Pluton
69 pages
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Pluton , livre ebook

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Description

Un voyage spatial d’une décennie, seul et sans billet retour.
Voilà le sort funeste qui m’attendait.

Après sept années passées en prison, je n’aurais pas cru que ma cellule me manquerait. Pourtant, j’aurais préféré y retourner.
Tout plutôt que de me rendre sur cette planète froide et isolée : Pluton, la planète des Enfers !
Alors que les ténèbres m’enveloppaient, elle apparut : Mlle Adacea. Si parfaite, si belle, celle qui me formerait à ma mission.
Mais acceptera-t-elle de m’aimer quand elle découvrira les crimes que j’ai commis ?
Oui, j’étais un meurtrier. J’allais mourir parce que j’avais tué.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 juin 2023
Nombre de lectures 1
EAN13 9782494552128
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table of Contents Prologue I – Assignation II – Formation III – Préparation corporelle IV – Purgatoire V – Navigation VI – Réunion VII – Révélation VIII – E.M.I. Clausule Quelques secrets et easter eggs Remerciements À propos de Maxime Mirabel Vous avez aimé ce livre ? Les versions du livre

Écrit par Maxime Mirabel
Pluton
Version numérique
Cordes de lune Éditions
© 2023 Maxime Mirabel – Montville
Tous droits réservés (Copyright France)
Cordes de lune Éditions – Collection Science-Fiction
https://www.2passions1dream.com/
Image de couverture : Axel Davis
Ce roman est une œuvre de pure fiction. Par conséquent, toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. Les auteurs ou l’éditeur sont seuls propriétaires des droits et responsables du contenu de ce livre.
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement des auteurs ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce livre est dédié à mes parents qui m’ont donné, entre autres,
le goût des odyssées spatiales
Prologue
« Ils allaient, ombres obscures dans la solitude de la nuit,
À travers les demeures vides de Dis et son royaume inconsistant :
Ainsi va-t-on dans les bois, à la lueur ingrate d'une lune incertaine,
Quand Jupiter dans l'ombre a enfoui les cieux dans l'ombre,
Et quand la nuit noire a enlevé aux choses leur couleur. »
Virgile, Énéide
La descente aux Enfers
Livre VI, 268-272
Premier mouvement : Terre
I – Assignation
Ce fut un non-événement.
Le premier humain condamné à poser le pied sur Pluton. Moi.
J’allais voyager à l’autre bout du système solaire sur un monde froid et sans lumière, car j’avais commis un meurtre.
Une perspective terrifiante.
Traverser le vide spatial durant dix années, à l’intérieur d’un astronef, et parcourir l’équivalent de près de cinquante fois la distance Terre-Soleil, me terrorisait. Presque quatre-milliards-huit-cent-mille kilomètres.
Le milliard restait une notion qui me dépassait, que j’avais apprivoisée enfant lorsqu’on m’avait expliqué que compter les secondes jours et nuits pendant dix ans ne suffirait pas pour l’atteindre.
La peine d’emprisonnement à perpétuité qui m’avait été échue avait finalement été commuée en isolement d’une décennie. On l’appelait la règle du « jeu » : les prisonniers constituaient une manne de cobayes pour effectuer des expériences que la plus simple éthique et les lois interdisaient sur la population.
Tout comme lors de nos crimes, nous, désormais incarcérés, nous trouvions pleinement hors-la-loi. Suivant les besoins de nos gouvernements, les peines d’emprisonnement se transformaient en « Assignations », avec nos personnes dans le rôle de volontaires désignés d’office.
Le sort qui nous attendait dans le cadre desdites Assignations couvrait tout le spectre des possibles, avec un point commun : la mise en danger de nos corps et de nos esprits.
Objets de dissection pour faire progresser la médecine, cobayes pour des traitements antiviraux novateurs, travailleurs forcés pour excaver des métaux rares dans les mines, patients zéro pour observer la létalité d’un nouveau virus… Ou astronaute pour une mission suicide, faute de participants, donc.
Car la mission qui m’était dévolue comportait un inconvénient majeur : si le but était de se rendre en personne aux confins de notre système, sur une boule de roche sans vie, pour y étudier les sols, les gaz, l’atmosphère et réaliser les prélèvements requis, aucun retour n’était prévu. Les crédits alloués à cette mission et la technologie actuelle ne permettaient pas d’envisager un trajet pour ramener le passager sur Terre. Celui-ci – moi – se contenterait de renvoyer ces précieuses données via un module moins énergivore, qui effectuerait seul son voyage de retour. En ma qualité de prisonnier, je représentais une quantité négligeable et, ainsi, incarnais le candidat idéal pour cette mission funeste.
Bien sûr, Pluton avait déjà été explorée. Des sondes avaient frôlé ses hémisphères et pris de nombreux clichés – photographies qui m’avaient été repassées en boucle durant ma préparation, au point que j’éprouvais une peur irrationnelle à la vue de cette sphère morte, glabre, suspendue dans la noirceur du néant. Mais personne n’y avait encore jamais mis les pieds ni pu en prélever le moindre fragment.
Au fil des décennies après sa découverte, elle avait tantôt pris le statut de planète, puis de planète mineure, d’objet transneptunien, puis de planète naine. La désignation importait peu. Pour moi, elle restait l’objet de notre système solaire qui, d’aussi loin que remontaient mes connaissances scolaires liées aux cours de sciences, transitait le plus éloigné de tous.
L’analogie avec le dieu antique n’était pas dénuée d’ironie. Car on m’envoyait bien aux Enfers, et, en qualité de prisonnier, le jugement de Pluton pencherait à n’en pas douter du côté des supplices du Tartare et non de celui des verdoyants Champs Élyséens.
Ce voyage terrible, inédit dans l’Histoire de l’humanité, ne serait pas même retransmis à la télévision. Dans le domaine spatial, les découvertes avaient cessé de passionner les foules, à l’instar des peines de réclusion dont écopaient les membres du système carcéral.
Système dont je faisais partie depuis sept années en qualité de prisonnier condamné à perpétuité. Sept années durant lesquelles, comme nombre de mes comparses de cellule, j’appris la peur, la frustration, la terreur, et, finalement, le renoncement.
Au sein de la prison qui constituait notre monde, une chose unique, terrifiante, nous maintenait paradoxalement en vie. Une décision à la fois motrice et destructrice, que nous attendions tout en la redoutant : l’Assignation.
Elle pouvait surgir n’importe quand : de la première journée de votre incarcération jusqu’à la dernière seconde du temps prévu pour purger votre peine.
L’annonce surgissait de la même manière pour tous. Au cœur de nos mornes journées, à douze heures précises, à l’occasion du déjeuner pris dans le réfectoire, les haut-parleurs de la prison prenaient vie.
Dans un crachotement aussi familier qu’angoissant, les appareils aux grilles recouvertes de poussière diffusaient une suite de chiffres – des matricules de prisonniers – suivie de la même annonce : «  Félicitations, vous venez de recevoir votre Assignation. Pour en prendre connaissance, rendez-vous immédiatement auprès de votre conseiller de réinsertion.  »
L’écho de ces mots résonnait quelques instants dans l’air, puis les haut-parleurs s’éteignaient. L’ensemble du bâtiment se nimbait alors d’un silence pesant, nos regards baissés sur nos assiettes remplies d’une bouillie ocre ou tournés vers ceux dont le numéro avait été annoncé.
Je ne pouvais parler qu’au nom de ma propre prison et des sept années qui y avaient été les miennes, mais à l’annonce de leur matricule, mes compagnons d’infortune avaient toujours fait preuve d’un calme et d’une résignation sans faille. Jamais un cri, jamais un sanglot. Pas même un tremblement qui aurait trahi la peur primale, légitime, d’aller vraisemblablement à la mort.
Les appelés présentaient une façade digne, stoïque, et se dirigeaient ensuite vers le bureau du conseiller.
Il arrivait, certains jours, que l’annonce ne comportât aucun numéro. Les haut-parleurs s’allumaient, grésillaient et nous offraient le soulagement que tous espéraient secrètement : «  Aucune Assignation aujourd’hui.  »
Dans ces moments, une vague silencieuse de joie traversait nos cœurs. Même si le répit était de courte durée – vingt-quatre heures précisément – ce temps où la menace se voyait écartée apparaissait comme une bénédiction. Chacun, l’espace de plusieurs heures, avait échappé au pire. Les après-midis qui suivaient les repas sans Assignation ressemblaient aux premiers jours du printemps, où la nature renaissait. Les visages s’illuminaient. Les conversations retrouvaient de leur chaleur. Nous évoquions alors les cas des réexaminés, ces rares prisonniers qui, bénéficiant d’un second jugement pour conduite exemplaire, obtenaient une remise de peine voire une libération. Bien sûr, aucun de ces événements ne s’était jamais produit au sein de notre établissement, de mémoire de prisonnier. Mais il était tout simplement doux de rêver, même l’espace d’un instant seulement, à la possibilité de liberté. Durant quelques heures, nous glissions entre les doigts de la mort, qui se refermaient dans le vide.
Mais pas aujourd’hui.
— 04710-1111. Félicitations, vous venez de recevoir votre Assignation. Pour en prendre connaissance, rendez-vous immédiatement auprès de votre conseiller de réinsertion.
L’annonce me prit par surprise.
Un seul matricule, puis le message et plus rien.
La suite des numéros vibrait encore dans mes tympans.
04710-1111.
Mon matricule.
J’y étais.
Je sentis se raidir imperceptiblement mes camarades assis sur le banc à mes côtés. Nous nous appelions tous par notre fin de matricule et les connaissions par cœur. 04710 pour le numéro d’établissement, partagé par tous les prisonniers. Les quatre chiffres suivants attribués à chacun de nous, comme un prénom. Pour ces hommes qui n’osaient croiser mon regard, avec qui je partageais le même nombre de famille, j’avais toujours été « 1111 » ou, plus amicalement, « Quatrain ».
Je me retrouvai debout, mon plateau-repas à la main sans même m’en rendre compte. Je marchai le long des travées la tête haute, le regard lointain, déposant mon plateau sur le chariot prévu à cet effet. Mes gestes se faisaient mécaniques, comme s’ils s’étaient déjà produits. Les départs des prisonniers auxquel

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