L école des assassins
19 pages
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L'école des assassins , livre ebook

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Description




Quand le meurtre commande les pulsions humaines, un grand écrivain expose les ressorts de cette malédiction...







La sensation est exquise de penser que l’on va tuer des choses qui bougent, qui avancent, qui semblent parler, qui supplient.
En dirigeant contre elles la carabine ou le pistolet, il vous vient à la bouche comme un petit goût de sang. Aussi quelle joie, quand la balle décapite ces semblants d’hommes ! Quels trépignements lorsque la flèche crève les poitrines de carton et couche par terre les corps inanimés dans des positions de cadavres ! Chacun s’excite, s’encourage, s’acharne. On n’entend que des mots de destruction et de mort : « Crève-le !... Il a son affaire !... Vise-le à l’œil...




Dans trois articles parus dans Le Figaro à la fin du XIXe siècle, Octave Mirbeau nous fait part de ses préoccupations face à ces pulsions de mort qui animent les humains. Après les guerres meurtrières du 20e siècle, la raison ne l’a toujours pas emporté. Comme quoi la littérature d’une vigie aussi talentueuse que notre auteur n’y a pas pu grand-chose. La fascination du crime opère toujours comme le succès du genre polar le révèle. Mais il est bon de se replonger dans ces textes toujours aussi pertinents plus d’un siècle plus tard

. (Préface Guylain de Malpassant)

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 03 juin 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9791023407723
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Octave Mirbeau
L’école des assassins Avant Propos de Guylain de Malpassant Noire Sœur Collection Perle noire
Avant-propos
L’instinctif plaisir de tuer
Miss Ska m’a demandé de rédiger l’avant-propos de cet opuscule {1} numérique composé de trois articles de Mirbeau rassemblés judicieusement par l’éditeur sous le titreL’école des assassins. Son Beretta posé sur ma tempe à la modeMafiosam’a convaincu. Bon, écrivons-le tout net : inutile de faire l’intéressant en tartinant dix feuillets pour tenter de gagner mon steak. Lafiche Wikipédiaétant excellente, quitte à être grillé dans la profession, je m’attacherai donc à donner un modeste éclairage sur l’une des obsessions d’Octave – le crime, pratique individuelle et collective. Avec l’espoir que Miss Ska ne ferme pas son sourire à double tour quand elle découvrira ma prose. Je vais donc sacrifier à son désir, voici un texte court et sobre. Faut pas pousser l’abnégation, tout de même.
La face éblouie des hommes Ah ! Mirbeau, Mirbeau, Mirbeau… beau début n’est-ce pas ? Je me prends à rêver de Mirbeau sur nos plateaux des télés d’aujourd’hui. Fichtre le bon client, comme dit labranchitudetélévisuelle, qu’il aurait été cet homme en colère. Jules Renard l’avait croqué ainsi : « Il se lèvre triste, il se couche furieux. »Journaliste à succès, {2} polémiste, pamphlétaire ,bretteur de mots et de concepts, styliste, {3} anticonformiste, libertaire, dreyfusard du côté de la justice et de l’honneur, amateur d’art, pacifiste, battant, le tout enveloppé d’un talent au style affuté comme fleuret trempé dans le curare. Ouf ! N’en jetez plus ! Permettez, s’ajoute l’ironie acide pour dénoncer la dégueulasserie de ses contemporains, la pente fatale des patriotards dévalant vers la boucherie saignant les peuples en guerre. Mirbeau avait des obsessions, des lubies qui l’amenaient à gratter jusqu’au sang le mal noir qui obscurcit la face éblouie des hommes. Car, après bien d’autres, il décelait dans cet instinct humain cette propension inscrite au plus profond des êtres, à savoir cette pulsion de mort si chère à Sigmund. Et même une réelle jouissance à ôter la vie de son prochain.L’émotion délicieuse et civilisatrice de
l’assassinat, lit-on sous sa plume dans le premier article. Certes les motifs importent s’agissant du passage à l’acte fatal mais ce qui fascine notre Normand, c’est cette graine morbide poussant au fond de l’esprit humain dont le vernis craquelé laisse voir la bête féroce. La culture, l’éducation, l’art, les livres de raison, la philosophie, les préceptes religieux, rien n’y peut faire. Quand il observe les badauds qui s’adonnent au tir aux pigeons sur le champ de foire, le jugement est sec comme un coup de trique :La brute homicide qui, tout à l’heure, dormait au fond de leur être, s’est réveillée fatale et farouche, devant cette illusion qu’ils vont détruire quelque chose qui vivait. Ce besoin mortel de la vie Il perçoit combien l’évolution des techniques industrielles transformera les guerres en des apocalypses de sang et de merde: Pas une ville ne resterait debout, que les forêts...
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