Vivre l école autrement, c est possible
104 pages
Français

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Description

Ce n’est un secret pour personne, notre système éducatif va mal. Pour quelle raison ? Sans doute parce que ce qui est le plus négligé dans nos écoles est ce dont les enfants ont le plus besoin dans la vie. Basé sur une expérience menée dans l’Académie de Limoges, cet essai a pour but de montrer comment l’éducation pour la santé peut aider à faire évoluer l’école pour qu’elle ne soit plus seulement un lieu d’apprentissage des savoirs académiques, mais qu’elle devienne aussi un lieu d’apprentissage de la vie. Cela implique la participation de tous les acteurs concernés par l’éducation des enfants et que soient réunies les conditions d’un vrai travail en commun. Un livre utile qui pose une question essentielle : sommes-nous prêts, collectivement, à nous investir dans une telle entreprise ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 06 juin 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782414072729
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-07270-5

© Edilivre, 2017
Exergue

« Ce qui est le plus négligé dans nos écoles est justement ce dont nous avons le plus besoin dans la vie »
Herbert Spencer
A tous ceux qui ont participé, de près comme de loin, au programme ESPACE. Pour que leur investissement ne reste pas lettre morte en ces temps où nous avons tant besoin que l’école s’ouvre enfin à la vie.
Introduction Dieu se rit des hommes…
Notre système éducatif va mal. Ce n’est un secret pour personne, et cela dure depuis de nombreuses années.
« Le système français ne fait pas très égalité républicaine ! ». « Pourquoi l’école française ne corrige-t-elle pas les inégalités ? ». « Pourquoi l’école française est-elle si inégalitaire ? ». « La France championne des inégalités scolaires ». « En maths et sciences, les écoliers français tout en bas du classement ». « Les élèves français sont les plus mauvais d’Europe en maths ». « Orthographe : le bonnet d’âne pour les écoliers français ». « La France au ras des pâquerettes ». Au fil des années, à l’occasion de la publication des enquêtes internationales, les mêmes constatations fleurissent à la une des médias. Que recouvrent-elles ? Reportons-nous aux dernières enquêtes internationales publiées.
L’enquête « Trends in mathematics and science study » (TIMMS) est une enquête réalisée tous les quatre ans par l’Association internationale pour l’évaluation de la réussite scolaire, un organisme scientifique basé aux Etats-Unis. Menée pour la première fois en France, la dernière enquête, réalisée dans 49 pays au printemps 2015, a porté sur des dizaines de milliers d’enfants en quatrième année de scolarité obligatoire (CM 1 chez nous), dont quelques 5000 dans notre pays. Les résultats montrent que parmi les pays européens, la France se classe en dernière position pour les mathématiques, et en avant-dernière position pour les sciences (juste devant Chypre) 1 . Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) est un ensemble d’études menées tous les trois ans par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) visant à mesurer les performances des systèmes éducatifs des pays membres et non membres. Les élèves âgés de 15 ans y sont évalués dans trois domaines : les mathématiques, les sciences et la compréhension de l’écrit. La dernière étude, menée en 2015, a porté sur plus de 600 000 élèves scolarisés dans 72 pays participants. Ses résultats montrent que si la France a tendance à reculer au classement, elle reste néanmoins dans la moyenne des pays de l’OCDE. Cette relative stabilité masque en fait d’importantes disparités. Si la proportion d’élèves performants et très performants est en France légèrement supérieure à la moyenne observée dans les pays de l’OCDE, il en est de même pour la proportion d’élèves en difficulté. Surtout, on constate que depuis la première étude réalisée en 2000, non seulement la proportion d’élèves en difficulté a augmenté, mais les écarts de performances entre les élèves très performants et les élèves en difficulté se sont aussi creusés 2 . Toutes ces données soulignent les lacunes de notre système éducatif qui, semble-t-il, vont en s’aggravant. A qui la faute ? Curieusement, l’enquête TIMMS révèle que le nombre d’heures par an consacrées aux mathématiques dans les écoles primaires est, en France, supérieur à la moyenne observée dans les autres pays européens et les études PISA que la France souffre moins d’un manque d’enseignants qualifiés que la moyenne des pays de l’OCDE 3
. Alors, où se situe le problème ? Peut-être dans ce que révèlent aussi les études PISA. La France est l’un des pays où la corrélation entre le milieu socioéconomique et les performances des élèves est la plus forte. Là encore, il apparait que les inégalités sociales se sont aggravées. Dans notre pays, plus on vient d’un milieu défavorisé, moins on a de chances de réussir à l’école. De même, indépendamment du milieu socioéconomique, les élèves issus de l’immigration ont beaucoup moins de chances de réussir à l’école, la France comptant parmi les pays où la proportion d’élèves issus de l’immigration en difficulté est la plus élevée 4 . Au total, non seulement notre système éducatif est inégalitaire, mais, par comparaison aux autres pays, il apparait aussi qu’il accentue toujours plus les inégalités, qu’elles soient scolaires ou sociales.
Si les performances académiques des élèves français ne sont pas très satisfaisantes, peut-être l’école leur assure-t-elle au moins un environnement propice à leur équilibre et à leur développement ? Le programme « Health Behaviour in School-aged Children » (HSBC), diligenté par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est une série d’études réalisées tous les quatre ans dans 45 pays d’Europe et d’Amérique du Nord, dont la France, portant sur les élèves âgés de 11, 13 et 15 ans. La dernière étude a été réalisée en 2014. Si l’on se base sur ceux concernant les élèves de 15 ans, que nous apprennent ses résultats ?
S’ils ne se considèrent pas en plus mauvaise santé que les autres, la France compte parmi les pays où la proportion d’élèves se plaignant de problèmes de santé plus d’une fois par semaine est la plus élevée. C’est aussi l’un des pays où la proportion d’élèves rapportant au moins une blessure médicalement soignée au cours de l’année précédant l’enquête est la plus élevée. Si les élèves français sont à peu près dans la moyenne en ce qui concerne le respect du petit déjeuner et la consommation quotidienne de fruits, ils sont en revanche parmi les plus nombreux à boire quotidiennement des sodas. Dans le même ordre d’idée, ils sont parmi les moins nombreux à rapporter pratiquer au moins une heure d’activité physique par jour. En ce qui concerne les substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis), les élèves français se situent dans la moyenne pour la consommation hebdomadaire d’alcool et apparaissent parmi les moins nombreux à avoir déjà fait au moins deux fois l’expérience de l’ivresse. En revanche, la France est l’un des pays où la proportion d’élèves rapportant fumer au moins une fois par semaine est la plus élevée. Surtout, la France est le pays où la proportion d’élèves rapportant avoir déjà consommé du cannabis est la plus élevée, et l’un des pays où la proportion d’élèves rapportant avoir commencé à consommer du cannabis avant l’âge de 13 ans est la plus élevée. Si les élèves français sont parmi les plus nombreux à utiliser des préservatifs ou des contraceptifs, ils sont aussi parmi les plus nombreux à rapporter avoir déjà eu des rapports sexuels. La France compte parmi les pays où la proportion d’élèves rapportant avoir été impliqués au moins trois fois dans des bagarres au cours de l’année précédant l’enquête est la plus élevée. C’est aussi l’un des pays où la proportion d’élèves rapportant avoir été brutalisés à l’école au moins deux à trois fois par mois dans les deux mois précédant l’enquête est la plus élevée 5 . Globalement, on ne peut pas dire que ces résultats témoignent du bien-être des élèves français, ni de leur adoption d’attitudes et de comportements de santé satisfaisants. Pourtant, là encore, la France apparaît comme l’un des pays où la médecine scolaire, aujourd’hui appelée Service de promotion de la santé en faveur des élèves, est la mieux organisée.
Les ministres passent et les réformes s’enchainent. Refonte des programmes, changement de manuels, réorganisation des rythmes scolaires, rien n’y fait. Le système éducatif français reste, au fil des enquêtes internationales et pour reprendre une des expressions apparues récemment à la une des médias, « au ras des pâquerettes ». Sans parler des débats récurrents sur le port de l’uniforme à l’école, le bien-fondé de la recherche systématique de toxiques chez les élèves, ou encore l’opportunité de faire intervenir les forces de l’ordre au sein des établissements scolaires. Et si on se trompait de cible ? Si le problème n’était pas tant dans le contenu et la forme que dans la philosophie même de notre système éducatif ?
Il y a quelque temps j’étais à La Réunion, où j’avais été invité à parler dans un colloque sur la prévention des conduites d’alcoolisation dommageables chez les jeunes. Ce colloque réunissait des professionnels de la santé mais aussi des enseignants, des éducateurs, des assistantes sociales et des membres de diverses associations impliquées dans le champ de la prévention. J’y présentais, en résumé, l’objet de ce livre. Je soulignais le rôle essentiel de l’école, ce que je pense être ses dysfonctionnements et l’incapacité dans laquelle elle se trouve actuellement de remplir ce rôle, pour terminer sur l’importance qu’il y a à mes yeux à ce que l’école accepte de ne plus être uniquement le lieu des apprentissages académiques pour devenir aussi le lieu d’un apprentissage de la vie. Quelle ne fût pas ma surprise de voir le sous-préfet littéralement bondir de sa chaise pour contredire mes propos et vanter avec force les mérites d’un système éducatif qui a produit tant de merveilleux écrivains, artistes et autres philosophes. De voir que cette intervention sous-préfectorale suscitait l’approbation et les applaudissements nourris de l’assistance. Enfin, de voir les enseignants présents renchérir en se félicitant des actions de prévention qu’ils avaient depuis longtemps mises en place dans leur établissement. Curieux lorsque l’on sait que La Réunion se caractérise par un fort taux de personnes en situation d’illettrisme, un problème qui ne cesse de s’aggraver en raison justement d’un système scolaire ségrégatif 6 , par une consommation de substances psychoactives chez les adolescents ce

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