Les illuminations d Albert Einstein
44 pages
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Les illuminations d'Albert Einstein , livre ebook

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Description

En 1896, le jeune Albert Einstein est chargé d'éclairer la Foire de Munich. Mais l'opération tourne à la catastrophe et de manège en manège, il va devoir se frotter aux lois de l'univers. Peut-on aller plus vite que la lumière ? Voyager dans le temps ? Qu'est-ce que le hasard ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 31
EAN13 9782361650674
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Albert Einstein (1879 — 1955 )
« Mon maître m’a emmené sur des terres où aucun chien n’avait pénétré avant moi. » Heinrich, setter anglais d’Einstein
« Albert, Albert, l’audace mène à la ruine ! Albert, Albert, joue pas avec mes nerfs... » Dieu, cité par Pit et Rik
« La Relativité ? Je veux bien, mais alors avec un peu de béarnaise. » Professeur Tournesol

Quand il était petit, Frédéric Morlot cherchait son bonheur entre le jonglage, la magie et le violon. Suite à un traitement énergique sur les bancs de l’École Polytechnique, il est finalement devenu mathématicien, et ne trouve rien de si beau que la loi de réciprocité quadratique.
Anne-Margot Ramstein est née sur l’île de la Réunion, où elle a vécu avant un passage remarqué à l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg. Illustratrice, elle travaille pour la presse française et étrangère, se lance dans l’édition jeunesse et vous promet de belles surprises.
Rien n’aurait incité les habitants de la ville de Munich à mettre le nez dehors par un pluvieux matin d’octobre 1896, si ce n’avait été l’ouverture de la célèbre Oktoberfest ! Cette fête de la bière était la grande attraction de la ville, et comme les distractions se faisaient plutôt rares à l’approche de l’hiver, les braves Bavarois ne boudaient pas leur plaisir.
Sur la Theresienwiese , le champ de foire où se tenait la fête, l’agitation était grande. Au milieu du tintamarre des fanfares et des limonaires, jeunes et moins jeunes s’égayaient de toutes parts, l’estomac rempli de saucisses grillées et de petits pains à la cannelle. Les enfants hurlaient dans le carrousel, les parents hurlaient sur les montagnes russes, et les chiens hurlaient à la vue du montreur d’ours.

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Les aubergistes de la ville avaient installé de grandes baraques dans lesquelles s’entassaient de joyeuses tablées qui ne désemplissaient jamais. La matinée était à peine entamée que déjà résonnaient les vigoureuses chansons des amateurs de bière et de bretzels. Dressée entre la grande roue, le stand du photographe et le cabinet de la femme à barbe, la baraque Schottenhamel était sans conteste la plus belle de toutes : il s’agissait d’un immense chalet de bois comme on en trouve dans la montagne bavaroise, chamarré de peintures aux couleurs vives. Sa taille était légendaire : on raconte qu’elle atteignait trois cent mille kilomètres de long !
Schottenhamel, le propriétaire, était une sorte de gobelin ventripotent à la barbe rousse tout droit échappé d’un conte saxon ; il passait pour l’un des hommes les plus riches de Munich. Avec une aussi grande baraque, à raison de deux nouveaux buveurs tous les mètres et toutes les heures, il avait calculé qu’il pouvait servir près de quinze milliards de litres de bière par jour. Il avait engagé de solides matrones spécialement entraînées, qui pouvaient porter jusqu’à cinq mille chopes d’une seule main. Mais malgré tous leurs efforts, le temps moyen pour être servi était d’un an et trois jours, si bien qu’on trouvait là des clients de l’année dernière qui attendaient encore. Bref, une taverne aussi imposante exigeait une décoration tout à fait spéciale. Aussi Schottenhamel, qui commençait à nourrir des ambitions politiques, était-il fier d’offrir à sa clientèle un spectacle inédit : celui de la fée électricité.

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Ce jour-là, le jeune Albert Einstein se trouvait sur place, car l’entreprise de son oncle avait été chargée d’installer les éclairages électriques de la fête. Il était venu accompagné de sa petite sœur Maja, une jeune fille pimpante qui portait fort bien ses petits escarpins de cuir et sa Dirndl , cette jolie robe bavaroise à fleurs. Dans un coin près d’une fenêtre somnolait leur chien Heinrich, qui devait son sobriquet à un grand poète allemand, et leur était fort attaché.
Insensibles au délicieux fumet de Putensauerbraten qui s’échappait des cuisines, Albert et Maja vissaient consciencieusement les dernières ampoules d’une grande guirlande censée éclairer toute la salle depuis l’encadrement de l’entrée.
Schottenhamel avait solennellement annoncé à ses clients une grande illumination pour 10 h 00, et insisté pour que tout fût prêt à l’heure dite. Quand on connaît les exigences de la ponctualité allemande, on ne plaisante pas avec ces choses-là, aussi Albert et Maja avaient-ils fort à faire pour terminer à temps.

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Finalement, à 10 h 00 précises, ils basculèrent l’interrupteur, et la salle s’illumina sous les « aaaahs » et les « oooohs » admiratifs des clients. Albert, Maja et Heinrich contemplaient fièrement le résultat, quand ils virent Schottenhamel arriver à grandes enjambées.
« Qu’est-ce que cela signifie, cheunes chenapans ? Che fous afais temandé de tout éclairer pour 10 h 00, mais fous m’afez trompé ! Ch’ai regardé ma montre depuis le fond de la salle, eh pien il était 10 h 00 et une seconde ! Or une seconde est une seconde, ou Che ne m’appelle pas Schottenhamel ! C’est inadmiffible, te quoi ai-Che l’air defant mes clients ? »

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Albert ne se sentait pas de taille à lutter. Il préféra timidement expliquer à l’aubergiste :
« Je... je ne suis pas sûr, Monsieur, mais je crois que j’ai une explication ; j’ai appris au lycée que la lumière n’était pas un phénomène tout à fait instantané. Même si elle est rapide, elle ne possède pas une vitesse infinie. De fait, votre baraque est tellement grande qu’il doit falloir à la lumière une seconde entière pour la traverser.
— Che n’entends rien à fotre paratin, Donnerwetter

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