Au-delà de tout
164 pages
Français

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Description

Giulia a perdu la moitié de son cœur.


Arraché, brisé et vide.


Elle essaie de devenir celle qui réussira à vivre sans cette moitié.


Jusqu'au jour, où l'amour l'emporte. Malheureusement pour elle, cette passion sera aussi destructrice que protectrice.


Elle découvrira ses pires démons et devra y faire face afin de s'arracher à son emprise.


Elle réussira à partir, à se libérer, mais à quel prix ?


Giulia arrivera t-elle enfin à se reconstruire?


Entre tentation, renaissance et haine, Giulia sera t-elle assez forte ?


Son cœur sera t-il encore capable de battre d'amour une nouvelle fois ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 octobre 2021
Nombre de lectures 25
EAN13 9782493316080
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Claire Tonna Contiero
 
 
 
 
 
 
Au-Delà de Tout
 
 
© 2021. ©Claire Tonna Contiero, Editions Encre de Lune. 
Tous droits réservés.  
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
  
Crédit photo : ©canva.com
 
ISBN Numérique 978-2-493316-08-0
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.
 
 
 
 
 
 
 
«Le souvenir, c’est la présence invisible »
Victor Hugo
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
À ma plus belle étoile qui brille dans le ciel,
À mes trois merveilles qui dansent pour elle.
 
 

 
 
 
Prologue
 

 
19 juin 2015 (Jour J)
Musique : Céline Dion - Vole
 
C'est malheureusement la première fois que je dois me rendre à un enterrement. Et le destin m'amène à celui de ma mère. Je suis encore sous le choc.
Affligée.
Dévastée.
Anéantie.
Et cela, depuis l'appel de mon père, pour m'annoncer que ma mère s'était envolée parmi les anges, il y a trois jours. J’avais perdu une partie de moi.
Brisée.
Perdue.
Bousillée.
Cette moitié qui m’abandonne pour briller à travers les étoiles.
 
— Giulia, je suis désolé… m’annonce-t-il.
 
Je sens dans sa voix quelque chose de différent. Il est triste. Il me parle doucement comme pour protéger mon cœur de cette nouvelle qui va me détruire et il le sait. Malheureusement rien ne pourra me préserver de cette perte. Je ne serai jamais plus comme avant. Je ne le savais pas encore, mais les quatre mots prononcés par mon paternel me laisseront à jamais différente, déglinguée, abîmée comme si je venais de tomber au sol et que mon corps se trouvait ébréché de part et d'autre.
Je comprends, j’entends, j’encaisse.
Mais je ne réalise pas.
 
Des larmes coulent sur mes joues.
Acides.
Amères.
Dévastatrices.
Je sens en moi un gouffre naître et anéantir la totalité du bonheur qui m’habite. Un néant abyssal se crée et détruit celle que j’étais encore hier. Moi aussi, je suis morte avec elle. Je ne ressens plus que la douleur de sa perte qui me consume.
 
Stop, finalement je ne suis pas prête pour ça. Pas aujourd’hui.
Un cri sort de ma gorge, il m’arrache les entrailles. Je hurle à m’en casser la voix. Des pas approchent en courant. Je les entends claquer sur le sol puis deux bras m’enlacent tellement fort que j’en suffoque presque.

Comment a-t-elle pu me faire ça ? Pourquoi nous abandonne-t-elle alors que nous sommes si jeunes, mon frère et moi ? De nombreuses questions m'arrivent encore, mais sans avoir de réponse réelle.
Je ne suis pas prête, non, arrêtez tout !
Je ne réalise pas que tout est terminé.
Je ne la verrai plus sourire.
Elle s’est éteinte en même temps que la lumière de vie qui m’habitait. Je n’entendrai plus sa voix. Cette voix douce et mélodieuse qui nous rassurait quand notre monde ne tournait pas rond. Elle était si belle, si vivante, si Elle… Elle aura baissé les armes face à toute la souffrance qui émanait de son corps durant cette année.
Ma mère me laisse là, seule, dans un monde qui n’est plus le mien sans elle.
Sans sa présence.
Sans son essence.
 
Ce matin, je ne suis pas très en forme. C'est normal me direz-vous, je viens de perdre la personne qui m'a donné la vie. J'ai le cœur serré et les larmes prêtes à inonder encore mon visage. Le réveil sonne. J'ouvre les yeux difficilement, sans vraiment vouloir bouger de sous mes draps. Je voudrais rester là pour toujours. Mon regard se plante sur le plafond de ma chambre et les mêmes images défilent. Les souvenirs de mon enfance, ces années de bonheur où j’étais totalement comblée, ces moments d’insouciance et de naïveté où le mot “mort” ne résonnait pas dans ma tête. Je soupire à l'idée de devoir me préparer pour le plus horrible jour de ma vie. J'ai cette impression de me réveiller d'un terrible cauchemar qui me hante depuis des jours.
Il est temps de m'habiller. Traînant les pieds sur le lino de ma chambre, je vais dans la salle de bain, le cœur au bord des larmes, mais avec un sentiment que tout cela n’est pas vrai. Comme si je voulais rester dans cette irréalité, face à l’horreur de sa perte. Ne pas sortir d’ici, c’est comme si rien ne s’était produit. N’est-ce pas ?
J'observe mon visage dans le miroir, mon teint est blafard, mes yeux sont rouges et gonflés par les larmes qui coulent depuis trois longues journées. Je ne me reconnais pas. Ce ne peut pas être moi. Je secoue la tête comme pour m'enlever cette image de mon esprit. J'enlève mon pyjama, me retrouvant nue, j’entre sous la douche. Je ferme les yeux pour profiter de la sérénité, sous cette eau chaude qui me caresse le corps, qui l’enveloppe et le calme. À cet instant, je ne pense plus à rien. J’essaye de faire abstraction de cette tristesse qui me consume à petit feu. J’essaye de reposer mon âme. Une éternité semble s’être écoulée, à la sensation de l'eau froide qui commence à arriver, je me savonne rapidement et me rince. Je coupe l’eau et me précipite à l’extérieur de la cabine. Emmitouflée sous une épaisse serviette grise, il est temps que je sorte pour me préparer.
L’heure approche…
Je quitte la salle de bain pour me diriger à nouveau vers ma chambre. Je prépare, sur mon lit, les vêtements que je dois porter. Je caresse le tissu de ma robe. C'est une robe courte, noire, avec de la dentelle aux épaules. Le tissu glisse sous mes doigts à m’en donner la gerbe. Moi qui adore cette couleur, ne portant pratiquement que ça tous les jours, aujourd’hui, je la trouve vraiment terne, fade et âcre. Une certitude : ces vêtements brûleront à la fin de cette journée. Je ne pourrai plus les porter. Pas avec ces souvenirs que je veux oublier. Ce n'est pas moi, ce n'est pas la vie que j’aurai souhaité
Je ne me voyais pas à quinze ans me sentir aussi seule.
Depuis petite, je m’imaginais grandir et suivre les pas de ma mère. Nous avions de nombreux points communs : le shopping, les sorties entre filles et danser...
Je l'admirais dans son rôle de maman, je disais toujours que je serais comme elle. Une maman travailleuse, pleine de vie et présente pour les siens. Je m'imaginais me confier à elle sur les doutes de la vie, l’avoir auprès de moi pour les jours les plus importants. Je me suis tant imaginé que les dimanches, je me rendrais chez mes parents avec mes enfants. Ma maman disait souvent qu’elle les prendrait le mardi soir pour profiter à fond de ses petits-enfants tout le mercredi. Tellement de suppositions qu’on aimait faire ensemble mais, aujourd'hui, je réalise que tout ceci ne se résumera qu’à un simple rêve.
Un souvenir.
Parce que je ne sais pas si j’arriverai à sortir de ce douloureux cauchemar.

Ma mère arrive dans ma chambre, et me secoue un peu pour me réveiller.

— Allez, ma petite marmotte, on se réveille, aujourd’hui est un grand jour.
 
— Mmmmh…
 
Réalisant que nous sommes le jour j, je me lève d’un coup et debout sur mon lit, je crie à travers la pièce.
 
— Ouiiiiiiii, c’est mon a-nni-ver-sai-reeeeeeee !
 
— Oui, ma chérie, joyeux anniversaire !
 
Ma mère m’enlace dans ses bras et m’embrasse sur le front. Elle me sourit et sort de la chambre tout en m’invitant à descendre déjeuner. Courant presque dans les escaliers, je manque de m’étaler sur le sol. Mon père rouspète qu’il faut que j’arrête de courir dans ces maudites marches.
Je souris.
Tout le monde s'est levé pour moi ce matin. Je sens une odeur de chocolat chaud et de croissants qui sortent du four.
J’en salive d’avance.
Arrivée dans la salle à manger, une jolie table est dressée et des cadeaux parsèment ma place habituelle.
 
— C’est pour moi tout ça ?
 
Mes parents acquiescent d’un signe de tête tout en souriant et je sautille de joie. Mon père s’approche et m’embrasse sur la joue, suivi de mon petit frère âgé de dix-huit mois.
 
— Bon anniversaire Giulia !
 
— Bombanisaire Lia ! crie mon frère avec un grand sourire.
 
Je lui fais un câlin et lui ébouriffe les cheveux, puis je retrouve maman dans la cuisine.
 
— Maman, tu crois que tu pourras me faire un petit-déjeuner d’anniversaire même quand je serai maman, moi aussi ?
 
— Bien-sûr ma chérie, et ce jusqu’à la fin de ma vie.
 
Ravie par cette réponse, je m’installe à table avec les trois personnes qui me sont chères et avant de dévorer notre festin matinal, j’annonce heureuse plus que jamais :
 
— À mes dix ans et à nos nombreux futurs petit-déjeuners.
 
Perdue dans mes souvenirs d’enfance, je comprends aujourd'hui que je n'avais pas réalisé qu’un jour elle pouvait partir. J’avais l’insouciance de croire que son sourire était éternel. Mais aujourd’hui, je prends conscience que je ne le verrai plus. Je n’aurai, à présent, plus aucun nouveau souvenir avec elle.
Le dernier, j’allais le vivre dans quelques heures.
Je constate amèrement, à cet instant, que je n’ai pas su savourer ces simples moments de bonheur à quatre.
Mais comment j’aurais pu pressentir que tout allait brusquement s’arrêter du jour au lendemain ?
 
Un bruit sourd me parvient. Dans un sursaut, je me remets à ce que j’étais en train de faire. J’entends mon père se faire couler un café. L’odeur de torréfaction de cette boisson m’arrive aux narines, me filant la nausée. Je secoue ma tête, j’inspire profondément et enfile mes sous-vêtements. J’observe ma silhouette filiforme dans le miroir de ma chambre.

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