L ombre de Comenius
132 pages
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L'ombre de Comenius , livre ebook

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Description

Au fin fond de la jungle amazonienne, un homme est retrouvé mort par un jeune guide local, le corps criblé de morsures humaines.


Zuleyka Da Costa, jeune inspectrice de la brigade criminelle de Puyo, est dépêchée sur place pour tenter d'élucider ce meurtre atroce.


A Stockholm, Charleen, une scientifique sous protection de la NSA suite à son implication dans une ancienne affaire de terrorisme informatique, est prise pour cible par un commando armé. L'organisation Comenius est alors soupçonnée.


Mais à son tour, ses agents tombent sous le feu d'un mystérieux tueur...


Tentant le tout pour le tout pour sauver Charleen, l'agent Baker activera alors un programme d'infiltration top secret qui l'entrainera dans les confins les plus sombres du Dark web.


Mais quelqu'un semble toujours le devancer...



Après Projet ARTHEMIS, Agneta Gerson signe ici son deuxième thriller psychologique sur fond de folie et de manipulation.




« Un suspense implacable », BEPOLAR, Toute l'actu du polar.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 septembre 2019
Nombre de lectures 3
EAN13 9782957650729
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’OMBRE DE COMENIUS
 
 
 
 
D U MÊME AUTEUR
 
 
 
Projet ARTHEMIS, 2018
La libellule noire, 2021
 
 
 
 
A gneta G erson
 
 
 
 
L’OMBRE DE COMENIUS
 
 
thriller
 
 
 
 
Le Code de la propriété intellectuelle n’autorisant, aux termes de l’article L. 122-5, 2° et 3° a, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon, sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
 
 
 
 
 
ISBN : 978-2-9576507-2-9
 
© Agneta Gerson, 2019
 
 
 
 
 
 
 
à ma sœur.
 
 
Sarayaku, Équateur, 12 juin, 9h30
Serguei courait depuis maintenant deux longues heures. Jamais il ne se serait cru capable d’un tel exploit physique. La peur déversait de l’adrénaline en continu dans ses veines et il ne sentait plus la fatigue. Elle s’immisçait pourtant en lui comme un serpent, rampant le long de ses muscles, qu’elle tétanisait de plus en plus. Autour de lui, un paysage de forêt défilait à vive allure. L’écorce des plants de Caféiers lui griffait les bras. Une odeur de café et de jasmin emplissait l’air autour de lui. Par instants, son cerveau affolé tentait de démêler ce qui l’avait conduit à ce moment fatidique, qu’il sentait être son dernier. Il y avait trois mois de cela, il s’était réfugié dans ce village reculé, pensant y être à l’abri. Il avait tenté de reconstruire sa vie sous une autre identité, devenant Servane Comore, un missionnaire chargé de bâtir une école pour les enfants de la petite communauté qui l’avait accueilli. Les gens du village, d’abord méfiants, l’avaient vite adopté et il se sentait revivre dans cet engagement au service d’une cause qui lui était chère.
Sarayaku était un village perdu au milieu de la forêt amazonienne, auquel on n’accédait qu’en pirogue. Serguei y logeait dans une maison de palme et était souvent invité à déguster la boisson locale, le guayusa, avec les sages du village. Un moment, il avait même pensé pouvoir reconstruire sa vie ici. Mais la veille au soir, les cinq yachaks, les puissants chamanes, avaient eu une vision. Un esprit vengeur allait s’abattre sur leur peuple si l’étranger ne partait pas. Sans ménagement, ils l’avaient rejeté, le repoussant en dehors des frontières du village. Les femmes avaient fait semblant de ne plus le voir, les hommes n’avaient pas répondu à ses questions. Seuls quelques enfants, vite réprimandés par leurs mères, avaient encore interagi avec lui quelques heures durant. Il était devenu un esprit malin, un shawana. Son corps physique n’était qu’une imposture, destiné à piéger les âmes faibles et à les emmener avec lui dans le néant. Ainsi privé d’existence, il était parti sans se retourner, avec son sac à dos et quelques vivres, le long du fleuve Bobonaza.
Un craquement sourd le fit soudain s’arrêter. Hors d’haleine, il regarda devant lui en plissant les yeux pour contrer le soleil, ne voyant que des arbres à perte de vue. Il avait pourtant bien entendu quelque chose d’anormal. Son cerveau était en alerte maximale et il n’arrivait plus à prendre une quelconque décision. Reprenant son souffle, il fit quelques pas en avant, l’oreille aux aguets, mais n’entendit pas de nouveau le son particulier qui l’avait alerté. Il tourna la tête et écouta les bruits alentour qui avaient légèrement diminué. Il sursauta quand un oiseau s’envola en poussant des cris apeurés, puis essaya de se raisonner. Il l’avait peut-être semé. Il n’était pas particulièrement versé dans les choses ésotériques, mais il se sentait bel et bien traqué par une force invisible. Il secoua la tête, essayant de rire tout haut de ses peurs et de sa crédulité, mais il ne parvint pas à tromper son instinct. Des tremblements le secouaient malgré la chaleur moite et il se prit à se demander si les sorciers du village ne l’avaient pas drogué sans qu’il ne s’en aperçoive. Après tout, il ne les connaissait que depuis peu et ils venaient de le chasser comme un pestiféré. Ces quelques minutes avaient suffi à lui donner de nouveau des forces et il repartit, en marchant cette fois, sur la sente qui se faufilait dans la plantation. Il fallait qu’il économise ses forces et qu’il se ressaisisse. La végétation qui l’entourait l’oppressait. Elle l’engloutissait comme si elle allait l’enfermer. Le digérer. Dans les croyances des chamanes, l’esprit vengeur pouvait prendre toutes les formes présentes dans la nature, se transmuter à l’infini pour atteindre sa proie. Et selon eux, il était devenu sa cible. Il tenta de nouveau de se raisonner afin de garder l’esprit clair. Il fallait avant tout qu’il sorte de cette jungle. Mais pour aller où ? En ville, il serait de nouveau repérable par ceux qui le traquaient depuis des mois. Ici, il n’avait plus de clan pour l’accueillir. Il était maintenant un naufragé doublé d’un paria, sans port d’attache, ni possibilité de salut.
À midi, une pluie torrentielle s’abattit sur la forêt équatoriale et les bruits rassurants de la faune disparurent, laissant place à un concert ininterrompu de claquements secs. Il n’y avait qu’une seule chose à faire, s’abriter. Il coupa de larges feuilles et les tressa rapidement, les posant ensuite entre les branches d’un manguier sauvage. Il ne supportait plus cette humidité permanente. Enlevant son tee-shirt détrempé et l’essorant, il se prit à rêver de sa Russie natale, aux coupoles colorées de Moscou, aux paysages dégagés et infinis du lac Baïkal. Il mangea quelques bouts de viande boucanée qu’il avait volés avant de partir. Les habitants faisant semblant qu’il n’existait plus, il avait pu se déplacer de case en case et prendre ce que bon lui semblait. Coutumier des expéditions de survie, il n’avait emporté que les aliments les plus caloriques et légers.
Quand enfin, le déluge du ciel se calma, il inspecta les environs puis revint s’allonger sous son abri de fortune, essayant de dormir un peu avant la nuit. La température était montée et il serait bien moins dangereux de se déplacer ce soir, dans l’obscurité et la fraicheur relative. Avant de venir ici, il pensait que la forêt amazonienne était un lieu calme et serein, mais en réalité, il n’avait jamais entendu pareil boucan. Les singes hurleurs, les toucans, les insectes vrombissants, tout cela formait un véritable capharnaüm sonore dans lequel rester aux aguets était inévitable. Il écrasa un moustique sur sa tempe, faisant jaillir une goutte de sang de son abdomen. Il n’avait pas pris de traitement antipaludéen et se maudissait maintenant de ne pas y avoir pensé avant. Il ne comptait plus le nombre de piqûres et les premières fièvres avaient fait leur apparition il y avait maintenant un mois. Cela lui avait procuré des hallucinations telles que les sorciers avaient cru qu’il était possédé. Il en avait tiré une reconnaissance mystique de leur part et une initiation aux visions. Il ne croyait initialement pas en tout cela, mais les plantes hypnotiques et les sons rythmés du tambour de peau l’avaient plongé dans une transe dont il gardait un souvenir cauchemardesque. En proie à la fièvre et aux convulsions, il s’était vu poursuivi par un être mi-jaguar, mi-humain, qui l’avait transpercé de ses crocs avant de le transformer à son tour en chimère. Les souvenirs de ce rêve éveillé et la fatigue qui s’accumulait le plongèrent dans un état de conscience modifiée qui l’emmena progressivement vers un sommeil agité.
Brutalement, il se réveilla et sauta d’un bond hors de son abri, les sens en alerte. Il faisait nuit et une demi-lune éclairait la forêt de sa lumière froide. La rumeur de la jungle s’était tue et il ne discernait que le bruissement des feuilles et le déplacement incessant des chauves-souris. Il s’épongea le front, sur lequel ruisselait une sueur poisseuse mêlée de poussière. Malgré sa peur, il ne voyait objectivement rien d’inquiétant autour de lui et il décida de ranger son campement de fortune afin de continuer sa route. Son objectif était d’atteindre Quito dans quelques jours. Il lui faudrait déjà rejoindre la piste et voler une voiture, mais il tentait de croire que cette course folle avait encore une issue. S’il baissait les bras, il était mort. La jungle le tuerait sans pitié. Ses maigres affaires sur le dos, il reprit donc sa marche à pas mesurés. Il ne voyait que très peu ce qu’il y avait devant lui, sa légère myopie n’arrangeant pas les choses dans l’obscurité. Sa hantise était de marcher par mégarde sur un Grage grands carreaux, un de ces gigantesques serpents nocturnes qui hantaient la forêt. Il avait toujours eu la phobie des reptiles, et bien que la forêt recela des espèces bien plus dangereuses, comme certaines araignées ou encore ces magnifiques petites grenouilles très colorées, il redoutait par-dessus tout les serpents.
Il marchait depuis maintenant quelques heures et son cœur avait repris un rythme normal. Il était dans une partie de jungle moins dense et il se sentait plus à l’aise, voyant notamment davantage où il posait les pieds. Il s’était résolu à utiliser sa lampe, ne se sentant plus poursuivi. Cela avait eu pour effet immédiat de le rassurer et de faciliter sa progression. Tout à coup à environ cent mètres, il vit une forme longiligne devant lui. Il plissa les yeux, s’arrêtant pour mieux observer. Il n’avait pas peur. Il n’avait rien entendu et aucune odeur suspecte ne parvenait à ses narines. Cela devait être un arbre avec une forme un peu particulière. Il recommença à avancer doucement vers la forme qui ne s’anima pas. Rassuré, il baissa la tête vers ses pieds pour enjamber un

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