Le Rasoir d’Ockham
244 pages
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Le Rasoir d’Ockham , livre ebook

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Description

Un quidam, au lendemain de la guerre, entame une balade symbolique dans une France renaissant de ses ruines. En chemin, il apercevra la Guerre froide et les guerres coloniales, la période dite des Trente Glorieuses, le gaullisme et l’explosion de mai 68, la naissance de la communauté européenne, les promesses et les incertitudes du XXIe siècle...
Au bout de cette route symbolique, il identifiera le libre-échange mondial imposé à l’ensemble de la planète comme générant de la compétition et des conflits entre les États et les hommes, provoquant la croissance illimitée et quasi incontrôlable de forces économiques qui désormais mettent en danger la planète.
Il s’appuiera sur la pensée d’un franciscain du XIVe siècle, Guillaume d’Ockham, pour répondre à la simple question : « Pourquoi le rêve s’est-il brisé ? »

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 avril 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414044887
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-04486-3

© Edilivre, 2017
Exergue


Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre
(Winston Churchill)
Avant-propos
C’est un récit dans lequel ou parlera de commerce, de monnaie et de vie des gens,…
L’écriture est le moyen d’échange qui porte aussi la mémoire historique. Le développement d’autres moyens de communication : la radio, la télévision, le réseau internet, le smartphone, entretiennent le culte de l’instantanéité. Cette évolution de la communication a paradoxalement appauvri toute une partie de cette dernière liée à la mémoire et à l’intégration des temporalités.
Certains écrits ont traversé les siècles et continuent à influencer nos réflexions, nos croyances et parfois nos comportements : la Bible, la Torah, le Coran, le capital de Karl Marx, Mein Kampf, le petit livre rouge de Mao Tsé-toung, ou les manuscrits apocryphes de la mer noire qui ont servi de support (et le font encore) à des doctrines ou des utopies qui ont profondément affecté l’histoire des hommes, sans le support de la TV ni de la radio et encore moins d’internet. Que ces écrits aient pu remonter jusqu’à nous, même partiels ou probablement déformés par leur traduction et leur long parcours à travers les siècles sont bien la preuve de la robustesse de la chose écrite.
Le présent essai n’a bien entendu rien à voir avec ces vestiges d’un passé fondateur ou destructeur : son but bien plus modeste est tout autre.
Dans l’espace médiatique contemporain, une information est rarement affichée ou diffusée plus de quelques secondes d’affilée et le passé s’efface devant un présent omnipotent mais fugitif : il nous fait passer du rire aux larmes au gré des rythmes médiatiques mais suscite rarement une réflexion sur les antécédents de l’événement, ce qui serait pourtant nécessaire à un comportement rationnel.
L’effacement de passé obère toute perspective : il n’est donc pas inutile de tenter rétablir quelques liens de causalité :
C’est ce à quoi tend cet essai, avec toute la subjectivité que cela suppose, en replaçant les faits ou les états de faits contemporains dans le cadre d’événements dont il n’est pas toujours évident d’établir la cohérence et les enchaînements. Est-ce bien nécessaire ? C’est en tous cas très utile pour peu que l’on souhaite résister à une pensée unique dont Mme Thatcher résumait la philosophie dans la phrase magique : “There Is No Alternative” (TINA)… soit en français : « Il n’y a pas d’alternative » ou plus familièrement ; « circulez, il n’y a rien à voir ».
Entendons nous bien : Cet essai n’est pas de l’histoire de France ou du monde mais une histoire vue de France, au travers de quelques souvenirs personnels et de traces écrites ayant échappées au pilon. Bien entendu le récit évoquera le monde périphérique : Les USA, les pays européens et la construction de la communauté européenne, l’Union Soviétique et quelques autres acteurs intervenant dans le déroulement des événements. Il est difficile dans un monde globalisé d’échapper à une telle contingence.
Si je devais justifier de l’origine de mon projet, ou plutôt de son événement fondateur, je le verrai bien dans une promenade en 1947 dans les rues de Nîmes, dans le quartier de la gare Saint Charles, là ou juste après la guerre des artisans mécaniciens et des vendeurs de pneus plus souvent rechapés que neufs avaient élus domicile, sous les arcades le long de la route d’Arles.
Né au tout début de la guerre, je découvrais à ce moment mon père, revenu d’un parcours de mobilisation, de captivité et de résistance qu’il ne m’a jamais vraiment raconté, de 1940 à 1945 : un fantôme bien moins réel pour moi, dans la période grise de la guerre que les voisins de la rue dorée où nous vivions ma mère et moi. Mon père nous était revenu la guerre terminée, et je faisais réellement sa connaissance alors que le plan Marshall bâtait son plein et que les camions gazogènes 1 avaient disparu, remplacés par des GMC directement importés d’Amérique.
Mon père m’emmenait souvent en promenade dans ce quartier ou il rencontrait un copain, marchand de pneus, avec qui il avait d’interminables discussions dont je perdais vite le fil. Je préférais courir après les poules et les matous qui, à cette époque, erraient un peu partout dans les rues, dans une liberté que le trafic automobile presque inexistant ne mettait pas vraiment en danger.
Ce jour là, je tombais en arrêt sur l’une de ces plaques en métal émaillé qu’on utilisait alors comme support publicitaire, clouée sur la porte d’un atelier voisin : une plaque qui représentait un camion rutilant avec une inscription en grandes lettres fantaisie que malgré mes sept ans révolus et hautement revendiqués j’étais bien en peine de comprendre : “General Motors is good for you”. J’allais voir mon père pour qu’il m’explique et en m’entendant son ami éclata de rire : je ne saisis par immédiatement le sens de ce qu’il dit en riant, à savoir que j’avais tout compris et qu’il était temps de me donner ma première leçon d’américain.
Mon père ne parlait pas beaucoup plus l’américain que moi mais il su néanmoins m’expliquer comment, notre pays étant détruit par la guerre, nos amis américains nous prêtaient de l’argent pour tout reconstruire, à condition d’acheter le matériel chez eux et que ces belles images étaient là pour nous en donner envie.
Assez curieusement, cette promenade et cette scène me resterons en mémoire la vie durant alors que j’ai oublié tant de choses depuis mais ce n’est que bien plus tard que j’ai réalisé avoir non seulement pris là ma première leçon d’anglais mais aussi reçu la première démonstration d’une propagande qui guide nos comportements économiques depuis soixante dix ans.
Quoi qu’il en soit, les hasards d’une vie professionnelle autant que personnelle et quelques incursions sur plusieurs continents m’ont amené à m’intéresser au développement paradoxal d’une France renaissant après cinq ans de guerre dans une perspective de reconstruction solidaire et se réveillant soixante dix ans plus tard enfoncée dans la dette des états d’une Union Européenne choisissant la compétition comme premières des libertés avec en corollaire le dumping fiscal entre les états et la concurrence entre salariés comme moteur de l’économie.
En début 1962, à peine de retour d’un service militaire en Algérie qui constituait mon premier contact avec une réalité extérieure à la France métropolitaine, je revenais dans un monde de l’entreprise encore travaillé par l’utopie d’une conquête sociale mâtinée d’autogestion, en pleine construction d’un code du travail aujourd’hui tant décrié.
L’univers syndical était alors relativement simple à appréhender, en termes de rapports de forces. On a oublié la violence de certains combats syndicaux pour lesquels une chemise déchirée sur le dos d’un cadre défiant des salariés menacés de licenciement ne constituait pas un événement médiatique. Quelle que soit l’intensité et parfois la dureté du combat, ces conflits se terminaient pratiquement toujours autour d’une table de négociation entre partenaires responsables, soucieux de trouver un compromis pour redémarrer un outil de travail que les uns et les autres avaient intérêt à préserver.
Bataille gagnée, bataille perdue, l’évolution s’inscrivait dans un combat social qui a constitué ce qu’on a pu injustement qualifier de « trente glorieuses », pas toujours si glorieuses et qui n’a pas duré tout à fait trente ans.
Comment et pourquoi, depuis ce milieu du siècle dernier ou le monde croyait encore à des lendemains qui chantent, notre société est elle devenue un univers incertain ou les inégalités croissent plus vite que les richesses qui n’ont jamais été aussi mal distribuées ? L’histoire est bien entendu loin d’être achevée et nous l’accompagnerons jusqu’à nos jours, en essayant d’esquisser quelques perspectives d’avenir et éventuellement quelques perspectives pour le citoyen d’aujourd’hui.
Dans une première partie s’accumuleront des événements qui ont marqué plus ou moins cette période de soixante dix ans. Ils n’y seront pas tous : j’ai bien précisé qu’ici on regarde le monde d’un point de vue hexagonal, et la vision de notre marcheur symbolique n’englobe pas tous le reste du monde. Nous utiliserons une méthode défini il y a bien longtemps (c’était au XIV e siècle !) par un philosophe franciscain appelé Guillaume d’Ockham pour en retenir l’essentiel 2 .
Ce principe, défini comme celui du « rasoir d’Ockham » consiste à examiner un maximum de données mais à n’en retenir in fine qu’un minimum nécessaires mais suffisant (sur le fil du rasoir) pour éclairer le sujet traité. C’est ce principe qui sera utilisé pour filtrer dans le nuage d’événements présentés ceux sans lesquels l’histoire aurait pu être différente.
On ne s’étonnera pas que certains événements importants voire fondamentaux pour l’humanité n’aient finalement pas été retenus ou n’aient pas été considérés dans l’analyse finale, parce qu’ils n’ont effectivement pas eu d’effets direct sur le processus engagé ou n’en étaient qu’une conséquence.
Finalement, cet essai ressemblera à une mosaïque de pièces de tailles différentes et de couleurs contrastées avec des liens de causalité parfois indirects. Une fois mis en perspective nous en retrouverons la cohérence.
Ce récit a plutôt été conçu comme le voyage symbolique du narrateur au milieu d’un kaléidoscope qui lui renverrai les images du temps passé, dans un ordre pas toujours chronologique, suivant plutôt la logique de la pensée et d’un souvenir intemporel.
Chacune des pièces de ce “patchwork” fait partie de ce que le monde médiatique a bien voulu retenir de l’événement considéré.
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