LE PARI QUÉBÉCOIS
107 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

LE PARI QUÉBÉCOIS , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
107 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La survie du Québec a toujours représenté un énorme pari. Après avoir survécu à la Conquête britannique et au joug de l’Église catholique, voilà que les Québécois délaissent, peu à peu, le projet indépendantiste, tout en se déclarant fort heureux de leur sort. Comme si la survie de leur société distincte n’était plus un enjeu. Une grave erreur.
Dans un style direct, puisant abondamment dans l’histoire et l’actualité, Serge Cabana démontre comment une grande réussite collective a pu, aujourd’hui, se transformer en paralysie sociale.
En débusquant sept freins – souvent étonnants – au développement social, l’essai entraîne le lecteur vers une analyse originale des conséquences en train de se dessiner pour le Québec, s’il ne sort pas de sa torpeur actuelle.
C’est souvent dans l’opulence et la félicité que sombrent même les plus grands empires. Le pari de la survie du Québec, propose l’auteur, dépend désormais de sa capacité à forger son nouveau destin non plus en fonction du pays, mais dans le contexte beaucoup plus large d’un monde en crise. Un pari risqué, aux enjeux élevés, qu’il appartient aux citoyens de relever. Les politiciens suivront.
« Au Québec, les assemblées de cuisine connaissent, depuis quelque temps, un regain de popularité. Gabriel Nadeau-Dubois et Jean-Martin Aussant ont lancé leurs consultations sous le thème Faut qu’on se parle. Paul St-Pierre Plamondon a invité les gens, au nom du Parti Québécois, à discuter dans les cuisines des orientations du parti. L’idée est dans l’air du temps. Nous devons nous remettre à nous parler entre nous.
Ici, je pense à un vaste chantier, apolitique et pan-québécois, portant sur une nouvelle vision du Québec, et engageant la participation de tous, des écoliers aux aînés. Une opération pouvant s’échelonner sur deux ou trois ans. Qui se déroulerait en trois phases : une première étape de recherches d’idées ; une deuxième de débats à la grandeur du Québec ; la dernière phase se terminant par la tenue d’un grand référendum à caractère social. »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 septembre 2017
Nombre de lectures 1
EAN13 9782764434123
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Babyboomerang – Le retour des baby-boomers idéalistes sur la scène sociale , Éditions de l’Homme, 2011.


Projet dirigé par Éric St-Pierre et Martine Podesto

Conception graphique : Nathalie Caron
Révision linguistique : Julie Therrien
En couverture : Québec Amérique
Conversion en ePub : Marylène Plante-Germain

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. L’an dernier, le Conseil a investi 157 millions de dollars pour mettre de l’art dans la vie des Canadiennes et des Canadiens de tout le pays.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.



Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Cabana, Serge
Le pari québécois : heureux mais sans projet… : le Québec peut-il rêver mieux ?
(Biographie)
ISBN 978-2-7644-3410-9 (Version imprimée)
ISBN 978-2-7644-3411-6 (PDF)
ISBN 978-2-7644-3412-3 (ePub)
1. Québécois. 2. Québec (Province) - Prévision. 3. Québec (Province) - Conditions sociales - 21 e siècle. 4. Québec (Province) - Conditions économiques - 21 e siècle. I. Titre.
FC2928.C32 2017 971.4’05 C2017-941278-7

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2017

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2017.
quebec-amerique.com




Au frère Bernard qui, en septième année, m’incita à lire Les Insolences du frère Untel .
À mon père, Gilles, qui m’aida à le comprendre.
À ma mère, Rita Williams, qui, en son temps, m’encouragea à écrire.
En hommage, enfin, à cette génération silencieuse qui, tranquillement, a fait entrer le Québec dans la modernité.


Tu me demandes combien je fais
Je fais de mon mieux…
Et ce mieux, combien c’est ?
– Rêver mieux , chanson de Daniel Bélanger

PRÉAMBULE
Pourquoi, après avoir réussi sa formidable Révolution tranquille, le Québec s’est-il enlisé dans un bonheur tranquille ? Plus aucun projet collectif à l’horizon. Chacun confiné dans la bulle de son confort personnel. Sommes-nous aussi heureux que nous en avons l’air ? Dans un portrait statistique saisissant du Québec d’aujourd’hui, basé sur trente années de sondages, Le Code Québec 1 confirme mon intuition : les Québécois sont heureux, mais…
C’est sur ce « mais », que porte cet essai.
Ce qui se passe actuellement au Québec m’interpelle. Ce qui ne se passe pas aussi. J’écris pour comprendre ce qu’il y a derrière ce « mais », que j’ai appelé le « malaise québécois ». Malaise que je ressens d’abord en tant que citoyen.
J’ai donc entrepris de sonder notre actuel engourdissement social. Pour en déterrer les racines. Et en dégager les voies de sortie.
J’ai donc étudié les sociologues, penseurs et experts du Québec. Plongé, aussi, dans notre passé. Enfin, je me suis arrimé à l’actualité reflétée dans les médias.
Je ne suis ni économiste, ni historien, ni politologue. Sorti de l’université avec une maîtrise « d’agent de changement » (service social), j’ai toujours été passionné par le besoin de relier les secteurs économique, politique et social dans une vision intégrée de la société québécoise en mouvement. De débusquer le symbolique dans l’anecdotique. D’observer l’histoire se dessiner sur le fil de l’actualité. Je ne prétends pas à la vérité. Seulement à l’honnêteté. Vous en prenez et vous en laissez. Je ne cherche pas le consensus. J’espère provoquer. La réflexion d’abord. La discussion ensuite. On ne sortira pas le Québec de sa torpeur actuelle d’un coup de baguette magique !
L’ère des messies guidant le peuple vers la Terre promise est révolue. Les dirigeants ont perdu notre confiance. Ne reste que nous, les citoyens.
C’est parce que je garde espoir que j’ai voulu écrire ce livre. Un livre à l’intention du citoyen québécois réaliste, mais toujours optimiste et pragmatique, capable de constater que le Québec s’est enlisé. Et résolu à mettre l’épaule à la roue, pour le sortir du trou.
Bonne lecture !

1. LE MALAISE : LE SUCCÈS QUI PARALYSE

HISTOIRE D’UNE RÉUSSITE COLLECTIVE
LES 4 CHOCS CULTURELS (1960-2015)
Nous avons réussi à nous affranchir de la mère-patrie, de l’Empire britannique, des Anglais et de l’Église catholique. Réussi à nous bâtir une formidable société moderne. Réussi en affaires, dans les arts et dans la culture. Tout ça en 50 ans !
Pourtant on aurait tort d’attribuer à la seule Révolution tranquille les progrès et les aléas du Québec moderne. L’importance, énorme, de cette révolution a occulté le fait qu’au cours des cinquante dernières années le Québec a vécu non pas un, mais bien quatre grands chocs culturels : la Révolution tranquille, la contre-culture, la révolution numérique et la mondialisation. Chacun de ces chocs bouleversera les consciences individuelles et transformera profondément la société.
PREMIER CHOC : LA RÉVOLUTION TRANQUILLE
1960. Le Québec s’apprête à entrer dans la modernité. Le duplessisme, après 16 années de règne absolu, a fait son temps. Le peuple, surtout, en a assez d’être tenu pendant ce que l’on désignera comme « la Grande Noirceur », sous le joug culpabilisant de l’Église Catholique. Les cris d’indignation et les appels à la révolte du groupe d’artistes et d’intellectuels signataires du manifeste Refus global (1948) trouvent, enfin, leur écho.
Certains signaux montrent concrètement que la marmite sociale chauffe de plus en plus. Dès 1949, la grève de l’amiante, illégale et violente mais totalement justifiée, annonçe le début de l’affranchissement de l’Église catholique (qui soutient officiellement la partie patronale, malgré la dissidence de nombreux curés). Puis l’émeute du Forum, en 1955, sonne le grand réveil canadien-français. Ce 17 mars 1955 les partisans chahutent le président, anglophone, de la Ligue nationale de hockey assis dans les gradins. Un affront pour les partisans à la suite de la suspension, la veille, de Maurice Richard. Leur héros avait été banni pour le reste de la saison et des séries, pour avoir frappé un juge de ligne lors d’une échauffourée avec un joueur de Boston. On crie à l’injustice ! La protestation dégénère en émeute. Le match est interrompu. La victoire est accordée à Détroit. La colère d’un peuple vient de se révéler. Maurice Richard, écrit Félix Leclerc, « c’est le vent qui patine, c’est tout le Québec debout, qui fait peur et qui vit 2 ».
Le mythe du « Rocket » naîtra quelques années plus tard, comme symbole d’opposition aux Anglais et de la capacité des Canadiens français à ne pas demeurer d’éternels perdants.
L’écrivain des Deux solitudes , Hugh MacLennan, renchérit : « [Maurice Richard est le] symbole des angoisses de persécution chez les Canadiens français : il massacre les responsables de leur aliénation 3 . »
En 1960, le désir de changement gagne l’ensemble de la société québécoise qui acclame « l’équipe du tonnerre » de Jean Lesage. Son parti remporte les élections avec son slogan : C’est le temps que ça change !. Et le Québec changera.
J’avais douze ans quand la Révolution tranquille a commencé. Grâce à elle, j’ai pu faire des études classiques au Séminaire de Sherbrooke. Moi, l’aîné d’une famille de six enfants qui habitaient un 5 et 1/2. Nous étions heureux et vivions simplement. Maman ne travaillait pas « parce qu’elle avait trop d’ouvrage 4 ». Imaginez juste la journée du lavage, le lundi, avec la lessiveuse à tordeur manuel, la corde à linge vacillant au gré du vent au-dessus de la cour arrière et la corvée du repassage.
Notre bonheur quotidien se nourrissait aussi de cette formidable confiance en l’avenir : demain serait encore meilleur. Déjà nous avions la télévision, bientôt maman aurait ses laveuse et sécheuse automatiques. Le Québec se modernis

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents