Il n y a pas de crocodiles � Cocody: Anthropologie de la communication musicale en C�te d Ivoire
217 pages
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Il n'y a pas de crocodiles � Cocody: Anthropologie de la communication musicale en C�te d'Ivoire , livre ebook

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Description

La musique populaire moderne ivoirienne, aspect de la culture populaire, �clate � travers les industries productrices de la culture de masse et touche des publics tr�s vastes. Apr�s en avoir retrac� l'historique, cet ouvrage examine la fabrication, les acteurs et leurs discours, les divers lieux de performance et d'enchantement (salles de r�p�titions, studios, maquis musicaux, etc.), des aspects de son contenu et certains des effets de cette forme m�diatique. Entre l'essai et l'anthropologie de la musique, entre commentaire et donn�es ethnographiques de terrain, cet ouvrage se propose aussi d'�tudier la soci�t� ivoirienne qui se produit en C�te d'Ivoire dans et � travers son histoire r�cente. La musique populaire moderne, reste insaisissable et indomptable. Lieu d'expression d'une intellectualit� populaire et d'une conscientisation musicale port�e par des artistes-chanteurs, peut-elle contribuer � rendre le monde meilleur voire � le r�-enchanter ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9789956553983
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,2500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

« Il n’y a pas de crocodiles à Cocody » Anthropologie de la communication musicale en Côte d’Ivoire
Aghi Bahi
Publisher: Langaa RPCIG Langaa Research & Publishing Common Initiative Group P.O. Box 902 Mankon Bamenda North West Region Cameroon Langaagrp@gmail.com www.langaa-rpcig.net
Distributed in and outside N. America by African Books Collective orders@africanbookscollective.com www.africanbookscollective.com

ISBN-10: 9956-551-59-7 ISBN-13: 978-9956-551-59-0
© Aghi Bahi 2021

All rights reserved. No part of this book may be reproduced or transmitted in any form or by any means, mechanical or electronic, including photocopying and recording, or be stored in any information storage or retrieval system, without written permission from the publisher
Dedicace
A Cibelle, Rita de Cassia, Elisa et Mirella…
Remerciements
Il me faut remercier les personnes qui par leurs expertises et témoignages m’ont été d’une aide précieuse : Modeste Armand Koffi Goran, ancien directeur général de l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (INSAAC), Adolphe Yacé, ancien directeur de l’École nationale de musique de l’INSAAC, Marius Degny, Koné Bassirima, Benoit Wolber, Michel Honoré Djédjé alias Stee Jay Jay, Ras Jean-Marie, pour les informations qu’ils m’ont fournies. Je voudrais aussi exprimer ma gratitude à des personnes qui ont été à la fois témoins mélomanes et conseillers au plan de la recherche : Francis Akindès, Francis Nyamnjoh, Jean-Pierre Dozon, Rémy Bazenguissa-Ganga. Je dois dire avec satisfaction qu’ils se sont volontiers prêtés au jeu. Francis Nyamnjoh par sa disponibilité quasipermanente, sa patience, sa richesse scientifique, sa perspicacité et sa générosité intellectuelle. En plus de ses conseils scientifiques, Jean-Pierre Dozon a fait appel à ses souvenirs pour la période des années 1970 et 1980, tandis que Rémy Bazenguissa a fait partager sa grande culture de la rumba congolaise du Paris de ses années lycéennes et estudiantines. Leurs indications bibliographiques ont été d’une aide précieuse. C’est à Brice Ahounou que je dois l’expression « villevacances » pour caractériser l’Abidjan des années 1950. Je voudrais l’en remercier très sincèrement. Il me faut aussi remercier Paulin Gnanagbe Gogoua fin connaisseur de la pensée de Hobbes. Les échanges avec Gadou Dakouri ainsi que ses encouragements m’ont été d’un apport considérable. Mon infinie gratitude va également à l’endroit d’Allison Sanders du pôle scientifique de la Fondation maison des sciences de l’homme à Paris pour sa disponibilité et sa sollicitude. Quant à Stéphanie Mahesse Kole et Stéphane Ettien Adou, je les remercie aussi pour leur aide dans la traduction de certains termes et certaines expressions de nouchi . Zouzoua Prégnon et Jean-Claude Sapet Bayer m’ont été d’une aide inestimable pour les traductions en français de certains airs chantés en bété. Leur maîtrise de plusieurs variétés des variétés dialectales d’Issia-Daloa, de Guibéroua et de Gagnoa notamment, a été d’un apport salutaire pour entrer dans la compréhension des subtilités de la langue. Qu’ils trouvent tous ici, dans ces quelques lignes, l’expression de ma reconnaissance. Je voudrais enfin exprimer mon infinie gratitude à Jean-Pierre Warnier et à Yves Winkin qui ont accepté respectivement de préfacer et de postfacer cet ouvrage. A tous, je dis sincèrement merci. Le plus difficile est certainement d’atteindre le nirvana de la bonne intellectualité. Celle-ci commence par le principe, simple en apparence, de ne pas se mentir à soi-même. Il suppose d’avoir, au besoin, le courage de reconnaître ses erreurs et d’apprendre de cellesci, de pouvoir embrasser les nouvelles sources et apprécier comment elles influencent sa propre argumentation.
Sommaire
Préface
Jean-Pierre Warnier
Introduction
Chapitre I : Musique populaire, médialité et société
1- Musique populaire ou musiques urbaines ?
2- Médialité et agenda setting de la musique populaire
3- La complexification de la société ivoirienne
Chapitre II. Essor de la musique populaire moderne en Côte d’Ivoire
1- La musique populaire dans la colonie
2- Le développement de et par la musique populaire
3- Le musicscape des années du multipartisme
Chapitre III. Poïétique de l’art musical à Abidjan
1- Formation musicale et essaimage des musiciens
2- Tribalité et logique de réseau
3- Création de musique et technologie
4- Professionnalisation musicale ou recherche de « gombos » ?
Chapitre IV. Entre « show » et intellectualité populaire …
1- Effervescences festives et communautés d’émotion
2- Musique populaire et « intellectuels populaires »
3- Musique populaire moderne et critique sociale
Chapitre V. Musique populaire moderne et conscientisation…
1- Musique populaire moderne, religion et questions sociales
2- Musique populaire moderne et politique
3- Changer le monde par la musique populaire moderne
Conclusion
Postface
Yves Winkin
Références
Annexes
Préface
Jean-Pierre Warnier
Professeur émérite de l’Université Paris-Descartes, Sorbonne

« Tu n’as pas dit tu prends tout pour t’amuser,
Quand on te parle il faut écouter »,
chante le collectif Zouglou en pleine pandémie du Covid 19. Lecteur, Aghi Bahi te parle. Il faut l’écouter. Il faut lire son livre. Il le faut. C’est important. Pourquoi ? Le Covid nous a privé de nos bars, de nos concerts, de nos fêtes, de nos villes, de nos rues, bref, des autres, de nos compagnes et compagnons de la nuit, du contact, des soirées, des rassemblements, de l’adrénaline, de la joie, de la vie, des corps en mouvement, bref de la musique.
Privation salutaire. Jeûne forcé qui nous tiraille les oreilles et le cœur. Nous mesurons tout ce que la musique valait pour celles et ceux qui vivent avec elle, nous les fans, les buveurs de bière dans les bars de la ville, les danseurs, les citadins, les citadines, les musiciennes et musiciens, performeurs, chanteurs. C’est tout cela que nous, leur public, avons perdu. Et les artistes sont aux abois. Les vidéos en ligne ne remplaceront jamais la présence du public en « live ». La vie se meurt. Nous mesurons le vide auquel sa disparition nous abandonne.
Au fait, que perdons-nous ? Il faut nommer cela. Il faut l’identifier. Quand la musique reviendra, quand elle aura réinvesti tout l’espace social qu’elle occupait « avant », quand le Covid lui aura restitué la place qu’il lui avait volé, il faudra savoir l’apprécier. Il faudra voir ce que l’on voit - ce qui est si difficile, que nous n’avions peut-être pas vu « avant », quand nous vivions innocemment la ville en musique sans nous poser plus de question, et, pour cela, il faut mettre des mots sur les choses. Il faut savoir toutes les péripéties de l’activité musicale, le village, la colonie, le Président, les espoirs, les protestations, les échecs et les désillusions, les studios, les instruments, les sonos et les compositions. Et tout le défilé des musiciens. Tout doit y passer.
Quelqu’un doit y mettre les mots justes, au complet, avec tous les aspects de la musique. Nos émotions–plaisantes ou cuisantes–en seront décuplées, car nous saurons voir, entendre, apprécier, choisir, rejeter, adorer ou détester en toute connaissance de l’intellectualité musicale populaire. Il ne faut pas moins de cinq chapitres et de presque 400 pages à Aghi Bahi pour nous le dire. Il connaît son affaire. Il connaît les artistes d’Abidjan et de tout le continent. Il les a écoutés. Il s’est assis avec eux. « Si tous les doya se sont assis, pour parler de ça là, c’est que c’est gâté », pourrions-nous dire encore avec le collectif Zouglou. L’auteur est un de ces « doya ». Je n’en dis pas plus car c’est à moi de me taire et c’est à lui de parler. Il faut s’asseoir et l’écouter.
Introduction
« […] dans toute société la production du discours est à la fois contrôlée, sélectionnée, organisée et redistribuée par un certain nombre de procédures qui ont pour rôle d’en conjurer les pouvoirs et les dangers, d’en maîtriser l’événement aléatoire, d’en esquiver la lourde, la redoutable matérialité » (Foucault 1971 :10-11).

La musique populaire est un fait de culture et son étude peut être comprise comme une observation de la culture entendue ici préliminairement en son sens large comme « ensemble des techniques, des institutions, des comportements, modes de vie, croyances et valeurs caractérisant une société donnée » (Hermans 1991 :30). Elle inclut tout ce qui est créé et transmis par l’homme (croyances religieuses, coutumes, créations de l’art, usages, techniques...) et renvoie à la vie sociale et collective dans toutes ses formes (Ansart 1999 :126). Ce travail s’inscrit donc dans une thématique large : médias, culture populaire et communication. De nos jours, disait Jean-Pierre Warnier, « la musique, quel qu’en soit le genre et l’origine culturelle – jazz, classique, ‘ethnique’ ou pop –, fait l’objet d’une circulation mondiale qui l’a rendue apatride » (Warnier 2007 :3). Il peut alors sembler quelque peu surprenant de parler de musique « ivoirienne » tout au long de cet ouvrage. Mais il ne s’agit en fait que d’une contrainte de localisation à l’échelle (au niveau) de l’État-nation, partant du principe général que « les cultures sont singulières, extraordinairement diverses et localisées (Warnier 2003 :7).
Dominique Wolton rappelait récemment que « la musique, malgré toutes les différences, contradictions et inégalités, reste la communication universelle par excellence » (Wolton 2020 :11). C’est en s’interrogeant sur la médialité de la musique que l’idée de composer cet ouvrage s’est fait jour. Espérons qu’il ne s’écarte pas trop du chemin envisagé. Le regard que nous avons tenté de construire sur la musique populaire moderne a embrassé les dimensions expressive, informative et interactionnelle de la communication (Bahi 2016).
Face au dynamisme culturel, caractérisé par la prolifération des formes de création culturelle, afin de pallier l’épuisement de concepts tels que « cult

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