Les Quatre Trésors de Prakash
56 pages
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Les Quatre Trésors de Prakash , livre ebook

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Description

Prakash vit en Inde du Sud. C'est un petit garçon rêveur, pris dans le tourbillon d'une grande ville bruyante. Un jour, à l’école, son instituteur parle des « tribus répertoriées », des Indiens qui ne sont pas tout à fait comme les autres Indiens, qui ont leurs langues, leurs danses, leurs costumes. « Comme j’aimerais aller les rencontrer ! », pense Prakash.

Pendant la nuit, il reçoit la visite du dieu Ganesh, le dieu à tête d’éléphant, qui aide à surmonter les obstacles et à réaliser les projets. Ganesh lui offre quatre nuits de voyage à travers l’Inde, pour aller à la rencontre de quatre populations différentes et vivre des aventures avec elles. Seule condition : Prakash devra lui rapporter un objet de chaque voyage. Une moustache de tigre, par exemple...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 mars 2016
Nombre de lectures 0
EAN13 9782334119078
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
Copyright













Cet ouvrage a été composé par Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.

ISBN numérique : 978-2-334-11905-4

© Edilivre, 2016
Chapitre 1 La grande ville
Le matin, ce sont les klaxons qui réveillent Prakash. Non pas qu’ils s’arrêtent pendant la nuit, mais leur bruit rond et joyeux s’atténue, comme s’il arrivait aux oreilles de Prakash à travers du coton. Dès le lever du soleil, ils repartent de plus belle et, mêlés au beuglement des vaches et des buffles du quartier, viennent lui dire qu’il est temps de sauter dans son uniforme bleu marine et d’aller à l’école.
Dans la rue où vit la famille de Prakash, il est bien rare de croiser une voiture, une vraie, avec quatre roues et de longues banquettes confortables. Non, non, les voitures ce sont dans les autres quartiers qu’on les trouve, sur les grandes avenues, celles qu’il faut se reprendre à trois fois pour traverser, au péril de sa vie.
Dans le quartier de Kapaleeshkupam, les klaxons qui réveillent Prakash sont ceux des auto-rickshaws, de petits véhicules à trois roues jaunes et noirs qui sont aussi habiles que des abeilles quand il s’agit de se faufiler dans des ruelles étroites, de slalomer entre des piétons chargés de lourds paquets aux formes bizarres et même – Prakash jurerait l’avoir vu – de sauter par-dessus une flaque de boue.
La sœur de Prakash, Meena, se moque de lui quand il raconte ce genre d’histoires, des histoires d’auto-rickshaws qui bondissent ou de vaches qui lisent le programme de cinéma placardé sur le mur, avant d’arracher l’affiche pour la manger.
De toute façon, depuis que leurs parents ont décidé que Meena avait l’âge de se marier, elle n’appartient plus au même monde que Prakash. Au lieu de jouer au cricket avec lui dans la rue devant la maison ou de grimper sur le mur pour cueillir les fleurs de flamboyant qui éclosent par milliers sur l’arbre du jardin du voisin, elle passe des heures à se lisser les cheveux, les yeux perdus dans un lointain… vraiment très lointain.
Prakash a huit ans, mais avec ses jambes maigres et ses grands yeux qui mangent tout son petit visage pointu, il n’en paraît pas beaucoup plus que 6 ou 7. Meena a 16 ans mais se prend au sérieux comme si elle avait déjà 50 ans, trois fils, trois belles-filles, douze petits-enfants et quatre vaches.
Ganga, elle, ne refuse jamais de jouer avec Prakash. Ganga est douce et généreuse. C’est la vache de la famille. Prakash l’a toujours connue là, couchée dans la cour, à l’ombre de l’arbre du voisin. Elle le laisse caresser ses oreilles, il ne s’offusque pas quand elle se met brusquement à uriner et arrose les bâtons avec lesquels il était occupé à dessiner sur le sol de la cour.
Ce matin-là, Prakash n’a pas très envie d’aller à l’école. Hier, Banuchandar, un petit garçon de sa classe, s’est moqué de lui quand il a dit qu’il n’était jamais sorti de la ville. « Aha, tu vis comme une souris qui ne sort jamais de son trou ! », a-t-il lancé devant tous les autres enfants, qui ont ri à pleines dents.
Pourtant, Prakash jurerait qu’au moins la moitié d’entre eux n’a jamais quitté la grande ville non plus. Mais Banuchandar, qui est le meilleur lanceur de la classe au cricket et qui porte toujours des chemisettes aux couleurs si vives qu’elles semblent tout juste sortir de la boutique, Banuchandar, lui, a vu du pays. Son père possède une boutique de vélos au bazar et souvent il part pour des voyages d’affaires, partout en Inde du Sud, même jusqu’à Madras, et parfois, il emmène avec lui Banuchandar, son fils aîné, qui manque la classe quelques jours puis revient à l’école fier comme un camion décoré de guirlandes multicolores.
Prakash traîne les pieds dans la poussière de la rue. La mousson est en retard cette année et l’air chaud se colle à sa peau comme un gros serpent hostile. Les puris du petit déjeuner, ces petites galettes frites confectionnées certains jours par sa mère, dont il raffole habituellement, lui pèsent sur l’estomac comme une balle de cricket, une balle qu’il lance toujours mal, jamais assez fort, jamais assez droit.
En entrant dans la salle de classe, après avoir chanté comme tous les matins l’hymne national dans la cour, Prakash voit tout de suite la grande carte de l’Inde que le maître a suspendue au tableau. Elle est un peu fatiguée, un peu jaune, cornée aux quatre coins, mais sa vue remonte tout de suite le moral à Prakash. Chouette, de la géographie, ça changera des maths ! A sa grande honte, Prakash a encore du mal à retenir les tables de multiplication, car les chiffres se mettent à danser dans tous les sens dans sa tête, comme ces acteurs qu’on voit au cinéma, quand le maître l’interroge.
Et puis même s’il n’a jamais quitté la grande ville bruyante, Prakash aime la géographie. Il aime entendre parler des fleuves si larges qu’on en devine à peine l’autre rive, des montagnes si hautes qu’on ne peut pas respirer à leur sommet.
– Aujourd’hui, nous allons commencer par parler de la population indienne, dit le maître, avec sa voix profonde et un peu effrayante, qui semble venir de très loin derrière sa moustache. Mais pas de la population indienne dans son ensemble, dont nous avons déjà parlé très souvent. Nous allons parler des Indiens des campagnes, et parmi eux des tribus répertoriées. Qui sait ce que sont les tribus répertoriées ?
Le silence s’étale dans la salle de classe comme de l’huile de noix de coco sur la chevelure d’une fille. Malgré la présence des 46 enfants assis tout près les uns des autres, on n’entend plus que les bruits de la rue, le bourdonnement des insectes et le frottement monotone des pales des ventilateurs au plafond.
Alors le maître commence à expliquer qui sont ces tribus répertoriées. Il dit que ce sont les premiers habitants de l’Inde, ceux qui étaient déjà là avant l’arrivée des autres populations. Du coup, ils ne sont pas tout à fait comme les autres Indiens, ils ont leurs langues, leurs coutumes, leurs danses, leurs costumes. Parfois, ils ne ressemblent pas du tout à des Indiens : ils ont les cheveux crépus comme des Africains ou les yeux bridés presque comme des Chinois. Ils habitent souvent dans des régions difficiles d’accès, au bout de tous petits chemins, ou même au fond de forêts profondes. Certains collectionnaient il y a encore peu de temps les têtes de leurs ennemis, tandis que chez d’autres, tous les adolescents vivent ensemble dans une grande maison commune, sans adulte, dit le maître.
– Wahou… Qu’est-ce que j’aimerais aller les rencontrer ! pense Prakash, pendant que le maître pointe sur la grande carte jaune les régions dans lesquelles vivent des « tribus répertoriées ».
A la surprise de Prakash et de ses camarades, il y en a un peu partout, et pas forcément très loin de chez eux, de la grande ville.
Le soir, dès qu’il entre dans la cour de la maison, Prakash se précipite sur sa mère pour lui raconter tout ce qu’il...

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