Le Lys et l étendard
191 pages
Français

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Le Lys et l'étendard , livre ebook

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Description



1491. Accomplissant le vœu de Louis XI et de sa fille l’impérieuse Anne de Beaujeu, la jeune duchesse Anne épouse le Dauphin Charles futur Charles VIII, apportant enfin la Bretagne en dot au royaume de France.


Pour Clarisse, le temps a passé et Léonore, sa petite-fille, a dû abandonner à la Cour son enfant Isabelle, bâtarde du duc de Berry. Prise pour une conspiratrice alors qu’elle n’aspirait qu’à revoir sa fille, elle est enfermée dans la tour de Bourges. Mais elle parvient à s’enfuir et se réfugie auprès de son père à Bruges où elle reprend son activité de lissière.


Quant à Isabelle, élevée à la Cour de la reine Anne et devenue sa suivante, elle l’accompagne dans le Val de Loire où les ateliers des lissiers confectionnent les chefs-d’œuvre pour orner les plus beaux châteaux.


Alors que Léonore regagne son pays dans l’intention de retrouver sa fille qu’elle n’a jamais revue, un terrible fléau décime la population : la peste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782374532295
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
1491. Accomplissant le vœu de Louis XI et de sa fille l’impérieuse Anne de Beaujeu, la jeune duchesse Anne épouse le Dauphin Charles (futur Charles VIII), apportant enfin la Bretagne en dot au royaume de France.
Pour Clarisse, le temps a passé et Léonore, sa petite-fille, a dû abandonner à la Cour son enfant Isabelle, bâtarde du duc de Berry. Prise pour une conspiratrice alors qu’elle n’aspirait qu’à revoir sa fille, elle est enfermée dans la tour de Bourges. Mais elle parvient à s’enfuir et se réfugie auprès de son père à Bruges où elle reprend son activité de lissière.
Quant à Isabelle, élevée à la Cour de la reine Anne et devenue sa suivante, elle l’accompagne dans le Val de Loire où les ateliers des lissiers confectionnent les chefs-d’œuvre pour orner les plus beaux châteaux.
Alors que Léonore regagne son pays dans l’intention de retrouver sa fille qu’elle n’a jamais revue, un terrible fléau décime la population : la peste.





Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre.
Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans.
Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
Jocelyne Godard
Lys en Val de Loire
TOME 5
Le lys et l'étendard
LES ÉDITIONS DU 38
À Berthe, ma mère.

I
Bloquée aux portes de Nantes, Léonore se sentait impuissante. Guillemette, sa servante, et Jacquemin, son cocher, lui avaient suggéré que, dans l’impossibilité d’entrer, mieux valait s’écarter. La jeune femme comprit alors qu’elle ne verrait pas Isabelle.
Pour la troisième fois, Léonore s’acharnait à pénétrer dans la ville. Mais les soldats casqués et bottés, lances pointées pour les uns, arcs bandés pour les autres, s’apprêtaient à transpercer le moindre rebelle qui forcerait le barrage ou à décocher leurs flèches sur tout ce qui bougeait.
Du moins, Léonore avait-elle eu, cette fois-ci, l’avantage de renouer ses relations passionnelles avec Jean, hissé depuis peu au rang de premier chanoine à l’évêché de Tours. Ils se voyaient de temps à autre, lorsque les passages de Léonore dans la capitale tourangelle coïncidaient avec les activités de Jean. Ils chevauchaient alors loin de la ville et s’aimaient comme deux fous, déracinés l’un et l’autre du monde extérieur.
Et voilà que, pour la troisième fois, elle se trouvait désemparée. Elle revenait de Bruges où elle était restée quelque temps pour travailler dans les ateliers de haute-lisse de son père, et la fatigue du voyage accentuait sa lassitude et son chagrin de ne pouvoir rencontrer sa fille. Fallait-il donc qu’elle assistât encore à ces tueries aux portes du château de Nantes ? Aujourd’hui, Isabelle était presque une adolescente et Léonore ne l’avait pas revue depuis ce triste jour où elle avait dû quitter la cour du duc de Berry.
Ce fut Guillemette qui proposa de s’éloigner de la zone dangereuse que les archers surveillaient en tirant leurs flèches en quasi-permanence. Guillemette avait raison. Léonore devait partir, quitter Nantes, ne pas traîner dans les parages, sinon ces satanés soldats finiraient par la tuer.
D’ailleurs, ne lui fallait-il pas se préoccuper d’en finir avec le procès qu’elle avait entamé pour récupérer les biens de son défunt mari qui devaient lui revenir, mais dont elle avait été spoliée ? En effet, après les fugues successives de sa jeune épouse, le seigneur Guillaume de La Baume l’avait tout simplement rayée de son testament.
N’avez-vous pas froid, dame Léonore ?
La jeune femme sursauta, ouvrit l’œil, mais n’eut pas envie de répondre. Elle n’avait ni froid, ni faim, ni soif. Elle aspirait simplement à rêver, d’autant plus que les souvenirs, à présent, lui revenaient en foule. Elle replia ses jambes sur lesquelles elle ramena la chaude couverture et tourna son visage vers Guillemette qui cousait l’ourlet d’une jupe en faisant la grimace.
Non, Guillemette, mais je voudrais tant voir Isabelle. Ces massacres aux portes de Nantes ne cesseront-ils jamais ?
À mon avis, répondit la servante, ils se poursuivront encore longtemps. Les Bretons ne sont pas prêts à céder leur territoire aux Français.
Puis elle leva les yeux vers Léonore.
Voulez-vous prendre un bol de lait ? Il en reste encore dans la cruche. Cela vous ragaillardira.
Non, non, Guillemette, je n’ai besoin de rien. Tu peux rejoindre Jacquemin si tu veux.
Voulez-vous que nous prenions dès à présent la route de votre domaine ?
Mon domaine ! Comme tu y vas ! protesta Léonore en esquissant un sourire amer.
Bah ! Ce sera bien le vôtre un jour ou l’autre.
Oui ! Sans doute, les avocats disent que le sire de La Baume n’avait aucun droit de me déshériter.
Alors, c’est un vaste et beau château que vous aurez là, dame Léonore.
Le crois-tu vraiment ?
Pour sûr !
Léonore hocha la tête et soupira.
Pour l’instant, tu le connais mieux que moi.
Et comme Guillemette hochait la tête, se souvenant de son passage chez le triste sire de La Baume, Léonore poursuivit :
Combien de temps y suis-je restée, enfermée à double tour dans ma chambre ou prisonnière dans le petit donjon ?
Bah ! N’y pensez plus, dame Léonore. Tout cela n’est plus qu’une vieille histoire.
Soit ! Quittons la région de Nantes puisque nous ne pouvons rien y faire et filons en Bourgogne. Si nous roulons vite, nous serons peut-être demain soir à mi-chemin. Va retrouver Jacquemin, à présent.
Guillemette aimait trop conduire l’attelage sous l’œil exercé de Jacquemin pour se le faire dire deux fois. Elle sauta à l’avant du chariot et réclama aussitôt les rênes à son compagnon.
Sois tranquille, lui assura-t-elle, je veille à tout. Tu peux t’assoupir un peu.
Le cahot de la voiture qui les emportait dans une bruine automnale les balançait de droite à gauche et Léonore décida de fermer les yeux pour se laisser aller aux réminiscences qui affluaient à son esprit.
La voiture filait à toute allure. Depuis Nantes, un mauvais crachin refroidissait l’atmosphère. Leurs chaudes pelisses les recouvrant de la tête aux pieds, Jacquemin et Guillemette se relayaient.
Le lendemain, ils arrivèrent à Tours. Sans attendre davantage, Léonore, qui n’avait qu’une idée en tête, laissa la voiture non loin du prieuré de Saint-Grégoire et se dirigea vers le logis du père Cabusette.
Un souvenir bien piquant que celui de la maisonnette où elle avait logé autrefois, vêtue d’une bure de moine que Jean lui avait apportée un jour et qu’elle avait endossée sans sourciller pour passer inaperçue parmi les moines de Saint-Grégoire. Depuis, le logis qui jouxtait le prieuré avait été repris par un vieux jardinier qui s’occupait du potager. Léonore soudoyait le vieil homme en lui offrant une pièce chaque fois qu’elle passait par Tours et il l’informait des activités de Jean et du lieu où il se trouvait.
Aussi, ce soir-là, attendit-elle sur le pas de la porte que le jardinier revînt de son potager. Quand elle l’aperçut derrière le monastère, l’air un peu las, la silhouette courbée et tenant de la main droite un panier de salades fraîchement cueillies et de la gauche un cabas d’osier d’où sortaient de gros choux verts et des poireaux à barbe blanche, elle courut à sa rencontre.
Ah ! père Cabusette ! s’exclama-t-elle joyeusement, quelle bonne nouvelle annoncez-vous ?
Des bonnes nouvelles ! Pour sûr, y en a pas. Les oignons ont beaucoup de pelures cette année. C’est signe de grand froid et de gel intense. Les cheminées vont ronfler cet hiver.
Père Cabusette ! Laissons l’hiver arriver doucement. Dites-moi plutôt où se trouve le chanoine Jean de Villiers, trancha aussitôt Léonore qui faisait peu de cas des pelures d’oignons et de leurs conséquences hivernales.
C’est qu’il est parti !
Parti !
Du côté de Bourges et de Nevers. À cette heure, il doit être loin. Et, rapide comme il est sur son cheval, ça m’étonnerait qu’il traîne encore à Bourges. À mon sens, il est déjà arrivé à Nevers.
Que doit-il faire à Nevers ?
Ah, dame ! Il doit voir l’évêque.
Et à Bourges ?
Faut voir du côté des églises. Y a des processions en ce moment.
Merci, père Cabusette. Si jamais vous le voyez avant moi, dites-lui que je vais à Dijon. J’y resterai probablement quelques semaines.
Léonore tendit au jardinier une pièce de dix sols qu’il fit aussitôt disparaître dans la poche centrale de son grand tablier. Il leva sur elle des yeux sans couleur, perdus dans les rides profondes de son visage.
Voulez-vous rentrer boire quelque chose ?
Non, mon bon Cabusette. Pas cette fois-ci. Nous avons encore une grande route à faire et nous ne voulons pas tarder.
Elle fit un grand signe et se dirigea vers la voiture qui l’attendait au bout du chemin. Peu de temps plus tard, Guillemette et Jacquemin conduisaient l’attelage en direction du Berry sans trop se préoccuper de la nuit qui tombait.
Léonore s’impatientait, mais la chance ne fut pas avec elle et le jardinier avait raison. Arrivée à Bourges dès le lendemain, elle s’arrêta sur le parvis de l’église

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