Filles-garçons en famille et à l école : Reproduction des inégalités ou éducation à l égalité
97 pages
Français

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Filles-garçons en famille et à l'école : Reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité , livre ebook

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Description

Le 15 juin 2011, l'Iréa a organisé un colloque sur le thème « filles-garçons en famille et à l'école : reproduction des inégalités ou éducation à l'égalité ? » Dans une conférence introductive, Nicole Mosconi évoque l'histoire des recherches sur le genre en éducation. Puis elle éclaire les concepts de genre, de sexisme et de stéréotypes du sexe. Elle rappelle des résultats de recherche sur la socialisation scolaire comme transmission de stéréotypes sexistes et sur le « curriculum caché » dans la transmission des savoirs et de ses conséquences en termes de division socio-sexuée de savoirs et du travail. Cette conférence introduit parfaitement les trois tables rondes qui ont réuni des chercheures, des universitaires, des responsables d'associations. Débats passionnants et parfois passionnés autour de trois grands thèmes : les idées reçues sur le féminin-masculin, les savoirs sont-ils neutres ? Pour ou contre la mixité scolaire ? Si besoin était, tout au long des débats de ce colloque, on s'aperçoit qu'il y a beaucoup à faire pour tendre à une véritable égalité, dans l'éducation fillesgarçons. La mixité, dans l'enseignement, se résume bien souvent à une juxtaposition, sans intégration de cette co-présence des filles et des garçons dans une même classe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juillet 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782304040531
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0017€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Filles-garçons en famille et à l école : reproduction des inégalités ou éducation à l égalité ?
Actes du colloque organisé par l Iréa

Jean-Luc Villeneuve

Editions Le Manuscrit 2017
ISBN:9782304040531
Cet ebook a été réalisé avec IGGY FACTORY. Pour plus d'informations rendez-vous sur le site : www.iggybook.com
Table des matières

Avertissement
Conférence introductive
Table-ronde n°1 : Idées reçues sur masculin / féminin
Le sexe du cerveau : Entre science et idéologie
Dépasser l'illusion de la différence pour se construire dans l'égalité
Idées reçues sur les différences filles / garçons en maths et sciences
Sexisme dans le langage
Table-ronde n°2 : Les savoirs sont-ils neutres ?
Filles et garçons : en formation professionnelle
Sexuation durable des pratiques physiques et sportives
Aventure intellectuelle de l'histoire des femmes et du genre
Table-ronde n°3 : Pour ou contre la mixité sociale ?
La mixité est-elle nocive ?
La mixité aux Etats-Unis : Quelles leçons historiques et contemporaines ?
Juxtaposition ou co-édition ? Egalité ou complémentarité ? : Qu'est-ce que l'école entend par "mixité" ?
Synthèse du colloque
Bibliographie : Citée par quelques intervenantes
Dans la même collection
 
Evaluer l’évaluation , 2009
L’évaluation du travail des élèves , 2010
Autonomie des établissements du second degré et de  l’enseignement supérieur , 2010
La formation initiale des enseignants en Europe : convergences, divergences, évolutions , 2011
Le socle commun en France et ailleurs , 2012
Avertissement
 

 
La coordination de cet ouvrage a été assurée par Jean‑Luc Villeneuve.
Les textes de ces Actes reprennent les interventions des participants aux tables-rondes. Ils ont tous été revus par leurs auteurs.
Nous remercions :
– les membres du conseil scientifique de l’Iréa, et tout particulièrement Nicole Mosconi,
– les membres du conseil d’administration,
– Boris Anstett qui a réalisé la transcription de ce colloque,
– Marie-Thérèse Nolais qui a assuré un important travail de secrétariat,
– Jean-Claude Devaux, proviseur du lycée Edgar Quinet, à Paris, qui nous a accueillis.
Conférence introductive
 

 
Nicole MOSCONI,
professeure émérite en sciences de l’éducation
à l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense
 
J’ai choisi un titre – « Filles garçons en famille et à l’école : reproduction des inégalités ou éducation à l’égalité ? » – sous forme d’interrogation et d’alternative. Je vais essayer d’expliquer ce que la recherche en éducation peut y répondre en insistant surtout sur le premier terme, « reproduction des inégalités » . Mais, auparavant, je voudrais rappeler que je n’ignore pas les nombreux acteurs et actrices de l’Éducation nationale, mais aussi des familles, qui œuvrent pour l’éducation à l’égalité des sexes, avec beaucoup de bonne volonté et beaucoup de créativité. Je voulais les saluer et j’y reviendrai dans ma conclusion. La réponse à cette question serait « plutôt les deux ». L’école et la famille éduquent pour et à l’égalité mais il y a aussi une reproduction des inégalités. Dans une première partie, je présenterai une brève histoire des recherches sur le sexe et le genre autour de l’éducation. Dans la seconde et la troisième parties, j’exposerai plutôt des résultats de recherches, en prenant les deux fonctions essentielles de l’école, à savoir la socialisation et, d’autre part, l’enseignement et l’apprentissage des savoirs.
Brève histoire des recherches sur « la variable sexe »
Depuis les années 60, dans le champ français des recherches en éducation, on a beaucoup travaillé sur les inégalités sociales à l’école, ce qui est très important. Mais jusque dans les années 80, on a très peu travaillé sur les inégalités de sexe. Je veux dire par là que l’on a, dès ce moment, constaté des différences entre les sexes quant à la réussite scolaire, quant aux trajectoires scolaires. Mais jusqu’alors, on avait peu cherché à les analyser et à les expliquer, se contentant d’explications de sens communs sur la nature ou les caractères des filles et des garçons. On avait déjà constaté, dès les années 70, que l’égalité de principe entre femmes et hommes, posée dans la Constitution française, n’aboutissait pas à une égalité sociale réelle dans la société, dans le travail et dans la famille, dans la politique, etc. Mais on avait tendance à croire qu’à l’école, avec la mixité introduite par la réforme Haby en 1976, on avait réalisé l’égalité et que c’était bien hors de l’école qu’existaient des inégalités. L’accroissement spectaculaire du taux de scolarisation des filles, dans l’enseignement secondaire puis supérieur, semblait confirmer cette idée.
À partir des années 70 et surtout 80, on s’est rendu compte que les inégalités s’installaient déjà dans la famille et à l’école. Pour cela, on a montré qu’il n’y avait pas seulement des différences de sexes, par exemple à l’école, mais bien des inégalités. À ce propos, il est nécessaire de distinguer clairement ce concept de différence qui, comme l’a bien montré Geneviève Fraisse, s’oppose à l’identité, et parle de l’essence d’un être, avec le concept d’égalité qui s’oppose à celui d’inégalité. L’opposition « différence »/« égalité » est absurde. L’égalité est un concept politique et juridique et il est très important de le considérer comme tel. Quand on réclame l’égalité des sexes, on ne demande pas que les femmes soient identiques aux hommes, ce qui serait absurde, on demande qu’elles soient égales aux hommes. On ne prône pas, comme on le dit si souvent, l’indifférenciation. Au contraire, on reconnaît que chaque individu est différent de tous les autres ; qu’il y a autant de différences entre les hommes entre eux ou les femmes entre elles, qu’entre les hommes et les femmes. C’est pourquoi, il n’y a pas non plus de sens à dire « la femme », il y a « des femmes », toutes différentes. Et toutes ces différences, comme celles des hommes entre eux, représentent une grande richesse, une richesse à cultiver.
À partir des années 80, on n’a plus parlé seulement de différences mais bien d’inégalités. On a commencé à les penser comme un problème sociologique, qui nécessitait, tout autant que les inégalités sociales, les inégalités de classes, des analyses pour les comprendre et des théories pour les expliquer. Cette reconnaissance comme problème sociologique s’est faite grâce à l’arrivée dans la recherche, avec le féminisme – le mouvement politique féministe de la deuxième vague des années 70 –, d’étudiantes en sciences sociales et humaines à l’université puis de chercheuses, espérons-le, féministes. Ces analyses et ces théories, les sociologues et les psychologues les ont trouvées dans un champ de recherches qui s’est développé à ce moment-là avec un concept central : le concept de rapports sociaux de sexes, concept plutôt français, puis de genre, qui vient, lui, des États-Unis. Voici, rapidement, une définition de ce que l’on peut entendre par « genre », celle de Cendrine Marro : «  Un système social, qui institue un ordre social dans lequel l’un et l’autre sexe sont dans un rapport de pouvoir, l’un, les hommes, dominant l’autre, les femmes, et qui se traduit au niveau symbolique par un système de normes de sexes féminin-masculin interdépendantes et hiérarchisant-es, qui concernent tant des attributs physiques et psychologiques que des rôles et des conduites y compris relationnelles entre les sexes  ». Cette définition est longue, mais je pense qu’il faut

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