La forêt : du rêve à la réalité
63 pages
Français

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La forêt : du rêve à la réalité , livre ebook

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Description

Il s’agit d’anecdotes vécues dans mon parcours professionnel que je relate avec la sensibilité d’un homme brisé à l’adolescence et en quête d’une recherche d’un univers plus accueillant : la forêt jurassienne.

Informations

Publié par
Date de parution 23 juillet 2021
Nombre de lectures 3
EAN13 9782312082974
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La forêt : du rêve à la réalité
Bruno Chapeau
La forêt : du rêve à la réalité
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2021
ISBN : 978-2-312-08297-4
Préface
L’auteur Bruno Chapeau nous fait découvrir à travers un enchainement de narrations courtes de moments de vie, la rencontre entre les hommes, la forêt franc-comtoise et la coopérative Coforet.
Il exprime la simplicité, la pureté et finalement la beauté de la relation entre les êtres humains, son mystère aussi. Tous les prénoms qui s’égrènent, ces acteurs de ses souvenirs possèdent des personnalités bien trempées sans détours, à l’image de cette région de Franche-Comté aux confins de la France actuelle, de sa forte identité. Vous pouvez les aimer, être leur ami, mais jamais les contraindre ni les apprivoiser. Comtois rends-toi ! Nenni ma foi !
Et puis il y a la forêt où règne le sapin, l’épicéa, le faillard, rude, escarpée voire inaccessible qu’il faut mériter. Elle est le théâtre de l’ouvrage. Elle peut paraitre infinie se perdant dans la brume et le ciel qui se confondent. Elle rappelle aux forestiers qui tentent de la conduire, de l’orienter qu’elle reste la maîtresse. Elle peut vous offrir la béatitude par des paysages époustouflants et intemporels, mais peut vous happer, vous engloutir à la moindre faute. Dans cette océan vert votre vie ne tient qu’à un fil. Le vide, la pente, la météo sont imprévisibles. Elle préserve certainement ceux qui l’entretiennent avec passion, savoir, et humilité.
Est-ce Sylvanus, Épicure ou le lynx qui hante ces arbres apparus au troisième jour de la création ? Les casse-croûte roboratifs, les breuvages revigorants égaient cette thébaïde sous la frondaison et le regard du félin invisible.
Bruno est un forestier du terroir. Il nous apprend que la sylviculture est une science, un art, qu’elle se pratique en groupe, en solidarité comme lors des longues journées de martelage. Elle suscite des débats, puis des choix inexorables qui vont façonner la forêt pour des décennies. Il faut être courageux pour être sylviculteur, déterminé et ne pas craindre la souffrance.
La forêt c’est aussi le monde des affaires, mais pas comme dans ces villes artificielles. Les négociations de bois ou de terres sont ici naturelles, animées par des hommes instinctifs et madrés.
La coopérative est le creuset de cette économie mais elle est une organisation singulière. Elle n’est pas cupide et sait partager. Sa richesse est plus immatérielle que matérielle. Elle accorde la confiance et la liberté aux femmes et aux hommes qui sont son capital, même si des règles intangibles de vie en harmonie existent. Bruno fait partie intégrante à jamais de cette coopérative.
Ce livre est une danse des souvenirs éternels. Venez danser avec Bruno, laissez votre imagination errer et pénétrer la forêt. Quels que soient les aléas, l’adversité, le bonheur n’est jamais loin.
Entrez dans cette leçon de vie que l’auteur et la forêt nous délivrent, à lui les mots, à elle le papier.
Lionel Piet
Directeur général de Coforet .
Avant -propos
Au risque que l’on me reproche l’absence de chronologie dans ces écrits j’ai préféré énumérer à la louche, et distribuer des comédies selon le tourbillon de mes souvenirs. Ceux qui ont gentiment accepté ma présence à leurs côtés comprendront le choix non conformiste d’un écrit structuré.
25 années de vie à la coopérative en qualité de technicien forestier, c’est quasiment une encyclopédie de faits plus ou moins ordinaires. Mais on sait que certains ordinaires peuvent être reçus différemment pour les uns et les autres.
Bien sûr, certains faits m’ont aiguillé à poser un regard critique, non pour juger, mais pour faire savourer la teneur émanant de chacun d’eux, et vous en régaler, amis lecteurs, amies lectrices.
Introduction
L’école fut pour moi un concentré de pressions mentales et je garde, de cet environnement en forme de toile d’araignée, un souvenir plutôt noirâtre. C’est pourquoi, dès la classe de première, je me suis défilé pour rejoindre le monde des adultes : celui où l’on est censé trouver une liberté d’exister.
L’adolescent réservé que j’étais, bouillonnant intérieurement, sans cesser d’être vrai, s’est toujours exprimé sur une autre toile que celle imposée par la scolarité. Le support, inatteignable à cette époque pour mon entourage, en faisait pour moi, une cité protégée, organisée avec passion par mon élan imaginatif. Ma préoccupation première fut alors de concilier cet espace dont j’étais le seul à connaître l’emplacement avec la réalité d’un monde où j’évoluais à contre-courant.
Sans formation, je trouvai une place de tronçonneur et je me dépensais sans compter dans cet effort de bûcheronnage. Cette activité, qui me plaisait de prime abord, s’avéra, à long terme, aussi indigeste que la scolarité. Je me sentais basculer intérieurement. En effet, je m’aperçus très vite de l’infertilité de mes perspectives d’avenir dans cette voie et j’en perdis le moral.
Après quelques années en forêt, je retournai donc sur les bancs de l’école pour trois ans. J’avais enfin trouvé un but : je voulais obtenir une formation complète et solide en matière de gestion sylvicole et de commercialisation des produits forêt-bois. Une spécialisation intéressante, où je m’engageai avec passion et au sortir de laquelle j’intégrai la coopérative forestière Coforet. Je m’y sentis rapidement dans mon élément, d’autant plus que ce secteur connaissait une ascension fulgurante à tous les niveaux.
À Coforet, la distribution géographique des secteurs se dessine, pour chacun des techniciens, sur une zone déterminée correspondant à l’espace dans lequel il devra effectuer son travail. Inévitablement, compte tenu des dispersions des peuplements forestiers et de leur occupation géographique, de leur constitution et de leur potentialité de production, certains secteurs sont plus attrayants et plus rentables que d’autres.
Au quotidien, le contact et les affaires traitées dans cette profession suscitèrent beaucoup d’intérêt. En mon for intérieur, ce constat apparaissait alors comme une belle revanche sur le passé. Le seul bémol pour moi, concernait le suivi administratif : je l’effectuais au minimum, priorisant le travail sur le terrain, ce que le service administratif digérait difficilement.
Revers de parcours
Le brouillard du matin est généralement précurseur d’un soleil généreux pour le reste de la journée. Et ce matin-là, la brume épaisse recouvrant la vallée meuthiarde laissait augurer une journée de travail bien remplie… Quant à celle qui demeurait nos têtes, l’ampleur de l’ouvrage que nous devinions avait suffi à la chasser, réunissant la dimension du temps et de l’espace sous une seule ligne. C’est ainsi que, lorsque le gestionnaire avait habilement recruté ses « techniciens de servitude » pour effectuer inventaires et martelages, chacun, tout en travaillant, se déchargeait de ses soucis personnels et professionnels tant la quiétude de l’atmosphère sylvicole est libératrice.
Certaines situations vécues méritent, selon moi, le terme de « transcendantes » et ces journées de travail programmées avec un planning surchargé par la tête pensante de notre structure, au lieu de nous en plaindre, nous les vivions ainsi, comme un besoin et un espace-temps collaboratif privilégié : révélant nos appétences légitimes d’une amitié sincère et virile, de jovialité campagnarde et de respect mutuel, tout concourait, au carrefour de ces sensations multiples, à nous faire apprécier le privilège de vivre pleinement en harmonie, entre nous et avec la nature. Les forêts du Haut-Doubs livrent leurs secrets à ceux qui gèrent avec instinct et réflexion, appuyée sur le vécu, l’histoire de leur croissance et de leur maturité… Ces arbres, épicéas, sapins ou hêtres et autres congénères végétaux livrent avec générosité leurs faiblesses, leur constance ou leurs exploits. Le forestier observateur peut lire leur empathie face à la vie ou leur dépérissement à travers leur houppier, à travers leur écorce, suivant sa forme, sa couleur…
Or, ce matin-là, après une nuit agitée par l’achat-vente de lots de bois qu’un rêve, difficilement dissipé avec le banc de brume, avait orchestré dans mon esprit, j’avais rejoint les forestiers, dont les plus jeunes, souvent introduits par leur « papa » à la tâche la plus délicate, devaient arpenter des pourcentages de pente élevés. Nous &

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