Divadlo !
242 pages
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Divadlo ! , livre ebook

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Description

Voyager dans le monde de la bande dessinée. Côtoyer - et pour de vrai ! - ces personnages qui ont modelé l'imagination : c'est ce que réalise Divadlo, la marionnette bien réelle, bien vivante.



En compagnie du chat Florquin, du chien Angoulême et de beaucoup d'autres, le voilà qui s'envole vers le Pays Imagé, où les personnages de BD un peu oubliés coulent des jours paisibles.



L'apprentissage de la vie, c'est tellement plus drôle si on y ajoute la fantaisie. Rêver en 2015, quel luxe !

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334007733
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-00771-9

© Edilivre, 2015
Prologue
C’est une mouette qui découvrit Divadlo.
Les mouettes passent pour d’épouvantables chapardeuses. « Des estomacs volant », disent leurs ennemis. Près de la plage, en juillet, elles n’hésitent pas à faucher les gaufres et les frites que les gens croyaient pouvoir manger paisiblement, à la terrasse d’un restaurant.
On a tout essayé pour les éloigner. Certains ont proposé de les tuer : « En même temps, cela donnera de l’exercice aux chasseurs », trouvèrent-ils comme excuse. Mais les chasseurs tiraient mal. Ils n’arrivèrent qu’à chatouiller quelques nuages et, quand un pilote d’avion crut que la guerre était revenue parce qu’une balle avait brisé la vitre du cockpit, les autorités (c’est-à-dire, ceux qui avaient proposé de tuer les mouettes) décrétèrent qu’il serait dorénavant interdit de tuer les mouettes.
Et les oiseaux reprirent leur train-train : une gaufre par-ci, une frite par là… Des scientifiques un peu grincheux, désolés d’être dérangés pendant leurs vacances, proposèrent l’achat de faucons et de vautours. Le but ? Semer la panique chez les mouettes auxquelles s’attaqueraient les rapaces.
Ce furent ces derniers qui disparurent dans les airs. Les mouettes ne négocièrent même pas un traité de paix. Rien de plus effrayant qu’une mouette qui lance « Ouste ! » à un vautour. Il ne demande pas son reste et s’en va voir ailleurs s’il n’y est pas déjà.
Et ainsi, un beau jour (il faisait vraiment très beau), une mouette promenée par le ciel aperçut le camion qui transportait des jouets vers un magasin de la plage.
Vu du ciel, un camion plein de jouets est un festin pour l’œil. Plus bigarré qu’un feu d’artifice, une nuit de fête nationale. Et sous les caprices des rayons de soleil, les emballages en cellophane rivalisaient avec les vagues de la mer.
Divadlo suffoquait dans son sachet surchauffé. Il ne se plaignait pas – comment l’aurait-il fait ? Il ne savait pas parler, destiné à exprimer seulement les mots que des enfants lui prêteraient plus tard, quand ils chercheraient une consolation en le serrant dans leurs bras.
Les ailes repliées, la mouette piqua sur cet écrin où le cellophane miroitait de mille feux. Et son bec se referma sur l’emballage de Divadlo. En une seconde, il vit la Terre se faire de plus en plus petite.
Parce que voler leur est naturel, les mouettes croient qu’elles ne bougent pas. Dans leur esprit, c’est le monde alentour qui est pris de bougeotte – c’est-à-dire, une frénésie encore plus chahutée que d’habitude. Car tous les rampants (les humains, en premier) n’en finissent pas de s’agiter, courir, trépigner, sauter, plonger dans la mer, rentrer sous terre, poursuivre n’importe quoi, un chien, un oiseau, un rêve impossible.
C’est la première leçon que reçut Divadlo. Il ne l’oublia pas.
L’enfance
Avant d’aller plus loin dans les aventures de notre héros, essayons de mieux faire connaissance.
Ça commence mal : la naissance de Divadlo reste un mystère. Il fut d’abord un bout de bois, cela ne fait pas de doute. On peut donc dire : « C’est un enfant des arbres ». Il n’a gardé aucun souvenir du chêne qui lui donna vie. Tout au plus, des bruits de scies mécaniques qui débitèrent l’arbre en planches, en blocs et copeaux.
Et puis, des cisaillements, des odeurs de peinture, de vernis et de colle. D’un bout de bois, des mains expertes ont créé une courte règle, qui devint le torse de Divadlo, surmontée d’une sphère. Où naîtra son visage.
Une experte y piqua une petite boule toute rouge qui devint son nez. La douce caresse d’un pinceau lui dessina des yeux noirs, des paupières blanches avec un joli trait bleu cachant les sourcils, une bouche ou plutôt un sourire, charmant comme une fleur au fil de l’eau, une petite langue rouge et de grosses lèvres passées au blanc. Et là-dessus, une câlinerie de vernis pour bien protéger les couleurs.
La colle ? Deux grosses gouttes au sommet du crâne pour fixer la perruque ébouriffée comme un feu et le large chapeau vert.
Restait à habiller le petit clown. Oui, Divadlo serait un clown !
Une vareuse verte en satin brillant, un papillon bleu à hauteur de la gorge, deux bretelles de même couleur, retenant un large pantalon à carreaux. C’était bien l’accoutrement d’un clown.
Deux petites boules de bois figurèrent les mains, collées au bout des manches de la vareuse. Et deux énormes chaussures noires suivirent le même traitement pour se retrouver fixées au bas du pantalon.
Le petit clown entendit rouler des bobines de fil. Plus exactement, des fils transparents qui furent noués à ses mains, ses chaussures et au chapeau.
« Je suis une marionnette ! », exulta le petit bonhomme de bois. « C’est le plus beau métier du monde ! Et clown, en plus ! Je ne vais pas cesser de m’amuser et d’amuser les enfants. J’ai une chance grande comme… comme… comme ÇA ! ». Et il ouvrait tout grand les bras pour dire : « Comme la vie ! ».
A l’autre extrémité des fils, il y avait une croix de bois, appelée aussi « contrôle ». Manipulé par un être humain, ce contrôle porte bien son nom et oblige les marionnettes à faire des gestes, des tours… qu’elles n’ont pas toujours envie de réaliser.
Ainsi, Divadlo prit forme. Il restait flasque, sans vigueur, sans mouvement, sans nom. C’est dans cet état qu’il se retrouva emballé de cellophane et jeté dans une boîte en carton, pleine de ses semblables. Mais, croyez-moi : Divadlo avait le plus beau sourire de tous.
La boîte fut fermée, scellée. Et il y eut à nouveau beaucoup de bruits. Des portes qui se ferment, un moteur mis en marche. Un moteur qui s’arrête, des portes ouvertes. Un carton que l’on déchire.
Divadlo devinait le soleil perçant le tas d’emballages sous lesquels il somnolait. Des mains attrapèrent des dizaines de sachets. Et le carton éventré passa dans un autre camion. A croire que cette boîte prenait un malin plaisir à secouer Divadlo et ses compères.
La scène se reproduisit plusieurs fois. Mains empoignant des sachets. Transfert dans un nouveau camion. Jusqu’au dernier, un petit truck qui baguenaudait d’une plage à l’autre.
Notre petit clown aurait dû échouer dans un magasin de jouets ou de souvenirs. Mais non, une mouette en décida autrement !
La mouette
« Je m’appelle Nina Mikhaïlovna Zarétchnaïa, mais comme je sens que nous allons bien nous entendre, pour toi ce sera Nina tout court. Et toi ? »
La mouette avait déchiqueté l’emballage en cellophane et Divadlo baignait dans l’air marin. Tout ragaillardi, mais un peu craintif face à ce formidable oiseau à l’œil sévère.
« Evidemment, j’oubliais : tu ne parles pas. Il te faut un nom pourtant. Sans ça, on t’appellera « clown » comme des milliers d’autres clowns et je ne pourrai pas te réserver une place spéciale, unique, dans mon cœur. »
Divadlo aurait bien aimé remercier Nina, mais pas un mot ne passait ses lèvres.
« Voyons, poursuivit la mouette… Tu pourrais t’appeler Jonathan, comme mon grand-père qui se prenait pour un goéland, mais Jonathan, ce n’est pas un nom de clown. Voyons… Un nom bien à toi… Tu ne me parais pas fait pour le cirque, où il n’y a plus de marionnettes. Je te verrais bien plutôt dans un théâtre… J’ai trouvé ! Divadlo ! Oui, Divadlo ! Tu vois ce que je veux dire ? »
Le petit clown ne voyait pas ce que Nina voulait dire.
« Mais si, voyons ! Divadlo, cela signifie « théâtre », en tchèque. J’ai toujours été attiré par les pays slaves, même s’il n’y a pas de mer, près ou loin de la Tchéquie. Tu le découvriras très vite : je ne fais rien comme les autres mouettes. Je tiens ça de mon grand-père Jonathan, un fameux contestataire. Jamais content de son sort… »
Divadlo pensait : « Ça parle beaucoup, les mouettes… Heureusement, celle-ci ne dit pas n’importe quoi. »
« N’importe quoi ? Sachez, mon petit monsieur, que si vous ne parlez pas, aucune de vos pensées ne m’échappe ! Les mouettes entendent jusqu’aux pensées les plus secrètes. Même celles des hommes, qui ne nous comprennent pas. Quand ils se posent une question au fond de leur tête, nous écrivons la réponse par nos évolutions dans le ciel. Oui, vous m’avez bien entendue : nous écrivons dans le ciel. Le vol, c’est notre écriture. Avouez que cela vous laisse raplapla, n’est-ce pas ? »
Divadlo ne connaissait pas très bien la signification de « raplapla », mais le vent souleva furtivement sa main gauche et Nina prit ce signe pour une approbation.
« ’N’importe quoi’ – non mais… Bah, oublions ça ! Tu es débutant dans ce monde. Nous avons tous été cet oisillon à son premier vol, étourdi par le printemps. Simplement, souviens-toi que les mouettes sont supérieures à tout ce qui vit sur terre. »
Sur ce, Nina attrapa le clown dans son bec et l’emmena dans les dunes.
« Ici, nous serons tranquilles. Car il te faut faire ton éducation, Divadlo. A l’école des mouettes, tu apprendras très vite et en t’amusant. Les leçons, c’est très simple. Elles commencent le matin et elles s’achèvent le matin suivant. Apprendre n’a pas d’horloge. Le jour et la nuit sont les meilleurs enseignants au monde. A tout instant, tu peux croiser le chemin de quelqu’un. Chaque rencontre, c’est un bon point. Ne passe jamais à côté de quelqu’un sans lui rendre son regard. Un regard et un regard, cela donne mille battements de cœur. Et si deux cœurs battent à l’unisson, ils peuvent s’envoler plus haut que les toits, les montagnes et les nuages. Soudain, tu n’es plus tout à fait le même, car la vie est entrée en toi. »
Ce sourire fragile de Divadlo…
Nina : « Bon. Tu ne m’as pas comprise. Je vais le dire autrement : chaque fois que tu rencontreras quelqu’un, tu deviendras un peu plus vivant. Jusqu’à devenir un être aussi vivant que… e

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