Dangereux tango - No 7 : Agence reporters associés
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Description

1930 - Sa virginité vendue aux enchères dans un bordel chic de Buenos Aires, Hannah devient rapidement une prostituée réputée. Victime de la traite des blanches par la mafia Zwi Migdal, elle décide de se venger en lui dérobant un coffret de diamants.
2020 - La découverte fortuite du journal d’Hannah va bouleverser le séjour d’Ariane et Alex, venus à Buenos Aires pour danser le tango L’actuelle Zwi Migdal apprend l’existence de ce journal. Persuadée qu’il contient les indications pour retrouver ce coffret, elle kidnappe Alex pour le récupérer. Menacée, Ariane demande l’aide au père d’Alex qui lui délègue Fernand, son garde du corps et ancien flic.
Fernand s’introduit à grands risques dans le milieu mafieux. Ayant vécu mille dangers, il en revient avec la preuve des trafics d’armes et de femmes. De quoi démanteler le plus grand réseau mafieux d’Argentine...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 mai 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9782925117742
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0548€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LEXIQUE
Barrio : quartier
Bife de chorizo : steak
Bife de lomo : filet mignon
BsAs : Buenos Aires
Calle : rue
Ceviche : poisson cru cuit dans du jus de limes avec des piments, de la coriandre et des oignons
Chorizo : saucisse
Empanada : petit chausson en pâte, farci de viande, jambon et fromage, de poulet ou d’autres ingrédients
Feria : marché en plein air
Gaucho : cowboy de la pampa
Lancha : vedette
Media luna de manteca : croissant au beurre
Meseta : plateau
Milanesa : escalope
Milonga : soirée où l’on danse le tango, aussi la salle où on le danse
Papas fritas : patates frites
Parrilla : restaurant où l’on grille de la viande
Picada : assortiments de fromages, charcuteries, hors-d’œuvre
Porteño : habitant de Buenos Aires (une ville portuaire)
Quilmes : bière argentine
Teatro Colón : probablement la salle de concert la plus célèbre d’Amérique latine à cause de son acoustique exceptionnelle, copie de la Scala de Milan
Vacío : partie du bœuf comparable à la bavette
Zorzal criollo : grive créole et surnom de Carlos Gardel


PROLOGUE
Le salon, grand et rectangulaire, haut de plafond, baigne dans une lumière douce, tamisée, avec quelques points de lumière plus vive provenant de lampes sur pieds ou posées sur de délicats guéridons. Leurs abat-jours en satin foncé à dominante rouge et prolongés par une frange de fils argent teintent d’un rayonnement chaleureux leur environnement immédiat. Les murs sont tendus de lourdes draperies rouges et vertes foncées avec des trouées sur le mur nu dans lesquelles sont accrochées des gravures érotiques. Dans un angle, sur une petite estrade légèrement surélevée, trône un magnifique piano à queue pour l’instant sans pianiste. Une ambiance feutrée très 1900 malgré que l’on soit déjà en 1930.
La pièce est meublée de canapés, de fauteuils profonds et confortables et de quelques tables basses où reposent dans leur sceau de glace des bouteilles de champagne.
Une dizaine d’hommes en habit de soirée sont assis en bonne compagnie d’accortes jeunes femmes en tenue légère, sur les canapés ou dans les profondeurs d’un fauteuil. D’autres couples dansent au son d’un gramophone qui joue « A Media Luz », un tango chanté par Carlos Gardel (accompagné par ses deux guitaristes Ricardo et Barbieri) qui évoque l’atmosphère chaude et feutrée des lieux de rencontres galantes. Une chanson ponctuée de temps en temps par un petit rire cristallin de femme.
« Y todo a media luz…
¡ Qué brujo es el amor !
A media luz los besos,
A media luz los dos
Y todo a media luz,
Crepúsculo interior…
¡ Qué suave terciopolo
la media luz de amor… ! »
La soirée est jeune et n’a pas encore vraiment commencé. Ils attendent tous la diva, la déesse de ce bordel de luxe, Hannah, une beauté céleste au cœur de pierre vu le nombre d’hommes, selon la rumeur, qu’elle aurait réduit au chagrin et au désespoir.
À 23 heures, la musique s’arrête et tous se tournent vers l’escalier qui monte au deuxième étage, au paradis, d’où elle doit apparaître. Tous retiennent leur souffle, on entendrait une mouche voler. Enfin la voilà. Elle arrive vêtue d’une petite robe courte et blanche toute simple généreusement décolletée sur une poitrine aguichante, un grand collier de perles noires qu’elle a enroulé en deux tours autour de son cou, le visage d’un bel ovale encadré par des cheveux courts et noirs coiffés « à la garçonne », le teint diaphane rehaussé par un rose léger sur les joues, les yeux légèrement en amande mis en valeur par une fine ligne de noir. Elle descend lentement et majestueusement les marches. Ses jambes fines et bien galbées, dénudées jusqu’à mi-cuisses, sa robe rendue semi-transparente par l’éclairage en contre-jour de l’escalier laisse deviner la promesse de voluptés exquises et délicates. Elle se rend jusqu’au milieu du salon avant de faire un tour sur elle-même et toise l’assemblée.
La vente aux enchères de ses faveurs pour la soirée ou pour la nuit va commencer.


1
– Il chante de mieux en mieux tous les jours !
Alex se tourne vers la vieille dame à côté de lui et lui sourit. Comme la plupart des visiteurs de Buenos Aires, Alex, qui aime beaucoup la musique du tango, est venu voir le tombeau de Carlos Gardel au cimetière de la Chacarita. Difficile de le manquer.
Après être allée déposer une gerbe de fleurs au pied de la grande statue du chanteur, la vieille dame est venue se placer à côté d’Alex pour avoir une vue d’ensemble. Une cigarette encore fumante qu’un admirateur est venu placer entre l’index et le majeur de la main droite de l’idole achève de se consumer. Quelques touristes tournent autour du tombeau, cherchant le meilleur angle ou la meilleure position pour prendre une photo ou faire un « selfie ». Il fait grand soleil, chaud et humide. C’est l’été en Argentine.
Alex prend une photo puis se rapproche pour lire les plaques apposées tout autour du mausolée. Elles proviennent de partout à travers le monde, en espagnol, français, allemand, portugais, anglais et d’autres langues encore, toutes rendant hommage au « Zorzal Criollo ». Plusieurs bouquets de fleurs sont déposés aux pieds de la statue. « Décidément, il est vrai que Carlos Gardel personnifie le tango », pense-t-il. Il prend quelques photos puis, apercevant une porte à côté de l’inscription « Carlos Gardel », il essaie de l’ouvrir. En vain, elle est fermée à double tour. Dommage, il aurait aimé pénétrer dans le monument et peut-être voir le cercueil de son occupant.
Déjà, leurs photos et « selfies » faits, les touristes s’éloignent. Alex revient vers les plaques et en lit quelques-unes lorsqu’un homme en tenue de travail, la tête coiffée d’une casquette semblant officielle, lui tape sur le bras.
– Vous voudriez aller à l’intérieur ? demande-t-il en espagnol.
– Je trouverais ça très intéressant, répond Alex dans la même langue.
– Je peux vous ouvrir la porte, je travaille au cimetière.
– Bien volontiers.
Puis Alex comprend qu’il lui faut lui donner quelque chose. Il sort de sa poche deux billets de cent pesos et les lui tend. L’homme lui sourit, empoche l’argent, sort un trousseau de clefs et ouvre la porte. Alex pénètre dans le caveau et descend quelques marches. Il y a là deux cercueils superposés, celui de Gardel et celui de Berthe, sa mère. Quelques photos de la vedette et de sa mère posées sur celui du haut et c’est tout. C’est beaucoup plus simple et dépouillé qu’à l’extérieur.
Alex entend un sanglot derrière lui et se retourne. La vieille dame a profité de l’occasion pour entrer à son tour. Elle essuie une larme avec un mouchoir de fine batiste et regarde Alex.
– Ça fait trente ans que je viens toutes les semaines porter des fleurs. Je n’ai jamais pu entrer ici. Je vous remercie.
Elle s’approche, porte la main à ses lèvres et la dépose sur le cercueil du chanteur, se recueille un instant et sort du tombeau à la suite d’Alex. Il s’éloigne tranquillement. On lui a signalé que le caveau de Juan Peron se trouvait également à la Chacarita. « Continuons dans l’histoire argentine », se dit-il en cherchant le tombeau de l’ancien Président de l’Argentine.
De retour au centre-ville un peu plus tard, au coin de Corrientes et de l’imposante Avenue 9 de Julio, en face de l’obélisque, il décide de marcher jusqu’à la calle Florida, la rue piétonnière marchande. Arrivé là, il hésite. Va-t-il tourner à gauche pour aller aux Galerias Pacífico ou à droite pour se rendre du côté de l’Avenida de Mayo ? Le rôle de touriste lui impose des choix difficiles !
Il remarque alors à droite, à mi-chemin de la rue transversale suivante, un petit attroupement d’une quinzaine de personnes autour d’un homme qui chante un tango qui parle de la corruption et de la décadence du XXe siècle, accompagné d’un bandonéoniste.
« … No piensas más ; sentate a un lao,
que a nadie importa si naciste honrao…
Es lo mismo el que labura
Noche y dia como un buey,
Que el que vive de los otros,
Que el que mata, que el que cura,
O está fuera de la ley… »
Sur un dernier accord du bandonéon, le chanteur et le bandonéoniste saluent. Les gens applaudissent, puis se dispersent. Alex va poser un billet dans le chapeau et fait le signe du pouce en l’air en les regardant, puis continue sa marche.
Décidément, il aime cette ville, mégapole pressée, bruyante, intense, mais avec un côté humain, bon vivant, délinquant aussi, ses nombreux cafés, surtout les « notables », comprendre historiques, qui n’ont souvent pas changé de décor depuis leur ouverture au début du XXe siècle si ce n

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