Disparitions à Versailles
204 pages
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Disparitions à Versailles , livre ebook

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Description

Alors qu’elle travaille au Louvre, Elfi découvre que La Paix ramenant l’Abondance de la célèbre portraitiste de Marie-Antoinette, Élisabeth Vigée Le Brun, a disparu...
Pas seulement du musée mais bien de la conscience collective. C’est comme s’il n’avait jamais existé. Aussi, lorsqu’un ami scientifique qui œuvre pour un laboratoire secret à Monaco, lui propose de tester un incroyable voyage dans le temps, Elfi y voit aussitôt l’opportunité de percer le secret de la disparition du tableau.

Propulsée, en compagnie d’Inès, en plein cœur du XVIIIe siècle, elle n’aura que quelques heures pour résoudre des énigmes dont dépendent à la fois leur destin et leur survie dans le turbulent Paris de l’époque, avec Élisabeth Vigée Le Brun en personne, mais aussi dans le Versailles de la dernière reine de France...

Les deux aventurières du XXIe siècle devront échapper à de multiples dangers, notamment à une menace sourde que semble tisser un ennemi invisible et rétablir une vérité entre ombres et lumières.
Sauront-elles tirer leur épingle du jeu et revenir indemnes de cette aventure extraordinaire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 mars 2018
Nombre de lectures 0
EAN13 9782375744727
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Virginie Platel
Disparitions à Versailles (Agents Virtu'Elles -T.1)




Collection Infinity
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Collection Infinity © 2018, Tous droits réservés Collection Infinity est un label appartenant aux éditions MxM Bookmark.
Illustration de couverture © Kanaxa
Suivi éditorial © Fanny Sichel
Correction © Gaëlle Magnier
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375744727
Existe en format papier
« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. »
Mark Twain


À Meri, qui a rallumé la flamme
À Karen, qui a éloigné ma flemme
Première Partie
- Présent -
1
Le fil de la vie

Ce n’est qu’après une cavalcade dans les rues de Paris, après m’être débattue au milieu de l’agitation urbaine et avoir lutté en vain pour me préserver de l’agressivité générale, que j’arrive enfin à destination.
Tandis que je quitte le tumulte de la ville pour pénétrer dans ce lieu sacré, le silence se fait peu à peu et m’enveloppe d’une bulle protectrice. Il me faut quelques secondes pour reprendre mon souffle et que mon cœur retrouve un tempo plus en accord avec l’espace dans lequel je me trouve. Puis mes pulsations repartent de plus belle avec mon enthousiasme. Je me trouve dans le temple de l’Art, au Musée du Louvre.
Cela fait dix ans maintenant que j’y travaille. Dix ans que, tous les matins, je goûte la chance immense que j’ai. Dix ans que je redécouvre tous les jours les œuvres qui le composent sous un éclairage différent. Je ne m’en lasse pas. D’autant que ce musée est presque vivant, il est en perpétuelle évolution. Les œuvres sont régulièrement changées de place à mesure que de nouvelles pièces viennent enrichir les collections. Les salles sont aérées, lumineuses et spacieuses. C’est avant tout un lieu d’échange, de partage et de communion avec le public. Un espace qui permet aussi de s’immerger dans la mémoire collective et dans ce témoignage du Beau légué par l’âme humaine.
Je pourrais disserter ainsi pendant des heures sur le Musée et ses collections, mais le temps m’est compté. Ce matin, je donne une conférence sur le tableau La Paix ramenant l’Abondance d’Élisa beth Vigée Le Brun. J’ai juste le temps de passer voir mon ami Mike avant de relire mes notes et d’accueillir mon public.

Mike est un artiste scientifique, même si certains le qualifient volontiers « d’illuminé ». Pour ma part, je trouve l’homme extrêmement intelligent, rêveur, voire parfois utopiste, et quelque peu visionnaire aussi. Pour lui, l’Art et la Science sont intimement liés. Je l’ai connu sur les bancs de l’Université où il suivait deux cursus en parallèle, l’un artistique et l’autre scientifique. Nous pouvions discuter des heures de la beauté du cosmos, de la vie d’une étoile et de l’éphémérité de la vie humaine comparée à l’immensité des astres.
Mike était très timide à l’époque. Rien ne laissait présager du formidable orateur qu’il allait devenir.
Une anecdote me revient toujours en mémoire quand je pense à lui. C’était un soir, après les cours, il m’avait invitée à venir dans sa chambre universitaire. Surprise par tant de témérité de sa part, j’avais accepté. Ce garçon brun à lunettes m’intriguait beaucoup, d’autant que derrière sa maladresse, je devinais une redoutable intelligence. Bref, j’espérais secrètement qu’il fasse une tentative pour m’embrasser.
Ce soir-là, il était complètement excité, comme transcendé. J’en étais même flattée. Mais une fois arrivés dans sa chambrette, je devais découvrir que le véritable objet de son euphorie pendait au plafond : c’était un mobile qu’il avait fabriqué de ses mains, censé représenter l’univers avec des planètes, un trou noir, etc. Voyant ma déception, il m’avait dit que, bien sûr, c’était expérimental et un début, mais que son rêve un jour serait de reconstituer tout l’univers.
— Alors, qu’en penses-tu ?
— C’est génial, avais-je répondu, la gorge serrée. La Terre semble être une infime cellule d’un tissu nommé Univers et je serais curieuse de voir en dézoomant l’être vivant qu’il compose…
Il avait passé le reste de la soirée à cogiter sur ma réflexion, et moi à ruminer ma déception. Une telle occasion ne devait plus se présenter, d’autant qu’ensuite un autre étudiant, prénommé Phil, devait le supplanter dans mon cœur. Nous restâmes bons amis.

Il expose aujourd’hui dans l’Aile Sully, et c’est précisément là où je me rends. Après avoir dépassé la collection d’Antiquités de l’Égypte pharaonique au rez-de-chaussée, dont je me délecte à chaque passage, je gravis les quelques marches menant au 1 er étage.
En apercevant soudain les objets hétéroclites qui ont envahi le musée, je devine que mon ami ne doit pas être loin. Je suis tout particulièrement intriguée par la sculpture holographique d’une section d’ADN agrandie 250 millions de fois, qui tourne sur son axe dans une espèce de cylindre transparent. Et ce Fil de la vie , l’autre nom de l’ADN, voisine avec une pyramide miniature. Il y a aussi la maquette d’un cerveau projetée en 3D au centre de la pièce et dont certaines zones s’allument en fonction de l’activité supposée du sujet. Je ne suis pas encore remise de ma surprise qu’une voix grave vient me surprendre.
— Les neurosciences et la génétique. N’est-ce pas là d’où partent les racines de l’Art ?
J’observe l’homme mince face à moi, vêtu de noir, une barbe grisonnante impeccablement taillée encadrant son visage émacié. Il porte des lunettes aux montures fines venant souligner ses yeux bleu-gris.
— Disons que sans homme, il n’y aurait pas de Musée et donc pas d’œuvre d’art. Mais pour autant, l’Art n’existerait-il pas ? La nature ne nous offre-t-elle pas les plus belles créations de l’univers, dis-je en pointant le soleil rouge qui perce les nuages au-dessus de la Cour Carrée du Louvre.
Un ange passe. Je désigne alors la maquette de la pyramide.
— Quel est le rapport avec ce monument égyptien ?
— L’ADN près de la pyramide, c’est un peu comme mettre en perspective l’infiniment petit chez l’homme avec la grandeur de l’humanité.
— Alors là, je suis conquise !
— Et j’en suis ravi !
Mais Mike se méfie.
— Pas l’ombre d’une petite pique trempée d’ironie ?
— Eh, non ! Je compte d’ailleurs sur toi pour mettre une photo de moi dans ton expo en hommage à ma grandeur d’âme.
— Je me doutais bien qu’il y avait un truc… Sinon ce ne serait pas toi, ma petite Elfi ! constate-t-il avec tendresse. Alors, qu’en penses-tu ?
— C’est génial ! Mais pour être honnête, je n’en ai pas encore saisi toute la substantifique moelle. En gros, de quoi parle ton expo ?
Je le presse un peu, d’autant que je dois préparer ma conférence.
Mike m’entraîne alors pour une visite guidée de la pièce.
— Tout a commencé avec la peinture. Pendant des milliers d’années, elle a permis de représenter un sujet, de montrer un motif abstrait ou un monde imaginaire. L’image est alors fabriquée à l’aide de matières comme des pigments sur un support. L’image est la création de l’homme.
J’observe, circonspecte, la peinture primitive devant laquelle nous nous sommes arrêtés.
— Mais avec l’évolution des techniques, telles que la photographie, la télévision, l’image n’est plus une représentation, mais une restitution du visible, poursuit Mike tandis que nous faisons face à présent à des photographies d’explorateurs posant devant les vestiges d’un tombeau égyptien.
— On n’arrête pas le progrès ! dis-je, désireuse d’en finir au plus vite.
— Et aujourd’hui, l’image de synthèse restitue de plus en plus fidèlement le réel ou l’imaginaire.
Nous terminons notre parcours au centre de la pièce devant la projection en 3D du cerveau.
— Ah, donc le thème de ton expo c’est : l’évolution de l’image à travers les âges !
— Non, c’est une réflexion sur l’original et la copie ou la réalité et le rêve .
— Et quel message veux-tu faire passer ?
Mike gratte sa barbe et répond en pesant ses mots :
— Chaque individu possède sa propre perception de la réalité, sa « carte » subjective du territoire, dont le rêve est une représentation.
— Si je comprends bien, ça veut dire que la réalité n’est pas la même pour tout le monde ? Ou du moins qu’on la perçoit tous différemment…
Mike abonde dans mon sens et poursuit :
—… et le rêve est une interprétation de ce que l’on perçoit. Au même titre que l’image virtuelle d’un objet sur un ordinateur n’est pas réelle, même si elle paraît tangible. Il ne s’agit que d’une représentation. Et j’insiste bien là-dessus, c’est une illusion ! complète Mike en me faisant de gros yeux, comme s’il souhaitait me mettre en garde.
Il se tourne alors vers le cerveau en 3D.
— La vraie question est : que nous apprend cette illusion de nous-même ?
Cette phrase ne cessera par la suite de me hanter.

Bien que le sujet soit passionnant, je dois abréger notre échange.
— Mike, excuse-moi, j’ai une conférence dans cinq minutes et…
— Ah, très bien ! Quel est l’objet de ta conférence ?
— La Paix ramenant l’Abondance .
— Encore une allégorie…
— Oui, et c’est surtout un tableau bien réel.
Mike paraît surpris.
— Jamais entendu parler.
— C’est une œuvre d’ Élisa beth Vigée Le Brun, célèbre entre autres pour ses portraits de Marie-Antoinette…
— Vigée Le Brun ? Ça ne me dit rien.
Mike me tape un peu sur les nerfs. J’ai l’impression qu’il s’est refermé comme une huître, déçu sans doute que je ne disserte pas plus longtemps avec lui sur son sujet favori.
— Tu n’as qu’à passer, si tu veux. Au département des Peintures françaises. Salle 52, au 2e étage.
— J’essaierai…
En une seconde, il s’est éclipsé. Je pourrais être déçue de son attitude, mais après tout Mike est un scientifique un peu dans la lune et ce tableau réalisé par une femme d’esprit à l’époque des Lumières doit être loin de ses préoccupations !

Je traverse à grands pas plusieurs salles avan

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