William et Mini - Chaque jour et pour toujours
164 pages
Français

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William et Mini - Chaque jour et pour toujours , livre ebook

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Description

Un jour, William et Mini éclatent de rire en même temps en croquant des citrons. À partir de ce moment, entre eux, c’est pour toujours. Leur amitié rayonne en dépit des petites et des grandes épreuves de la vie qui ne les épargnent pas. Malgré les séparations et l’accident ; au fil des cadeaux et des attentions ; des bonheurs surprises et des mésaventures ; des vacances de Noël aux vacances d’été ; ils sont là, l’un pour l’autre, fidèles. Dans le contexte des années 1950, les jours s’écoulent avec le piquant des citrons, la tendresse des ciels d’été et la douceur des croissants.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 août 2022
Nombre de lectures 0
EAN13 9782764446980
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De la même auteure chez Québec Amérique
Jeunesse
La Forêt des possibles , coll. Sa[voir], 2022.
Un crâne dans le petit bois , coll. Gulliver, 2021.
L’Abécédaire-passoire , Albums, 2021.
Aurore et le pays invisible , coll. Gulliver, 2020.
Berthold et Lucrèce , coll. Bilbo, 1994.
• Finaliste aux Prix du Gouverneur général du Canada 1995
Les Péripéties de P. le prophète , coll. Gulliver, 1994.
La 4 2 e sœur de Bébert , coll. Gulliver, 1993.
Victor , coll. Gulliver, 1992.
Gaspard ou le Chemin des montagnes , coll. Gullive r, 1984.
SÉRIE CYRUS, L’ENCYCLOPÉDIE QUI RACONTE
12 titres parmi lesquels :
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 12 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie q ui raconte, tome 11 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 10 , 1996 ; réédition, Hors collection, 2018.
Cyrus, L’encyclopédie qui raconte, tome 1 , 1995 ; réédition, Hors collection, 2017.
Adulte
Anna, les cahiers noirs , coll. Littérature d’Amérique, 1996.



Projet dirigé par Stéphanie Durand, éditrice

Conception graphique : Gabrielle Deblois
Mise en pages : Nathalie Caron
Révision linguistique : Isabelle Pauzé et Sabrina Raymond
Illustration en couverture : Emma Jacobs
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
Nous tenons également à remercier la SODEC pour son appui financier. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : William et Mini : chaque jour et pour toujours / Christiane Duchesne.
Noms : Duchesne, Christiane, auteur.
Collections : Gulliver jeunesse.
Description : Mention de collection : Gulliver
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20220007527 | Canadiana (livre numérique) 20220007535 | ISBN 9782764447048 | ISBN 9782764447062 (PDF) | ISBN 9782764446980 (EPUB)
Classification : LCC PS8557.U265 W55 2022 | CDD jC843/.54—dc23

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2022

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2022.
quebec-amerique.com



Pour ma si chère H.-M., pour la rue Laverdure, pour nos souvenirs, nos sourires, nos musiques, nos fous rires et nos terribles complicités.
C. D.


[…] je l’ai souvent remarqué : quand une coïncidence merveilleuse s’est produite une fois, la série continue. Je crois que c’est une loi naturelle qu’on n’a pas encore définie.
Agatha Christie


01. La rue Laverdure
William et Mini habitaient la rue Laverdure, William du côté est, Mini du côté ouest. Au sud, la rue rejoignait un grand champ. Elle s’arrêtait au nord à la rivière, large, profonde et par endroits gonflée de gros remous, au bord de laquelle il était interdit d’aller jouer seuls.
C’était une rue où il ne passait pas souvent de voitures et – mettons tout de suite les choses au clair – c’était à l’époque où les ordinateurs n’existaient pas et où les téléphones avaient des fils. D’ailleurs, tout le monde n’avait pas le téléphone, et quand on l’avait, on en possédait un seul appareil.
Depuis qu’ils étaient très petits, William et Mini se rencontraient dans le champ, parfois le dimanche, parfois le samedi et certains soirs de très beau temps, hiver comme été, automne et printemps, lorsque leurs parents partaient en promenade, remontant et redescendant la rue autant de fois qu’il leur plaisait.
C’était un champ en friche. Il y poussait de tout et rien de vraiment utile : de jolies mauvaises herbes et des foins fous, des liserons, de la verge d’or, du trèfle rouge, du silène qui servait de pétard, des chardons qu’ils appelaient des bou tons de pompier , de la carotte sauvage et du chiendent. Il y avait aussi des couleuvres et parfois de petits mulots.
Au temps où William et Mini n’avaient pas encore le droit de traverser la rue, ils devaient, pour se voir, attendre les promenades de leurs parents. Parfois, Mini s’énervait, impatiente d’aller courir dans le champ pour laisser William jouer à l’attraper. À son tour, William faisait la même chose et, quand Mini allait l’agripper par la queue de chemise, il se jetait par terre, disparaissait dans les herbes et rampait comme un Mohican avisé pour échapper à sa ravisseuse qui, bien sûr, faisait semblant de ne pas le voir.
Dans leur champ, ils jouaient à partir en voyage. Le coin sud-est, c’était Paris, le coin sud-ouest, New York, le nord-est, Percé, et le nord-ouest, la Chine. Entre ces quatre points, quelques sentiers étroits, des chemins inventés, jamais les mêmes, entre les mauvaises herbes et les grands foins. Leur rue tranquille devenait alors l’océan qu’ils n’avaient pas le droit de franchir. Ils s’asseyaient au bord du trottoir et imaginaient les bateaux blancs qui les emporteraient au-delà des mers. Ils éclataient de rire et se racontaient les voyages qu’ils bâtissaient à mesure dans leur tête et qui les mèneraient au bout du monde, plus loin que Paris, plus loin que New York, plus loin que Percé et encore bien plus loin que la Chine.
Mais cela n’allait pas durer toujours. Voici pourquoi.
Des années auparavant, les grands-parents de Mini avaient construit, loin au bord du fleuve, une maison toute simple (une vaste pièce et trois petites). Ils l’avaient agrandie au fil des ans ; un étage de plus et une galerie grillagée s’étaient ajoutés. C’était leur maison de vacances.
Mini et ses parents allaient y passer de grands bouts d’été et parfois, ils emmenaient William avec eux.
C’était pour William et Mini les plus beaux jours de l’année. Ils étaient ensemble du matin au soir.
La maison des grands-parents de Mini était la dernière au bout d’une longue langue de terre qui s’avançait dans le fleuve et fermait une petite baie. Comme le bout du monde, se plaisait à dire Mini.
Un jour, les parents de William furent invités à aller passer quelques jours chez les grands-parents de Mini. Ils se prirent aussitôt d’amour pour la petite baie, tant et si bien qu’ils décidèrent de quitter la ville et de chercher une maison où venir s’installer, là, au bord du fleuve. Jérôme, le père de William, pourrait y poursuivre ses recherches sur les sons sous-marins. Par bonheur – ou par magie –, il y avait une maison à vendre tout près de la pointe du grand-père de Mini.
Ils l’achetèrent.
C’était une jolie maison, jaune pâle, avec des fenêtres encadrées de blanc, une grande galerie couverte – pour y jouer, y manger, s’y bercer quand il pleuvrait – et un toit bleu foncé. La maison était plantée sur une petite île au fond de la baie. En tout, quatre maisons dans l’île, comme un minuscule village.
Pour William et Mini, ce fut la fin de tout. Mini resterait toute seule sur la rue Laverdure et William déménagerait là-bas, loin dans son île.
Il n’y aurait plus de courses dans le champ, plus de promenades du soir entre le champ et la rivière, plus rien ensemble, plus de pique-niques, plus de batailles de boules de neige.
Ils ne se verraient plus, sauf l’été, quand Mini viendrait visiter ses grands-parents, quelques jours aussi peut-être pendant les vacances d’hiver, si les grands-parents décidaient de fêter Noël au bord du fleuve et si la neige voulait bien permettre qu’ils se rendent jusque-là. Peut-être pendant les vacances de Pâques (la semaine de relâche n’existait pas encore) ? Tout cela faisait beaucoup trop de « si ».
Mini et William attendraient le 24 juin et le début des grandes vacances chacun de son côté. Durant l’année, ils s’enverraient des lettres écrites sur des feuilles de papier glissées dans des enveloppes et adressées à la main avec de beaux timbres, en espérant que le facteur ne les égare pas. Ils auraient la permission de se parler au téléphone à Noël, mais pas plus, car les appels entre la ville et là-bas coûtaient les yeux de la tête.
À partir de la fin de cet été-là, c’était une route, bien plus vaste qu’une rue-océan, c’étaient des centaines de kilomètres de route qui allaient les éloigner l’un de l’autre.


02. Les citrons
Il y a longtemps, la première fois que William était venu avec Mini au bord du fleuve, ils avaient éclaté de rire en même temps, exactement.
À cause des citrons.
À ce moment-là, ils avaient su qu’ils étaient bien plus que des amis ordinaires. Ils étaient complices et n’avaient même pas besoin de se faire de clins d’œil, ou, s’ils s’en faisaient, c’était la catégorie de complicité niveau 10 (selon la définition de Mini).
Mini avait toujours pensé être la seule à aimer manger des citrons. De manière générale, les gens ne les aiment ni crus ni même cuits. Ils les laissent sur le bord de leur assiette quand ils ont terminé de manger leur poisson ou leur escalope. Les-citrons-parfument-et-décorent-mais-on-ne-les-mange-pas : c’était une sorte de règlement que tout le monde respectait.
Ainsi, Mini s’appropriait toutes les tranches de citron abandonnées et les croquait avec bonheur.
Mini et ses parents avaient un jour invité William à venir passer quelques jours chez les grands-parents au bord du fleuve. Dès son arrivée, elle voulut tout lui montrer : la pointe sur laquelle on pouvait marcher pendant un demi-kilomètre, toutes les algues qu’elle connaissait, les trous de glaise dans le tuf rouge, les caprices de la marée, l’eau salée qui se dépose sur la peau qu’on lèche avec plaisir (William n’y croyait pas, mais il avait bien dû changer d’

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