Un peintre, un homme … Constant - Itinéraire d un artiste contemporain
67 pages
Français

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Un peintre, un homme … Constant - Itinéraire d'un artiste contemporain , livre ebook

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Description

Ceci n’est pas une biographie… Ouvrier puis cadre du bâtiment, interprète virtuose de la partition architecturale (un de ses chantiers grenoblois, la tour de la sécurité sociale n’a pas pris une ride en 50 ans), Christian Constant s’est un jour saisi d’une boite de couleur à l’abandon pour traduire ses émotions. Plusieurs milliers de toiles, dessins, sculptures plus tard, ce livre vous invite à rencontrer cet artiste, cet homme exceptionnel, dans son atelier à Toulouse. Pour nombre de ses amis, il reste le chantre des mystères de la Camargue secrète; pour d’autres c’est le poète du Vercors et des rudes paysages montagneux ou des côtes bretonnes du Finistère ; pour tous c’est le peintre des ouvriers bâtisseurs glorifiés dans leur dur labeur. Une certitude : l’essence de l’art de Constant est l'émotion d'un souvenir qui transfigure le réel vécu et qu’il nous donne en partage avec sa générosité habituelle. Car « la peinture n’existe que dans la conscience du spectateur, par sa communion avec le peintre et l’émotion qu’il a voulu transmettre » Daniel Kahnweiler

Informations

Publié par
Date de parution 23 janvier 2015
Nombre de lectures 2
EAN13 9782312032955
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Un peintre, un homme… Constant

D aniel P lumet
Un peintre, un homme… Constant
Itinéraire d’un artiste contemporain


LES ÉDITIONS DU NET 22 rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2015 ISBN : 978-2-312-03295-5
Avertissement au lecteur
Les titres auxquels vous avez échappé :

– de l’importance d’être Constant (d’illustre mémoire littéraire…)

– plus sérieusement, le livre aurait pu s’intituler : Conversations avec Constant (à l’instar du passionnant livre de Brassaï sur Picasso, pépite que j’ai découverte dans la bibliothèque des Constant).
En effet, ce texte est (presque) la transposition exacte d’une conversation de l’auteur avec le peintre, enregistrée au printemps 2010. Il est possible que les dates, lieux, événements évoqués ici ne soient pas d’une extrême précision, étant passés par le filtre de la mémoire de Christian. On tolèrera donc, comme pour les tableaux, « une vue d’artiste »… L’essentiel n’est-il pas l’homme, le poète dans toute sa pâte humaine ?



Le fil chronologique a d’emblée, naturellement, guidé les entretiens avec l’artiste ; leur transcription suit donc cet ordre avec une division en six périodes de durées assez inégales, liées aussi géographiquement aux territoires habités et découverts par Constant en France et à l’étranger ; ces étapes correspondent, également, à des époques artistiques du peintre. Des textes de celui-ci, de critiques et amis figurent en annexe.

Biographie condensée du peintre
CONSTANT Christian, peintre et sculpteur né à Blanc-Mesnil (Seine St Denis) le 18 juillet 1926. Marié en 1949 à Andrée, père de deux enfants, Alain et Catherine.
C’est à Toulouse que Christian Constant, jeune maçon sans formation (il se hisse plus tard jusqu’à la conduite de travaux) peint sa première toile, puis enchaîne paysages de lumière et portraits de ses proches. Après quelques années en Algérie, où il fréquente l’Académie des Beaux Arts d’Alger, puis dans l’Est de la France, enfin en Dauphiné en 1960, il attire l’attention lors de sa première exposition à la galerie Famar à Paris en 1965 et surtout à la librairie Arthaud à Grenoble en 1972. À partir de 1973, à Salon de Provence où il s’installe pour raison professionnelle (il abandonnera ce métier en 1977), il épure son art jusqu’à « l’essentiel ». Peintre de la minéralité, il fait, dans sa période alpine, du massif du Vercors, à la lumière de Cézanne, sa « Sainte Victoire ». Sa fascination pour le minéral trouve ensuite matière en Camargue, dans les Alpilles et le Lubéron, puis en 2003 en Bretagne. Il décrit également avec humanité et force les gestes de ses « compagnons bleus », ouvriers du bâtiment sous ses ordres.
Élève de François Desnoyer à Paris puis de l’Académie Lombard, le Salon de la Jeune Peinture le rapproche de l’École de Paris avec Guerrier, Rebeyrolle, Minaux, Morvan, Clave, Genis. Le critique d’art Jean Bouret l’accueille dans son cercle d’artistes, le soutient fidèlement jusqu’à sa mort, conquis par son art sans détour ni concession, habité d’une réelle « vérité plastique ».
Expositions marquantes : Paris (1965), Grenoble (1972), Salon de Provence (1973), Martigues (Galerie Sordini 1974 à 1980), Salon de Provence (1974 à 2006), Toulon, Liège (1978), Avignon (1982), Forcalquier (1989), Claix (près de Grenoble 2007).
Marginalement sculpteur et réalisateur de vitraux, le peintre reçoit en 2006, pour son 80e anniversaire, lors d’une exposition rétrospective, un hommage de la ville de Salon de Provence.
Il est répertorié dans :
– Dictionnaire des peintres et des sculpteurs de Provence Alpes Côte d’Azur d’André Alauzen - Editions Jeanne Laffitte 1999
– Dictionnaire des peintres du Dauphiné de Maurice Wantelet & Yves Deshairs - Editions Alzieu 2008


Christian Constant à son chevalet en 2005
« L’art est une blessure qui devient lumière »
Georges Braque
1 – Naissance… du peintre à Toulouse puis Paris
En 1969 j’ai fait la connaissance d’Alain, le fils de Christian Constant, à la sortie des cours, sur le campus de Grenoble, autour d’une Velocette, moto anglaise mythique rare, très recherchée aujourd’hui sur le marché de la moto de collection. J’ai vite sympathisé avec ce joyeux luron, truculent, croquant la vie à pleines dents, pêcheur, cueilleur de champignon, gourmand de tout, y compris de mots, de littérature, de bandes dessinées, des facéties du professeur Choron. Il était à la bonne école, il faut le dire, de son sensuel de père, lequel j’ai appris à mieux connaître plus tard. Alain m’a donc invité chez lui. Il m’a fait découvrir (outre la savoureuse cuisine de sa maman, parfait cordon bleu et pâtissière) le Vercors, lumineuse montagne calcaire, décor de son adolescence, toile de fond de la maison familiale louée, en 1960, à Claix, village situé à quelques lieues de Grenoble (ah hameaux bénis nichés dans la montagne, répondant aux doux noms de : Saint ange, Pré du four, Savoyères… !) ; Stendhal y venait visiter son grand-père qui possédait ici une fort belle propriété du plus pur style dauphinois. La nature, la montagne, commence derrière la maison : celle-ci est adossée à la paroi minérale, rebord Nord du plateau du Vercors, et c’est pour la famille CONSTANT une source inépuisable de joies, de ressourcement, une école de vie au contact de la nature sauvage et libre. Ce sera pour le peintre, également, une source d’inspiration, une étape clef dans son développement artistique. Car les Constant vivent en mettant en pratique les préceptes rabelaisiens : une tête bien faite plutôt que bien pleine et une large place laissée à « l’esbaudissement des esprits animaux » lequel conditionne le bon fonctionnement de l’intellect. On constate aujourd’hui que l’on est parfois loin de cet idéal quand on voit tant de jeunes, pâles comme papier Canson, s’abrutir devant des multitudes d’écrans à ne plus en savoir ce qu’est la vie, le milieu naturel qui les entoure et à se former mais sans humanité…
Mais au fait, puisque le père, l’artiste, est le sujet de ce livre, comment ce professionnel du bâtiment s’est-t-il intéressé à la pratique de l’art pictural ? Quel itinéraire l’a conduit à la notoriété artistique et ses œuvres aux cimaises de nombreux collectionneurs, galeries et musées ?
Né dans la région parisienne en 1926, c’est à Toulouse, en 1948, que, jeune maçon sans véritable formation (il atteindra plus tard à force de travail et de volonté le poste de chef de chantier puis de conducteur de travaux en génie civil), Christian Constant peint sa première toile. Pourquoi, comment ?
On peut répondre : par le plus grand des hasards, à moins que le hasard n’en soit pas un ou bien ait été conduit par une force mystérieuse quasi tellurique comme le deviendra sa peinture près du Vercors… Se lancer dans la peinture comme un défi ou une boutade ? Désir enfoui d’échapper d’une noble façon à la rude éducation familiale d’un père très colérique, voire brutal, boxeur, infligeant parfois à son fils de sévères corrections ?
Sa vocation tout à fait inattendue pour la peinture relève de l’anecdote. Christian raconte en effet ainsi le début, à 21 ans, de son aventure artistique : « Pour noël 1947 j’ai offert un chevalet et une boîte de peintures à mon frère. Tout comme il avait abandonné l’accordéon aussitôt commencé, il a délaissé très rapidement la peinture et je me suis mis à utiliser son matériel. J’ai débuté comme ça… »
Sa toute première œuvre, encore en sa possession, représente un château au fond d’un parc aux sombres frondaisons situé près de Toulouse.

Andrée, sa femme, Toulousaine, qu’il a épousée en 1949, l’a entraîné dans des musées, des expositions de peinture et a partagé avec lui son goût pour la musique.




Puis il a fait la connaissance de François Desnoyer, peintre originaire de Sète, rattaché à l’École de Paris. Cela s’est fait tout simplement : Christian devait se rendre à Paris pour travailler sur un chantier ; Monsieur Mazaud, propriétaire de la galerie Chappe-Lautier à Toulouse, qui l’encourageait à poursuivre dans la voie de la peinture, lui a alors donné des adresses de peintres à Paris, dont François Desnoyer. Constant se souvient : « Je suis allé chez lui très directement : ce jour là, il recevait deux comtesses espagnoles. Il leur a dit : « poussez-vous, Mesdames, voilà un maçon qui veut faire de la peinture ! ».
Il était comme ça, Desnoyer, un homme nature, sim

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