Emily Stone et les pierres angulaires
223 pages
Français

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Emily Stone et les pierres angulaires , livre ebook

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Description

TOME 2



Emily et Hagel traversent le miroir. Arrachés à la chaleur enveloppante du manoir de Wistman’s Wood, ils se trouvent immergés dans l’onde glaciale du Lac noir aux abords du royaume de S’hour.


Ils ont une mission : retrouver les pierres angulaires. Mais dans un monde hostile aux Runars, ils doivent se méfier de tous. Loin des leurs, ils ne peuvent plus compter que l’un sur l’autre.


S’engage alors une effrayante course contre la montre.


Le compte à rebours est lancé.


La Prophétie doit être accomplie, mais seront-ils prêts à en payer le prix ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 27 août 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782493316783
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Stéphanie Herell
 
 
Emily Stone
 
ET
 
les Pierres Angulaires
2022. © Stéphanie Herell, Editions Encre de Lune. 
Tous droits réservés.
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

Crédit photo : ©canva.com
 
ISBN broché : 9782493316790
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : editionsencredelune@gmail.com 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.

 


 
 
 
À mes enfants, Idir et Adrián.
À ma famille et mes ami.e.s, présent.e.s ou absent.e.s.
 


 
 
 
« Le courage, c’est quand on a peur, mais qu’on y va quand même. »
 
Neil Gaiman, Coraline , 2002.


Chapitre 1
 
L’onde glaciale leur donna la sensation que des lames leur tailladaient la peau et leur fouaillaient la chair. Le reflet ondulant de la lune brisait les ténèbres en un millier de petites étoiles scintillantes dans les profondeurs glacées du lac. Les yeux rivés sur le disque lumineux, Emily et Hagel nagèrent aussi vite que leurs membres raidis le leur permettaient jusqu’à atteindre la surface. La tête hors de l’eau, ils avalèrent une grande goulée d’air qui dilata douloureusement leurs poumons comprimés. Une vapeur épaisse roula entre leurs lèvres violacées et nimba leur visage. Ils battaient énergiquement des jambes et des bras autant pour ne pas se noyer que pour se réchauffer.
De part et d’autre du lac se déployait une vaste forêt aux arbres géants et dénudés par le gel. Devant eux, à quelques centaines de mètres, le royaume de S’hour se découpait sur le ciel nocturne. Brillant de leur propre lumière, les quatre tours gigantesques étaient reliées les unes aux autres par de hauts remparts. Au milieu de la cité, le dôme du palais juché sur une motte castrale surplombait de toute sa hauteur le bourg éclairé par une multitude de flambeaux.
Hagel et Emily échangèrent un bref regard comme pour s’assurer de la présence de l’autre et obliquèrent vers la droite pour gagner le rivage le plus proche. Lorsqu’ils sentirent leurs chaussures s’enfoncer dans la vase, ils se redressèrent laborieusement. Lestés par le poids de leurs habits trempés, de leurs armes et de leurs sacs, ils piétinèrent le sol fangeux essayant tant bien que mal de conserver l’équilibre. Haletants, ils déposèrent leurs fardeaux le temps de reprendre leur souffle. Les vêtements conçus et ensorcelés par les soins de Lysandra commencèrent aussitôt à sécher. Des volutes de fumée roulèrent sur leurs capes et léchèrent leurs étoffes. En une poignée de secondes, elles étaient entièrement sèches.
Le vent se leva, siffla entre les troncs d’arbre et secoua le feuillage dense des buissons. Ils rabattirent leurs capuches sur leurs cheveux mouillés et sentirent l’air glacial fouetter leur visage. Transis de froid, ils jetèrent un regard sur le palais et n’eurent aucun mal à imaginer la douce chaleur qui devait régner à l’intérieur.
—   Et maintenant   ? demanda Hagel en réajustant le carquois fixé à sa ceinture.
Emily balaya du regard la forêt. Ses yeux se perdirent sur la cime des chênes-lièges qui se fondait dans la nuit et elle s’étonna de voir ces arbres persistants dépourvus de feuilles. Une deuxième rafale de vent s’abattit sur eux, charriant dans son sillage la rumeur lointaine de la forteresse. Elle resserra les pans de sa capuche autour de son visage et frissonna.
—   On cherche un endroit où s’abriter en attendant le lever du jour. Demain matin, on ira au palais. Je doute que ce soit une bonne idée d’y aller à cette heure de la nuit si on ne veut pas attirer l’attention.
Un bruissement de feuilles et un craquement sec les firent sursauter. Des voix s’élevèrent.
—   Quelqu’un vient, dit Hagel en empoignant son arc.
Le plus discrètement possible, ils ramassèrent leurs sacs et se dissimulèrent derrière les troncs épais de deux chênes-lièges. La pleine lune diffusait une lumière spectrale qui étirait les ombres et donnait au paysage sylvestre une atmosphère troublante. Les bruits de pas se firent plus nets. La voix rocailleuse d’un homme brisa le silence et une autre lui répondit. Ils s’exprimaient dans un dialecte qu’Emily et Hagel n’avaient jamais entendu auparavant. C’était une sorte de mélange de français et d’une autre langue bien plus gutturale, aux sonorités graves et rauques. Pourtant, grâce à la magie de Lysandra, ils en comprenaient le sens.
—   Mmi 1 , regarde celle-ci.
Emily et Hagel risquèrent un coup d’œil vers les silhouettes accroupies, à une dizaine de mètres devant eux. Sur le côté, derrière une haie de buissons, un bruissement de feuilles les fit tressaillir. Ils tournèrent la tête et aperçurent l’ombre d’une jeune fille. Ses cheveux noirs et frisés encadraient son visage ovale sur lequel Emily vit se plaquer un masque de terreur.
—   Khali 2 , attention   ! s’écria-t-elle en s’élançant vers les deux individus.
D’un bond, l’homme se redressa et se posta devant le jeune garçon qui l’accompagnait. Il tendit le bras vers l’adolescente et l’attira derrière lui.
—   Qui va là   ? dit-il en brandissant le couteau à lame courte qu’il tenait dans sa main.
Le dos contre le tronc de l’arbre, Hagel piocha une flèche dans son carquois, l’encocha et se tint prêt à tirer. Il jeta un coup d’œil vers Emily. D’une main tremblante, elle saisit sa pierre et l’examina. Elle était tout juste tiède et la lueur bleutée luisait faiblement entre les rainures du symbole runique. Rien ne semblait annoncer la présence des Impérieux et la peur qui avait déformé les traits du visage de la jeune fille finit de la convaincre. Elle dissimula le talisman dans sa tunique et tourna la tête vers Hagel qui n’avait pas eu le réflexe de consulter le sien. D’un geste, elle enjoignit à l’archer d’abaisser son arme.
Les mains en évidence, elle sortit de sa cachette. Derrière la silhouette trapue de l’homme se tenaient deux adolescents terrifiés. L’homme semblait avoir une cinquantaine d’années, mais la barbe et la moustache noires qu’il arborait le faisaient peut-être paraître plus âgé. Emmitouflé dans un burnous en laine, il portait, en travers de ses larges épaules, une besace dont le rabat soulevé par des gerbes de plantes ne parvenait pas à se fermer. Le regard d’Emily se posa sur le visage de l’homme puis sur le couteau qu’il brandissait. Un soupir de soulagement filtra entre ses lèvres lorsqu’elle reconnut l’emblème gravé sur le plat de la lame brillante. Une caladre. Non seulement il n’était pas un Impérieux, mais en plus, il avait tout l’air d’un guérisseur s’adonnant à une cueillette nocturne.
—   On ne vous veut aucun mal, dit Emily d’une voix un peu moins assurée que ce qu’elle aurait voulu.
La jeune fille murmura quelque chose à l’oreille de l’homme.
—   Ça, c’est vous qui le dites   ! répondit-il. Dites à votre ami de ranger son arme   !
Hagel débanda son arc et fit un pas sur le côté. Il avança prudemment jusqu’à se trouver à la hauteur d’Emily.
—   Nous nous sommes égarés, dit-elle.
—   Personne ne se perd par ici pour la simple et bonne raison que personne n’y vient jamais.
—   Vous faites exception à la règle, dit Hagel. Tout comme nous.
L’homme s’exprimait en français. Emily, qui avait étudié la littérature française, n’eut pas besoin de la magie de sa grand-tante pour le comprendre. Mais elle s’étonna d’entendre Hagel lui répondre avec autant de naturel et de maîtrise que lorsqu’il parlait en anglais. Il était passé d’une langue à l’autre avec une telle aisance qu’elle se demanda s’il s’en était lui-même aperçu. Force était de constater que le sortilège était efficace. L’homme sourit.
—   Nous sommes venus cueillir des plantes, enchaîna Emily en saisissant ostensiblement l’insigne des guérisseurs accroché à sa cape.
Il plissa les yeux et la dévisagea, intrigué.
—   D’où venez-vous   ?
—   De très loin, éluda-t-elle en décrochant la broche de sa cape. Nous sommes épuisés et nous souhaiterions vous demander l’hospitalité. Juste pour cette nuit. Nous partirons à l’aube.
L’homme fronça les sourcils et inclina la tête pour voir ce qu’elle tenait dans ses mains, mais n’esquissa pas le moindre geste. Sans attendre qu’il le lui demande, Emily fit quelques pas et lui lança la broche qu’il saisit au vol. Il l’examina puis les dévisagea, tour à tour, d’un air suspicieux.
—   N’importe qui peut posséder un tel insigne, dit-il en la lui renvoyant. Il suffit de l’avoir volé et de le présenter au premier venu pour montrer patte blanche. Mais, je vous laisse une chance. Il y a une chose qui ne ment pas, c’est la science des plantes.
Ce disant, il ôta sa besace et la leur lança. Le sac en cuir retomba devant leurs pieds, déversant son contenu sur le sol humide.
—   Vous prétendez être des guérisseurs   ? Prouvez-le. Dites-moi trois remèdes qu’un guérisseur ferait avec ces plantes.
Emily et Hagel refermèrent un pan de leur cape et s’accroupirent, une main posée sur le manche des dagues que Julian avait fixées à des gaines autour de leurs cuisses. Les doigts engourdis par le froid, Emily saisit une poignée de plantes qu’elle étala devant elle.
—   Je n’en reconnais qu’une, dit Hagel dont le visage se trouvait tout près du sien. Ne touchez surtout pas la violette. Elle est mortelle.
Son murmure lui arracha un frisson. Elle jeta un coup d’œil à la dérobée vers l’archer. Ses yeux verts la fixaient intensément. Elle détourna le regard et se concentra sur la plante dont il venait de lui parler et la reconnu

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