Be my lover

Hedgye Canyon

Description

Elle le voit comme un ami.

Il la désire en secret.

Castille et Ruben sont inséparables depuis de longues années. Complices, à l'écoute l'un de l'autre, ils se disent tout.

Persuadée que son meilleur ami est gay, elle pense ce dernier prêt à tout pour l’aider à conquérir le cœur de Gabin, le capitaine de l’équipe de basket du lycée. Jusqu’au jour où Ruben, secrètement amoureux de Castille, décide d’avancer et se rapprocher de la belle Alice...

Un malaise s’installe alors entre les deux amis de toujours. Entre jalousie et coups bas, leur relation risque de connaître de gros bouleversements.

Et si le véritable amour n’était pas celui que l’on imaginait ?

Sujets

• Romance
• Toute la romance
• Pasión (película de 1982)
• Player
• Contemporary
• Époque contemporaine
• Passion
• Désir
• Fiction
• Littérature
• Romance contemporaine

Informations

• Publié par: Butterfly EDITIONS SAS
• Date de parution: 16 septembre 2022
• Nombre de lectures: 48
• EAN13: 9782376527121
• Langue: Français

Extrait

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Hedgye Canyon
Be my lover



ISBN : 978-2-37652-712-1
Titre de l'édition originale : Be my lover
Copyright © Butterfly Editions 2022

Couverture © Butterfly Editions - Depositphotos
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-712-1
Dépôt Légal : septembre 2022
20092022-2351-VF
Internet : www.butterfly-editions.com
[e-mail]

Chapitre 1


Je me mords la lèvre inférieure et défroisse le bas de ma robe jaune canari. Il va poser ses yeux sur moi dans quelques secondes. Quand la porte du tram s'ouvrira pour laisser entrer le groupe de collégiens, il se tournera forcément, il pivotera vers moi avant d’arriver au lycée, m'observera de la tête aux pieds. Il scrute actuellement l’écran de son téléphone et joue avec l’un de ses écouteurs. Il va finir par me voir. Et il constatera tout de suite que j'ai fait un effort de style ce matin. Nos regards se croiseront, et ça sera enfin le coup de foudre !
Trois mois que j'attends ce moment, trois mois que j'espionne ses allées et venues, du tram au lycée, du lycée au tram. J'ai même pris l'habitude de marcher un kilomètre chaque matin pour prendre la station avant la sienne. Il va bien daigner observer la jeune fille en jaune criard le dévorant du regard depuis maintenant dix minutes. Je n'ose pas ciller, mes yeux me piquent, et je commence à douter de la qualité de mon mascara, payé bien trop cher à mon goût.
La porte automatique s'ouvre lentement, laissant passer les petites têtes à poux. Nous sommes légèrement secoués par le groupe d'éléphanteaux à deux pattes, j'espère secrètement que l'une de ces brutes d'un mètre trente va le bousculer, histoire qu'il arrête d'observer le paysage.
Je vois sa silhouette s'étirer, son épaule pivoter vers moi, puis son profil laisse place à son visage. On y est presque, quand un cri survenu de nulle part me fait bondir et m'oblige à faire un quart de tour.
— Bien le bonjour, Castille !
Un long et ennuyeux soupir s'échappe de ma gorge, alors que j'observe mon meilleur ami, Ruben, me sourire à pleines dents. Ses quenottes blanches scintillent presque. Il garde son allant, attendant une réponse de ma part, mais je me contente de rouler des yeux et d'annoncer :
— T'as tout gâché, Ruben...
— Quoi ? Moi, gâché l’assaut redoutable que tu prépares depuis des semaines ? demande-t-il en remuant ses bouclettes noires sur le front.
— Oui, toi… tu savais que j'avais tout prévu au millimètre près, grogné-je entre mes dents, alors que l'envie de hurler me démange fortement.
— Vraiment ? réagit-il, faussement heureux, en s'appuyant de tout son poids contre l’une des portes automatiques.
Ce garçon est un véritable boulet, je ne sais pas comment le destin a pu nous réunir et faire de nous des amis, des meilleurs amis je dirais même. Ruben, c'est le mec bien qui devient vite la bonne copine à qui on a envie de téléphoner tous les soirs. À qui on peut tout dire et qui regarde volontiers une série avec vous, même si ça ne lui plaît pas. De prime abord, il semble parfait, il a un physique plutôt envieux, de beaux cheveux noirs bouclés qui contrastent avec son teint hâlé et des yeux émeraude qui vous percent l'âme en deux en un rien de temps.
Mais Ruben est gay, j'en suis certaine. Il ne me l'a pas dit, cela doit le gêner dans le fond, cependant ce garçon n'a jamais approché une seule fille de toute sa scolarité et je le connais depuis plus de dix ans.
— Tu vas tomber et finir par embrasser le béton, lui assuré-je.
Il me lance l’un de ses fameux sourires taquins, fouille d'une main dans son sac, sans me quitter du regard, et m'annonce tout en croquant dans une pomme :
— Il y a plus de chance que j'embrasse le sol que toi, l'autre garçon... Quel est son nom déjà ?
— Gabin et ce n'est pas n'importe quel garçon, Ruben, c'est le capitaine de l'équipe de basket du lycée.
— Oh, le cliché, geint d'ennui mon ami en plissant les sourcils.
J'ai bien envie de lui répondre qu'il est un cliché à lui seul, grand brun qui applique de la cire dans ses cheveux, qui porte toujours sur son épaule son éternel sac en bandoulière vert kaki, ses baskets blanches qu’il prend soin de nettoyer régulièrement, qui court tous les dimanches matin, et gay par-dessus tout, mais je préfère me taire. Les autres filles diraient que c’est un véritable gâchis. La voix automatique du tram annonce l'arrivée au lycée, je cherche d'un regard hâtif mon doux chevalier, mais je ne retrouve pas sa trace parmi cette foule.
— C'était plus cool quand on faisait le chemin ensemble, ajoute Ruben en faisant tourner le trognon de pomme entre ses doigts.
Il feint un air triste et force sur la moue, en gonflant ses joues.
— On l'a fait pendant des années, j'ai d'autres objectifs maintenant.
— Ah oui ?
— Oui, j'estime qu'à dix-sept ans, j'ai le droit de choisir...
— Ta prochaine victime ? me coupe Ruben en souriant. Parce que là, ça frôle le harcèlement, est-ce qu'il sait au moins comment tu t'appelles ?
Je tape les poings contre ma taille, monte sur mes pointes de pieds, me retenant de le gifler de toutes mes forces.
— Bien sûr qu'il le sait !
— Intéressant !
La bouche de Ruben forme un « O » tant il mime l'étonnement. Dans le fond, je sais que Gabin ne doit pas me connaître, pourtant je ne peux pas m'avouer vaincue… Encore moins devant mon ami, qui se ferait une joie de me rappeler que je prends mes désirs pour des réalités, et que c'est mal.
— Tu n'en as pas marre de te moquer de moi sans arrêt ?
— Je constate ton acharnement pour un inconnu, c'est différent.
— Gabin n’est pas un inconnu, il est dans notre lycée et dans mon groupe de chimie aussi !
— Oh, ça me fait une belle jambe !
Ruben roule des yeux, non sans se retenir de rire. Il doit me trouver un peu idiote dans le fond, mais je sais que si je persiste dans mes efforts, Gabin finira par me voir moi, la fille timide qui a du mal à s’assumer parce que ses cheveux blonds ne sont ni lisses ni bouclés ; parce qu’elle est un peu petite, même si c’est mignon ; parce qu’elle a un visage de poupon si elle ne se maquille pas un peu. La nana banale, en fait.
— Tu pourrais m'aider au lieu de te moquer de moi ?
— Oh, tu te débrouilles très bien toute seule, non ? Cette robe jaune te va à ravir, dommage qu'il ne t'ait pas vue...
Il a le don de m'agacer en forçant sur l'ironie depuis ce matin. Ruben ne voit donc vraiment pas les efforts que je fais depuis plus de deux semaines ?
— Cela dit, j'aime bien ton nouveau parfum...
J'esquisse un sourire quand mon meilleur ami me complimente, sauf qu’il reprend de plus belle :
— Dommage que ça fasse mégère de quarante ans en manque, si tu vois ce que je veux dire !
Il m'offre un clin d'œil avant de partir dans un fou rire en solo. Quel goujat, quel monstre ! En matière de relations amoureuses, il est vraiment de mauvais conseils !
— T'es vraiment nul !
Les portes automatiques du tram s'ouvrent enfin, laissant apparaître l'immense bâtisse d'architecture gothique qu'est notre lycée. Je passe la première, ignorant Ruben et ses violons. Il préfère squatter devant la grille avec sa nouvelle bande d’amis que je n’apprécie pas du tout. Ils l’influencent. Il finira par me rattraper de toute façon.
Hors de la foule, j'essaie tant bien que mal de repérer Gabin. Il est déjà près du reste de l'équipe, son rire grave parvient jusqu'à moi et cela fait bondir mon cœur dans ma poitrine. Il est beau, même de loin, et encore plus de près. Ses épais cheveux blonds, légèrement en bataille, encerclent son visage. Ses grands yeux bleus pétillent de malice. Sa fière allure illumine son visage, il dégage quelque chose d'apaisant et d'agréable.
— Bon, p'tite Castille, tu vas encore mater la bouche grande ouverte ? m'interroge Ruben en se plaçant juste entre moi et mon béguin.
Je ne peux m'empêcher de rougir de honte.
— Ça ne te regarde pas ! Et puis, qu'est-ce que tu as ce matin ? Tu es insupportable, on dirait que tu as tes règles !
Ruben hausse les épaules, sans pour autant se braquer. Ce garçon a une patience à toute épreuve.
— Je dis ça pour que tu n’aies pas l'air ridicule, tu sais.
— Je ne suis pas ridicule, je suis amoureuse, c'est différent. Tu ne peux pas comprendre.
— Soit ! Je serai en cours de français quand tu auras fini d'être amoureuse, Castille. Essaie de garder ton cœur en un seul morceau, aujourd'hui.
— Va te faire voir !
Il me perturbe, et, en un instant, l'équipe de basket a aussi quitté la cour. Je me retrouve donc seule à observer l'immense clocher au-dessus de l'immeuble central.
C'est difficile de faire tomber un garçon amoureux, en fin de compte…
Chapitre 2


Une boulette de papier roule sur mon cahier alors que je suis en train de rédiger le brouil