Manifeste de l émergence africaine
90 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Manifeste de l'émergence africaine , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
90 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La transition vers le développement, la pacification et la démocratisation du continent africain – aujourd'hui, dit-on, vers l'émergence – a trop duré. Depuis un peu plus d'un demi-siècle, nous sommes restés, nous Africains, citoyens des « pays en voie » : en voie de souveraineté, en voie de développement, en voie d'industrialisation, en voie d'autosuffisance alimentaire, en voie de modernisation, en voie de démocratisation, en voie d'émergence... L'on a comme l'impression que les slogans et les promesses électorales ne suffisent plus à changer le destin d'un continent en destinée et à arrêter l'hémorragie humaine, économique et politique d'une Afrique au seuil de l'explosion. Comment sortir l'Afrique du marasme ? Avec un réalisme hors du commun et en fin connaisseur de la réalité sociopolitique et économique de l'Afrique, l'auteur de l'explosif essai La Révolution du bon sens revient à la charge. À l'Afrique, il propose un itinéraire d'émergence en sept stations : d'abord, rassasier le peuple et le libérer par et au moyen de l'instruction. Puis, prêter oreilles et prêter foi aux cadres et aux élites et sortir du cercle vicieux de la vente et de la dépense, c'est-à-dire d'une économie d'extraction. Ensuite, maîtriser la science et la technique et redynamiser le réflexe communautaire tout en rallumant le sens d'appartenance. Et enfin, Dieu. Que Dieu soit et cela suffit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342051674
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Manifeste de l'émergence africaine
Giscard Kevin Dessinga
Mon Petit Editeur

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Mon Petit Editeur
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Manifeste de l'émergence africaine
 
 
 
 
 
Préface
 
 
 
La responsabilité est toujours relative au rôle que chacun joue et à la fonction qu’il occupe dans la société.
 
La transition vers le développement, la pacification et la démocratisation du continent africain – aujourd’hui, dit-on, vers l’émergence 1 – a trop duré. La patience, disent d’aucuns, n’est pas humaine ; c’est une vertu divine car les dieux ont l’éternité devant. Parmi les humains et sur cette terre des hommes, certaines choses doivent se faire, vite, bien et tout de suite, sans trop attendre.
Depuis un peu plus d’un demi-siècle nous sommes restés, nous Africains, citoyens des « pays en voie » : en voie de souveraineté, en voie de développement, en voie d’industrialisation, en voie de modernisation, en voie de démocratisation, en voie d’émergence… Nous sommes restés toujours sur la route, en chemin. Jamais arrivés. L’Afrique n’arrive jamais. Malgré tous les slogans scandés. Beaucoup s’impatientent. À tort ou à raison ! De quoi demain sera-t-il fait ? Je ne sais pas. Toutefois, il me semble qu’il nous faut changer les lieux de nos combats ; ma sœur aînée, Claudette Dessinga, n’avait pas tort : de la conquête, partition et conservation du pouvoir à la politique comme vocation et gestion de la chose publique ( res publica ), de la profession-dépensier à l’économie ( oikos-nomos  : administration de la maison), de la rhétorique à la praxis, de la formalité à la formation, de l’attentisme à l’audace… Un simple exemple : plutôt que d’avoir vingt partis politiques dans chaque pays et plus de 2000 partis dans tout le continent, créons 2000 entreprises et le sempiternel problème du chômage des jeunes prendra un coup fatal. Je dirais plus, mortel.
Il faut se méfier du « présentisme », cette tyrannie du présent qui nous fait prendre un moment particulier de l’histoire, pour l’éternité ! La mise en garde est fondée, cela va sans dire. Mais l’amateurisme a trop duré.
« Le temps perdu ne se rattrape pas » et pourtant les Africains, dans l’ensemble, se comportent, par moments, comme s’ils ignoraient cet adage. Chez les Grecs, Chronos, le temps, était un dieu téméraire, il se nourrissait de ses propres enfants. De leur courte vie sur la terre, ils en font quelquefois un champ de bataille.
À un moment historique où les médias peuvent nous faire avaler tout et n’importe quoi, il faut se méfier des vendeurs d’illusions et d’opinions. Sur ce, le cas africain est atypique. Les Africains, dans l’ensemble, veulent et souhaitent voir leur continent autrement : plus compétitif, plus créatif, plus entreprenant… Ils désirent ardemment que les choses, certaines façons d’être et de faire, changent et évoluent, même si, paradoxalement et dans la réalité, certains se comportent encore et quotidiennement, en ennemis du progrès voulu, du changement souhaité et du bonheur désiré. Que les choses soient ainsi, disait Giovanni Falcone, cela ne veut nullement insinuer qu’elles doivent être ainsi. Mais concrètement, posons-nous la question, en commençant, en quoi doit consister un tel changement ? Que faire pour qu’il advienne et quelle est la part de responsabilité de chacun dans cet avènement-événement ? Changement, oui, mais changement de quoi, par rapport à quoi, en vue de quoi, pourquoi et pour quoi ? En somme, quelle est notre raison de souffrir ?
Il faut toujours dire la vérité. Mais toute vérité est-elle bonne à dire ? Et de quelle vérité s’agit-il ? D’ailleurs qu’est-ce que la vérité ? Ce qui est vrai est que ne pas dire la vérité à un frère et ami n’est ni plus ni moins qu’un acte de trahison. Et dans la vie il y a des choses qui ne se répètent pas et ne reviennent pas en arrière : le temps passé, certaines opportunités, la parole prononcée et donnée…
Quoi faire du cas africain ? Le scientifique l’étudie, le philosophe l’interroge, le psychologue lui cherche des raisons secrètes et inavouées… La vraie question est : voulons-nous continuer à vivre dans le laxisme, la permissivité, la misère et le déni de notre Histoire et de nos racines millénaires et subir le joug de l’impéria-slamisme, ou retrouver notre indépendance, notre Souveraineté et le respect de notre Sol et de nos Lois ? Pour moi le choix ne se pose même pas ! Pas besoin de mots d’ordre pour le comprendre, c’est une simple question de bon sens, de survie et de… réalisme car ces cinquante dernières années de notre histoire commune ont démontré que ce n’était pas la bonne voie, alors…
Giscard Kevin Dessinga 15 février 2016, à l’occasion de mon trente-neuvième anniversaire de naissance
 
 
 
Introduction
 
 
 
« Pourquoi les hommes combattent-ils pour leur servitude comme s’il s’agissait de leur salut ? » La question théorique et rhétorique posée par Spinoza, est devenue de nos jours, historique, vitale et existentielle.
« L’Afrique telle qu’elle est, telle qu’elle se traite et telle qu’elle est traitée, je ne l’accepte pas », me confiait une maman de Boundji, légionnaire de Marie en plus. Bon nombre d’Africains, pour ne pas dire la plupart – même ceux qui scandent à cor et à cri, pour des raisons idéologiques et politiciennes, que les choses vont bien, ne sont pas satisfaits et heureux tant de la situation actuelle dans laquelle se trouve plongée l’Afrique que du sort qui lui est réservé dans le concert des continents. Les cris d’alarme sont, si pas les mêmes, du moins presque les mêmes, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest du continent : manque d’eau potable, carence en électricité, parodie de justice, démocratie bananière, niveau scolaire au rabais, hôpitaux devenus des mouroirs, jeunesse aux abois, chômage endémique, débrouillardise comme stratégie de survie, corruption institutionnalisée… Les Africains, dans l’ensemble, veulent et souhaitent voir leur cher continent autrement. Ils désirent ardemment que les choses, certaines façons d’être et de faire changent et évoluent, même si, paradoxalement et dans la réalité, certains se comportent encore et quotidiennement, en ennemis du progrès voulu, du changement souhaité et du bonheur désiré. Mais concrètement, posons-nous la question, en commençant, en quoi doit consister un tel changement ? Que faire pour qu’il advienne et quelle est la part de responsabilité de chacun dans cet avènement-événement ? Changement, oui, mais changement de quoi, par rapport à quoi, en vue de quoi, pourquoi et pour quoi ? En somme, quelle est notre raison de souffrir ?
Quand une fois devient coutume. J’étais naturellement porté et même tenté de donner ce titre à cette réflexion. Mais… le cours des événements en a décidé autrement. Je me suis alors rappelé ce que me disait mon père qu’il fallait plus et davantage écouter son cœur que sa tête. Une fois n’est pas coutume , ai-je appris à l’école. Le sac d’un idiot ne se fouille qu’une seule fois , me disait mon grand-père. Neuf jours pour le voleur et un jour pour le propriétaire , me disait ma grand-mère ; maternelle ou paternelle ? Cela n’a pas d’importance. J’y croyais, encore il y a peu, dur comme fer. Aujourd’hui, après avoir vu et compris, je fais profession d’incroyance. Oui je me déclare incroyant, pas non croyant. C’est tout différent. Le vécu quotidien nous révèle qu’une fois peut devenir coutume et que le sac d’un idiot peut être fouillé plus d’une fois , pour un peuple qui ne sait pas et n’a pas su tirer les leçons de l’histoire, de son histoire. Aussi l’ambiguïté des relations entre les hommes et les peuples plaident en faveur de cette thèse, à plus d’un titre. Il ne faut pas se leurrer, il en est ainsi et il en sera toujours ainsi. Et cette vérité j’ai envie de la crier sur les toits.
Pour se relever et faire un saut de qualité, chaque peuple a besoin d’au moins un événement – fondateur, comme lieu de mort mais aussi tremplin de relèvement et début de résurrection : plus jamais ça  ! Et l’Afrique en a plus d’un : le fait d’avoir souffert, d’avoir été exploitée et d’être exploitée, désabusée… Le fait que les Africains «  sono stati presi e sono presi in giro  » : expression italienne intraduisible mais qui résume à elle seule toute la via crucis africaine. Si d’une part, il ne faut pas tomber dans ce que j’appelle le « lamentalisme » 2 , d’autre part, il faut avouer et affirmer avec force que nous avons une mémoire commune de souffrance à ne pas oublier, à ne jamais oublier, allais-je dire. Je déteste le « conspirationisme ». On est toujours complice ou traître quelque part et on l’a démontré dans l’histoire. Et on le démontre encore de nos jours. Malheureusement !
Mais le problème, il me semble, est que l’Afrique n’a pas encore su et pu tirer toutes les leçons de l’histoire, de sa triste, tragique, dramatique et douloureuse histoire. Et pourquoi ? Par ignorance ? Par paresse ? Par négligence ? Par complaisance ? Ou tout simplement par le fait que cet événement, mieux encore, ces événements fondateurs avaient été occultés par les vainqueurs avec la complicité des vaincus et des victimes eux-mêmes, c’est-à-dire les Africains ?
En diplomatie et en politique, les intérêts sont largement au-dessus et même contraires aux sentiments (amour, générosité, liberté 3 , solidarité, humanisme, abnégation, gratuité). L’épicentre des relations entre les hommes et les peuples n’est pas que la charité, la piété et la pitié, l’aide et l’entraide comme nous l’enseigne l’Évangile de Jésus de Nazareth,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents