Dans les yeux d Evey
117 pages
Français

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Dans les yeux d'Evey , livre ebook

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Description

Christine est en couple avec Jérôme depuis deux ans. Ils filent le parfait amour, jusqu’au jour où le couple est invité chez les parents de Jérôme. Christine y rencontre alors Evey, la cousine de son compagnon. Soudain, tout bascule.


Christine est attirée irrésistiblement par la jeune femme.


Le médaillon de Christine disparaît.


Des secrets de famille remontent à la surface.


Face à l’indifférence de Jérôme, Christine se tourne vers Evey pour obtenir des réponses et découvre la face cachée et inquiétante de celui qui partage sa vie.


Christine remettra-t-elle en cause ses certitudes ? Parviendra-t-elle à échapper à l’emprise de son fiancé ? Et comment la disparition d’un médaillon bouleverse-t-elle l’équilibre de toute une vie déjà imaginée ?


Dans les yeux d'Evey est une histoire d’amour poignante qui serpente entre secrets de famille, mystères et suspense jusqu’au dénouement final.


Amoureuse de l’Angleterre, Tarah W. Anderson y enseigne la littérature anglo-saxonne. Elle vit en Grande-Bretagne où se situe une partie de l’action de son roman.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 janvier 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385150075
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ROMANCE
 
 
 
 
 
 
 
 
Crédits photographiques : Midjourney
Composition du livre : Valentine Flork / Agence A&L
 
Distribution papier / numérique : Immatériel
 
ISBN papier : 9782385150082
ISBN numérique : 9782385150075
 
1ère édition
 
Dépôt légal : janvier 2023
 
Éditeur : Les éditions d’Avallon
342 rue du Boulidou
34980 Saint-Clément-de-Rivière
 
© 2022 Les éditions d’Avallon
 
Dans les yeux d’Evey
Tarah W. Anderson
 
Dans les yeux d’Evey
ROMAN
Chapitre 1 : La garden-party
La chaleur étouffante imprègne déjà l’atmosphère lorsque Jérôme et moi arrivons à la résidence où doit avoir lieu la garden-party. Malgré la climatisation de la voiture, un fin voile de transpiration couvre ma peau. Peut-être est-ce à l’idée d’affronter les bouffées d’air chaud qui traversent les longues allées bordées de buissons de la ville de Windsor, ou peut-être est-ce un tour pendable de mon anxiété ? Je me renfonce dans mon siège et m’efforce de profiter de ces dernières minutes de fraîcheur. Tiphaine m’a menti : il peut faire beau en Angleterre, trop beau même. Je m’empresse de lui envoyer un message pour l’en informer. Elle me répond par un émoji qui tire la langue, puis demande si je lui ai trouvé un bon parti. C’est elle tout craché. Je roule des yeux, incapable pourtant de réprimer un sourire.
À côté de moi, Jérôme reste concentré sur sa conduite à gauche. Il cherche à se garer devant la résidence, tout en récriminant contre l’absence de valet de service voué à l’acquittement de cette tâche. Je m’abstiens de répondre. Chacune de ses réflexions me renvoie à mes origines de petite provinciale déracinée de son terroir natal. Je n’ai pas l’habitude de ces grandes fêtes organisées à l’étranger ni de ces hôtels luxueux où l’on vous tient la porte lorsque vous entrez ou sortez, et où l’on vous propose du champagne à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Mais c’est le monde d’où vient Jérôme, et je suis bien obligée de composer avec. Même si, avouons-le tout de suite : objectivement, il y a pire.
Depuis que nous avons commencé à nous fréquenter, il y a deux ans, j’ai découvert énormément de choses dont je ne soupçonnais pas l’existence. Je ne me plains pas, ce serait terriblement ingrat de ma part. Mais certains jours — comme celui-ci, où je dois rencontrer sa famille pour la première fois —, je me sens affreusement inadaptée. Mon regard capte le reflet que me renvoie le miroir du pare-soleil et je me détaille d’un œil critique. Des cheveux châtain terne ornés de quelques mèches décolorées sur le devant, souvenir d’un autre été caniculaire sur les plages de la mer Adriatique, des yeux marron avec quelques touches dorées nichées dans les iris — une des seules choses que j’aime dans mon physique — et un petit visage pointu qui m’évoque une tête d’hirondelle, quand je suis de bonne humeur.
L’élément le plus remarquable de mon apparence consiste en cette robe que Jérôme m’a achetée pour l’occasion, d’un bleu pastel aussi doux que le tissu dont elle est issue. Elle est, de plus, assortie au chapeau garni de fleurs fraîches qu’il m’a remis ce matin. Une tradition locale, m’a-t-il expliqué. Je suis extrêmement touchée qu’il ait pris la peine de me trouver une tenue et, qu’en plus, il ait choisi une couleur que j’aime. J’ai parfois le sentiment qu’il n’est pas très à l’écoute, mais c’est généralement dans ces moments-là qu’il a une attention tout à fait délicate à mon égard, et je me retrouve à m’en vouloir pour ces vilaines pensées.
La voiture s’immobilise enfin. Je détache la ceinture et m’extirpe de l’habitacle. Les talons ne sont pas mon fort et, après quelque deux heures et demie de trajet, mes jambes sont un peu raides. Machinalement, je porte la main à ma poitrine pour jouer avec mon médaillon de naissance, mais fronce les sourcils quand je ne le trouve pas. C’est vrai, Jérôme m’a demandé de l’enlever ; il n’allait pas avec le discret ras-de-cou en tissu éthéré que j’arbore pour l’occasion. J’ai donc dû l’abandonner à regret dans ma trousse de toilette à l’hôtel. Je dois admettre, cela dit, que Jérôme n’a pas tort : j’aurais trop peur de le perdre dans un tel endroit. Ce médaillon m’est très précieux. Hélas, sans lui, j’ai l’impression d’être nue. Ce n’est pas vraiment le meilleur sentiment à avoir lorsqu’on s’apprête à passer l’après-midi en compagnie de parfaits inconnus qui, eux, savent à peu près tout de moi.
Néanmoins, il est trop tard pour reculer. Jérôme a fait le tour de la voiture et me tend le bras pour m’aider à progresser. Je le saisis, à la fois soulagée et secrètement flattée. Pour un peu, je me croirais dans une scène de conte de fées. Une partie de moi essaie de me ramener sur terre, de me rappeler que malgré ma tenue, le discret maquillage et les leçons d’anglais et de politesse dispensées par Jérôme, je suis toujours la même Christine Auclin. L’adolescente qui s’est enfuie de la ferme familiale à dix-huit ans pour monter à Paris, qui survit depuis tant bien que mal (enfin, plutôt pas trop mal en ce moment) en prêtant sa voix à un personnage de dessin animé.
Aujourd’hui, cependant, tout conspire pour que je me rêve princesse, que j’oublie mon train-train quotidien pour prétendre que j’appartiens à ces colonnades aériennes et à ces escaliers d’un blanc laiteux. Et puis, il faut avouer que mon compagnon est très élégant dans son costume de flanelle clair, avec canotier assorti. Sa chemise crème serrée laisse entrevoir ses muscles finement dessinés. Ses épaules sont mises en valeur par la ligne droite de sa veste. Je ne peux m’empêcher de l’observer à la dérobée. Ensemble, nous traversons le bâtiment en suivant un concierge et ressortons dans les jardins. Le spectacle qui s’offre à moi me coupe presque le souffle.
Sur la pelouse, en bord de rivière, toute une foule colorée par la palette d’un peintre impressionniste rit et joue. Plusieurs jeunes hommes ont entamé ce que je reconnais comme une partie de croquet endiablée, tandis que des demoiselles dans des tenues pâles toutes plus délicates et soignées les unes que les autres les encouragent depuis la lisière du parcours. Les personnes plus âgées, elles, ont préféré se réfugier près des buffets, à l’ombre des arbres. Des serveurs aux uniformes impeccables virevoltent au sein de ces différents groupes pour proposer petits fours et coupes de vin frais.
Je n’ai pas le temps de m’attarder sur le spectacle : Jérôme s’approche déjà d’eux, m’entraînant avec lui. Je me hâte à ses côtés, luttant pour garder mon équilibre alors que mes talons menacent de s’enfoncer dans la terre à chaque pas, un peu étourdie par ce monde nouveau. Soudain, une femme se détache d’un groupe et vient à notre rencontre. Même sans cela, je l’aurais remarquée : elle est la seule à exhiber des couleurs vives. Une robe d’un rouge profond, vibrant, qui épouse chaque courbe de son corps et met en valeur sa taille élégante et son port princier. Son visage, fin, aux lèvres charnues, encadré de boucles noires, semble s’éclairer de l’intérieur, alors que son regard passe lentement sur nous.
Elle adresse à Jérôme un sourire éclatant, presque trop à mon avis, et ouvre grand les bras. Je reste paralysée, incapable d’articuler le moindre mot. Mon cœur s’effondre en morceaux, à moins que ce ne soit ma poitrine tout entière qui menace d’exploser. Elle est magnifique. Ni maquillage ni artifice ne sont nécessaires pour rehausser son teint éclatant, ni la courbure élégante de ses seins que je devine libres sous sa robe. Elle possède une grâce et une tenue auxquelles je ne pourrais jamais prétendre. Une assurance tranquille dont jouissent ceux qui ont grandi en voyant le monde servi dans la paume de leur main. Elle marche comme si le sol lui appartenait et, pour ce que j’en sais, c’est probablement le cas. Je mesure pleinement la distance qui me sépare de ces gens de la haute société. Nous ne sommes tout bonnement pas du même monde ! J’aimerais me cacher sous une pierre. Je suis convaincue qu’à chaque instant, Jérôme va réaliser à quel point je ne pourrai jamais m’intégrer dans un tel environnement.
Pourtant, toutes ces pensées m’apparaissent comme secondaires. Quelque chose dans l’expression de cette inconnue me touche si profondément que j’ai presque envie de pleurer. Je ne sais m’expliquer ce qui m’arrive à ce moment-là. Dans le même temps, je n’ai qu’un seul désir : m’enfuir, aussi loin que possible. Le regard qu’elle pose sur moi me glace.
Elle me terrifie autant qu’elle me fascine. Je ne peux retenir un frisson.
— Jérôme ! s’écrie la jeune personne dans un français parfait. Je commençais à craindre que tu ne viennes pas !
Inconscient de mon trouble, Jérôme me lâche et enlace l’inconnue d’une étreinte protocolaire. J’ai l’impression que l’accolade lui déplaît.
— Je croyais que tu ne viendrais pas, répond-il avec un regard froid.
Il se tourne ensuite vers moi :
— Christine, je te présente Evey, ma cousine. Evey, Christine, ma compagne.
Evey, dans la plus pure tradition anglo-saxonne — d’après ce que j’ai pu voir dans les séries télé —, m’entoure de ses bras, et je lui rends tant bien que mal son geste. Je suis sûre que mon visage vire au même rouge que sa robe.
Je voudrais que cette journée soit déjà finie et que nous soyons rentrés à Paris.
— Enchantée, retourne Evey en me gratifiant d’un nouveau sourire désarmant. J’espère que nous serons de bonnes amies.
Elle me saisit le biceps sans attendre de réponse et m’entraîne à travers la foule. Je tourne la tête vers Jérôme. Il se contente de hausser les épaules et nous emboîte le pas, indifférent à mon expression paniquée. Je reporte mon attention sur Evey, qui n’a cessé de me parler. Elle papillonne du français à l’anglais pour me présenter les invités, ajoutant à l’occasion, à voix basse, un petit commentaire de son cru. Très vite, j’oscille entre la gêne et l’amusement. Ma guide, qui m’épie du coin de l’œil, n’a pas la langue dans sa poche et sait rendre

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