Que savez-vous de vous ?
242 pages
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Description

Qui sommes-nous ? Quelle représentation avons-nous de nous-mêmes ? Comment sommes-nous faits ? Que sont nos croyances, nos doutes ? Que signifient-ils pour nous ?

Dans cet essai, l’auteur, un médecin, après quelques décennies d’exercice, propose une réflexion sur ces questions.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 24 mai 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414054602
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-05458-9

© Edilivre, 2017
Avant-propos
Qui suis-je, qui sommes-nous, que sommes-nous ?
D’où venons-nous, d’où provenons-nous ?
Vers quoi se dirige-t-on ?
Ou bien encore, que sais-je de moi-même ?
Questions qui hantent l’Humanité depuis la nuit des temps.
Il serait présomptueux de prétendre y apporter LA réponse, et peut-être erroné de penser que – si réponse il y a – elle soit univoque. Ces questions, ainsi formulées, sont-elles d’ailleurs bien posées ?
Tout d’abord, que signifie « je » ou « nous » ? L’Homme (Homme est ici pris en tant que genre, il s’agit bien-entendu aussi bien de femmes que d’hommes) qui demande « d’où venons-nous ? », pense-t-il à toutes choses existantes, celles inertes, les minéraux ; celles vivantes ou mortes, les végétaux et animaux ? A l’unique espèce humaine ? Ou en arrière fond, à lui, en tant qu’individu ? Cette précision n’est pas dénuée d’intérêt quant au cheminement en quête de réponse.
Ensuite, il est frappant d’observer – ce qui va être l’objet de cet essai – que dans sa quête de réponse, l’Homme moderne aborde rarement ces sujets simultanément sous plusieurs angles. Le temps des humanités semble révolu. Aujourd’hui, toute question n’est abordée qu’à l’aune de la spécialisation, de l’expertise. Nous cherchons plutôt à savoir qui nous sommes d’un point de vue : soit mythologique/ religieux / magique ; soit philosophique, voire psychanalytique ; soit historique/archéologique ; soit scientifique / astrophysique / biologique.
Or, l’Homme est le produit de tout cela à la fois.
Cet essai se propose de se pencher sur les discours proposés par ces différents angles d’approche.
Première partie L’esprit
Mythologies / Religions / Magie
Les divers types de croyances
Les découvertes archéologiques, les méthodes de datation comme l’utilisation du carbone 14, ont, durant les deux derniers siècles, proposé des théories, parfois sujettes à controverse. Notamment concernant le moment où l’on peut parler de présence des premiers hommes.
De ce que l’on peut apprendre aujourd’hui, il semble acquis que l’Homme de Néandertal, apparu il y a environ 250 000 ans ( la date de sa disparition reste incertaine ), pratiquait déjà la sépulture, ce qu’aucune autre espèce animale ne fait. On peut en déduire qu’il avait parfaitement pris conscience du passage de l’état de vivant à celui de mort et éprouvait le besoin de le ritualiser.
Est-ce que cela signifie que les néandertaliens pouvaient envisager la mort comme une forme de passage vers une autre vie, qu’ils avaient conceptualisé une vie après la mort ? La pratique de la sépulture est un argument insuffisant pour l’affirmer.
Plus proche de nous, les civilisations de l’Antiquité, celles de l’Egypte, la Mésopotamie, la Grèce (jusqu’à environ 10 000 ans avant nous), en revanche, multiplient les preuves de cette croyance d’une vie après la mort. Parallèlement, elles élaborent de riches panthéons et témoignent de liens étroits entre divinités et une existence post-mortem des humains.
La vraisemblable impossibilité de concevoir la mort comme terme ultime de la vie, génère alors des modèles d’« au-delà » auxquels chaque civilisation apporte ses particularités, les modifie, les amende au cours des siècles.
Que la vie dans l’au-delà y soit promise à tout être humain n’est pas clair.
Les esclaves pouvaient-ils y prétendre ? Etait-ce même une question posée, débattue ? La vie après la mort est, en tout cas, dévolue aux puissants du monde, aux personnes de statut social suffisamment élevé. Sa nature, ou sa forme est également conséquente à la fois de ce qu’aura été la vie terrestre de l’individu, jugée en fonction des critères du Bien et du Mal relatifs aux caractéristiques des diverses civilisations, et aussi d’interventions divines.
Les Egyptiens, très tôt, réalisent qu’un cadavre non traité va se putréfier et ils inventent de façon très ingénieuse, les techniques de momification. Le corps du défunt, ainsi préservé de sa décomposition, est alors soit promis à une résurrection dans un futur indéterminé, soit conçu comme siège même d’une autre forme d’existence puisque les Egyptiens emplissaient les tombeaux (ceux des nantis) d’objets, de mobilier et même de nourriture, quand ils n’entraînaient pas encore dans leur tombeau quelque domesticité. Leurs croyances parallèlement, élaborent une riche construction mythologique. Les dieux, au cours de rituels grandioses, interviennent pour conduire le mort vers un au-delà dont l’imprécision de la description peut laisser la part belle à toutes les imaginations.
Cette pratique, relative à la croyance que les morts continuaient d’éprouver des besoins matériels, notamment en nourriture, s’est poursuivie très longtemps, jusqu’aux dernières périodes de l’Empire Romain, sous d’autres formes. Les Romains injectaient périodiquement des aliments dans les tombes de leurs morts. On ne peut cependant exclure qu’il se soit agi là d’un geste purement symbolique.
Notre rite actuel d’aller fleurir les tombes peut être considéré, pour nombre d’entre nous, comme l’expression d’une autre forme de la même adhésion à l’idée que ceux qui ne sont plus, finalement, le sont encore, dans un ailleurs indéfini, imprécis et sous une forme tout aussi floue, et qu’ils éprouvent le besoin d’un commerce avec les vivants. L’âme du mort monte au ciel, mais est immatérielle.
Concernant l’Egypte des pharaons, peut-être est-ce l’intrusion conceptuelle du divin dans la vie quotidienne, avec toute sa part ésotérique, qui permet d’occulter une question simple. Comment les Egyptiens pouvaient-ils croire qu’un corps éviscéré – lors de la cérémonie de momification – devait ou même pouvait se nourrir ?
Cette interrogation ne peut émerger que dans l’esprit de nos contemporains. Les Egyptiens, qui n’étaient pas moins intelligents que nous, ne se la posaient sans-doute pas. Ils s’en posaient d’autres.
A la question « Qui sommes-nous ? » faut-il alors répondre que nous sommes des Hommes qui ne pensent et ne peuvent s’interroger qu’en fonction de leurs cultes, leurs croyances, leur culture ; autrement dit avec un champ de réponses limité ? C’est probable. Et si oui, sommes-nous aujourd’hui dans la même posture  ? C’est encore probable.
En guise de sépulture, les Grecs de l’Antiquité ensevelissaient ou brûlaient leurs morts. Là aussi, lors de cérémonies riches en actes et gestes hautement symboliques, comme se couper les cheveux et les jeter sur le mort, ou pleurer. Pleurer est à comprendre ici comme une posture sociale, une manifestation démonstrative, spectaculaire, plutôt que l’expression discrète du chagrin (ce qui n’est en rien antinomique) , telle qu’en avaient la charge et la fonction les pleureuses, qui criaient, déchiraient leurs vêtements, se couvraient de cendres, se griffaient le visage… ( pratique qui s’est d’ailleurs poursuivie jusqu’à nos jours ). Chez les Grecs de l’Antiquité aussi, le devenir de l’« âme » dans l’au-delà, dépend de façon très imbriquée, du comportement de l’Homme durant sa vie et d’interventions divines. Avec ici encore, une production mythologique extrêmement riche.
Pour les Grecs, l’âme prend le dessus sur le corps. On pouvait brûler un corps sans risque que l’âme en souffre. Les Egyptiens ne le faisaient pas. Il importait donc probablement pour eux, que le corps du défunt, éviscéré certes, mais par ailleurs intact, soit mis à l’abri d’une décomposition destructrice et repose dans une demeure funéraire grandiose.
Lors des funérailles de Patrocle, à la fin de l’Iliade, Achille organise un grand festin en l’honneur de son ami tué au combat. Avec jeux, concours sportifs, victuailles, s’achevant sur une crémation qui dure toute la nuit. Réunissant ainsi les meilleures conditions pour que l’âme de Patrocle puisse effectuer son voyage vers le Royaume des morts.
L’absence de rituel d’inhumation compromet gravement ce passage. Sophocle, dans son Antigone , met en scène la dangereuse transgression de l’interdiction prononcée par le roi Créon, oncle de l’héroïne éponyme ( d’autres versions comme « Les sept contre Thèbes » d’Eschyle, donnent le peuple de Thèbes comme étant à l’origine de cette interdiction). Antigone défie le pouvoir royal, elle donne une sépulture à Polynice, son frère rebelle. Non par bravade, mais parce qu’elle est mue par une nécessité bien plus impérieuse. Sans sépulture, l’âme de son frère, va errer et surtout subir des souffrances pour l’éternité. Antigone ne peut supporter cette idée, et la menace du roi de punir très sévèrement quiconque contreviendrait à ses ordres, est impuissante à l’arrêter.
Chez les Grecs, l’intervention des dieux et déesses dans la vie des mortels humains est permanente.
A chaque naissance, la première des trois Parques tient dans ses mains la pelote du fil qui représente la vie, la seconde la déroule, la troisième, redoutée, coupe le fil. C’est la mort. Les dieux – eux même très hiérarchisés – ont pouvoir de vie et de mort sur les mortels à tout moment. Si Pâris tire la flèche qui va tuer Achille, c’est Apollon qui la dirige vers son talon, l’unique partie de son corps non invincible.
Les dieux (les plus puissants du moins) peuvent, si l’envie les en prend, décider de faire bénéficier un mortel de l’immortalité, sous une forme ou une autre, mais pas humaine (les exemples : Castor et Pollux, Ganymède, ou de façon plus transcendante, Philémon et Baucis, ne sont cependant pas très fréquents).
Néanmoins, même les dieux ne peuvent pas TOUT. (L a notion d’omnipotence absolue n’apparaît qu’avec les monothéismes, particulièrement avec Jéhovah, Dieu des hébreux ). Les Grecs et les Romains acceptent la mort comme

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