Les aventures occultes de Lady Bradsley
151 pages
Français

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Les aventures occultes de Lady Bradsley , livre ebook

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Description

1929. Elaine, la fille de Lady Bradsley, a bien grandi. Désormais adolescente, elle se morfond dans la demeure familiale, en Ecosse. Pendant que sa mère sillonne les cinq continents, elle trompe son ennui en s'attirant l'amitié du Peuple des Fées et d'autres forces naturelles. Quand l'oncle Xiao succombe à un piège occulte de toute évidence destiné à sa mère, Elaine part à sa poursuite pour la prévenir qu'un danger la guette, entraînant ses cousins Tommy et Harry avec elle.


Leurs aventures croisées les mèneront à affronter de nombreux périls mystiques, que ce soit dans les Carpates, les Highlands écossais, les jungles mexicaines ou encore les Caraïbes. Lorsque mère et fille se retrouvent enfin, c'est pour unir leurs forces contre un Mal primordial tel que l'humanité n'en avait jamais affronté auparavant.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 septembre 2023
Nombre de lectures 0
EAN13 9782384830831
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Présentation
1929. Elaine, la fille de Lady Bradsley, a bien grandi. Désormais adolescente, elle se morfond dans la demeure familiale, en Ecosse. Pendant que sa mère sillonne les cinq continents, elle trompe son ennui en s'attirant l'amitié du Peuple des Fées et d'autres forces naturelles. Quand l'oncle Xiao succombe à un piège occulte de toute évidence destiné à sa mère, Elaine part à sa poursuite pour la prévenir qu'un danger la guette, entraînant ses cousins Tommy et Harry avec elle.
Leurs aventures croisées les mèneront à affronter de nombreux périls mystiques, que ce soit dans les Carpates, les Highlands écossais, les jungles mexicaines ou encore les Caraïbes. Lorsque mère et fille se retrouvent enfin, c'est pour unir leurs forces contre un Mal primordial tel que l'humanité n'en avait jamais affronté auparavant.
LES AVENTURES OCCULTES DE LADY BRADSLEY
Le Sceau des Ténèbres 1929
Olivier Saraja
L’ombre de la Comtesse
I
Trenčín, une région accidentée au cœur des Carpates, avril 1929
 
Le vent glacial cinglait le visage de Lady Bradsley. Enveloppée dans son manteau fourré de poils de bête, elle luttait pour aligner un pied devant l’autre. Des bourrasques aussi violentes qu’inattendues menaçaient de la projeter dans le précipice qui flanquait la montagne, le sentier qu’elle arpentait s’effritant littéralement sous ses pas. Le crépuscule jetait sur sa trace un linceul d’obscurité de plus en plus impénétrable, et elle regrettait la sécurité du refuge. C’était toutefois son lot : les âmes perdues venaient naturellement à elle, et cette fois-ci ne fit pas exception. Le fantôme d’Andrej, un scientifique disparu lors d’une mission en altitude, s’y présenta pour que la spirite retrouve son corps gelé et ramène son alliance à sa veuve, pour l’aider à accomplir son deuil.
— Ce n’est plus très loin, la pressa-t-il d’un timbre spectral tandis qu’il l’entraînait sur des pentes chaque minute plus instables. Vous y êtes presque, tenez bon !
— Je ne suis pas sûre d’y arriver, grinça vainement l’aventurière, sa voix engloutie par les éléments déchaînés.
Son guide fantomatique se tourna et releva les lunettes de montagne éthérées qui protégeaient ses yeux vides.
— Vous ne souhaitez pas vraiment m’aider, c’est cela ?
— Ne dites pas de sottises, Andrej. C’est seulement que cette voie est… oh !
Le chemin se déroba sous son poids. Elle ne parvint ni à conserver son équilibre ni à se raccrocher à la paroi, le monde entier semblant dévaler en même temps qu’elle. Elle lutta pour surnager et ne pas se laisser ensevelir par les plaques de terre et les roches qu’elle dépassait. Puis, comme en sortie d’un toboggan naturel, elle se tassa sous l’effet de la gravité et s’immobilisa rudement, hagarde. Elle demeura quelques instants tremblante, le souffle court, avant de réaliser qu’elle était sauve. Ses jambes, ses bras, tout son dos et ses côtes la faisaient souffrir. Elle ne pouvait qu’imaginer le nombre d’éraflures et d’ecchymoses qui la recouvraient tandis qu’elle s’extrayait des débris du glissement de terrain dont elle avait été victime. Rien de cassé. Un goût de terre envahissait sa bouche, et elle cracha la salive ensanglantée qui la dérangeait.
Elle leva les yeux vers l’éminence qu’elle avait dévalée, incapable de deviner la façon de rejoindre la route qui la ramènerait vers la civilisation.
— Me voilà dans de beaux draps, Andrej. Par où devons-nous… ?
Elle s’interrompit. Le fantôme n’était plus avec elle.
— Andrej ? s’inquiéta-t-elle.
À quelques mètres à peine, elle entrevoyait les vestiges d’un autre éboulis, plus ancien, que la nature et les éléments avaient commencé à digérer. Elle distingua sous l’un des monceaux de rocaille une main momifiée émerger du chaos de pierres. L’anneau à l’un de ses doigts pulsa d’une patine inhabituelle. Elle s’en approcha avec réticence, et hésita avant de le retirer. Il céda pourtant sans aucune difficulté, comme s’il attendait avec impatience d’être découvert.
Un prénom était gravé à l’intérieur, celui de la veuve d’Andrej.
— Pour vous, Denisa, promit-elle en glissant l’alliance dans une poche de sa sacoche.
Elle décida de longer la ravine qui l’emprisonnait, espérant repérer, avant que la nuit ne soit totalement tombée, une piste lui permettant de regagner le sentier dont elle avait chu.
*
Leur chauffeur les avait déposés face à l’auberge de Čachtice. Les cieux se vidaient et ce fut sous la bruine qu’ils déchargèrent leurs bagages devant l’établissement, avant que leur voiture ne reparte en pétaradant, oubliant derrière elle l’odeur désagréable et huileuse du carburant de mauvaise qualité. Lady Bradsley tira ses malles sur le perron, avide de la maigre protection apportée par le porche tandis qu’elle secouait la cloche d’acier et de laiton suspendue à une poutre. La porte s’effaça sur un petit homme qui les invita dans le salon d’accueil. Ils découvrirent quelques fauteuils profonds tapissés de tissus empoussiérés, une table basse marquée par des tasses trop chaudes longuement abandonnées, et une cheminée à foyer ouvert qui diffusait une chaleur que la Britannique couva immédiatement du regard. Leur hôte passa derrière un comptoir et sortit un épais carnet qu’il accompagna d’un encrier et d’une plume au panache élimé.
— Soyez les bienvenus à Čachtice, récita-t-il dans un anglais approximatif, un accent à couper au couteau aux lèvres. Lady Jennifer Bradsley et Sir Byron Tates, vous étiez attendus. Veuillez signer le registre. Je vais vous conduire à vos chambres, à l’étage, puis vous pourrez redescendre prendre un souper dans la salle de restauration, par ici.
— Un courrier ou un télégramme pour moi ? hasarda-t-elle.
— Non, Milady, s’excusa l’employé.
Les épaules de Lady Bradsley s’affaissèrent. Une vague de déception troubla brièvement ses traits fatigués, soulignant sa mélancolie et sa lassitude. Avec les années, ses paupières et son menton s’étaient alourdis, et une mèche blanche, témoin de ses nombreuses échauffourées avec les forces surnaturelles, striait sa chevelure. Son corps tout entier s’était épaissi, bien sûr, mais sa carrière d’aventurière et de femme d’action l’avait préservée d’un empâtement autrement difficile à éviter. Elle retira sa veste de pluie pour chercher le réconfort de l’âtre pendant que Sir Tates signait à son tour le journal d’admission de l’auberge.
Son confrère s’avérait grand et élancé. Un monocle et une fine moustache ornaient son visage bien ciselé, et il était élégamment mis une fois son propre imperméable suspendu à une patère. C’était un homme d’affaires, spécialisé en import et export, qui possédait des locaux commerciaux aussi bien à Londres, Bombay que New York. Il préférait toutefois se présenter comme un érudit passionné, féru d’occultisme, à peine plus jeune que Lady Bradsley. Ils avaient une première fois collaboré sur un crime satanique, quelques années en arrière, à Londres. Le détective amateur avait impressionné la spirite par ses connaissances et son sang-froid. Si leur coopération avait permis de juguler le péril qui menaçait la riche famille Mayfair, le ou les responsables demeuraient en cavale et ils avaient gardé le contact, au cas où des éléments nouveaux surgiraient. Lorsque Byron lui fit part d’une histoire de vampirisme qui touchait une région assez célèbre des Carpates, Lady Bradsley s’empressa d’accepter. Elle confia aussi bien ses affaires courantes que leur cabinet de consultation en « Occultisme et autres Mystères » à son fidèle associé, Xiao, et traversa le continent jusqu’aux montagnes de sinistre réputation qui s’arrachaient à l’Europe Centrale.
Ils se retrouvèrent dans la salle commune après avoir déposé leurs bagages dans leur chambre respective et s’être changés. Autour d’un bol de soupe, chargé de viande et de légumes de saison, leurs regards divaguaient sur les plantes et fleurs séchées qui étaient encadrées et suspendues, sous verre, sur les murs de la pièce. Trois autres personnes dînaient à une table, non loin, et leur jetaient des œillades curieuses tout en chuchotant entre eux. Les deux Britanniques se savaient au cœur de leurs discussions précautionneuses.
— Les alentours de Čachtice forment une réserve naturelle pour un certain nombre de plantes rares, expliqua Byron Tates en désignant les décorations insolites. Elles attirent l’intérêt des botanistes et des pharmacologues, évidemment, mais les alchimistes et les sorciers les prisent également pour concocter des philtres et des potions moins avouables.
Lady Bradsley termina le bouillon et reposa sa cuillère. Elle s’arma de ses autres couverts pour attaquer le morceau de bœuf.
— C’est le père Radovan que nous devons rencontrer, c’est cela ?
— Oui, exactement. Je l’ai fait prévenir de notre arrivée, nous avons rendez-vous demain matin, à l’église. J’espère que vous avez l’estomac bien accroché, ce qui nous attend sera assez perturbant.
Les trois Tchécoslovaques se turent en entendant mentionner le nom de leur curé, et plongèrent leur nez dans leurs récipients désormais vides. Lady Bradsley repoussa son bol avec exaspération et se leva.
— J’ai du mal à mastiquer dignement une viande trop cuite lorsque je suis sous la surveillance indiscrète de parfaits inconnus. Je vais me coucher, nous en reparlerons demain. Nous nous retrouvons pour le petit déjeuner ?
— Je vais éviter toute forme de brunch, pour ma part, rétorqua avec pragmatisme son compagnon de voyage. Je vous conseille de faire de même, sauf votre respect, Milady.
*
Le village de Čachtice s’étalait au creux d’une vallée enserrée par des reliefs peu prononcés en comparaison du massif montagneux formé par les Carpates au nord et à l’ouest. S’il ne respirait pas la modernité, il s’organisait malgré tout autour d’une mairie, d’une pharmacie, d’un garage mécanique et d’un bureau de télécommunication. Son économie se développait dans la fourniture de matières premières depuis la fin de l’Empire austro-hongrois en 1918 et l’essor des industries textiles et agroalimentaires sous la très

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