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