Slave

Yvan de Kernoven

Description

Louis, agriculteur, célibataire cherchant l’âme sœur, va-t-il céder aux sirènes des beautés de l’Est chassant les portefeuilles bien garnis

[...] LE HIC, ça a été quand je me suis inscrit, parce que ces trucs-là, ce n’est pas gratuit, et c’est loin, bien loin d’être donné ! Et moi, je ne roule pas sur l’or, je roule plus sur la jante pour finir mes mois.
1 900 balles !
1 900 balles pour s’inscrire six mois sur le site !
Vache...
Bon, pour ce prix-là, je suis coaché autant que je le souhaite, le nombre de rencontres est illimité, et le nombre de voyages aussi. Ben oui, paraît que ce qui fait le sérieux de cette agence, c’est qu’ils t’emmènent là-bas, qu’ils tiennent la chandelle, enfin jouent les traducteurs, il y a juste les billets d’avion qui ne sont pas compris dans le forfait.
Aujourd’hui, je me rends compte que j’étais vraiment au désespoir de me trouver une femme, pour preuve, j’ai pété mon PEL pour m’inscrire... j’ai raqué les 1 900 balles !

Slave, une fable contemporaine noire à souhait sur la misère affective et sexuelle de nos paysans isolés : il est sans illusion mais désespérément seul. Baiser à ce prix-là, le coût risque d’être astronomique, mais le jeu en vaut peut-être la chandelle. Cible évidente d’une arnaque, Louis saura-t-il sauver sa santé et ses économies ?

Sujets

• Romance
• BD Erotique
• Romance érotique
• Nouvelles de genre
• Romans de genre
• Erotisme
• Cuplé
• Plata
• Agriculture
• Réseau de télécommunications
• Célibat
• Solitude
• Fiction
• Couple
• Argent
• Littérature

Informations

• Publié par: Ska Éditions
• Date de parution: 01 juin 2023
• Nombre de lectures: 5
• EAN13: 9791023409673
• Langue: Français

Extrait

Yvan de Kernoven

S lave
   La complainte du laboureur

Nouvelle

Collection Noire Soeur

    
« Et je reste tout seul
Assis sur mon tracteur
Au milieu des labours
Je t'oublie mon amour… »
Elmer Food Beat

« Un mari craint toujours que son épouse le quitte. C'est ça la suprême force des femmes : vous faire redouter ce que vous souhaitez le plus au monde. »
San-Antonio
À Twistos, parti bien trop tôt…
 
Si je devais un jour passer à la télé, je crois que j’aurais le choix entre deux émissions…
La première serait L’amour est dans le pré , la seconde, ce serait simplement dans le Treize heures de TF1, lorsque l’on balance des images de la France profonde. J’hésite toujours lorsque je regarde le JT et ses reportages en province, à savoir si les journalistes veulent faire découvrir des métiers inconnus, des problèmes dont le Parisien n’a aucune idée, ou si, tout simplement, ils cherchent à se foutre de la gueule de ceux qu’ils filment…
« Bienvenus dans ce charmant petit village de Normandie. Nous sommes à soixante kilomètres de la ville de Caen, célèbre pour ses tripes, tout près de la chartreuse de Notre-Dame du Val Dieu, dans le petit bourg de Camembert… Camembert qui vit naître en 1761 la petite Marie Fontaine, plus connue sous le nom de Marie Harel, créatrice du camembert. Ce fromage, au lait cru de vache, à pâte molle légèrement salée et à croûte fleurie, qui depuis 1982 possède une Appellation d’Origine Contrôlée. Selon la légende, ce serait un prêtre réfractaire, un religieux bénédictin, qui était le prieur de Roiville, qui donna à Marie les conseils pour faire ce délicieux fromage. Nous sommes aujourd’hui avec Norbert Vézouilles, le dernier agriculteur du village à fabriquer du camembert selon la recette originale… »
Et là, il faut voir la gueule de l’agriculteur choisi : une vraie caricature, même porte de Versailles, lors du comice national, on n’en voit plus !
Un béret lustré par la crasse, un bleu de chauffe qui n’a pas été lavé depuis la création de la PAC en 1962, une cigarette roulée aux lèvres, des yeux chassieux, et bien sûr, comme c’est un bouseux, des joues bien rouges. Sans parler de l’accent qu’aucun Normand n’a jamais entendu. Mais pour bien faire, ces messieurs-dames de la télévision les sous-titrent quand il parle, histoire de l’humilier au village. À moins que, comme je le soupçonne, ce...