L aventurière en dentelles
132 pages
Français

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L'aventurière en dentelles , livre ebook

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Description

1807 : Napoléon règne en maître sur l'Europe. Il impose un blocus rigoureux à l'Angleterre.


Enfermée dans un mariage arrangé, Arabella, une jeune Anglo-française, rêve d'indépendance. Un jour un étrange personnage l'aborde: en réalité, l'attaché de cabinet du ministre des Affaires étrangères. Celui-ci lui propose d'espionner pour le compte de l'Angleterre.


Sous l'identité d'Arabelle de Mably, le nom de jeune fille de sa mère, Arabella traverse clandestinement la Manche. Un cousin éloigné l'introduit dans l'entourage de l'Impératrice. En même temps qu'elle découvre les fastes de la cour, elle doit affronter les bas-fonds de Paris. Mais une ombre rôde : celle de l'inquiétant ministre de la Police, Fouché.


Arabelle pourra-t-elle mener à bien sa mission ? Parviendra-t-elle à déjouer les pièges des informateurs de Fouché ? Et qui est ce séduisant inconnu qui semble, lui aussi, voyager entre Londres et Paris ? Pourrait-elle s'éprendre de lui ? Notre aventurière devra se méfier des faux amis, des vrais ennemis et de ses propres réactions, pour éviter les pièges tendus et reconnaître l'amour véritable.



L'aventurière en dentelles est un roman où se mêlent aventures, espionnage et romance.



Aurore Dumas est autrice d'une trentaine de romans et de romances, tant historiques que contemporains, fantastiques et érotiques.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 février 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782385150099
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ROMANCE HISTORIQUe
 
Éditeur : Loreleï
Une marque des éditions d’Avallon
 
Distribution papier & numérique : Immatériel
 
Composition : Valentine Flork/Agence A&L
Photo de la couverture : Midjourney
 
ISBN papier : 9782385150105
ISBN numérique : 9782385150099
 
Dépôt légal : février 2023
 
© 2022 Les éditions Loreleï / Les éditions d’Avallon
L’aventurière en dentelles
De la même autrice
Sous le nom d’Aurore Dumas
 
Péchés à la capitale , Éditions Harlequin, 2021
Des illusions parisiennes , Éditions Harlequin, 2021
Le grloieux destin d’Elisabeth en juillet 1830 , Éditions Harlequin, 2021
La trilogie des âges sombres : Noces vikings , Éditions Harlequin, 2021
Un parfum de Grasse , Éditions Harlequin, 2022
Pour les yeux d’une inconnue , Éditions Harlequin, 2022
La fière Saxonne , Éditions Harlequin, 2022
Annabel ou le prix de la liberté , Éditions du 123, 2023
Marquis ou Lord ? , Éditions Ozril, 2023
 
 
 
 
Sous le nom de Marie Laurent
 
La mouche d’Éléonore , Éditions Artalys, 2014
L’enfer sous les jupons , Éditions Artalys, 2014
Dans la peau de Mary Stuart , Éditions Artalys, 2014
Erotik news 1 , Éditions Estelas, 2014
Nièce de sang , Éditions de Londres, 2014
Fantastiques Amours , Éditions Artalys, 2015
Le maître de jet , Éditions Dominique Leroy, 2015
Triolisme 2 , Éditions Dominique Leroy, 2016
Mets-moi en émoi , Éditions Textes gais, 2016
Cow-boys , Éditions Textes gais, 2017
 
 
 
Aurore Dumas
 
 
L’aventurière en dentelles
ROMAN
 
 
« Faites la conquête de votre ennemi par la force,
et vous augmenterez son hostilité ;
faites sa conquête par l’amour,
et vous ne moissonnerez aucune peine ultérieure. »
 
Fo-sho-hing-tsan-king
 
Chapitre 1
— Ma chère Arabella, maintenant que notre père est mort en nous laissant une fortune considérable, il nous faut prendre certaines dispositions matérielles. Le manoir, les terres, la mine d’étain et la maison de Londres me reviennent, mais vous recevez en partage des intérêts dans la Compagnie des Indes. Cela fait de vous une riche héritière. À dix-neuf ans, vous avez grand besoin d’un mari pour gérer vos biens.
Mon frère Francis, lord Donovan par le décès, trois mois plus tôt, de notre père s’adressait à moi d’un ton rogue et supérieur. Nous devisions au bord des falaises de Cornouailles du nord, non loin du vallon vert émeraude où se nichait la demeure des Donovan. Ces derniers avaient le droit de siéger à la Chambre des lords depuis la Restauration. En réalité, Francis n’était que mon demi-frère. Avant d’épouser ma mère, une jeune aristocrate française, Sir Gerald avait convolé avec la fille d’un duc et Francis avait dix-sept ans de plus que moi.
— Avez-vous compris ? insista-t-il, comme s’il me prenait pour une demeurée, alors que j’étais une petite fille à peine sortie de sa pension. La directrice de votre école de Truro m’a assuré que vous étiez intelligente. Ne restez pas stupidement la bouche ouverte ! Il faut, je vous répète, vous trouver au plus vite un prétendant.
— Je ne veux pas me marier. Je déteste les hommes. Ils sont tous menteurs et cupides.
Francis grimaça un sourire. Il aurait mieux fait de s’en abstenir à cause de ses dents cariées, mais j’étais pour l’instant trop tendue pour m’en offusquer.
— Un jugement téméraire, Arabella. Vous ne connaissez les hommes que par les romans que vous dévorez. N’en déplaise à votre Richardson 1 , ce ne sont pas tous des Lovelace 2 . Cessez, je vous prie, ces enfantillages. En tant que tuteur et seul parent, vous devez m’obéir.
Mon frère me parlait d’un ton sec, cassant. Il ne m’avait jamais témoigné la moindre affection. Ma naissance l’avait frustré d’une partie de son héritage. Il ne me le pardonnerait jamais. Il n’avait qu’une seule idée en tête : se débarrasser de moi.
— Vous ne m’obligerez pas à épouser quelqu’un que je n’agrée pas ! m’écriai-je.
Il me fixa, ses yeux pleins d’une colère froide.
— J’en ai le droit. Enfoncez-vous bien ça dans le crâne, chère petite sœur ! D’abord, je vous emmènerai à Londres pour que vous fassiez vos débuts dans le monde et ensuite…
Il reprit après un soupir involontaire :
— J’essaierai de vous dénicher un époux de votre rang. Estimez-vous heureuse ; j’œuvre pour votre avenir.
— Merci, c’est très aimable à vous.
Contrairement à toute attente, Francis se radoucit.
— L’ironie ne vous va pas, Arabella. Votre mère, Dieu ait son âme, avait un esprit mordant, mais sa beauté faisait oublier l’acidité de ses propos.
Je restai saisie. J’avais toujours cru que Francis détestait sa belle-mère et voilà qu’il en parlait en des termes flatteurs, sinon ambigus. Lorsqu’elle était morte en me donnant le jour, il devait avoir seize ou dix-sept ans. L’adolescent froid et austère avait-il été séduit par la ravissante épouse de son père ? Je ne le saurais jamais, vu mon degré d’intimité avec Francis. Il demanda néanmoins :
— À quoi pensez-vous ? Vous voilà toute songeuse.
— À votre remarque. Votre comparaison n’était pas flatteuse pour moi.
Il haussa les épaules.
— Que voulez-vous ? À la différence de vos petits maîtres français, je ne déguise pas mes sentiments. Il est clair que vous n’avez pas hérité du charme de votre mère.
— Comme il est clair que vous me reprocherez toujours mes origines.
— Calmez-vous, Arabella ! Vous êtes rouge comme un coq. À la réflexion, cela ne vous sied pas mal. Cette couleur avive votre teint terne. Avec un peu de fard sur les joues, vous seriez presque jolie.
–– Merci du compliment, même si le « presque » l’atténue
de manière sensible.
Il ne m’impressionnait plus. En dépit de ses recommandations, l’humour était une arme dont je comptais bien me servir. Pour le physique, je me jugeais assez mal lotie : des cheveux fauves et exubérants, disciplinés à grand-peine par un bandeau quand la mode les exigeait blonds et relevés en boucles, selon la vogue lancée par lady Hamilton, la maîtresse de l’amiral Nelson ; un front trop haut, des yeux petits et enfoncés, un menton en galoche. Ma dentition parfaite — une rareté pour l’époque — aurait pu racheter ces imperfections si j’avais souri plus souvent. J’étais bougonne et renfrognée à tel point qu’au pensionnat de Truro, mes compagnes m’avaient surnommée le hérisson. Je ne frayais avec aucune d’entre elles et trouvais dans la lecture un dérivatif à ma solitude.
— Rentrons, maintenant, dit Francis. Le vent d’ouest se lève et vous êtes légèrement vêtue.
Sa fausse sollicitude m’agaçait. Il s’inquiétait de ma santé parce qu’il voulait livrer à mon futur époux une pouliche en bon état.
— Je suis solide, ripostai-je. Laissez-moi contempler la mer. En ville, je n’en aurai guère le loisir.
—  À votre gré. Moi, je crains toujours d’y voir apparaître la flotte de Boney. Dieu merci, son projet d’invasion a fait long feu.
Ce surnom lâché avec dérision était celui de Napoléon Bonaparte, devenu l’année précédente Empereur des Français. À la pension, le personnage faisait figure d’ogre. Il est vrai qu’il avait dévoré toute l’Europe, posant sur la tête de ses proches la couronne des rois détrônés. Seule l’Angleterre le tenait en échec. La résistance de notre pays était pour tous les Britanniques, moi y comprise, un motif de fierté.
— Je rentre à Londres sur l’heure, ajouta Francis. Prévenez miss Court. Je vous enverrai une couturière pour prendre vos mesures, de sorte que vous ne me fassiez plus honte avec vos jupes indécentes.
Je jetai un coup d’œil à l’ourlet de ma meilleure toilette. Ce matin, elle m’avait paru le comble de l’élégance.
—  Reviendrez-vous me chercher ? interrogeai-je.
—  Oui, dans deux semaines. Il n’est pas question que vous voyagiez seule. Vous pourriez sauter de la voiture.
Ses tentatives d’amabilité avaient tourné court. Je n’étais pas fâchée de retrouver le Francis désagréable que je connaissais. L’autre face de son personnage me déconcertait. Il s’éloigna d’une démarche raide sur le sentier menant à Donovan Hall. Je le suivis des yeux en me disant qu’il aurait de l’allure s’il s’habillait de façon moins stricte. Il ressemblait à un clergyman, pas à un habitué des salons londoniens. Sa haute taille, sa maigreur et sa calvitie naissante renforçaient cette impression. Notre unique trait commun était ce menton disgracieux contre lequel je ne pouvais rien.
Je fis volte-face pour contempler le paysage familier que je ne reverrais pas ou du moins, pas de sitôt. Sur la gauche, les falaises descendaient dans une petite crique avant de remonter en pente plus abrupte. À l’Est, au-dessus de la plage, la surface lisse de l’océan était d’un gris ardoise avec des taches ondoyantes, mauves et vertes. Les vagues, imperceptibles aperçues de loin, s’écrasaient en ondulations mousseuses sur les rocs déchiquetés. Des nuages jouaient à se poursuivre dans le ciel livide. Un ultime regard à cette nature sauvage et je regagnai la maison : une pâle imitation du style palladien en vogue au dix-septième siècle, période de sa construction. Un parc à la française l’entourait. Ses lignes géométriques, incongrues dans une Angleterre réputée pour le gracieux fouillis de ses jardins, témoignaient du passage de ma mère, pourtant court. J’étais peu attachée à cette demeure, quittée à huit ans pour entrer en pension.
— Miss Arabella ! cria miss Court, venue à ma rencontre dans l’allée ; vous devriez mettre un shall 3 . Le vent fraîchit.
— Je sais. À propos, vous et moi dînerons seules. Mon frère repart pour Londres.
Les rides accusées de son front qui lui donnaient une expression perpétuellement soucieuse se creusèrent davantage.
— Déjà ? Et il n’est ici que depuis trois jours ! Il ne se préoccupe guère de ses terres. Du temps de votre père…
— Je ne veux rien entendre de plus. Sa disparition est suffisamment pénible.
En réalité, ce décès m’inspirait un chagrin modéré. Mon père m’avait rendu visite cinq ou six fois en onze ans, bien que Truro

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