Joyeuses Pâques ou à la Trinité et autres pièces jaunes

Georges Richardot

Description

Trois pièces « jaunes » en un acte, suivies, sous l’étiquette Café-Théâtre, de trois piécettes de même métal. Mots-clés : fantaisie, humour, burlesque, nonsense, déchaînement (délire, diront les contempteurs) verbal, comptines. Des invités-surprises : un curé en pleine crise de foi, un sous-marin atomique, un derviche-tourneur virtuel, Jésus en proie à une rage de dents, des Peaux-Rouges peu amènes... Dans « En attendant l’Aur...reur », cependant, par exception, une inquiétude « ontologique » sur fond de cataclysme latent. Sans oublier une grande leçon soumise à méditation : La première Montre son derrière Mais c'est la dernière Qui passe la barrière !

Informations

• Publié par: Les Editions Chapitre.com
• Date de parution: 31 mars 2015
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9791029002724
• Langue: Français

Extrait

Joyeuses Pâques ou à la Trinité !
Et autres pièces jaunes
Du même auteur

Jesbeat , récit poétique, signé Sodoyan , Oswald, 1973.
Le Peintre et son Modèle, roman, Néo-Éditions, 1981.
Sacre clandestin d’un Enfant-Roi, poème, Éditions Saint-Germain, 1982.
BelleBêtise , texte poétique , La Vague à l’âme, 1992.
Du mouron pour les deuches , roman , Nicolas Philippe, 2002.
Kafka entre les lignes , essai , Éditions du Presse-Temps, 2004.
Les Braconniers Chimériques , bibliophilie, texte poétique illustré par T. Léo , Collodion, 2008.
Ezistezistepa , roman , Durand-Peyroles, 2010.
Albertine des Ombres, roman, Durand-Peyroles, 2013.
Le Bébé-Requin ou le charme discret du parricide, roman, Z4 Éditions, 2014.
Cyberneyland, roman, Z4 Éditions, 2014.
Gaïa prénom Terre, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2014.
Monmeus ou les Salpêtrières de l’aujourd’hui, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2014.
Mélanie-A Turner-Klimt ou la désespérance de l’art, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.
Variations sur l’adultère et autres solfatares, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.
Monuments funéraires inconstructibles, théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.
Georges Richardot
Joyeuses Pâques ou à la Trinité !
Heureusement qu’il y a des braves !
En attendant l’Aur… reur
Café-Théâtre

Théâtre




Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2015
ISBN : 979-10-290-0272-4
Avant-Propos
Trois pièces « jaunes » en un acte, suivies, sous l’étiquette Café-Théâtre, de trois piécettes de même métal.
Mots-clés : fantaisie, humour, burlesque, nonsense, déchaînement (délire, diront les contempteurs) verbal, comptines.
ADRIEN : Ça faisait une paie qu’on ne s’était vus. Combien, exactement ?
OSCAR : Dans les 2 000 par mois. Et ta mère, toujours alerte ?
ADRIEN : Comme une sirène… c’est un mot, ah, ah !
Des invités-surprises : un curé en pleine crise de foi, un sous-marin atomique, un derviche-tourneur virtuel, Jésus en proie à une rage de dents, des Peaux-Rouges peu amènes…
Dans « En attendant l’Aur… reur », cependant, par exception, une inquiétude « ontologique » sur fond de cataclysme latent.
Sans oublier une grande leçon soumise à méditation :
La première
Montre son derrière
Mais c’est la dernière
Qui passe la barrière !
Joyeuses Pâques ou à la Trinité !
Personnages
(par ordre d’entrée)


PREMIER VÉTÉRAN
DEUXIÈME VÉTÉRAN
LA DOUAIRIÈRE
L’ÉLÉGANTE
LE FIANCÉ
LA FIANCÉE
LE CURÉ
LE VIOLONEUX
Sept chaises face à une table couverte d’une nappe brodée. Entrent les deux VÉTÉRANS.
Premier vétéran
Tu diras ce que tu voudras, je maintiens mes réserves. Du seul point de vue stratégique, il serait d’une imprudence coupable de livrer l’Asie à l’hégémonie du Lichtenstein. Une fois éveillés les appétits de ce géant…
Deuxième vétéran
Gros malin, c’est l’astuce. Tu t’obstines à raisonner au premier degré. Mais nous reprendrons cette discussion devant la mappemonde. Où on s’assoit ? Aux mêmes places qu’à Noël ?
Premier vétéran
Changeons un peu ! Tiens mettons-nous là !
Ils s’asseyent. Entre la DOUAIRIÈRE.
La douairière
Bonsoir, messieurs. Nous sommes en avance, semble-t-il.
Les deux vétérans
– Madame !
– Mes hommages !
La douairière
On vous convoque, tel jour, telle heure. Ça va bien que j’aie pu me rendre libre.
Premier vétéran
Vous savez, s’il fallait être susceptible à notre époque !
La DOUAIRIÈRE prend place à leur côté. Entre L’ÉLÉGANTE, qui s’installe à l’écart.
La douairière
Ajustant son face-à-main.
Celle-là, qui c’est ? Vous connaissez ?
Deuxième vétéran
Jamais vue, une nouvelle.
La douairière
Drôle de dégaine !
Premier vétéran
Ben, moi, je me ferais une douce violence.
La douairière
Évidemment, on connaît le genre qui plaît aux hommes !
Deuxième vétéran
Vous savez, s’il fallait être susceptible à notre époque !
La douairière
N’empêche, elle pourrait saluer ! Pour qui ça se prend ?
L’élégante
Se tournant vers eux.
Punaise des Bois
Punaise ma joie
Les chatons volent
Et ma mère était folle.
Entrent les Fiancés, tendrement enlacés. Ils s’asseyent.
La douairière
Et ces jeunes ! Où se croient-ils ? Mon dieu, dans quel monde on vit ! Vraiment, si mon tour est venu, je partirai sans regrets !
L’élégante
Jacasse la bécasse
La pie borgne
Fermera son œil morne.

Entre le CURÉ. Bedonnant, il porte religieusement un objet, dissimulé sous un linge. Les participants se lèvent, à l’exception des FIANCÉS, trop occupés d’eux-mêmes.
Tous
– Ah, notre berger vénéré !
– Bien le bonjour, notre Père !
– Bénie soit votre Seigneurie !
– Vous avez trouvé votre affaire ?
Le curé
Levant fièrement son trésor.
Une occasion en or, première main ! Bonsoir, chères ouailles !
L’élégante
Ouaïl, ouaïl, ouaïl !
Le vent vient de l’est
Tant d’oisifs m’ont tenue en laisse !
Le curé
Posant cérémonieusement l’objet.
Asseyons-nous !
Ils s’exécutent.
La douairière
Vous êtes bien certain de la fiabilité de celui-là, monsieur l’archidiacre ?
Le curé
Dieu y a pourvu, ma chère, n’est-ce pas la meilleure garantie ?
Premier vétéran
Ouais, que ça ne soit pas comme la dernière fois où nous nous sommes dérangés pour rien !
Deuxième vétéran
Bah, moi, tu vois, tout compte fait, rien ne me presse ! Ça donne l’occasion de se faire des relations, d’échanger des anecdotes !
La fiancée
Dressant l’oreille.
Des relations, où ça ? (Vivement, le FIANCÉ la reprend sous son aile. D’un ton détaché.) Frangipane et sanglots longs.
Le curé
Inutile de nous bousculer, croyez-moi ! Dans les circonstances cruciales rien de tel qu’un brin de causette pour détendre l’atmosphère. (Aux fiancés.) Holà, vous, les tourtereaux, restez avec nous !
Le fiancé
Sursautant.
Oui, monsieur le chanoine !… (Timidement.) Mais, dites, avant que ça commence, est-ce que vous ne pourriez pas… ?
Le curé
Est-ce que je ne pourrais pas quoi ?
Le fiancé
Ben, vous voyez, nous marier un peu ?
Le curé
Quelle idée ! Ça vous avancerait à quoi d’être mariés… un peu ?
Le fiancé
Eh ben, c’est qu’on pourrait faire un peu des trucs, vous voyez ? S’pas, ma Josiane ?
La FIANCÉE opine du chef, avec enthousiasme.
Le curé
Faire des trucs, un peu, voire énormément ? Impossible ici, je n’ai pas mes enfants de chœur. D’ailleurs, à quoi ça vous avancerait de faire un peu voire énormément des trucs ?
Le fiancé
Eh ben, après, peut-être qu’on aurait l’esprit un peu dispo, vous voyez ? Pas vrai, ma Doudoune ?
Approbation plus nuancée de sa compagne.
La douairière
Avoir l’esprit un peu dispo, garnements ? Et qu’est-ce que ça vous donnerait de plus, d’avoir l’esprit un peu voire énormément dispo ?
Le fiancé
Eh ben, peut-être qu’on pourrait dormir tant soit peu entre deux vagues, vous voyez ? Hein, mon Isabelle ?
La fiancée
Moue sceptique.
Si c’est tout ce qui intéresse monsieur… ! ( Désabusée.) Mirliton et fleur de barbiturique !
Le FIANCÉ bâille à se décrocher la mâchoire. La FIANCÉE l’imite, avec résignation.
Le curé
Une bonne bénédiction vous fera autant de profit ! (Il les bénit. Ils s’assoupissent à demi.) Bon, reprenons le fil ! Et vous, madame la douairière… (Entre ses dents.) - C’est dans les vieux pots… - comment vont les amours ?
La douairière
Imaginez-vous que j’ai bien du souci avec mon chat : il perd le poil !
Le curé
Brossez-le à contresens !… Quant à nos vétérans, toujours comme deux doigts de la main ?
Premier vétéran
Absolument ! Pensez : nous étions ensemble à Verdun ! Par contre, nous manquâmes Valmy de conc