Le oui de Paul Ricoeur

Olivier Abel, Eunhwa Lee

Description

Toute sa vie, le philosophe Paul Ricoeur a parcouru le monde pour questionner les penseurs de son temps. Mais son double, sous les traits d'une chouette, vient un soir se poser sur son épaule, et l'invite au plus grand des voyages : prendre le chemin du consentement, et se dire enfin oui à lui-même.

Sujets

• Histoire
• Philosophie
• mémoire
• OUI
• Album illustré
• Acceptation
• Identité
• Orphisme
• Espérance
• Récit
• Mémoire
• Stoïcisme
• Enfant
• Non

Informations

• Publié par: Les petits Platons
• Date de parution: 18 octobre 2010
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782361650667
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Paul Ricoeur ( 1913 — 2005 )
Passeur exemplaire, Paul Ricoeur se situe à la croisée de trois traditions philosophiques : la philosophie réflexive française, la philosophie dite continentale européenne et la philosophie analytique anglosaxonne. Son oeuvre peut se lire comme un admirable dialogue entre éthique et science de l’interprétation :
« Nous survenons en quelque sorte au beau milieu d’une conversation qui est déjà commencée, et dans laquelle nous essayons de nous orienter afin de pouvoir à notre tour y apporter notre contribution. »
Paul Ricoeur, Du texte à l’action , 1986

Après avoir enseigné à Istanbul, Olivier Abel s’occupe du Fonds Ricoeur laissé par son maître et ami à la Faculté où il professe la philosophie éthique. Papa de quatre enfants, il écrit pour grands et petits philosophes, et voulait raconter ici combien il est beau d’aimer les livres.
Eunhwa Lee vit à Paris depuis sept ans. Elle a étudié l’illustration aux Arts décoratifs de Strasbourg après un diplôme d’arts plastiques à l’Université de Hongik, à Séoul. Elle a notamment illustré Le Mariage parfumé et autres comptines portugaises, paru aux éditions Chandeigne.
Pour Ulysse, Hector, Abraham, et tous les enfants du monde, qu’ils en trouvent leur chemin.
Le soir tombe sur Châtenay-Malabry, non loin de Paris. À la porte d’un beau parc, au rez-de-chaussée d’une grande maison, les lumières du salon sont allumées, un philosophe veille.


Il s’appelle Paul Ricœur. Il a traversé plusieurs époques, avec leurs horreurs et leurs joies, que les générations suivantes ne comprennent pas toujours très bien. Il a enseigné dans des langues, des universités, des pays différents. Il a sillonné le monde ! Mais aujourd’hui il est vieux, bien vieux.

Sa vie durant, il a questionné les penseurs de son temps. Il a accueilli des centaines de visiteurs, d’étudiants, de collégiens. Chacun d’entre eux s’est senti approuvé d’exister, encouragé à penser par lui-même. Maintenant c’est le soir, et Paul Ricœur est seul parmi ses livres. Le roi Lear a glissé à terre, où il a rejoint Le Parménide , Antigone , la Critique de la faculté de juger , et une vieille Bible bien lue, bien usée, elle aussi. Ricœur est un grand lecteur, il n’a cessé de lire et de relire. Il ferme les yeux.



Au mur du salon est suspendu un tableau de Rembrandt, et sur les meubles, partout, il y a des livres, ainsi que des figurines de chouettes rapportées du monde entier. Si elles ont en commun d’être des chouettes, elles varient par leur taille, leur forme, leurs matières, leur style. Il y a tant de façons d’être chouette ! Paul Ricœur aime bien les regarder. Elles lui rappellent Athéna, déesse de la sagesse. La chouette est un animal philosophe qui prend son envol à la tombée du jour, et comme en retard, après coup.
Par les portes ouvertes, on voit la chambre à coucher, le bureau dans la pénombre, et d’autres cercles de livres, d’autres chouettes aux yeux écarquillés. Paul Ricœur ressemble lui-même à une chouette, avec ses lunettes rondes et son air toujours étonné.