Mitterrand, la fin de la guerre froide et l’unification allemande : De Yalta à Maastricht
276 pages
Français

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Mitterrand, la fin de la guerre froide et l’unification allemande : De Yalta à Maastricht , livre ebook

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Description

Quel rôle la France a-t-elle joué dans la fin de la guerre froide ? Quelle a été la politique mitterrandienne face à l’émancipation de l’Europe de l’Est, à l’unification allemande et à la désagrégation de l’URSS ? La diplomatie française a-t-elle, comme on l’a souvent dit, fait preuve de conservatisme, si ce n’est de frilosité ? A-t-elle cherché à freiner, voire à entraver ces évolutions ? Ou bien a-t-elle, au contraire, pris toute sa part à ces changements, jouant ainsi un rôle significatif dans la transition de l’Europe de Yalta à celle de Maastricht ? Frédéric Bozo reconstitue pour la première fois de manière précise la trame de la politique française dans cette période décisive. Documents à l’appui, il explique en toute objectivité les choix de François Mitterrand et en dresse le bilan sans préjugés ni parti pris. On n’a pas fini d’écrire l’histoire de la fin de la guerre froide. Ce livre constitue une contribution majeure à cet effort nécessaire. Frédéric Bozo est professeur d’histoire des relations internationales à l’université de Nantes et chercheur associé à l’Institut français des relations internationales (Ifri).

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mai 2005
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738188052
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

FRÉDÉRIC BOZO
MITTERRAND, LA FIN DE LA GUERRE FROIDE ET L’UNIFICATION ALLEMANDE
De Yalta à Maastricht
 
© Odile Jacob, mai 2005 15, rue Soufflot, 75005 Paris
ISBN : 978-2-7381-8805-2
www.odilejacob.fr
Table

Sigles
Introduction
Prologue. La France dans les relations Est-Ouest 1981-1988
La France dans la nouvelle guerre froide
À la recherche d’une ouverture à l’Est
Les dilemmes de la nouvelle détente
Chapitre premier. La fin de « Yalta » (printemps 1988-été 1989)
Paris-Moscou : un nouveau départ ?
La France et l’Europe de l’Est : une grande ambition ?
Détente ou Alliance ?
La difficile dialectique franco-allemande
Le retour de la grande Allemagne ?
La France et la « sortie » de la guerre froide
Chapitre 2. Le retour de la question allemande (août-début novembre 1989)
À l’Est, du nouveau : de la transition démocratique à la crise des réfugiés
La crise en RDA et la chute de Honecker
La France et la question allemande : le « début d’une réflexion »
Chapitre 3. La chute du Mur (9-10 novembre-31 décembre 1989)
De la chute du Mur au sommet de l’Élysée
L’avenir des Douze et le plan en dix points
De Malte à Strasbourg
De Kiev à Berlin
Unification allemande et nouvel ordre européen
Chapitre 4. La percée vers l’unité allemande (janvier-février 1990)
L’effondrement de la RDA
Le chemin d’Ottawa : vers les 2 + 4
De Latché à Paris : la reprise du dialogue franco-allemand
En attendant les 2 + 4
Chapitre 5. Le grand marchandage (mars-juin 1990)
La drôle de négociation : la diplomatie française et les 2 + 4
L’affaire Oder-Neisse : « l’orage pacificateur »
Des malentendus franco-allemands à la relance européenne
Le grand jeu : unification allemande et Alliance atlantique
Chapitre 6. De Londres à Paris (été-automne 1990)
Du sommet de Londres à la percée du Caucase
Du déblocage des 2 + 4 au règlement définitif
Allemagne unifiée, Europe réconciliée
Chapitre 7. La diplomatie française et la nouvelle architecture européenne (1990-1991)
De Rome à Maastricht
La France et l’Alliance : le rendez-vous manqué ?
L’échec de la Confédération européenne
Épilogue. Mitterrand et la fin de l’URSS
Conclusion. Quinze ans après
Notes
Remerciements
Sources et bibliographie
Fonds d’archives
Archives publiées
Documents publics
Mémoires, carnets, témoignages, etc.
Entretiens et témoignages oraux
Bibliographie sélective
Chronologie
1988
1989
1990
1991
Index
DU MÊME AUTEUR
Sigles
  ABC : armes atomiques, bactériologiques et chimiques AD : Archives diplomatiques AELE : Association européenne de libre-échange AN : Archives nationales BERD : Banque européenne pour la reconstruction et le développement CAP : Centre d’analyse et de prévision CDE : Conférence sur le désarmement en Europe CDU : Christlich Demokratische Union (parti chrétien-démocrate) CEE : Communauté économique européenne CEI : Communauté des États indépendants CIG : Conférence intergouvernementale COCONA : Conseil de coopération nord-atlantique (NACC en anglais) CSCE : Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe CSU : Christlich-Soziale Union (parti social-chrétien, Bavière) FCE : Forces conventionnelles en Europe (négociation, traité) FDP : Freie Demokratische Partei (parti libéral démocrate) FFA : Forces françaises en Allemagne FMI : Fonds monétaire international FNI : Forces nucléaires intermédiaires FOTL : Follow-on to Lance (missile successeur du Lance ) GATT : General Agreement on Tariffs and Trade IDS : Initiative de défense stratégique IFRI : Institut français des relations internationales IMEMO : Institut de l’économie mondiale et des relations internationales (Moscou) LRINF : Long Range Intermediate Nuclear Forces MAE : Ministère des Affaires étrangères MBFR : Mutual and Balanced Forces Reductions (négociation) MID : Ministerstvo Innostrannihk Del (ministère des Affaires étrangères soviétique) MRE : Ministère des Relations extérieures NSC : National Security Council ONU : Organisation des Nations unies OSCE : Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe OTAN : Organisation du traité de l’Atlantique nord PCUS : Parti communiste de l’Union soviétique PDS : Partei des Demokratischen Sozialismus (ex-SED) PECO : Pays d’Europe centrale et orientale PESC : Politique étrangère et de sécurité commune PESD : Politique européenne de sécurité et de défense POUP : Parti ouvrier unifié polonais PSOH : Parti socialiste ouvrier hongrois RDA : République démocratique allemande RFA : République fédérale d’Allemagne RRF : Rapid Reaction Force (OTAN) SACEUR : Supreme Allied Commander, Europe SED : Sozialistische Einheitspartei Deutschlands (parti communiste est-allemand) SGCI : Secrétariat général du comité interministériel (chargé des questions de coopération économique européenne) SHAPE : Supreme Headquarters Allied Powers, Europe SNF : Short-range Nuclear Forces SPD : Sozialdemokratische Partei Deutschlands (parti social-démocrate) SRINF : Short Range Intermediate Nuclear Forces TNP : Traité de non-prolifération nucléaire UE : Union européenne UEM : Union économique et monétaire UEO : Union de l’Europe occidentale URSS : Union des républiques socialistes soviétiques
Introduction
 
Il y a quinze ans, dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, le mur de Berlin tombait, tout au moins métaphoriquement. Cette scène, saisie par les caméras des télévisions du monde entier, devenait instantanément le symbole le plus fort de la fin de « Yalta », résumant à elle seule l’enchaînement des événements qui, en l’espace de quelques mois à peine – pour l’essentiel de l’automne 1989 à la fin de 1991 – allaient mettre un point final à plus de quarante ans de guerre froide et de division Est-Ouest : la libération en douceur de l’Europe de l’Est du communisme et son émancipation du bloc soviétique ; le retour de l’Allemagne à l’unité et à la pleine souveraineté au terme d’un processus à la fois démocratique et pacifique ; et enfin, la redéfinition du système européen et de son « architecture » institutionnelle avec, en arrière-plan, la décomposition puis l’éclatement de l’URSS. L’importance intrinsèque de ces événements, qui liquidaient un arriéré historique de plus de quatre décennies, ne fût-ce qu’en réglant de manière définitive la « question allemande » ; le caractère imprévu de la fin du conflit Est-Ouest, dont bien peu avaient prédit le terme à peine quelques années voire quelques mois auparavant ; enfin, le déroulement en un temps record de ces enchaînements et leur encadrement efficace par la diplomatie internationale et par les principales grandes puissances, à commencer par la RFA, les États-Unis et l’Union soviétique, sans oublier la France et la Grande-Bretagne : autant de caractéristiques qui rangent cette période parmi les plus extraordinaires et les plus fascinantes de l’histoire contemporaine récente.

Une histoire à écrire
C’est ce qui explique l’engouement qu’elle a d’emblée suscité : dans le grand public d’abord, comme en témoignent les nombreuses enquêtes journalistiques, séries d’émissions télévisées et productions en tous genres qui lui ont été dédiées, un phénomène alimenté par un mélange d’enjeux de mémoire et de fascination pour une actualité souvent spectaculaire ; chez les chercheurs ensuite, d’emblée animés par la volonté de comprendre ces enchaînements, d’où la masse impressionnante des publications consacrées depuis lors à la guerre froide en général et à sa fin en particulier 1 . À partir des sources ouvertes et des témoignages de première main, les événements de 1989-1991 ont ainsi, très tôt, donné lieu à une première vague de travaux approfondis, dont est résultée une série d’ouvrages qui demeurent pour certains des références 2 . Puis, très vite, témoins et acteurs ont eux-mêmes commencé à publier leurs souvenirs ou leurs documents sous forme de mémoires ou de carnets, rendant ainsi accessibles des sources de première main 3 . Un facteur important est ensuite venu influencer les recherches : la possibilité – exceptionnelle si peu de temps après les événements – donnée à certains auteurs d’accéder aux archives, d’où la publication de travaux nourris de documents originaux, au premier rang desquels le livre de Philip Zelikow et Condoleezza Rice, considéré à ce jour comme l’ouvrage de référence incontestable 4 . Bien sûr, toute cette littérature est marquée par les conditions dans lesquelles elle a été produite : d’abord parce que l’accès aux archives est resté à ce jour sélectif, ce qui peut introduire un biais voire même, dans certains cas – lorsque les auteurs sont eux-mêmes d’anciens protagonistes – relever d’un mélange des genres ; ensuite parce que, du même coup, la plupart des ouvrages parus à ce jour s’inscrivent dans une certaine lecture de la fin de Yalta : une lecture essentiellement américano-soviétique – corrigée seulement par la nécessaire prise en compte du facteur allemand – et sous-tendue, au moins implicitement, par l’idée d’une victoire occidentale – si ce n’est américaine – dans la guerre froide, une interprétation évidemment alimentée par le contexte politique des années 1990 5 . Reste que, au total, même si l’on ne peut considérer l’histoire de la fin de la guerre froide comme définitivement écrite, on dispose sur le sujet, quinze ans après les faits, d’une documentation et d’une production historiques déjà considérables.
C’est avec ces données à l’esprit qu’il faut aborder le rôle de la France dans ces événements, qui est l’objet de ce livre. On l’a compris : la diplomatie française n’occupe pas une place de premier plan dans les travaux consacrés jusqu’ici à cette période, et le traitement qui lui est réservé est peu favorable. Dans le meilleur des cas, le rôle de la France dans la fin de la guerre froide est considéré comme marginal, à l’instar de celui de la Grande-Bretagne à laquelle elle est généralement associée : « Londres et Paris ont réagi et suivi : ils n’ont pas mené », tranchent ainsi Zelikow et Rice 6

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