Peluche show
211 pages
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Peluche show , livre ebook

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Description

Alors qu’il enquête sur une sordide affaire de meurtres liés à la mafia irlandaise, Philippe Mayer, dit Lip, un capitaine de police arrogant au tempérament volcanique et à la morale scabreuse, ne s’attend pas à trouver au hasard d’une poubelle, une jolie jeune femme au sourire rayonnant.

Son nom ? Elle affirme ne pas en avoir. D’où vient-elle ? De nulle part. Elle serait un « chien errant », selon ses propres termes.
Et si la situation n’était pas déjà suffisamment étrange, l’inconnue propose un deal au policier : « Adopte-moi en tant que ton animal familier et je t’obéirais. »


Quel mystère se cache derrière cette femme tout droit sortie d’un conte de fées ? Une chose est certaine : cette rencontre aura des conséquences aussi inattendues que dangereuses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 09 septembre 2020
Nombre de lectures 4
EAN13 9782819105664
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ena L.


PELUCHE SHOW
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les "copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective" et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, "toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite." » (Alinéa 1 er de l’article L. 122-4.) « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »
© 2024 Sharon Kena éditions

Sharon Kena éditions
3 rue de la source
57340 Morhange
www.skeditions.fr

dépôt légal : février 2024
ISBN : 9782819105664

Photographie de couverture : Adobestock
Illustration de couverture : Virginie Wernert
Table des matières
Prologue
ELLE
Chapitre 1
LIP
Chapitre 2
ELLE
Chapitre 3
LIP
Chapitre 4
LIP
Chapitre 5
PELUCHE
LIP
Chapitre 6
PELUCHE
LIP
Chapitre 7
LIP
PELUCHE
Chapitre 8
PELUCHE
LIP
Chapitre 9
PELUCHE
LIP
Chapitre 10
LIP
PELUCHE
Chapitre 11
LIP
PELUCHE
LIP
Chapitre 12
LIP
PELUCHE
Chapitre 13
LIP
PELUCHE
LIP
Chapitre 14
LIP
Chapitre 15
PELUCHE
Chapitre 16
LIP
PELUCHE
Épilogue
LIP
Remerciements
Collection SK
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Prologue
ELLE

— Comment tu t’appelles ?
Ce sang dans ma bouche est vraiment dégoûtant. Ah non pardon, dégueulasse ! Je dois dire : dégueulasse. Sinon, Valentine va se mettre en colère.
— Grouille-toi de répondre ou je t’en colle une !
Merde. Je ne m’en souviens plus.
Mon prénom commence par un É. Je crois.
Je crache le sang et m’essuie avec ma manche, comme on me l’a appris. Je ne dois pas pleurer. Valentine tape plus fort quand je pleure.
— Emma ?
Ce n’était pas ça. Je le remarque tout de suite aux gros yeux de Valentine.
C’est que j’ai pris tellement de claques et de coups de poing que j’ai la tête comme une pastèque. Hi hi, c’est rigolo, ça, comme expression… C’est Lucie qui le dit quand elle arrive à venir me voir. Elle reste derrière la porte de ma chambre et me raconte plein d’histoires trop marrantes. Même que parfois, elle me lit un livre. J’adore quand elle me raconte des contes de princes et de princesses. Après, je fais de beaux rêves et je dors bien.
Une fois, j’ai demandé à Valentine et Jessica si je pouvais avoir un bouquin moi aussi. Elles ont rigolé. Jessica a dit que les bouquins, ce n’était pas pour les petites dures comme moi. Et que si elle me voyait avec un truc pareil, elle me cognerait si fort que je ne me réveillerais peut-être jamais. Je la crois. La semaine dernière, je n’ai pas pu me mettre debout pendant trois jours. J’avais mal. Mais il ne faut pas le dire. Je n’ai pas le droit de crier non plus. Quand on me tape, il ne faut pas chouiner et il ne faut pas hurler, c’est la règle.
— Tu le fais exprès pour me rendre dingue, espèce de petite conne ?! Comment tu t’appelles ??
Valentine est énervée. Elle a son poing serré et ses sourcils sont tout froncés. Elle est belle, Valentine, elle a toujours de la peinture sur les lèvres et du noir sur les cils, mais quand elle est comme ça, elle me fait peur. J’aimerais quand même bien qu’elle soit ma maman. Je lui ai demandé, mais elle a dit que personne ne voudrait m’avoir comme fille et que j’avais intérêt à arrêter de sortir des conneries comme ça.
— Val ? T’es prête ?
C’est la voix de Noémie. Noémie a la peau toute noire. Je trouve ça très beau, mais Valentine répète que non. J’ai l’interdiction de prononcer son nom, je dois l’appeler « la nègre » et je ne sais même pas ce que ça veut dire.
— Ouais, j’arrive, attends-moi devant la baraque.
— Tu m’aides à remonter la fermeture éclair ? demande Noémie.
La nègre porte une robe de princesse blanche avec des paillettes. Waouh, elle est belle ! Valentine lui murmure des choses à l’oreille qui les font rire. Et puis, elles me regardent toutes les deux. Je suis moins jolie que Lucie, je le sais bien. Je n’ai droit qu’à des pantalons de garçon et des tee-shirts et on m’attache tout le temps les cheveux.
— Qu’est-ce qu’on dit ? demande Valentine.
— Dégage, la nègre, tu pues.
Je sens que j’ai bien répondu. Valentine a un beau sourire. Noémie a son sourcil levé, elle ne rigole pas trop, elle.
— Sale petite pute, souffle la nègre.
Je ne sais pas trop ce qu’est une pute non plus. Mais ça fait partie des mots que je dois dire.
Noémie est repartie. Valentine est en train de lui parler devant la porte.
Le sous-sol, c’est ma maison. Ça sent un peu une odeur bizarre, mais ça va. Ma chambre est très grande et j’ai même ma salle de bain. Lucie m’a demandé combien j’avais de poupées, mais je n’en ai pas, moi, des poupées, mes seuls jouets sont des couteaux, des menottes, des revolvers… d’ailleurs, je connais une tonne de types de flingues ! L’autre jour, j’ai découpé mon tee-shirt pour faire une robe à Mademoiselle Tranchante (c’est ma lame fétiche, je dors avec), je crois qu’elle est amoureuse du prince Psychopathe (mon plus grand couteau), ils feront bientôt des bébés. Jessica m’a expliqué comment on les faisait. C’est un peu dégueulasse.
Ce qui est trop bête, c’est que je n’ai pas de fenêtres. Je ne peux regarder le ciel que la nuit, quand j’ai la permission de sortir. J’aimerais bien jouer avec Lucie pour de vrai, pas juste derrière une porte. Elle a plein de copines, elle. Elles ont de belles robes, des nœuds dans les cheveux, elles ont le droit de se rendre dehors, sauf la nuit. Et personne ne les tape. Si elles ne sont pas sages, elles ont des punitions. Genre écrire des mots ou aller dans un coin. C’est bizarre comme façon de punir, non ?
Moi quand je copie des mots, c’est parce que ma maîtresse, Madame Ming, souhaite que j’apprenne à écrire et à lire. Elle dit qu’à six ans, je dois savoir. Elle me parle en anglais et en français. Il faut que je connaisse les deux langues.
On n’est pas beaucoup à habiter dans le sous-sol. Je crois qu’on est trois. On ne peut se voir que la nuit dans le jardin, mais on ne se cause pas trop, j’ai essayé, les deux autres, elles n’ont pas envie. Ça arrive qu’on se bagarre, Valentine, elle, nous laisse faire, et si je perds le duel, elle me tape.
J’aime bien ma maison. J’ai de la chance d’avoir Mademoiselle Tranchante et tout plein de mamans pour s’occuper de moi. Même si elles ne veulent pas que je les appelle « maman ». Et puis, j’ai Lucie. Je ne sais pas trop si elle pourra revenir me voir, parce que la dernière fois, la dame qui s’occupe d’elle a expliqué qu’elle avait fait une très grosse bêtise en me rendant visite. Elle a dit qu’elle ne devait pas recommencer, car j’étais très méchante et que personne ne devait discuter avec moi.
C’était un peu bizarre. Moi, je ne veux de mal à personne.
Ah, Valentine est de retour. Aïe. Elle m’a arraché des cheveux en retirant mon élastique.
— Tiens-toi droite, sale gosse.
Tous les soirs, elle me brosse pendant très longtemps.
Jessica est arrivée. Elle me regarde, et puis elle reporte son attention sur Valentine, l’air furieux. Elles vont peut-être se disputer, ça arrive souvent.
— Pas le visage, Val. Cogne autant que tu veux sur le corps, mais pas le visage.
— Ouais, j’suis au courant, merde !
La brosse me fait vraiment mal, maintenant. J’ai hâte qu’elle arrête de me tirer les cheveux. Jessica me les coupe pour qu’ils arrivent un peu en dessous des épaules, ils sont plus courts à des endroits qu’à d’autres et j’ai une frange sur le côté qui cache mon œil droit. Je déteste être blonde, c’est moche, je voudrais être comme Lucie, Jessica et Valentine, avoir des cheveux foncés. Je n’aime pas non plus mes yeux bleus. Je ne ressemble à personne ici.
Jessica se penche au-dessus de moi.
— Au fait, si la petite Lucie revient, dis-lui de dégager. Si je la trouve avec toi, je t’obligerai à lui casser la gueule. Comme ça, crois-moi, elle arrêtera de revenir.
J’ai l’impression que Lucie et moi, on n’a pas le droit d’être des copines.
— Pourquoi ? Elle est gentille.
— Boucle-la, pétasse !
Outch. Ça fait mal un coup de brosse sur le crâne.
Je profite qu’elles parlent toutes les deux pour m’asseoir sur mon lit et m’occuper de Mademoiselle Tranchante. Elle doit se faire belle pour le bal. Prince Psychopathe l’attend. En vrai, il s’appelle Néo. Tous les deux, ils sont des amoureux pour la vie, personne ne pourra jamais les séparer. Et si l’un d’eux essaie de s’en aller, l’autre aura le droit de le tuer.
— Tu ne m’as pas répondu tout à l’heure, sale gosse. Comment tu t’appelles ?
La grosse voix de Valentine fait battre très fort mon cœur. Je n’ai pas envie de recevoir des coups de poing. En plus, je boite encore. Et ma voisine se moque de moi, elle a dix ans et me surnomme « Quasimodo ». Je ne sais pas qui c’est, mais ça n’a pas l’air d’être gentil, alors moi, je la traite de « sale enculée », ça ne doit pas être très sympa non plus.
— Réponds, espèce de cloche !! Tu es débile ou maso ?!
« Maso » ? Connais pas. Je connais mayo et c’est super bon.
C’est difficile, cette histoire de prénom, on me l’a dit il y a très peu de temps, quand j’ai été baptisée par le prêtre. Même qu’il était impressionné, parce que je connaissais bien mes « Notre père » et « Je vous salue Marie ». Valentine me les fait répéter tous les soirs et elle me lit la Bible. C’est un peu triste comme histoire et je n’aime pas trop la partie où Jésus est crucifié, surtout que c’était un gentil.
Val lève le bras. Oh non. Elle a pris la matraque ! Ça fait vraiment mal, surtout dans le ventre. Et les doigts de pied.
Je me rappelle, ça y est ! Je connais mon prénom !
— Dis ton nom. Et dis à qui tu appartiens.
Facile. Je savais ça bien avant mon prénom.
Quinze ans plus tard...
Chapitre 1
LIP
 
— Je vo

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