On pousse les murs
48 pages
Français

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On pousse les murs , livre ebook

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Description

Les aventures rocambolesques et pleines de tendresse d’une famille pas comme les autres, qui fait des cartons et de la peinture, réinvente le téléphérique, reçoit des colis et déménage en lit à roulettes.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 septembre 2017
Nombre de lectures 13
EAN13 9782728924196
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre 1
Une lettre de papy

Où l’on commence par ouvrir la porte, pour ensuite ouvrir un paquet, puis un autre, puis un autre, puis un autre, et où l’on finit par ouvrir une enveloppe. Où l’on se demande si la clé est bien celle du mystère, où l’on suit la piste, et où l’on finit comme on a commencé : en ouvrant une porte.
Ce matin, le facteur a sonné. C’est très rare que le facteur sonne. Il lui faut une bonne raison, au facteur, pour sonner, une très bonne raison. Soit il est poursuivi par Karl, le berger allemand qui habite trois maisons plus loin, et alors là, le facteur cherche un refuge pour sauver le fond de son pantalon. Soit c’est la fin de l’année, alors il cherche à nous refiler un de ces calendriers avec des photos de petits chats, de dauphins ou de maisons sous la neige ; mais, comme il y a des feuilles dans les arbres et qu’il fait jour le matin quand je me lève, ce n’est pas la saison des calendriers. Soit c’est pour un « recommandé », une de ces lettres que les parents ouvrent en se demandant ce qu’ils ont bien pu faire au Bon Dieu pour mériter cela, un peu comme le jour de remise des bulletins de notes. Soit, dernière possibilité, c’est un paquet ! Et ce matin, c’en est un ! Un colis de papy…
Papy, c’est le papa de maman, un ancien marin. Il est veuf depuis longtemps et il vit en Bretagne. Depuis sa lointaine contrée, il a pris l’habitude de nous envoyer des colis toujours plus étonnants les uns que les autres.
Aujourd’hui, le paquet est de taille moyenne, d’un poids moyen. Il ne sent rien : ni le fromage qui va exploser, ni le bouquet de roses. Il ne fait aucun bruit, pas plus « tic-tac » que « miaou ». C’est un colis normal. Et avec papy, c’est quand tout a l’air normal qu’il faut le plus s’inquiéter.
– Allez, ouvre !
Avec les colis de papy, il y a une tradition : c’est celui qui a ouvert au facteur qui a le droit d’ouvrir le paquet. Et ce matin, c’est maman qui a ce privilège. Mais comme elle peut le faire quand elle veut, tant que c’est avant le coucher du soleil, elle en profite et nous fait enrager. Papy a dit que, si jamais on ouvrait un colis après que le soleil a disparu à l’horizon, il pourrait se passer des choses terribles, des choses incroyables ! Les profs de français de la terre entière pourraient se mettre à ne parler que chinois, les otaries pourraient toutes émigrer au Sahara, les nuages pourraient refuser de pleurer, les cadeaux de Noël pourraient se perdre en chemin, les chocolats de Pâques fondre en route, des araignées martiennes pourraient débarquer, les brocolis devenir obligatoires à la cantine, les chamallows grillés avoir un goût de langue de bœuf, et toutes les interros de maths tomber le lundi matin… Papy prétend même qu’Alex, mon frère, pourrait devenir intelligent. Bref, ce serait la fin du monde !
Au déjeuner, maman n’a toujours pas ouvert le paquet ; au café, le colis est clos, fermé, scellé, hermétique ; au goûter, l’ambiance à la maison est la même qu’à la NASA juste avant l’atterrissage de la première fusée sur la Lune. Il y a de l’explosion dans l’air. Nous tournons autour du paquet comme des lions autour d’un McDo !
– Bon, OK, je l’ouvre ! Mais avant, je crois que je vais aller faire…
– Non !!
Tous les gosiers de la famille se sont ouverts en même temps dans un cri de désespoir intense !
– Non, tu ouvres tout de suite !
Alors maman a obéi, ce qui n’est pourtant pas dans ses habitudes ; normalement, c’est plutôt elle qui donne les ordres.
Elle déchire un papier qui emballe une boîte en carton, ouvre la boîte dans laquelle il y a… une autre boîte ! Avec papy, on a l’habitude de ce genre de blague, alors personne ne s’étonne vraiment. Quand maman ouvre la sixième boîte qui était cachée dans la cinquième, elle-même dans la quatrième et… mais bon, là je crois que vous avez compris, on commence à trouver que la blague a assez duré. Au final, arrive la huitième boîte : elle est toute petite, très joliment décorée. Maman soulève le couvercle et, à l’intérieur, il y a une enveloppe, et dans cette enveloppe, une clé.
– C’est nul, elle n’est même pas en or ! dit Alex.
– Et puis elle est trop petite pour être celle d’un palais de princesse ! marmonne Charlotte.
– Brrrllllllllrrllrlrl ! concluent Aude et Basile.
– Il y a aussi une lettre, dit maman en montrant un papier plié en tout petit et tassé au fond de la minuscule boîte.
– Mais où ton père peut-il bien trouver un papier aussi fin ? demande papa en regardant maman déplier la feuille qui, peu à peu, devient très grande. Décidément, ton père est plein d’insoupçonnables ressources.
Une fois la lettre bien à plat, maman en commence la lecture.
« Mes chers petits-enfants et enfants moins petits,
voilà qui, du paradis, devrait vous ouvrir la porte.
Signé, Papy ! »
– Et la suite ?
– Y a pas de suite, Brune, c’est tout ce qu’il y a d’écrit !
– Quoi !? Mais c’est de l’arnaque ! Du vol ! Remboursez ! Escroc !
Alex est aussi en pétard que ses cheveux au réveil !
– T’es idiot, on ne peut pas te rembourser quelque chose que t’as pas payé ! Ça serait du vol ! Charlotte lui répond sans lever le nez, tout en fouillant les boîtes vides qui étaient les unes dans les autres. Ça y est ! J’en étais sûre ! HaaaaHaaaaa, c’est qui la plus forte ? C’est Charlotte !
Et dans sa main, triomphale, elle tient une autre lettre de papy, le même papier, tout fin tout fin, plié en tout petit, et qui était caché dans le fond d’une des boîtes.
– Vas-y, lis !
– « Et filez tout droit, passez devant l’antre du monstre sans vous arrêter ! »
– C’est tout ?
– Ben oui, patate, c’est tout ! Pourquoi je m’arrêterais en route si j’avais la suite ?!
– Parce que la patate, c’est toi, que tu ne comprends rien à rien et que, d’abord, tu serais capable de faire ça rien que pour m…
– Stooooooop ! Stop ! Fini ! The end ! Basta ! Halt ! On range les armes ! On sort les cœurs et les drapeaux blancs, on s’embrasse, on fait la paix et on arrête tout de suite de se disputer pour rien !
Papa s’est mis juste à temps entre Charlotte et Alex ; la Troisième Guerre mondiale vient d’être remise à plus tard !
– Là, une autre !
Et maman de lire :
– Bien que n’étant pas de papier, c’est dans la boîte que se trouve le sésame.
Alors chacun se met à fouiller les boîtes un peu trop vite laissées de côté. Même Vivaldi, le chat, est de la partie : du museau ou de la griffe, il cherche, il ne sait pas quoi, mais il cherche. Au bout de cinq minutes, nous avons deux papiers supplémentaires, deux phrases toutes aussi mystérieuses que les deux précédentes :
« Adieu le quinze, bonjour le onze.

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