Kassav  : Des traditions à l universalité
93 pages
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Kassav' : Des traditions à l'universalité , livre ebook

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Description

« Kassav’ : Des Traditions à l’universalité » avec un sous-titre « N’est-ce pas une manière de bâtir des communautés et des sociétés respectables ? ». C’est à la fois une réflexion et une démarche socioculturelles et scientifiques qui utilisent l’héritage culturel du parcours exemplaire du groupe mythique Kassav’ dans une allégorie appliquée dans les réalités des communautés et des sociétés modernes.

Informations

Publié par
Date de parution 06 avril 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782312120270
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Kassav’ : Des traditions à l’universalité
Body Ngoy
Kassav’ : Des traditions à l’universalité
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2022
ISBN : 978-2-312-12027-0
Sommaire
Sommaire
Avant-propos
N’est-ce pas une manière de bâtir des communautés et des sociétés respectables ?
Présentation des vedettes de Kassav’ dans Invités du dimanche
L’origine de Kassav’
Une nouvelle démarche musicale
Kassav’, la rencontre des grands esprits, des Titans
Des piliers à la formation de l’équipe de rêve Kassav’
Les membres clefs de Kassav’
Les piliers de la création en 1979
Les recrues de taille entre 1980 et 1984
Les claviers et les cuivres
Une démarche socioculturelle et scientifique
Les coups de cœur de quarante-trois ans d’existence
Un accueil chaleureux
Un beau témoignage
Quelques moments clefs des quarante ans selon Jacob et Jocelyne
Les liens entre Kassav’ et l’Afrique
Forte complicité entre l’Afrique et les rythmes afro-descendants
Anthologie de la musique congolaise
Kassav’ et ses racines africaines
Qu’est-ce que le gwoka et d’où vient-il ?
Origines lointaines du gwoka
Tambour Ka, instrument de l’Égypte ancienne
Apport scientifique et ésotérique des tambours
Premier contact de Kassav’ en Afrique : Jacob Desvarieux
Jacob et sa mère Cécile Desvarieux, est-ce un legs missionnaire ?
Kassav’ : Un modèle dont s’inspirer pour bâtir des communautés et des sociétés respectables
Les facteurs inspirants de la réussite et du succès de Kassav’
Rappel historique
Affirmation identitaire
Alliés et partenaires
Public
La recette (ou la formule) Kassav’ en sept points
Conclusion
Kassav’ : Le catalyseur de l’Afrosphère
Kassav’ : Le modèle du nouveau paradigme
Annexes
Bibliographie
Livres et publications
Articles de presse
Sources Youtube
Crédits photos
Remerciements
Avant-propos
Comme beaucoup de gens de ma génération ayant vécu en milieu francophone, anglophone et lusophone du continent africain, j’ai été rapidement « connecté » au rythme zouk depuis mon adolescence. Ce qui a vite déclenché mon admiration et mon appréciation du groupe mythique Kassav’ et de l’incontournable rumba congolaise.
C’est en grandissant, et surtout grâce à mon action citoyenne ou encore mon engagement sociocommunautaire dans mon pays d’adoption (le Canada), que je me suis bien rendu compte de la valeur inestimable du parcours exceptionnel de la formation Kassav’ comme un modèle de réussite à proposer pour bâtir des communautés et des sociétés respectables. La métaphore utilisée dans cet ouvrage pour nourrir la réflexion s’inscrit dans ma vision du monde grâce à la mise en œuvre des valeurs d’équité, de justice sociale, du vivre ensemble, du respect réciproque, du travail acharné, de collaboration, de réconciliation des peuples, etc.
Pour mieux expliquer ma pensée intégrée dans cet ouvrage, je trouvais intéressant d’explorer quelques principes fondamentaux généralement nécessaires dans le cheminent individuel d’un être humain et dans la dynamique collective d’un peuple. Il s’agit de la connaissance de soi et de ses traditions enfouies dans son héritage culturel et spirituel pour en faire non seulement le porte-étendard d’une communauté ou d’un peuple en particulier, mais surtout une référence mondiale. N’est-ce pas ce que traduit la démarche collective de Kassav’ pour son zouk au-delà des frontières antillaises ?
En définitive, je viens ajouter ma voix à celle de bon nombre des membres des communautés d’ascendance africaine et de leurs alliés sur le regard admiratif porté vers le lien entre l’Afrique et les Afro-descendants des Amériques. Ce lien historique fort, marqué par un passé douloureux de plus de 400 ans, a engendré des produits culturels inspirants et vitaux pour le bénéfice de l’humanité tout entière grâce à la résilience du génie africain.
Ce livre est également une excellente occasion de souligner mes hommages à Jacob Desvarieux qui, selon moi, demeure le véritable pont entre le groupe légendaire Kassav’ et l’Afrique pour des raisons mentionnées dans son contenu.
À toutes et à tous, je vous souhaite une lecture stimulante de cet ouvrage, qui est en fait, mon premier livre du genre essai.
Merci !
N’est-ce pas une manière de bâtir des communautés et des sociétés respectables ?
Commençons avec une anecdote, une histoire vécue, qui se déroule un dimanche d’été 1985 à Kinshasa , République démocratique du Congo ( RDC )…
Comme à l’accoutumée, le dimanche midi, tous les membres de ma famille âgés de 15 ans et plus suivaient l’émission phare de l’actualité musicale à la première chaîne de télévision du Zaïre (l’actuelle République démocratique du Congo ) intitulée Invités du dimanche . J’avais 15 ans à ce moment-là, donc j’étais forcément le plus jeune de la famille qui ne voulait pas rater cette célèbre émission, bien qu’il y eût quatre jeunes frères après moi pour qui les émissions télévisées n’étaient pas leur tasse de thé. Invités du dimanche , tel que le nom l’indique, était une émission hebdomadaire de la seule chaîne de télévision quue la République démocratique du Congo ( RDC ) possédait à l’époque du Zaïre . Elle présentait l’actualité musicale zaïroise de la semaine à l’échelle nationale, en plus d’annoncer des programmes, des concerts, des tournées de spectacles des grands groupes musicaux de la capitale Kinshasa , y compris des annonces pertinentes autour de la vie musicale des quelques grandes vedettes de la chanson zaïroise et des nouvelles vedettes qui émergeaient dans l’univers musical zaïrois, extrêmement compétitif d’ailleurs.
Notons que même après que ce troisième plus grand pays d’Afrique a été rebaptisé du nom « Congo », sous la couverture d’une République démocratique à partir de 1997, sa jungle musicale demeure la même avec, bien sûr, de nouvelles réalités, preuves de l’influence des nouvelles générations musicales sur le terrain congolais et partout ailleurs. Après quelques belles émissions de Invités du dimanche de la période estivale pendant laquelle la population zaïroise s’était bien régalée avec le passage de Koffi Olumide, venu fraîchement de Paris pour présenter sa chanson « L’Homme de la rue » tirée de son nouvel album Diva , et de prestations intéressantes d’autres grands de la musique zaïroise, africaine et d’ailleurs, vint enfin le tour de Kassav’ à Kinshasa.
L’émission Invités du dimanche de ce dimanche d’été 1985 n’était pas comme les autres ! Assis au salon comme d’habitude, les cinq fidèles adeptes de l’émission avaient les yeux braqués sur le petit écran et étaient très concentrés. Une curiosité grandissante les animait lorsque le présentateur de l’émission, M. Manda Tchebwa, a fait jouer le vidéoclip de la chanson « Mwen malad aw {1} », grande inconnue de tous et certainement des mélomanes zaïrois de la bonne musique, avant d’inviter sur son plateau pour une entrevue les quatre têtes d’affiche du groupe Kassav’, Jacob Desvarieux, Jocelyne Béroard, Patrick Saint-Éloi et Jean-Philippe Marthely. Le courant de Kassav’ nous a tous électrifiés à cet instant même, comme si nous étions cinq personnes dans un seul corps. En fait, la bonne surprise de découvrir le groupe Kassav’ se situait à deux niveaux. Premièrement, la chanson « Mwen malad aw » , stratégiquement présentée avant de nous dévoiler ses artisans, avait un rythme communément appelé « mystique » par les Kinois {2} . Autrement dit, un rythme emballant ou encore catchy {3} s’en dégageait dès la première écoute. Deuxièmement, dans le refrain de « Mwen malad aw », on entendait quelques paroles très similaires à celles retrouvées dans la partie animation du genre slogan d’une des chansons de Pepe Kalle, un des grands de la musique congolaise. D’ailleurs, dans l’entrevue avec leur hôte et animateur de Invités du dimanche , Jacob Desvarieux mentionne Pepe Kalle parmi les artistes congolais dont les membres de Kassav’ apprécient bien le travail. Cette fameuse partie comparative de la chanson de Pepe Kalle se chantait dans « Mwen malad aw » comme suit : « Tout le monde est Makoko , tout le monde est Makoko Ama dé Makoko , ama dé Makoko a gosse, a gosse. » Étrangement, la version de l’œuvre de Pepe Kalle en lingala {4} se distinguait très peu de celle de Kassav’. En plus, la version de Pepe Kalle était sortie avant celle de Kassav’, en voici les paroles : « Tout le monde e Maboko , tout le monde e Maboko a mam’e Maboko a mam’e Maboko ». La confusion auditive de ces deux versions a créé une sorte de petite polémique parmi les Kinois, à la fois positive et intéressante autour de ce refrain répétitif et accrocheur du tout premier tube faisant découvrir le groupe Kassav’ au public kinois et congolais de l’époque du Zaïre. En fait, la polémique créée était telle que la majorité des Congolais étaient presque certains que c’était Kassav’ qui avait plagié Pepe Kalle et son groupe, Empire Bakuba, et non l’inverse. Quelques-uns comparaient même cette situation à l’affaire Michael Jackson et Manu Dibango, survenue entre 1982 et 1986. Cependant, toutes ces observations représentaient une goutte d’eau dans un océan pour le public congolais, car le savoir-faire de Kassav’ avec lequel ce public était follement tombé en amour au premier contact l’a amené malgré tout à adopter ce qu’il considère, dorénavant, comme « la nouvelle version » du slogan de Pepe Kalle dans la chanson « Mwen malad aw » « Tout le monde est makoko », sans se perdre dans une polémique qu’il juge désormais inutile à cause de la satisfaction que lui procure le style musical de Kassav’, le zouk {5} .
Et, pour les Congolais de Kinshasa, c’est au cours de ce dimanche de 1985 que le mariage avec Kassav’ a été officiellement scellé. Cela a été un déclic instantané lorsque l’animateur Manda Tchebwa a présenté ses quatre invités au public, après avoir mis l’eau à la bouche de plus de 30 millions de téléspectateurs congolais avec le morceau de « Mwen malad aw ». L’ensemble du public cong

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