Le rideau
86 pages
Français

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Le rideau , livre ebook

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Description

« Le rideau », objet inanimé par définition, va, au fil de ses escapades, découvrir le monde et ses horreurs.
Devenant presque humain, il est tour à tour critique, écologiste, rêveur, admirateur, humaniste...
Par ses conseils, il veut sauver la planète.
Son message est universel.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 novembre 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334019088
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-01906-4

© Edilivre, 2015
Dédicace


À Diane
 
 
Il était une fois un rideau qui habitait une belle maison au bord de mer et, de la fenêtre, il voyait à longueur de journée la plage qui était déserte l’hiver mais très peuplée par de nombreux vacanciers l’été venu.
Combien de fois avait-il rêvé d’aller toucher la mer qui changeait d’aspect au gré des heures, parfois sombre, parfois scintillante, passant du bleu au vert puis au gris. Cette immense étendue d’eau, tumultueuse ou calme, changeant de jour en jour, était pour le rideau un véritable mystère.
Il s’imaginait flotter sur les vagues, qui, sans cesse atteignaient le rivage, plonger dans ces fonds marins, toucher enfin les rochers.
Le mouvement perpétuel de l’eau et le bord de mer l’avaient intrigué. Il saurait enfin ce que l’on peut ressentir en s’y plongeant. Et puis, cette écume blanche, de quoi est-elle faite ? Pourquoi cette couleur alors que le reste est différent ?
Il voyait des formes sortir de l’eau au loin. Cela voulait sans doute dire que la mer était habitée. Par qui ? Par quoi ?
Tout un monde vivait là, devant lui. Cette multitude étrange ne se montrait pas beaucoup.
Le rideau regardait passer au loin toutes sortes de bateaux : de gros porte-containers, des bateaux de croisière, des bateaux de pêche ou de loisirs. Comment faisaient-ils pour flotter et avancer sur l’eau ? Les personnes à bord semblaient heureuses.
Celles qui étaient au bord de l’eau aussi car elles prenaient du plaisir à s’y tremper ou à y nager. Il y avait bien une sorte d’activité très appréciée.
Il avait remarqué que le niveau de la mer montait puisque l’étendue de la plage de sable devenait plus petite et que certains rochers disparaissaient. Puis la mer se retirait comme par enchantement.
Que de choses à découvrir !
L’envol
Aujourd’hui, en ce début d’après-midi, le vent s’est levé et il commence à souffler très fort. Cela est fréquent dans cette région. Les membres de la famille qui occupent la maison ont laissé la fenêtre ouverte et par moments le rideau se soulève légèrement puis redescend. Ce mouvement se répète plusieurs fois avec plus ou moins de force. Il se calme puis se renforce et voilà que soudain, une forte bourrasque décroche le rideau de la tringle. Emporté dans ce tourbillon, il s’envole brusquement dans le ciel tel un cerf-volant. Surpris, il ne peut rien faire, il est comme paralysé, il se laisse entraîner.
Ainsi, pendant un long moment, il vole, il virevolte, en faisant des dessins dans le ciel, descendant, planant, remontant dans les nuages blancs et clairs ou légèrement bleutés ; quelle joie de découvrir cette liberté de mouvement !
Soudain, une rafale de vent fort le rabat brusquement vers la surface de l’eau.
Et le voilà attiré par ce mouvement dans la mer au milieu des vagues déchaînées et de l’écume, il plonge emporté par cette force terrible.
Reprenant ses esprits, il se dit : finalement ce vent violent est une bonne chose car je vais enfin pouvoir voir ce qu’il y a au fond de la mer. Il est tout heureux de cet incident.
Instinctivement, il se met à nager, d’un côté, puis de l’autre, il glisse, s’étire, monte, descend, tourne, virevolte et soudain il tombe face à face avec des poissons, un banc de poissons, une multitude de poissons, des poissons en liberté, comme dans un aquarium géant.
Les poissons, aussi surpris que lui de cette rencontre, avaient déjà vu le rideau quand ils s’approchaient du rivage mais de loin, accroché derrière une fenêtre, jamais dans la mer.
C’est plutôt drôle : ça ressemble à une voile de bateau sauf que celle-ci nage dans l’eau.
Les fonds de la mer avec les couleurs vives des roches attirent le rideau qui s’enfonce dans cette eau limpide et il descend si profondément pour les voir de plus près qu’il se déchire sur la pointe d’un rocher.
Il s’en aperçoit tout de suite et remontant à la surface, il ne peut que constater les dégâts. Il en est vraiment désolé.
Comment faire pour réparer cette déchirure ?
À son retour dans la maison, une fois accroché à la fenêtre, cela va se voir. Il devient tout triste regardant avec regret l’importance des dégâts.
Flottant à la surface de la mer, les poissons se demandent pourquoi lui qui était si gai, est devenu brutalement si triste, sombre, immobile, n’osant plus faire un geste.
Il leur en donne l’explication :
– Dans mon élan, j’étais si heureux de découvrir la mer que je n’ai pas fait attention aux rochers et voilà le résultat…
Regardant la partie basse de la toile, il demande des conseils aux poissons.
Ceux-ci immédiatement le consolent et le réconfortent :
– Ne t’inquiète pas lui dirent-ils, tu sais, dans la mer nous avons une solution à tous les problèmes. Tu vas voir, cette déchirure ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans très peu de temps, laisse-nous faire, fais-nous confiance !
À plusieurs, ils tirèrent le rideau sur la plage et les crabes furent appelés en renfort pour le coudre.
En effet, ils prirent des morceaux de fil à pêche abandonnés sur le sable par des pêcheurs et, à l’aide de leurs pinces, en un rien de temps, la couture fut réalisée. Ainsi grâce au travail des crabes, on ne voyait plus du tout la déchirure ; un vrai travail de haute couture !
Le rideau retrouva aussitôt son sourire et remercia les poissons et les crabes pour leur efficacité.
À présent, après cette escapade pleine de nouvelles sensations se posait la question du retour à la maison et à la fenêtre.
Comment faire ?
Le retour à la maison
Il se confia à ses amis de la mer les poissons et les crabes. Ceux-ci encore une fois avaient une solution : ils firent appel aux mouettes.
– Voilà un rideau, dirent-ils aux mouettes étonnées, qui ne peut pas voler tout seul. Et en plus, il n’y a plus de vent. Alors la seule solution, c’est de le transporter jusqu’à la fenêtre afin qu’il puisse s’accrocher et reprendre sa place comme s’il n’avait pas bougé de la journée.
Sitôt dit, sitôt fait, les oiseaux prirent le rideau avec leurs pattes et le voilà transporté dans les airs. Elles en profitèrent pour le faire sécher et pour le nettoyer en le secouant. En s’élevant dans les airs, le rideau put admirer toute la région :
– Quelle beauté ces maisons, ces criques, ces plages, ces vallons et rivières, ces jardins, et les habitants, si petits. « Quelle chance pouvoir voler » se dit le rideau « moi qui suis toujours au niveau du sol accroché à cette tringle, je peux tout juste bouger.
Et encore, il faut qu’il y ait un courant d’air ou alors qu’on me tire sur le côté brusquement pour laisser le soleil pénétrer dans la pièce. »
Ce voyage inattendu avait émerveillé le rideau et une fois revenu en place, c’est avec bonne humeur qu’il entendait les discussions de la famille qui habitait la maison.
À table, les enfants se chamaillaient. Pour les calmer, les parents leur demandèrent de raconter leur journée. L’aîné prit la parole pour annoncer avec un grand sourire de satisfaction qu’il avait pu pêcher une dizaine de poissons et le cadet dit avoir ramassé six crabes. Le rideau, horrifié, s’imaginait ses amis dans les mains de ces garnements.
Il voulait crier sa révolte :
« Ses amis étaient gentils, attachants, très serviables et intéressants, il fallait simplement les connaître pour les apprécier. »
Mais les gamins ignoraient quels talents avaient ces poissons et ces crabes. Ils les pêchaient, voilà tout.
– Quelle tristesse ! Quelle ignorance ! criait le rideau.
Dès demain, il irait prévenir ses amis de ne pas trop s’approcher du...

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