Heavings Park
264 pages
Français

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Heavings Park , livre ebook

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Description

Romance historique - 450 pages



Une rencontre entre deux enfants peut-elle infléchir le cours de leur destin ?



1913, Angleterre


Jane Baker est femme de chambre au domaine d’Huffington, dans le Lancashire. Habituée au grand air et à la campagne, cette orpheline courageuse doit se familiariser avec la rigueur quotidienne de cette existence de servitude, parmi une armée de domestiques.


Lord Heavings est l’héritier d’un comte anglais, dans le Berkshire. Ce jeune aristocrate, accoutumé à un monde d’apparence, a l’art de briller en société par son charme et ses bonnes manières.


Jamais ils n’auraient dû s’aimer... et pourtant.



À l’aube de la Première Guerre mondiale, dans un univers où les convenances prédominent, découvrez l’histoire de Jane et Andrew, aux portes de Heavings Park.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 décembre 2020
Nombre de lectures 7
EAN13 9782379612688
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Heavings Park



Tiphaine Croville
Tiphaine Croville


Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-268-8

Prologue


Juillet 1897

Vêtue de sa petite robe bleu foncé et d’un manteau brun, Jane faisait tourner son chapeau entre ses mains, nerveuse. Elle ne s’était pas encore déshabillée, dans l’attente des instructions de son père. Celui-ci semblait encore plus anxieux qu’elle et peinait à rester en place. Il parlait avec une dame aux cheveux noir ébène, les mains fermement serrées derrière le dos. Il portait son uniforme de majordome qui lui donnait l’allure des gens importants.
— Tu vas passer la matinée dans le salon privé de l’intendante. Tu y resteras sagement assise, sans faire de bruit. Mrs Paitmol est déjà très gentille de nous accorder cette faveur.
La femme leva les yeux au ciel et s’approcha de la fillette.
— À entendre votre père, il s’agit d’une pièce aussi importante que la bibliothèque de Lord Rosebury ! Ne vous inquiétez pas, jeune fille, vous pouvez vous y installer sans crainte. Suivez-moi, nous allons vous débarrasser de vos affaires.
Jane jeta un regard discret à son père, cherchant son approbation, avant de rejoindre l’intendante. Elle découvrit une pièce de taille modeste avec un sofa devant lequel trônait une charmante table basse. La jeune fille avait rarement vu de si jolis meubles, aussi s’assit-elle avec précaution.
— Donnez-moi votre manteau. Nous allons le mettre avec le mien.
— Ne prenez pas cette peine, je garderai les affaires de Jane avec moi, rétorqua le majordome qui les avait suivies.
— Ne dites pas de sottises, Jane va passer la matinée dans cette pièce. Il est normal que ses affaires restent auprès d’elle. Et cessez d’afficher cet air embarrassé. Lord Rosebury vous a donné son accord pour que votre fille passe quelques heures ici, et je vous ai déjà répété des dizaines de fois que cela me convenait très bien aussi. Votre petite Jane a l’air d’une enfant adorable.
Elle glissa un clin d’œil complice à la concernée qui rougit. Elle était gentille.
— Tenez, dit-elle en lui tendant une petite figurine en bois, je sais que ce n’est pas grand-chose, mais je crains de ne pas avoir beaucoup de jouets pour vous divertir. Quoi qu’en dise votre père, sachez que vous pouvez venir me voir à tout moment pour me poser des questions. Maintenant, je vous laisse, j’ai encore une multitude de choses à faire.
Désormais seuls, le père de Jane s’accroupit à sa hauteur et lui attrapa les mains avec affection.
— Je compte sur toi pour rester sagement ici jusqu’à ce que l’on vienne te chercher, d’accord ? Malgré ce que t’a dit Mrs Paitmol, n’embête pas les autres domestiques, ils ont déjà plein de tâches à accomplir et n’ont pas besoin d’être embarrassés. J’essaierai de passer te voir, mais tu le sais, quand je suis ici, je n’ai pas le temps de m’amuser avec toi.
Jane hocha la tête d’un air grave. Elle ne voulait pas causer d’ennuis à son père. Celui-ci passa alors son bras près de son oreille et fit apparaître une magnifique rose blanche qu’il lui tendit dans un sourire éclatant. Le visage de la fillette s’éclaira. C’était sa préférée.
— Merci, papa.
Il l’embrassa rapidement sur le sommet du crâne avant de se redresser.
— Sois sage, dit-il en s’éloignant.
Mais avant qu’il ne puisse retourner à son poste, une femme aux cheveux roux l’intercepta, à bout de souffle.
— Le petit lord a disparu ! Le comte a sorti son cheval des écuries et ordonné l’arrêt de toute activité pour se mettre à sa recherche.
Le sang déserta le visage de Mr Baker qui quitta le salon de l’intendante au pas de course aux côtés de la bonne. De nombreux éclats de voix se firent entendre, puis finalement, un claquement de porte avertit Jane qu’elle se retrouvait seule. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et, alors qu’elle aurait dû être inquiète, une soudaine excitation s’empara d’elle. C’était la première fois qu’elle venait au domaine de Heavings Park, où son père travaillait, et jamais elle n’avait eu l’occasion d’arpenter une si grande demeure.
Jane se redressa silencieusement puis approcha du couloir. Elle vérifia d’un coup d’œil qu’elle était bel et bien seule et retourna dans la pièce où elle avait attendu. Il s’agissait de l’office, l’endroit où tous les domestiques mangeaient et parfois se reposaient, lorsqu’ils n’étaient pas auprès de leurs employeurs. La fillette avait entendu son père le lui décrire des milliers de fois, et le voir lui donnait presque envie de taper dans les mains, tant il était fidèle à sa description. C’est dans cette maison que ses parents s’étaient rencontrés, qu’ils étaient tombés amoureux. À l’époque, il était valet de chambre de Lord Rosebury et elle était première femme de chambre.
Se rappelant les descriptions de son père, Jane poursuivit son ascension et tourna à gauche, dans la cuisine. L’endroit lui semblait immense en comparaison de la sienne, et l’odeur emplissant la pièce lui ouvrit l’appétit. Elle s’approcha de la marmite, d’où s’échappait le fumet alléchant, et prit de grandes inspirations gourmandes. Un sourire aux lèvres, elle détailla les dizaines de casseroles en cuivre et de couteaux aiguisés habillant les murs dans une organisation parfaite. Puis elle s’approcha du plan de travail, où une grosse pâte humide était déposée par-dessus une légère couche de farine. Elle approcha le nez de la boule collante et tenta d’en deviner la nature. Une casserole tomba alors par terre, faisant sursauter Jane. Elle se retourna, affolée, et rencontra les yeux bleus perçants d’un jeune garçon.
— Qui êtes-vous ? lui demanda-t-il.
Il avait le dos droit et portait des vêtements salis par la poussière. Était-il un vagabond ?
— Je m’appelle Jane Baker. Je suis la fille du majordome. Et vous, qui êtes-vous ?
Les sourcils de l’enfant s’arquèrent, puis il lui renvoya un sourire.
— Je suis Lord Andrew Heavings.
Son cœur fit un bond dans sa poitrine alors qu’elle tentait de dissimuler le rouge qui commençait à lui monter aux joues. Il s’agissait du fils héritier de Lord et Lady Rosebury.
— Je crois que tout le monde est en train de vous chercher.
Il haussa les épaules, mutin.
— Il faut croire qu’ils ne cherchent pas dans la bonne direction.
Jane ne sut si elle était amusée ou déconcertée par sa réponse. Elle choisit finalement la première option et lui sourit.
— Quel âge avez-vous ?
Loin de se laisser impressionner par cet interrogatoire, Jane croisa les bras et entra dans son jeu.
— J’ai sept ans. Et vous ?
Il semblait intrigué.
— Dix. Je ne savais pas que Mr Baker avait des enfants. Je ne vous ai jamais vue ici. N’êtes-vous jamais venue ?
Elle lui fit signe que non. Un air malicieux se dessina sur ses traits enfantins et il s’approcha tel un prédateur. Jane tenta de dissimuler sa peur mêlée à l’excitation. Il se posta à côté d’elle et jeta un regard rapide à la pâte qui leur faisait face.
— Et si on goûtait ?
Jane pouffa.
— Je ne suis pas certaine que ce soit recommandé. Elle n’est pas cuite, et puis on risquerait de se faire réprimander si quelqu’un l’apprenait.
— Vous avez peur alors ?
Piquée dans son orgueil, Jane bomba le torse.
— Pas du tout, je vous informe juste de ce qu’il est raisonnable ou non de faire.
— Ou alors, vous n’avez pas le courage de goûter un minuscule morceau sans savoir ce que c’est.
Il lui envoya un regard plein de défi. C’était mal connaître Jane que de croire qu’elle en resterait là. Elle pointa son index fièrement et attrapa lentement un morceau de pâte. Le jeune garçon la prit de court en l’imitant dans la seconde, la forçant à mettre tout aussi rapidement que lui le bout de nourriture dans la bouche. Elle avait raison, ce n’était pas bon. Ils échangèrent un regard entendu avant d’éclater d’un même rire cristallin.
— Je ne pensais pas que vous relèveriez le défi, avoua-t-il avec une once de respect dans la voix.
— Pourquoi ? Parce que personne n’ose jamais vous tenir tête ?
Un sourire en coin étira ses lèvres, son regard bleu océan s’illumina.
— Plutôt parce que vous êtes une fille.
Jane haussa les épaules.
— Il faut croire que ça n’est pas une raison suffisante !
— Peut-être, oui. Mais la prochaine fois, on prendra quand même quelque chose de cuit, proposa-t-il.
— Je doute qu’il y ait une prochaine fois. Votre père a accepté que je passe la matinée ici de manière exceptionnelle. Mon père ne pouvait faire autrement : notre voisine, qui a l’habitude de me garder, devait se rendre chez le médecin, à Londres.
— Vous voulez dire que vous allez repartir ? s’enquit-il, visiblement déçu.
Elle fut étonnée de sa réaction. Après tout, c’était un lord, et elle n’était que la fille du majordome. Jane attrapa l’une de ses boucles blondes et l’enroula nerveusement autour de son doigt.
— Oui, tout à l’heure.
Ils entendirent un nouveau claquement de porte, les alertant du retour des adultes. Le petit lord attrapa précipitamment les mains de la fillette.
— Promettez-moi que nous nous reverrons.
Le rouge lui monta aux joues. Lui promettre de se revoir ?
Finalement, le garçon jeta un nouveau regard derrière lui et s’éloigna avant qu’elle n’ait pu retrouver ses esprits.
— Je compte sur vous.

Chapitre 1


Octobre 1913

— Jane, que faites-vous ici ?
La jeune femme sursauta avant de rencontrer le visage courroucé de son interlocutrice.
— La cuisinière m’a demandé si je voulais bien jeter un œil à son gâteau, le temps qu’elle aille chercher de nouveaux ingrédients dans la réserve.
— Êtes-vous devenue aide-cuisinière depuis ce matin sans que l’on m’en ait informée ?
Jane se retint de lever les yeux au ciel en soufflant d’exaspération. L’intendante ne supportait pas que les domestiques puissent se rendre service, même si cela n’occasionnait aucun dérangement à quiconque. Chacun devait rester à sa place, un point c’est tout.
— Non, Mrs Prescott, répliqua-t-elle, se forçant à rester cour

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