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Description
Informations
Publié par | 5 sens editions |
Date de parution | 18 juin 2021 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782889492763 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0224€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Nicole Nonin Grau
George Sand
Par la plume et pour le peuple
Du même auteur
– Mon grand-père ce héros (essai)
– Le poilu dans la tranchée (nouvelle)
– Pour que tu deviennes grand (roman)
– Les étincelles de l’instant (recueil)
– Pince Kita (nouvelle)
– Les Françaises ont le regard triste (roman)
– Voyages à Malaga (roman)
À mon père
Quelques citations de l’auteure
« Petits ou grands les pas vous entraînent là où le destin vous attend ! »
« L’écriture est une thérapie qui ne coûte rien à la sécurité sociale ! »
« Je ne suis que l’instrument de mon écriture. »
« Si le mot est une note, la ligne est une partition et le livre une symphonie. »
« La mort n’est que la continuité de la vie ! »
Sommaire
Le Berry : une région chère à son cœur
Elle se rapprochait des plus humbles
La nouvelle vie de George Sand
Des ressources inépuisables
Un engagement politique
Lorsqu’elle revient à Nohant
L’écrit pour toujours
Une aura éternelle et universelle
Le Berry : une région chère à son cœur
« Moi qui suis née en apparence dans les rangs de l’aristocratie,
je tiens au peuple par le sang autant que par le cœur. »
George Sand
Peut-être, aime-t-on George Sand parce qu’on aime le Berry : un trait d’union indissociable qui ne va pas l’un sans l’autre. Il faut s’affranchir du premier afin d’accéder au second. Une richesse, inlassablement, nourrie par la communion de l’ensemble des âmes vivant dans la région et qui s’expriment dans une profondeur qui transcende les époques et parcourt les chemins.
Ce mystère règne avec tellement de bonheur qu’il s’y entrelace, dépourvu d’artifice et d’embarras. Il contient ses croyances et ses rituels ruraux qui communient même avec les superstitions païennes et cet ensemble fait naître une véritable naïveté qui baigne en ce pays et inonde les alentours. On y vit au rythme des saisons entre ciel et terre et du lever du soleil jusqu’au coucher. Une terre qui justement nourrit ceux qui la besognent au prix d’un véritable labeur qui traîne jusqu’aux rayons du soir. L’unique lumière qui en éclaire la maison, dans un noir ambiant, est un appel au retour. Ce lent, long et laborieux travail construit les hommes, a parfait les âmes et fait naître une ambiance si particulière. Elle y règne voire dans les plus minuscules sentiers qui pénètrent le vert ambiant avant de s’abandonner dans le sombre de la nuit naissante.
Ces sentiers-là, la très jeune Aurore Dupin les parcourait à cheval et elle en expérimentait les moindres recoins. Elle connaissait le pays mieux que personne. Il a fondé cette imagination native tellement étendue qu’elle va, à merveille, au-delà de ses limites. Elle aimait déjà la liberté d’être, c’est en ce lieu qu’elle s’exprimait.
Pourtant, vivre en plein air les cheveux au vent, traverser à cheval les chemins de campagne étaient, en cette époque, déjà des entorses aux conventions du moment. Elles seront les premières d’une longue série qui jalonnera une existence libre de tout : un choix inné qu’elle entretiendra.
Orpheline à quatre ans, elle est élevée par sa grand-mère à Nohant et elle sera traitée par les enfants du village pareillement une des leurs. Elle ira à l’école de Vic et, à ses moments, prendra part aux bagarres en prenant soin de ne pas déchirer ses vêtements : une recommandation de sa grand-mère. Elle ne fera nullement état de sa condition car, dès le départ, elle est berrichonne et tient à le faire savoir. Peu après, elle en protégera la musique, les coutumes, le patois… Les railleries ne l’atteignaient pas.
Les fêtes du village étaient une occasion de se rencontrer et l’ensemble des villageois y coopéraient. Les gens du « domaine » étaient là également et se conformaient à l’usage requis. Tous participaient au repas en plein air, en compagnie des cornemuseux dont l’instrument mystérieux donnait ce ton un peu nasillard. Une provenance celtique certainement. Dès les premiers accords, les couples se rassemblaient naturellement pour danser une bourrée endiablée et, sous les sabots, le sol trépidait.
C’est dans son roman : « Les maîtres sonneurs », qu’elle décrit le monde des joueurs de cornemuse : « les sonneux du Berry ». L’auteur y peint le monde paysan des plaines plutôt sédentaires et celui des montagnes. Mais, on y parle aussi et surtout de musique, celle qui anime chaque fête et qui est au centre d’une culture qui appartient au folklore du Berry et reprise dans ce roman qui fait état des débats de la confrérie de sonneurs où chacun s’y exprime ouvertement. Voilà l’occasion pour notre auteure de révéler son amour de la musique qu’elle soit classique ou traditionnelle.
Ces « gens simples » se laissaient naturellement entrainer par ces rythmes de bourrée au son de la cornemuse.
Ces coutumes plaisaient à l’écrivaine célèbre. Elle portait en elle une coexistence : être du peuple et de l’aristocratie d’un seul tenant et l’un n’empiétait pas sur l’autre. Elle n’a récusé ni le premier ni le second, à contrario, s’en est affranchie utilement tant pour elle que pour autrui. Cette lignée double constitue déjà la matière de ses convictions, formera ses luttes et au final construira son œuvre. Elle est déjà une combattante.
C’est ainsi qu’elle s’est fait l’écho des hommes et des femmes de ce pays et les regardait sans hauteur ni condescendance. Ensemble, ils se sont construit cette enfance qui la fera évoluer dans la durée en tenant compte de l’accord ou pas de l’entourage, de l’époque ou de la région. Ils étaient, dans sa vie, alors elle les soutenait et, à travers son œuvre, les a conduits jusqu’au pied de la capitale. Ses romans champêtres sont un vibrant témoignage de son attachement à la région. Elle louait le bon sens des gens de la terre berrichonne. Elle était d’ici et de cette société. Elle était des leurs et cela ne souffrait d’aucun compromis.
Il est certain que son implication sociale est née, à cet instant, pour ne plus la quitter jamais. Être du peuple et de l’aristocrate : une synergie qu’elle utilisera pour défendre ou protéger le petit peuple qui le lui rendait si bien.