Cinq hommes tatoués

Marcel Priollet

Description

Sébastien RENARD est dans la dèche.

Depuis qu’il a perdu son poste de voyageur de commerce à la suite de la faillite de l’entreprise qui l’employait, il est au chômage.

Voyant là l’opportunité de changer de métier et de vie, il décide de proposer ses services à Stary Hamilton, un célèbre détective qui est à la tête de sa propre agence.

Stary Hamilton lui aurait volontiers ri au nez, mais il a accepté une grosse somme pour protéger un riche Anglais lors de son périple sur la Côte d’Azur et aucun de ses hommes n’est disponible.

C’est ainsi que Sébastien RENARD débute dans la profession de policier privé, pour son plus grand plaisir et, peut-être, pour son malheur...

Sujets

• Filature
• Fiction

Informations

• Publié par: Oxymoron Éditions
• Date de parution: 22 janvier 2021
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9791070034163
• Langue: Français

Extrait

Sébastien RENARD,
Détective

- 1 -

CINQ HOMMES TATOUÉS

De
Marcel PRIOLLET
* 1 *
Stary Hamilton reçoit un nouveau client
 
Il faisait déjà nuit lorsque le détective privé Stary Hamilton ouvrit la porte de communication entre son salon et son cabinet.
Il croyait bien que le dernier visiteur était parti et il fut surpris d'apercevoir une forme immobile se profilant dans la clarté décroissante de la fenêtre.
— Je vous demande pardon, dit-il, j'ignorais votre présence, on ne m'avait pas prévenu !
L'homme se leva.
Il était grand, large d'épaules, une allure sportive, l'élégance impeccable de son vêtement le classait parmi une catégorie fortunée.
— Si vous voulez me suivre, dit le détective en s'inclinant.
Dans son bureau, sous la lueur douce de la lampe qu'il venait d'allumer, Hamilton vérifia sa première opinion. Le nouveau venu était jeune, mais parut de l'âge qui termine l'adolescence, trente ou quarante ans, peut-être. Un visage bronzé, très beau dans lequel brillaient des yeux étonnamment clairs.
Le détective lui désigna un siège faisant face à son bureau et, lorsque l'inconnu fut assis, il lui dit laconiquement :
— Je vous écoute, monsieur…
L'autre tressaillit.
— Je suis bien en présence de Stary Hamilton ?
— Certainement…
— En ce cas, je ne vois pas d'inconvénient à vous charger d'une mission.
Il insista :
— Vous vous spécialisez, je crois, du moins votre publicité l'indique, dans la surveillance privée ?
— Naturellement, jeta le détective un peu agacé.
— Voici. Le travail ne sera pas bien pénible. Il s'agit uniquement de me faire garder nuit et jour par un ou deux de vos hommes, ceux que vous estimez les plus sûrs… Je pars ce soir avec ma jeune femme, nous ne sommes mariés que depuis deux jours, sur la Côte d'Azur… je tiendrais à ce qu'une garde vigilante soit montée autour de nous constamment.
— Si ce n'est que cela ! rien n'est plus facile, sourit le détective privé, journellement, on nous charge de semblable filature. Mais peut-être avez-vous une raison personnelle de craindre une agression, un ennemi vindicatif ?... Enfin, la menace d'un événement fâcheux ?
— Nullement, protesta le visiteur avec une sorte de hâte… Ma femme possède des bijoux de valeur ; moi-même, il m'arrive d'avoir beaucoup d'argent sur moi, je suis joueur et je ne vous cache pas que je compte continuer au baccara de Monte-Carlo… Je joue gros jeu… Je peux faire à l'aller comme au retour de mauvaises rencontres… mieux vaut être prudent.
— C'est la sagesse même, approuvait le policier, soyez donc complètement rassuré, je vais mettre à votre disposition l'un de mes meilleurs agents… Celui-ci restera pour vous invisible, mais ne cessera de veiller sur votre sécurité et celle de votre femme ! Pour les prix…
Le visiteur fit un geste de protestation :
— Je payerai ce qu'il faudra !
D'un geste spontané, il retirait de la poche intérieure de son veston un portefeuille de maroquin rouge abondamment garni de billets.
— Cinq mille francs… Est-ce assez pour les premiers frais ?
C'est-à-dire que le détective privé n'en revenait pas. Des clients aussi généreux, il n'en recevait guère. Aussi se confondit-il en remerciements.
— Nous sommes particulièrement d'accord, monsieur, veuillez maintenant m'indiquer votre nom, et votre adresse actuelle.
— Je m'appelle sir Ralph Sydney, sujet britannique ; je n'ai pas de profession, ma fortune me permettant de vivre sans rien faire. Séjournant actuellement à Paris, nous sommes descendus, ma femme et moi, à l'hôtel Régina, ...