Les illusions… au plaisir de l âge
91 pages
Français

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Les illusions… au plaisir de l'âge , livre ebook

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Description

L es illusions… au plaisir de l’âge est une comédie en quatre actes dans laquelle des divinités étranges et farfelues se mêlent à la vie quotidienne de deux Italiennes émigrées. Ces dernières habitent la banlieue parisienne. L’une, d’origine napolitaine, est horticultrice. Elle cultive son jardin avec passion et vend ses fleurs sur les marchés. Son amie, la Vénitienne, vient juste de prendre sa retraite d’enseignante. Elle se sent vieille et déprimée. Bien qu’étant amies, tout semble les opposer : la joie de vivre, le monde imaginaire et poétique de l’une contrastent avec le sens des réalités, le fatalisme et le sentiment d’inutilité de l’autre. Toutefois, elles ont un point commun qui les réunit : leur sens de l’humour inégalable. Leurs conversations animées sur « les âges de la femme », l’amour, le temps, la vieillesse et la mort seront entendues par trois filandières au caractère bien trempé. Ces Parques modernes habitent le Marais du Destin, quartier céleste d’un Olympe où les dieux côtoient les mortels. Gare à ceux qui osent se rebeller et défier le destin que ces toutes-puissantes divinités leur ont tracé !

Informations

Publié par
Date de parution 03 septembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312013183
Langue Français

Extrait

Les illusions… au plaisir de l’âge

Domilia Spinelli
Les illusions… au plaisir de l’âge
Comédie théâtrale en quatre actes












LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01318-3
« Quand on veut une chose, tout l’Univers conspire à nous permettre de réaliser notre rêve. »

L’Alchimiste (Paulo Coelho)

Personnages
ROSMARINA La Napolitaine
GIOVANNA La Vénitienne
NONA La Parque qui tient le fil de vie
DECIMA La Parque qui enroule le fil de vie
ATROPINE La Parque qui coupe le fil de vie
L’HEURE TARDIVE……………………….. Divinité imaginaire
LES HEURES (voix off) ….. ……………… Divinités imaginaires
NARCISSE………………… Personnage amoureux de son reflet
HERCULE ……………. Héros mythique doué d’une grande force
ALESSANDRO………………………………..... Musicien italien

Acte I
D’un côté de la scène, on aperçoit un jardin lumineux au caractère méditerranéen. Deux chaises longues encadrent une table basse. Une mandoline est posée sur un petit banc. Tout au fond, on distingue le dessin d’un cadran solaire sur la façade d’une maisonnette. Un trapèze est accroché à la branche d’un arbre.
De l’autre côté de la scène, se trouve le Marais du Destin {1} où vivent les trois Parques, Nona, Decima {2} et Atropine qui filent la destinée des mortels. Il est dans la pénombre.
S CÈNE 1
Décor du jardin de Rosmarina
R OSMARINA
Seule sur scène
On entend la musique de la célèbre chanson napolitaine : Funiculì, Funiculà {3} . Rosmarina entre en scène joyeusement et danse la tarentelle. Elle porte une robe dentelle aux couleurs vives, un grand foulard noué autour des hanches et des ballerines.
R OSMARINA
Elle s’arrête de danser et contemple son jardin
Ohé ! Ce matin la pluie a enfin cessé !
Mon jardin exhale des senteurs suaves et délicates… ( Elle respire le parfum de ses fleurs ) Les roses sont écloses… les œillets se sont éveillés mais sont encore trop mouillés… les fleurs des citronniers embaument le verger… les potirons ne sont pas assez ronds… les cornichons un peu trop maigrichons… l’herbe n’est pas desséchée… mais un peu de chaleur ne nuirait ni aux fruits ni aux fleurs !
Hum ! Il semble que le changement soit dans l’air… ( Légère pause ) à moins qu’il ne soit dans l’eau ou bien enfoncé dans la terre !
Le soleil ?
Oh ! Ils l’avaient annoncé ! Ils l’avaient annoncé ! Ils l’avaient annoncé !
Ironique, elle chantonne
On annonce … On énonce… On dénonce… On renonce ! On annonce… On énonce… On dénonce… On renonce !
Bien des promesses fleurissent telles des roses… belles et parfumées
Mais au toucher… hélas, elles deviennent des ronces !

Santi numi {4} ! Quelle heure est-il à mon cadran solaire ?
Oh ! C’est l’heure de déguster un p’tit café bien serré et crémeux… évidemment à la napolitaine !
Cet élixir… pour mes sens… c’est un vrai plaisir !
Elle disparaît quelques instants. On l’entend qui chantonne en italien tout en préparant du café.



Con un caffè ristretto, mi sveglio, mi sveglio !
Un caffè ben dolce, non c’è nulla di meglio !
Quando fa freddo, quando fa caldo,
Il caffè con un biscotto,
Di primo mattino, non c’è nulla di meglio {5} !


S CÈNE 2
R OSMARINA ET G IOVANNA
Giovanna, sa voisine d’origine vénitienne, entre en scène. Elle paraît plus âgée que Rosmarina. Elle cache sa silhouette sous des vêtements amples et tristes. Rosmarina est encore dans la cuisine.
G IOVANNA
Hésitante, elle entre dans le jardin de Rosmarina et se dirige vers les meubles de jardin.
Rosmarina, tu es là ? Tout à l’heure, il m’a semblé entendre de ma fenêtre l’air d’une célèbre chanson napolitaine, si enjouée, si aérienne ! Je n’ai pu m’empêcher d’entrer dans ton jardin.
R OSMARINA
Elle crie d’une voix forte pour se faire entendre
Ah ! Ciao carissima {6} ! Je vois que le Funiculì Funiculà t’a emmenée jusque chez moi.
Installe-toi, Giovanna… J’arrive tout de suite. Tu tombes bien, je suis en train de préparer du café. Comme tu le constates, je me la coule douce !
Elle s’approche de son amie portant un plateau avec deux tasses de café, des biscuits et un tiramisù.
Et voilà de quoi éveiller notre esprit et secouer notre corps !
Elle chantonne encore tout en servant du café à son amie.
G IOVANNA
Merci, Rosmarina. J’espère que ton café sera une panacée pour mes tristes pensées et secourra ma vieille carcasse !
J’ai besoin de me remonter le moral, sans parler du reste… ( Avec humour )
Tout gonfle ! Tout se plisse ! Tout s’affaisse ! Tout se tasse !
Regarde-moi ça… ( Elle montre ses cernes ) Au réveil, on dirait des sacoches de vélo bien remplies !
R OSMARINA
Ironique
Hou ! On dirait plutôt des poches de kangourou !
Hum ! Voyons ça… À l’œil nu, je ne remarque qu’une bonne couche d’anticerne comme on en met à la plupart des comédiens avant un tournage. Rien de bien dramatique !
Rappelle-toi la belle et sulfureuse Rita… Paraît-il…
G IOVANNA
Elle interrompt son amie et ironise à son tour.
Comparer mes poches aux cernes délicats de la « Déesse de l’Amour {7} » est un compliment ! Me voilà soudain sur le set de Gilda dans les bras de Glenn Ford, lui lançant un regard de braise… mais souligné de bistre !
R OSMARINA
Elle rit
Je ne suis pas trop inquiète. Tu n’as pas perdu ton sens de l’humour !
Eh bien, que se passe-t-il, Giò ? Raconte à ta vieille amie…
G IOVANNA
Nostalgique
Je déprime ! Ma vie a perdu ses jolies couleurs de poupée à découper. Ma retraite m’a réservé un drôle de jouet dans sa pochette surprise. Je me réjouissais d’avoir du temps libre pour lire, courir, sortir, rajeunir… mais je n’ai trouvé que du temps mort pour m’alanguir, grossir, vieillir et dépérir !
Je me traîne en pantoufles dans la maison, aboulique comme une vieille bique… Je piétine et tourne en bourrique… et contre l’asthénie et les spasmes gastriques, matin, midi et soir je bois de la liqueur d’angélique !
Dis-moi, Rosmarina, aurais-je déjà atteint le septième âge ?
R OSMARINA
Elle s’exclame
Le septième âge !! Alors comme ça, tu joues à la marelle avec les âges ? Attention ! Il ne faut pas manquer les autres cases !
Elle examine attentivement son amie comme elle le fait pour ses fleurs.
Sur ton beau visage, je ne vois pas de naufrage… Cependant, pour être dans la fleur de l’âge, il te faudrait une rose au corsage… ( Elle rit) et être un peu moins sage !
Macché {8} ! C’est plutôt une nouvelle naissance qui s’annonce. Et comme pour de nombreuses naissances, le passage à la lumière est parfois difficile…
Accueille ce nouveau printemps avec bonne humeur et cesse donc de te faire de la bile !
G IOVANNA
Ironique
Évidemment, vu sous cet angle, je retourne au premier âge. ( Elle redevient nostalgique )
L’an dernier, j’avais organisé un voyage à Venise avec des élèves intéressés à l’architecture palladienne {9} , aux œuvres d’art exposées dans les musées, aux multiples églises… et bien entendu à la navigation dans les canaux.
Notre séjour dans la Cité des Doges tombait justement au moment de la régate historique. Un vrai bonheur ! Tu sais, mes élèves n’avaient pas été insensibles à la beauté de la lagune, au somptueux cortège d’embarcations remontant le Grand Canal, aux lumières si particulières que Le Canaletto {10} aimait reproduire sur ses toiles… ( Elle fait une légère pause puis reprend son récit) Leur regard se promenait inlassable sur les hautes façades des palais, suivait émerveillé le dessin des arches blanches des innombrables ponts, scrutait les tympans, ou encore cherchait curieux à deviner la présence d’un ha

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