La Grande Aphone, un silence qu on plisse !
222 pages
Français

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Description

« C'est bien un esprit de vigilance que j'aimerais transmettre à travers cet ouvrage. Une vigilance à l'égard de ceux qui détiennent le pouvoir de notre système éducatif, ou de tout autre pouvoir. N'est-il pas un peu choquant que l'Éducation nationale exhorte les élèves à dénoncer le racket dont ils seraient victimes, les exhorte à dénoncer les agressions dont ils seraient les témoins, et que cette même institution reste autiste sur le comportement presque mafieux de certains hauts responsables ? Il ne s'agit pas de jeter l'opprobre sur une profession, mais de demander un peu plus de clairvoyance, moins d'obscurantisme et de corporatisme, lorsque l'on dénonce des agissements de personnels ayant des responsabilités. » Les compromissions, les méthodes douteuses, les pressions, les clouages au pilori, les petits arrangements avec les règles... Rien de cela n'a été et n'est toléré par D. Cyriémie qui, avec ce témoignage, rend compte de ses conflits de plus en plus aigus avec la hiérarchie du lycée guadeloupéen dans lequel il travaille. Pour laisser s'exprimer une personnalité intraitable car attachée à ses valeurs, "La Grande Aphone, un silence qu'on plisse !" transcende toutefois le cas personnel de l'auteur et place dans la lumière les malaises qui se sont emparés de cette institution phare qu'est l'école. En cela, voici un texte éminemment citoyen.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 novembre 2013
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342015041
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La Grande Aphone, un silence qu'on plisse !
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Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
La Grande Aphone, un silence qu'on plisse !
 
 
 
À mes parents qui m’ont appris que la lutte peut être juste, même si l’on doit souvent la mener seul.
À mes enfants qui ont su grandir avec, et sans moi.
À ma compagne qui… m’accompagne.
 
Remerciements à :
Quino
L’Association française Edwards Deming
Monsieur Jean-Marie Gogue
Le personnel du CMP de Basse-Terre
Le Nouvelobs.com
Christophe pour sa « lux in tenebris »
 
Une pensée attristée pour :
Tous mes amis et collègues qui aimeraient tant…
et qui jettent l’éponge avant même de l’avoir empoignée.
Tous ceux qui croient que la vie est un long fleuve tranquille au cours immuable.
Tous ces francs-maçons qui ont oublié leurs serments et leurs vœux premiers…
 
 
 
 
« La peur ne peut se passer de l’espoir et l’espoir de la peur. »
Baruch Spinoza (1632-1677)
 
« Point 8 : chassez la peur, afin que tout le monde puisse contribuer au succès de l’entreprise. »
Association française Edwards Deming – les 14 points
 
« Or l’espoir ouvre des possibilités infinies à l’intelligence créatrice, tandis que la peur paralyse l’intelligence et ferme la voie du progrès. C’est pourquoi la prédominance de la peur sur l’espoir est un mal qu’il faut combattre. »
 
« Les peuples libres sont ceux qui sont menés par l’espoir, les peuples que l’on gouverne par la peur, sont des peuples esclaves. »
Jean-Marie Gogue, le 23 janvier 2010 (une peur savamment entretenue)
 
« C’est aux esclaves, non aux hommes libres, que l’on fait un cadeau pour les récompenser de s’être bien conduits. »
Baruch Spinoza (1632-1677)
 
 
 
 
 
 
 
— Non, je ne fermerai pas les yeux, ce n’est pas acceptable, c’est tout ! répliquai-je.
— Mais, puisque le proviseur a dit qu’il est dans son droit,
— Il a même dit que le document venait du rectorat, rajouta un autre enseignant.
 
Chris s’emporta et continua de plus belle :
— Mes chers collègues, bon sang ! Et même s’il était dans son droit, même si le document venait du rectorat, n’oublions pas qu’ici, en Guadeloupe, à une certaine époque, on a commis des crimes. Des crimes contre l’humanité, couverts par la loi. Et cette loi s’appelait le Code Noir !
 
« Doit-on tout accepter, doit-on tout laisser faire, au nom d’un pouvoir qui s’égare ? »
 
Le ton montait, le brouhaha s’amplifiait. La salle des profs résonnait des argumentaires des uns et des autres. Les élèves dehors pointaient leur nez contre les lamelles de verre opacifiées par les années. Le haussement de la voix est souvent annonciateur de l’imminence d’une bagarre, pour une fois que cela serait chez les profs !
 
Deux clans se dressaient, ceux qui accepteraient la décision du chef d’établissement, celle de l’administration rectorale, et ceux qui parlaient au nom de la dignité, du respect des droits de l’homme.
 
Comment avait-on pu en arriver là ?
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Je n’ai pas pu connaître mes grands parents,
Pendant la seconde guerre,
Du côté de mon père,
Ils ont été déportés, gazés dans un camp.
 
Mes parents ne m’ont pas transmis pour autant,
Une haine primaire contre le peuple allemand.
Ma mère est allemande, catholique, naturalisée française,
Mon père est français, d’origine juive polonaise.
 
Moi… je ne sais pas qui je suis, mais je sais qui je ne veux pas suivre.
 
Interview de Norman Manea (« Nouvel Observateur » du 16 juin 2013)
Suis-je aujourd’hui devenu un écrivain juif américain de langue roumaine ? C’est absurde. Ou juste un écrivain en exil comme je l’étais déjà en Roumanie avant l’exil ? Sans doute. Certes, j’ai été à l’âge de 5 ans déporté avec ma famille parce que nous étions juifs et que mon destin était juif. Je n’ai rien eu à décider. Les autres l’avaient fait pour moi. Je ne rejette pas ma judéité, surtout pas, mais je refuse de ressembler à ceux qui montent sur scène pour faire savoir à tout le monde qu’ils ont beaucoup souffert. Je refuse de me poser en victime. La victimisation est aujourd’hui un business profitable pour tant de gens !

Quino
 
 
 
 
Préface
 
 
 
En ce début du XXI e  siècle, les revendications identitaires se multiplient. La peur de l’autre et le repli sur soi ont toujours eu de fervents admirateurs en temps de crise.
Il faut dire que le manque de reconnaissance de l’humain dans une construction européenne mal pensée et que le dumping social au sein même du Vieux Continent peuvent exalter le rejet entre peuples, perçus alors comme ennemis.
Et pourtant…
À l’heure où l’économie se mondialise, il est impératif de s’ouvrir. Cette Europe aurait tant pu séduire si l’on avait pensé à l’avenir des populations au lieu de se concentrer sur les profits que l’on pouvait en retirer.
Mais, n’est-ce pas notre animalité qui apparaît ainsi sur le devant de la scène ? Le pouvoir absolu reste une pulsion à maîtriser, à surveiller, à contrôler.
C’est à nous tous d’être les garde-fous et encore plus à nous, enseignants, car nous avons le devoir de formation.
 
Hélas, beaucoup ont finalement quitté l’école pour y retourner sans chercher à comprendre la société dans laquelle ils vivaient. Les élèves dociles sont devenus d’excellentes courroies de transmission.
Pour eux aussi, le repli sur soi s’est avéré salutaire : le cocon est moins angoissant et problématique que la lutte contre une hiérarchie parfois imbue d’elle-même et castratrice. Quant à l’avenir des élèves…
 
On the road again, again…
 
 
 
Des peurs qui font grandir et de celles qui vous avilissent
 
 
 
Avoir peur de ne pas être à la hauteur, d’être mal préparé, peut vous pousser à vous dépasser, à vous perfectionner.
Avoir peur de déplaire à vos supérieurs, de froisser votre hiérarchie peut vous amener à accepter n’importe quelle injustice, n’importe quelle infamie.
 
Ingénieur ENSEEIHT, spécialisé en électronique, j’ai travaillé pendant cinq ans dans le développement de matériel pour le compte de l’armée.
 
Pour des raisons personnelles, j’ai quitté ce domaine et j’ai pu alors me rendre compte que ma vraie vocation était l’enseignement.
 
Un temps, maître auxiliaire, j’ai également suivi les cours du soir à l’Institut d’administration des entreprises de Nancy pour obtenir un DESS « CAAE ». Cela fut l’occasion de rencontrer des étudiants venant de tous les horizons, qu’ils aient changé de formation ou bien qu’ils aient, comme moi, déjà travaillé dans différents secteurs.
 
Intéressé depuis toujours par la variété des cultures qui composent notre société, j’ai été attiré dès le début de ma carrière d’enseignant par les départements d’outre-mer. Ainsi, j’ai passé le CAPES de mathématiques à la Réunion où j’ai enseigné douze ans. J’ai ensuite enseigné quatre ans à Mayotte et, en cette année 2013, je suis en poste au lycée Matuvu de Basse-Terre, en Guadeloupe, pour ma cinquième et dernière année… du moins, je l’espère.
 
J’ai cinquante et un ans, dont dix-neuf années de service (bons et loyaux, à mon humble avis) dans l’Éducation nationale. Ce livre n’est ni un roman, ni une fiction. C’est le récit d’un passage de ma vie, à un âge où l’on se demande si la société que l’on va laisser à ses enfants n’est pas pire que celle que l’on a reçue en héritage.
 
J’ai cinquante et un ans. Devrais-je alors me conformer ?
 
Le statut juridique de l’enfant fixe l’âge de raison à sept ans. C’est un stade où l’enfant commence à « s’émanciper » et à utiliser un terme très simple : « Non ! »
Vieillir consiste-t-il à oublier l’enfant qui est en nous ? Cet enfant qui rêvait d’égalité et de justice, de fraternité et de coopération, de respect et de tolérance ?
Vieillir, est-ce accepter, après toutes ces années, que l’Éducation nationale lisse et aplanisse, tel un rouleau compresseur, toutes ces individualités si riches, ne demandant qu’à s’épanouir mais dans un autre contexte ?
Est-ce renoncer à exiger que notre société devienne plus humaine, plus responsable de l’avenir de chacun ?
 
Espérons que nos petits-enfants ne nous condamneront pas et auront quelques indulgences à notre égard. Mais, le méritons-nous ?
Combien faudra-t-il de laissés-pour-compte afin que notre système évolue, pour que les mentalités changent ?
Demandons-nous ce que nous aurions été capables d’affronter durant le temps de l’esclavage, de la collaboration, nous, enseignants et fonctionnaires d’État ?
 
Mes préoccupations ne résultent pas de l’avidité, de la cupidité et de l’immoralité de certains dirigeants, mais bien de la compromission du plus grand nombre à supporter cette situation. La peur de déplaire et la servitude volontaire prendraient-elles le dessus sur la peur de ne pas savoir faire ?
 
L’histoire que je vais vous relater est un compte-rendu très personnel d’une situation, tout aussi personnelle.
Bien sûr, cela peut prêter à la critique et on peut arguer qu’il s’agit, avant tout, d’interprétations et de ressentis.
 
Certes. Mais les faits, eux, sont bien réels et la réalité s’avère étayée par des documents que j’ai transmis ou bien que j’ai reçus, de telle ou telle administration.
 
J’ai longtemps hésité à me lancer dans ce récit, n’étant pas toujours convaincu que ma façon d’écrire ce que je voulais exprimer, serait bien comprise.
Pourtant, le désir de laisser une trace, une mémoire de ce qui m’était arrivé, a été plus fort et, si j’ai franchi le pas, c’est, non seulement pour moi, mais aussi, pour tous ceux qui ont été confrontés à une situa

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