Un rectorat sous tension: projets, occasions et adversités : L'Université du Québec en Outaouais, récit d'un recteur

Denis Harrisson

Description

Ce livre est un témoignage du mandat de recteur rédigé par l’acteur principal de ce qui s’est produit à l’Université du Québec en Outaouais (UQO) entre 2015 et 2020, une période courte, intense et fructueuse. Marquée par un destin sinueux, toujours en quête d’appui pour poursuivre son développement, l’UQO est aussi traversée par des tensions et des conflits internes qui freinent son parcours.
L’histoire des institutions est indispensable pour comprendre la transformation et le développement de la société. Ici, cette histoire se vit à travers la trajectoire d’une organisation durant une période donnée. Parler du mandat de recteur, c’est parler des universités, de ses difficultés et de ses réussites également. Cette expérience doit être utile. Elle ne sert à rien si elle n’est pas consignée dans une mémoire collective. La première partie de cet ouvrage rend compte des projets et de leur contexte, de l’action entreprise et des résultats. La deuxième porte sur les leviers qui permettent la réalisation des projets et leurs contraintes.
Ce récit sur les défis et contraintes de l’université s’adresse aux corps professoraux, à la communauté étudiante et aux gestionnaires ainsi qu’à toute personne intéressée par le développement récent des universités au Québec.

Sujets

• Université du Québec en Outaouais

Informations

• Publié par: Presses de l'Université du Québec
• Date de parution: 17 août 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782760557246
• Langue: Français

Extrait

Un rectorat sous tension : projets, occasions et adversités
Presses de l’Université du Québec
Édifice Fleurie, 480, rue de la Chapelle, bureau F015, Québec (Québec) G1K 0B6

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S UISSE
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Denis harrisson
Un rectorat sous tension : projets, occasions et adversités
L’Université du Québec en Outaouais, récit d’un recteur
Préface de
Claude Corbo
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Titre : Un rectorat sous tension : projets, occasions et adversités : l’Université du Québec en Outaouais, récit d’un recteur / Denis Harrisson.
Noms : Harrisson, Denis, 1952- auteur.
Collections : Collection ES ; 27.
Description : Mention de collection : Enseignement supérieur ; 27 | Comprend des références bibliographiques.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220006679 | Canadiana (livre numérique) 20220006687 | ISBN 9782760557222 | ISBN 9782760557239 (PDF) | ISBN 9782760557246 (EPUB)
Vedettes-matière : RVM : Université du Québec en Outaouais—Administration. | RVM : Universités d’État—Québec (Province)—Gatineau—Administration.
Classification : LCC LE3.Q25 H37 2022 | CDD 378.714/221—dc23

Révision
Carole Hébert
Correction d’épreuves
Anne-Marie Bilodeau
Conception graphique
Richard Hodgson et Vincent Hanrion
Mise en page
Sabrina Cayer
Image de couverture
iStock
Dépôt légal : 3 e trimestre 2022
› Bibliothèque et Archives nationales du Québec
› Bibliothèque et Archives Canada
© 2022 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
D5722-1 [01]
À Francine et Geneviève, pour leur soutien attentif et indéfectible .
Préface
En écrivant ce qu’il appelle lui-même le « récit d’un recteur », soit une narration et un témoignage de son expérience de recteur de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) de 2015 à 2020, Denis Harrisson rend un grand service à beaucoup de gens et de milieux.
Il rend d’abord service à des lectorats naturels. Il rend service à sa propre communauté universitaire. Il lui tend un miroir lui permettant de mieux se voir sans maquillage. Il lui propose en plus l’équivalent d’un film documentaire très lucide et franc de l’expérience universitaire des récentes années. Il rend service aussi à tout le milieu universitaire québécois qu’il invite à réfléchir à de multiples enjeux relatifs à la dynamique interne de la vie universitaire, aux conditions de développement et de la diffusion du savoir, à la gouvernance de l’institution universitaire, à ses rapports avec la société environnante et avec le pouvoir gouvernemental. Il rend encore service aux partenaires externes de l’université, tant de celle qu’il a dirigée que des autres, qui voudraient mieux en comprendre les ressorts et la dynamique.
Plus encore, ce récit, s’il était lu, rendrait aussi particulièrement service aux fonctionnaires gouvernementaux, tant ceux du ministère responsable des affaires universitaires que ceux du Conseil du Trésor, et à leurs patrons politiques, car il les aiderait à mieux comprendre ce qu’est une université et ce qu’implique la fonction de recteur. Cela est d’autant plus nécessaire que le récit concerne un établissement du réseau de l’Université du Québec (UQ). On sait que les établissements de ce réseau sont inclus dans ce qui s’appelle le « périmètre comptable du gouvernement ». Mais cet arrangement, né de la logique de l’administration publique, ne peut transformer leur nature fondamentale d’établissements ayant « pour objet, dans le respect de la liberté de conscience et des libertés académiques inhérentes à une institution universitaire, l’enseignement supérieur et la recherche […] », comme le précise l’article 3 de la Loi sur l’Université du Québec , et que l’on ne peut faire produire à volonté comme une chaîne de montage automatisée. Et il est dans l’intérêt de la société québécoise entière que cela soit pleinement compris et apprécié par les milieux gouvernementaux.
Avant d’aller plus loin, deux précisions sont ici nécessaires. En premier lieu, je n’ai que très occasionnellement croisé Denis Harrisson au fil des ans. De plus, je n’avais eu aucun contact avec lui depuis plus de cinq ans lorsqu’il m’a invité à rédiger cette préface. J’ai accepté son invitation parce que je jugeais très méritoire l’effort auquel il s’est astreint pour rédiger son récit. Cette préface est un geste pro bono et se veut tout simplement une invitation à la lecture ; ce n’est donc pas un retour d’ascenseur.
En deuxième lieu, il m’est apparu que Denis Harrisson était pleinement qualifié pour écrire ce livre. Spécialiste de la sociologie du travail et des organisations, professeur à l’UQO de 1991 à 2003 et à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) de 2003 à 2013, il est retourné à l’UQO à titre de vice-recteur à l’enseignement et à la recherche (VRER) (2013-2014), avant d’accéder au rectorat de l’établissement, qu’il a exercé pendant cinq ans. L’auteur a donc une connaissance intime de la vie universitaire dans ses différentes composantes d’enseignement, de recherche, de service au milieu et de gestion. Par ailleurs, il témoigne d’une œuvre de recherche scientifique très substantielle qui se traduit par ses publications : codirecteur de cinq ouvrages collectifs spécialisés, coéditeur des actes de quatre congrès, il est auteur ou coauteur de près de 75 articles publiés dans des revues scientifiques, et il a livré, seul ou avec des collègues, une soixantaine de communications dans des congrès scientifiques. Toutes ces réalisations professionnelles et scientifiques assoient le récit de son rectorat sur un très riche bagage d’expériences et de connaissances et le munissent d’une méthode et de concepts pour bien analyser ce très complexe objet qu’est une université.
Selon son auteur, qu’il convient de citer ici, l’« ouvrage est divisé en deux parties. La première partie présente les projets, leur contexte, l’action entreprise et les résultats. Cinq chapitres en rendent compte. La deuxième partie porte sur les leviers qui permettent la réalisation des projets et leurs contraintes. Quatre chapitres en font le tour. » J’en prends bonne note. Je reconnais à l’auteur la possibilité de structurer son livre comme il juge nécessaire de le faire. Cependant, cela ayant été pris en compte, il apparaît, à mes yeux de lecteur, que le récit tisse ensemble, de manière à la fois efficace et soutenue, trois thèmes de grande importance pour la compréhension à la fois du destin récent de l’UQO et, plus largement, de celui de l’institution universitaire au Québec. Ces thèmes traversent les différents chapitres, les unifient et mettent en lumière des enjeux fondamentaux pour la vie universitaire.
Le premier thème examine les rapports laborieux entre le gouvernement du Québec et l’UQO. Le moins qu’on puisse dire, à lire le recteur Harrisson, c’est que ces rapports ont été, dans l’ensemble, fort décevants pour l’Université du Québec en Outaouais . J’écris à dessein ce dernier mot en italique. Car s’il est une région de la province de Québec qui aurait dû et devrait encore bénéficier d’une présence vibrante, visible, influente, d’institutions fortement identifiées au milieu et porteuses d’avenir, dont en particulier une université à large composition disciplinaire, c’est bien celle de l’Outaouais et de la ville de Gatineau en particulier. Depuis 40 ans, une telle présence institutionnelle forte eut été et demeure nécessaire pour dissiper un peu l’ombre pesante portée sur la région et la ville par la présence du gouvernement fédéral et pour éviter que tout ce pan du Québec ne soit progressivement satellisé par l’intense gravité exercée par la puissance fédérale voisine. Une UQO bien soutenue par le gouvernement du Québec, bien logée, bien financée, bien dotée en programmes d’études aux trois cycles, bien aimée par lui, dirais-je même, aurait été, depuis quatre décennies, une forme précieuse d’affirmation de l’identité propre du Québec et de sa présence le long de la frontière avec l’Ontario, toutes choses, je le rappelle au passage, qui s’harmonisent fort bien avec le fait que le Parlement fédéral lui-même a reconnu en 2006 le Québec comme formant une nation. Une telle UQO eut retenu au Québec des étudiants partis se former en Ontario, au risque de ne plus revenir au Québec, ou formés ailleurs, au risque de ne plus revenir dans la région. Une telle UQO eut fait rayonner la culture québécoise tout juste à côté d’une capitale « nationale » très empressée à affirmer haut et fort la culture canadienne (au sens de Canadian) . Une telle UQO eut été un puissant instrument de développement d’une grande région du Québec. Hélas ! l’intérêt du gouvernement du Québec pour l’UQO, selon la narration et l’analyse qu’en fait le recteur Harrisson, n’a pas été à la hauteur des espoirs que pouvaient nourrir l’établissement, sa ville et sa région. Qu’il ait été question de doter l’université d’un ensemble de bâtiments à la