L'écho du passé 1

Olivia Lapilus

Description

Ma respiration devient plus rapide tandis que je prends la mesure de ma situation. Je vais probablement mourir. Mon cœur s’accélère et j’ouvre la bouche de manière mécanique, avalant un peu d’air. Des points noirs entachent ma vision.
Je halète et m’accole aux parois afin de garder l’équilibre. Je ferme les paupières alors qu’elles semblent se rapprocher pour m’écraser, m’oppresser. Des larmes coulent le long de mes joues. J’aspire à vivre encore tant de choses.
Mon existence ne peut pas s’éteindre ainsi, dans un vulgaire hangar.

« Qui suis-je vraiment ? » Cette question taraude Amanda depuis des années, elle, l’orpheline abandonnée à l’âge de 6 ans. Malgré l’environnement rassurant et aimant offert par sa famille adoptive, elle ressent le besoin de combler le vide qui entoure ses origines.

Le jour où elle part en quête de sa mère biologique, Amanda ne se doute pas qu’en ouvrant la porte de son passé, les pouvoirs enfouis en elle vont resurgir et réveiller l’intérêt d’une organisation qui la traque depuis sa naissance.

Acculée, elle met son ressentiment de côté et contacte le seul homme capable de lui apprendre à contrôler sa puissance latente et se protéger du danger qui la guette.

Mais comment convaincre cet homme taciturne qu’ils luttent contre un ennemi commun ?

Sujets

• Littérature
• Fantasy
• Paranormal
• Fiction
• Origène
• Adoption
• Lutte
• Romance
• Quête
• Imaginaire
• Traqué
• Pouvoir
• Littératures de l'imaginaire
• French conjugation
• Fantasy (canción de Mariah Carey)

Informations

• Publié par: Éditions Sharon Kena
• Date de parution: 22 avril 2020
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782819105688
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Olivia Lapilus


1 - Révèle-toi


L’écho du passé
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
Le voyageur bleu 1
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© 2020 Les Editions Sharon Kena
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Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va, car il ne sait pas où il est. En ce sens, le passé est la rampe de lancement vers l’avenir.
— Otto von Bismark

Si je sais d’où je viens, je sais où je vais
— Wallen
Table des matières
Du même auteur aux Editions Sharon Kena
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Remerciements
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États-Unis, Texas, Houston janvier 1992
Jo et Leah

Dès la porte claquée, la dispute éclata, manifestation de leur peur profonde. Jo essayait d’expliquer la situation, de calmer sa femme. La trahison qui leur revenait en pleine face mettait leurs nerfs à rude épreuve. Le pas nerveux, elle s’agitait, les mains brassant l’air, incapable de se tenir immobile.
— Nous avons accepté de passer les tests et de lui donner notre entière confiance, lui rappela-t-il.
— C’était avant d’apprendre ça ! s’insurgea Leah. Il nous a menti. Nous étions supposés participer à cette expérience afin de faire avancer les choses, pour enfin être heureux et prendre part à un grand projet. Il n’est qu’un manipulateur.
— Je le sais bien. Tu crois que j’ai envie de leur livrer notre enfant ainsi ? Il nous tient à la gorge. Nous sommes enfermés ici. Au lieu de nous disputer, nous devrions réfléchir.
— Réfléchir ? Je ne demande qu’à trouver une solution. Te rends-tu compte de ce que nous a révélé Nicolas ? Clarks n’envisageait pas de résoudre l’anomalie de notre bébé. Il voulait juste nous l’enlever pour en faire un cobaye. Depuis tout ce temps, il travaille pour sa propre gloire.
Elle s’assit sur le bureau, épuisée. Balayant d’un regard las la pièce aseptisée d’une blancheur virginale, sa colère enfla.
Avec l’essor de la génétique, le Professeur Clarks, pourvu d’une solide réputation, s’était tourné vers ce nouvel eldorado scientifique. En avance sur son temps, le chercheur intéressait autant qu’il était décrié. Il ne faisait pas l’unanimité auprès de ses collègues. Chevronné, il ambitionnait toujours de pousser plus loin, voire trop loin.
Le couple voyait en lui, à l’époque, la solution à leur problème. Il dirigeait l’expérience sous le sceau du secret. Ses pairs ne l’auraient sûrement jamais validée s’ils en avaient eu vent. Pourtant, Jo et Leah n’avaient soulevé aucune objection tant leur désir d’enfant frisait l’obsession.
— Ils m’ont injecté leurs produits, ont implanté l’embryon transformé avec notre accord. Nous les avons laissé faire, Jo ! Peut-être que le bébé ne souffre d’aucune maladie, qu’on a juste été facile à duper ?
— D’après Nicolas, nous possédions les bons « gènes » afin de mener à bien leur expérimentation. Ils ont tout prémédité. Ton gynécologue collaborait, gracieusement payé. Il a transmis à Clarks les informations dont il avait besoin pour nous approcher.
— Qu’est-ce qu’il va devenir ? s’alarma-t-elle en touchant délicatement son ventre. Et nous ?
— Nicolas réfléchit à un plan. Je lui fais confiance. Il craint pour sa femme, lui aussi. N’oublie pas que Killiann aurait dû faire partie du groupe expérimental. Pour une raison que nous ignorons, ils l’en ont écartée et réorientée vers le groupe contrôle. Qui sait ? Sa grossesse est suivie à l’institut, tout comme nous.
Jo vint poser une main caressante sur l’épaule de Leah. Elle la saisit doucement avec dans le regard une fêlure qui fit écho à la sienne. Elle redoutait leurs lendemains.
— Jo, j’ai peur. Si nous parvenons à quitter le centre, où nous cacherons-nous ? Nous ne connaissons pas les conséquences que leurs manipulations auront sur le fœtus. Ils se sont amusés avec ses chromosomes et son avenir. Je ne supporte pas l’idée de ne pas avoir su le protéger.
— Ne te fustige pas. Nous pensions le sauver. Nous aviserons plus tard. Pour l’instant, ils ignorent que Nicolas a tout découvert et, par conséquent, nous aussi. On va y arriver, la rassura-t-il en la prenant dans ses bras.
Elle désirait vraiment y croire, mais son cœur s’enrayait dès qu’elle essayait de se projeter. Il se profilait à l’horizon de sombres présages. Au fond d’elle, elle devinait que Jo ne cherchait qu’à atténuer ses appréhensions et à masquer les siennes. Il ne l’avouerait sans doute jamais. Leah discernait toutefois ses failles et lisait en lui depuis leur première rencontre.
Ils s’étaient croisés sur les bancs de l’Institut de kinésithérapie. Ils ne s’étaient plus quittés, passant d’amis à amants, d’amants à fous amoureux. Leah avait été plus que séduite par ce beau métis amérindien aux yeux noirs, pareils à de grands lacs obscurs qui semblaient la mettre à nue avec une facilité déconcertante. Jo lui comptait les légendes de son peuple à chacun de leur rendez-vous. Elle se laissait bercer par cette culture étrangère à la sienne.
Profondément épris l’un de l’autre, le mariage s’était naturellement imposé à eux. La vie conjugale s’annonçait comme un défi qu’ils s’apprêtaient à relever. Inconsciemment, Leah avait eu en tête un schéma familial radieux. Avec insouciance, elle avait embrassé cette nouvelle existence.
Ses merveilleux rêves s’étaient effondrés dès sa première grossesse. Elle ne s’attendait pas à recevoir une si mauvaise nouvelle en passant sa deuxième échographie. Le tableau idyllique qu’elle avait brossé dans son esprit s’écroulait avec fracas. L’enfant présentait une anencéphalie.
Cette épreuve lui avait paru insurmontable. Jo ne s’était pas laissé démonter — ou plutôt n’en avait pas donné l’apparence — et il l’avait convaincue de retenter l’expérience. La souffrance les avait presque détruits quand le second couperet était tombé. Le gynécologue avait suspecté que ce fœtus ne survivrait pas lui aussi.
Leur couple s’était mis dans une sorte d’hibernation. Ils vivotaient, évoluaient ensemble, mais ne semblaient pas vraiment en symbiose jusqu’à ce qu’ils soient contactés par le Professeur Clarks. À l’instar d’un sauveur, il les avait conduits vers l’espoir. Il menait des recherches qui pourraient bien révolutionner le monde et apporter une chance à leur futur enfant de grandir le plus normalement possible. Ils avaient accepté d’intégrer le groupe expérimental, de demeurer en permanence au centre pour permettre une surveillance accrue du développement du bébé.
Les Menigan avaient sauté à pieds joints dans cette folie, positionnant leur désir au-dessus de toute vigilance. Consciencieux en général, ils n’avaient vu que le résultat, chassant de leurs pensées les éventuelles conséquences. La notoriété du Professeur les avait rassurés à tort. Tout chercheur aurait donné n’importe quoi pour collaborer avec ce visionnaire. Ils n’avaient donc pas hésité une seconde et en payaient le prix désormais. Cet homme les avait installés dans son institut et pris en charge l’organisation de leur quotidien.
Les tests et les injections n’avaient pas été une partie de plaisir pour Leah. Jo s’était progressivement détourné de son travail afin de vivre ces instants avec sa femme, allant jusqu’à laisser sa place dans le centre médical, sûr de n’avoir aucun mal à retrouver un nouveau poste par la suite.
Obnubilés par la réussite de l’expérience, ils n’avaient rien vu venir. Leur condition de prisonniers ne leur avait pas sauté aux yeux. Tout se trouvait à leur disposition afin de leur ôter l’envie de s’aventurer à l’extérieur. Alitée, Leah devait constamment rester à portée de l’équipe, au cas où une complication surviendrait. Autant d’éléments qui justifiaient leur emménagement.
Durant les trois derniers mois, le produit injecté à Leah allait graduellement aider les cellules modifiées à remanier la structure génétique de leur enfant. Qu’est-ce qui sortirait de son ventre ? Un monstre ? Ou serait-ce plus insidieux, plus long à être repéré ? Leah eut alors une pensée qu’elle refoula presque aussitôt. Elle n’avait pas le droit de se poser cette question. Elle aimerait son bébé quoi qu’il serait.
— Tu as une prise de sang à faire dans une heure.
— Une énième, grinça-t-elle.
— Ils ne doivent pas se rendre compte de ce que l’on sait. Comporte-toi le plus normalement possible. Notre survie en dépend.
Elle se contenta de hocher la tête puis sortit, tentant de camoufler au mieux son désarroi.

***

Une main apposée sur sa bouche la réveilla immédiatement. Le cri qu’elle allait pousser resta bloqué alors que sa vue s’adaptait à l’obscurité.
— Jo ? chuchota-t-elle.
— Lève-toi. On y va.
— Ce soir ? Jo…
— C’est maintenant ou jamais. Nicolas va déclencher un feu dans le laboratoire après avoir désactivé les caméras. Personne ne nous verra partir. Ils seront trop occupés à essayer de sauver leurs abominations.
— Et lui ? Ne vont-ils pas le suspecter ? C’est dangereux.
— Je t’ai dit qu’il a tout organisé. Nous devons saisir cette opportunité sans tarder et ne rien emporter avec nous.
Nicolas Pottier, un Français de Lille, une ville au nord de la France, avait posé ses valises à Houston afin d’intégrer l’équipe du Professeur. Il travaillait sur un autre projet tout en désirant participer au groupe expérimental. Sa femme et lui désespéraient de concevoir un jour une descendance. Cl