Le Prix de l'infidélité

Jacob Tolno

Description

Le lecteur de ce petit bouquin découvrira sans peine que cette amourette sans lendemain de Binette et de Junior est une histoire flippante qui retrace toutes les péripéties de leur liaison truffée d’infidélité.

De fil en aiguille, elle se termine par la mort des principaux personnages dans un contexte qui excite à la fois le dégoût et la pitié face à une situation fâcheuse et accablante. La suite de ce drame estudiantin, amenée à son terme dans le destin pathétique d’une jeune fille naïve et abusée, est susceptible d’édifier la nouvelle génération.

Sujets

• Juvenile Nonfiction
• Jeunesse

Informations

• Publié par: Edilivre
• Date de parution: 25 juin 2021
• Nombre de lectures: 53
• EAN13: 9782414541027
• Langue: Français

Extrait

Couverture
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Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-414-54103-4

© Edilivre, 2021
Note de l’auteur :
Je me suis efforcé à reprendre mot après mot, phrase après phrase, tout ce que mes oreilles ont entendu et que ma mémoire a pu garder de ce récit dont je ne suis qu’un simple rapporteur. Cela n’est pas toujours évident, quoique je sois historien, de reconstruire des faits avec tant de rigueur. C’est là où je présenterai toutes mes excuses si, involontairement, j’ai ajouté ou retiré un seul mot de l’histoire que mon cher Monsieur Keïta, l’éminent professeur de Français des lycées de Conakry m’a racontée.
Dans la préface de l’un de ses livres, Anthony Mello écrit : « Ma tâche a été simplement celle du tisserand ; je ne peux m’attribuer les qualités du coton et du lin. »
Moi non plus.
Jacob Tolno
Le Prix de l’infidélité
 
Je suis arrivé à Conakry en octobre 2006 pour poursuivre mes études secondaires. J’habitais à Lansanayah, un quartier périphérique de Conakry, vers la sortie de la ville, dans la commune de Matoto. Celle-ci était une banlieue très bouillante et elle abritait un grand nombre d’écoles privées. Je fréquentais celle dénommée « Anges-Gardiens » ; une école aux principes rigoureux : hostile au retard, à l’absentéisme des élèves et intransigeante vis-à-vis des professeurs. Le fondateur, M. Matthias, était Béninois. Il imposait le fouet comme châtiment à tous les élèves qui n’avaient pas la moyenne en Français et en Mathématiques. Et, puisque nous fîmes les sciences sociales, nous devions suivre les cours de Français huit heures par semaine.
Un jour, monsieur Keïta, l’éminent Keïta, rata deux des quatre heures de cours du vendredi. À l’instar de la majeure partie des élèves, l’absence d’un professeur, loin d’être ennuyeuse, était plutôt une merveilleuse occasion de distraction. Nous en profitions et mettions la classe en ébullition.
Amateur du football et surtout grand admirateur du Real Madrid, je m’occupais à dépouiller Messi de tous les superlatifs qui le mettaient en vedette et à égratigner le FC Barcelone. Je quittais mon banc pour déranger toute la première rangée. Les filles, moins agitées que nous, faisaient la rétrospective du dernier épisode de la fameuse série latine « Milagro ». Que c’était beau ! Enfermés comme nous l’étions dans notre petite salle sans professeur ni surveillant ; ces occasions étaient rares à « Anges-Gardiens ». Ce vendredi, c’était le désordre dans la salle ; néanmoins, la prudence nous tenait compagnie. Il fallait être vigilant, très vigilant puisque M. Matthias, cet imprévisible, pouvait apparaître à tout moment.
C’est ainsi qu’au moment où je quittais ma rangée pour mimer Ronaldo CR7 quand il marque un but, je vis la porte s’entrouvrir. Mon premier réflexe serait d’écrire au tableau. Malheureusement, j’y étais loin. Je me mis à trembler comme si j’étais atteint d’épilepsie pour me mettre à l’abri de cette éventuelle sanction et non des moindres qui allait s’abattre sur moi. Je piquai un semblant de crise.
Pendant ma crise, les rires éclatèrent. J’étais étourdi. Que se passait-il ? Ne venaient-ils pas à mon secours ? Bon Dieu ! Jour d’horoscope, le meilleur que je ne pouvais imaginer…
Mes amis avaient raison de rire. Ce n’était pas monsieur Matthias, plutôt monsieur Keïta. Je rejoignis timidement ma place. Il me regarda éperdu. L’effort fourni pour gravir les escaliers, l’ambiance peu commune de la salle, Jacob étendu de tout son long au sol qui, soudain se leva pour aller à sa place, ébranlèrent son être.
Premier entretien
Néanmoins, monsieur Keïta se ressaisit et après une longue expiration, récupéra. Puis s’adressant à nous, il déclara :
— Bonjour mes chers élèves ! Excusez-moi du retard accusé, j’étais à la cérémonie funèbre d’un ami.
Sans répondre à la salutation, nous bondîmes sur la question relative à la mort. Elle nous intéressait à plus d’un titre.
— Quel ami ? demanda Aïcha.
— Junior ! répondit Monsieur.
— Comment est-il mort ? enchaîna Kabinet. Par suite de maladie, dit-il.
...