Arts du Viêtnam
156 pages
Français

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Description

Depuis la fondation du royaume d’Au Lac (IIIe siècle avant notre ère), les arts du Viêtnam ont laissé dans tout le pays les traces sensibles de cultures profondément originales. Ainsi, le royaume du Dai Viêt, qui s’est formé au Nord à l’issue de mille ans de domination chinoise, a-t-il soutenu la naissance d’un art céramique d’une étonnante vitalité ; ainsi, le royaume du Champa, de tradition indienne et qui occupa le centre et le sud du pays jusqu’au XVe siècle, a-t-il laissé des tourssanctuaires remarquables et une sculpture sur pierre dynamique et vigoureuse, offrant un savoureux contraste avec l’art raffiné des Khmers voisins.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9781783108152
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Directeur d’édition : Jean-Paul Manzo
Texte : Catherine Noppe, Jean-François Hubert
Editeur : Aurélia Hardy
Assistante éditoriale : Anne Rebière
Maquette, couverture et jaquette : Cédric Pontes
Crédit photographique :
© asipeo/Loi Nguyên Khoa : ill. 1 , 4 , 5 , 8 , 12 , 44 , 76 , 99 , 115 , 116 , 141 , 142 , 143 , 165 , 188 , 192 , 193 , 197 , 198 , 201 , 202 , 209
© tous droits réservés
Nous adressons tous nos remerciements au musée royal de Mariemont, à Mme Catherine Noppe, M. Jean-François Hubert, M. Truong Van Tuong et tous les collectionneurs privés pour leur aimable prêt d’iconographie de cet ouvrage. La relecture du texte et le contrôle des noms et termes vietnamiens ont été effectués par M. Cao Xuân Toàn.
© Confidential Concepts, worldwide, USA
© Parkstone Press International, New York, USA
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des oeuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, no us vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN : 978-1-78310-815-2
Catherine Noppe, Jean-François Hubert




Arts du Vietnam
Sommaire
Introduction Les Terres et les Eaux
Chapitre 1 Van Lang et Au Lac, les premiers royaumes
Chapitre 2 La domination chinoise et son héritage
Chapitre 3 Les premi è res dynasties nationales Ly (1009-1225) et Trân (1225-1400)
De Hoa Lu ’ à Thang Long, les capitales des dynasties nationales
L ’ architecture bouddhique au temps des Ly
La cramique des Ly et des Trân
Trân Hu ’ ng Dao et la lutte contre les Mongols
Chapitre 4 Le Champa
Chapitre 5 La dynastie des Lê
Hôi An
La statuaire bouddhique
Le confucianisme et son manifeste : le temple de la Littérature
La maison communale (dinh)
La céramique des Lê
Chapitre 6 Hué et la dynastie des Nguyên
La Cité impériale
Les “Bleus de Hué”
Chapitre 7 La présence française
L ’ architecture à l ’ époque coloniale
La peinture vietnamienne au XX e siècle
Chapitre 8 Les Arts des Minorités
Conclusion
Annexes
Cartes historiques
Bibliographie
Glossaire
Chronology
1. Le vannage du riz, photographie de Loi Nguyên Khoa.
Introduction Les Terres et les Eaux
Situé à l’extrémité orientale du bloc formé par ce qu’il est convenu d’appeler le Sud-Est asiatique, le Vietnam se trouve ainsi à la charnière de deux mondes. La Chine au nord, le Laos et le Cambodge à l’ouest, l’inscrivent entre cette double influence, traduite en français depuis les années 1840 par le terme « Indochine ». Doté d’une façade maritime longue de plus de deux mille kilomètres, la mer Orientale lui donne accès aux Philippines et à l’Indonésie mais aussi à la Chine et au Japon, ouvrant des perspectives commerciales qui seront largement exploitées au XV e siècle.
Le climat est tropical mais, si le nord du pays jouit de quatre saisons distinctes et reçoit les moussons d’hiver et d’été, la partie méridionale ne connaît plus que deux saisons, l’une sèche, l’autre pluvieuse.
« Deux paniers de riz suspendus à une palanche » : voilà l’image la plus fréquemment citée par les Vietnamiens eux-mêmes pour évoquer la silhouette de leur pays transposée sur une carte géographique. La palanche, ce long bambou fendu longitudinalement et porté sur l’épaule pour servir aux transports de toutes sortes, serait ainsi constituée par les monts Tru’o’ng So’n, autrefois appelés « cordillère annamitique », véritable épine dorsale du pays et frontière principale avec ses voisins occidentaux. De même, les deux paniers de riz suspendus à ses extrémités seraient le delta du Fleuve Rouge (Sông Hông) dans le nord du pays et celui du Mékong (Cu’u Long), dans le sud. Ces terres basses, particulièrement propices à la riziculture inondée (deux moissons annuelles au nord, trois au sud et des cultures maraîchères intercalées) et donc surpeuplées, font parfois oublier que le pays (d’une superficie de 329 600 km 2 ) compte deux fois plus de montagnes que de plaines et que c’est au Vietnam que se trouve le plus haut sommet d’Asie du Sud-Est, le mont Fansipan (3 143 m). En plus des monts Tru’o’ng So’n, couverts de forêts et quasiment inhabités, le pays possède aussi des reliefs modérés appelés « Moyenne Région » dans le nord, « Hauts Plateaux » dans le centre et dans le sud, dont les extrémités viennent quelquefois mourir dans les eaux de la mer Orientale, telle la Porte d’Annam, qui donne accès à toute la région du centre et le Col des Nuages, entre Hué et Danang.
Les trois régions nord (Bac Bô), centre (Trung Bô) et sud (Nam Bô) furent rebaptisées à l’époque coloniale Tonkin, Annam et Cochinchine. Tonkin provient du nom Dông Kinh, « capitale de l’est », que portait l’actuelle Hanoi au XVI e siècle ; Annam, « sud pacifié », est un nom déjà conféré au pays par les Chinois de l’époque Tang (618 – 906) ; quant au terme Cochinchine, inventé par les Occidentaux, il dérive également de Dông Kinh. Bien que ces trois régions jouent encore à l’heure actuelle un rôle culturel important, la véritable polarité se joue maintenant, comme nous le verrons plus loin, entre les régions de plaines et les Hauts Plateaux.
Les chaînes de montagnes calcaires du nord du pays, les îlots fantastiques de la baie de Ha Long (« le dragon qui descend vers la mer »), sont semblables aux formations géologiques du Guangxi chinois. Tout comme les montagnes du centre, elles sont percées d’innombrables grottes, très tôt considérées comme des lieux sacrés donnant accès aux entrailles de la Terre.
Stalactites et stalagmites aux formes étranges reçurent des noms en accord avec leur forme : tambour, gecko, éléphant, tortue, « cœur de Bouddha » et même, dans une grotte découverte récemment sur un îlot de la baie de Ha Long, un étonnant profil du président Hô Chi Minh.
Dès la préhistoire, les deux grands fleuves, fleuve Rouge et Mékong, firent bénéficier le pays d’influences diverses, toutes profondément civilisatrices. Long de 1 200 kilomètres, le fleuve Rouge prend source dans la province chinoise du Yunnan ; quant au Mékong, long de 4 200 kilomètres et coulant dans une direction générale nord-sud avant de s’épanouir en un vaste delta, il vient du plateau tibétain, passe en Chine, longe les actuelles frontières lao-birmane et lao-thaïe avant de traverser le Cambodge. Sources de vie, les eaux des grands fleuves qui rendent possible la riziculture inondée sont aussi sujettes à des crues terrifiantes, contre lesquelles les hommes luttent sans merci par des systèmes de digues de plus en plus perfectionnés.
En plus des grands fleuves et de leurs affluents, de nombreux cours d’eau, généralement orientés nord-ouest sud-est se fraient un chemin dans les montagnes pour atteindre la mer Orientale, traversant au passage de minces bandes de plaines littorales. Au quotidien, ces rivières nourrissent une grande partie de la population en poissons, escargots et crustacés divers. Il suffit de jeter un coup d’œil sur l’iconographie des céramiques et des porcelaines « bleu et blanc » ou émaillées des XV e et XVI e siècles, faite de crabes, crevettes, poissons, oiseaux échassiers, lotus et autres plantes aquatiques, pour comprendre l’importance vitale de cet élément. Les ressources de la mer toute proche ne sont pas négligées pour autant : des cultures côtières préhistoriques ont laissé sur les rivages du nord et du centre des traces de leur existence sous forme de gigantesques amas de coquillages et la pêche au carrelet est pratiquée aujourd’hui encore.
En vietnamien, l’expression dât nu’o’c « les terres et les eaux » signifie tout simplement « pays ». Elles s’accordent pour faire du Vietnam un pays morcelé, riche en contrastes et en particularismes et, corollaire de cette géographie particulière, difficile à unifier politiquement. A cette étonnante diversité de géographie physique correspond une semblable diversité humaine, caractéristique de l’Asie du Sud-Est toute entière.


2. Embarcadère sur la rivière Yen Vi pour monter à la pagode des Parfums (Chua Hu’o’ng, lieu de pélerinage), province de Hà Tây.


3. Montagne artificielle dans une cour intérieure. Temple du Cheval blanc (Dên Bach Ma) à Hanoi.


4. Travaux d’écopage, 1955, photographie de Loi Nguyên Khoa.


5. La réparation des filets, photographie de Loi Nguyên Khoa.


6. Le lancer des filets.


7. Rizière et diguette, province de Hai Du’ong.
Mosaïque ethnique
La légende des origines tient compte de la polarité plaine-montagne. On raconte que le Roi-Dragon Lac Long Quân épousa l’Immortelle Au Co’ et que de leur union naquirent cent fils. Mais Au Co’ dit un jour à son royal époux : « Sire, vous êtes de la race des Dragons, moi, de celle des Immortelles, nous devons nous séparer ». Cinquante fils partirent alors avec leur père pour peupler les terres basses tandis que les cinquante autres accompagnèrent leur mère dans les montagnes. De là naquirent les différentes populations du pays et ce n’est pas le moindre contraste qu’offre le Vietnam que ces cinquante-quatre ethnies dont il est aujourd’hui constitué.
Sur une population globalement évaluée actuellement à près de quatre-vingt millions d’individus, les Viêt ou Kinh – descendants de Lac Long Quân - sont majoritaires et les ethnies dites « nationales » ou « minoritaires » ne totalisent que quinze pour cent environ de la population. Occupant traditionnellement les plaines et les deltas, les Viêt entamèrent dès le XI e siècle leur « marche vers le Sud », ce Nam Tiên destiné à leur rendre accessibles de nouvelles régions propices à la riziculture. Les petites plaines côtières parsemant le littoral du nord au sud ne suffirent évidemment pas à canaliser cet élan, qui s’arrêta dans un premier temps avec la conquête de la Plaine des Joncs et du delta du Mékong, mais qui maintenant grimpe à l’assaut des terres hautes.
Les Viêt vivent traditionnellemen

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