Le destin de Clara

Nelly Lombardi

Description

Clara revient sur l’île pour son deuxième été. Elle a énormément changé. Elle aura bientôt seize ans et devient enfin une jeune fille plus sûre d’elle.
Mais Ange a disparu et son père ne répond pas à ses appels. Elle reste pourtant en contact mental avec lui, sans savoir où ils se trouvent.
Pour sauver ceux qu’elle aime, Clara doit une fois de plus se mettre en danger, pourtant ce n’est pas sa vie qui l’inquiète.
Elle découvre finalement qui est ce père pour la renaissance duquel elle lutte.
Elle veut vaincre les derniers démons qui le menacent. Mais c’est à Bélial qu’elle a à faire. Que peut-elle contre lui ? Il est si puissant, et semble bien connaître Samaël, le père tant aimé pour qui elle a tout risqué.
Il l’interpelle alors et lui révèle la vérité !
Quel sera le destin de Clara ?

Informations

• Publié par: Les Editions Chapitre.com
• Date de parution: 11 août 2020
• Nombre de lectures: 1
• EAN13: 9791029010804
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Le destin de Clara
Nelly Lombardi
Le destin de Clara
Tome 2 – Le secret de Samaël
Les Éditions Chapitre.com
31, rue du Val de Marne 75013 Paris
Du même auteur
Le Destin de Clara , tome 1 – l’île , édition Chapitre .com, 2019.
Confettis , recueil de vingt et une nouvelles, Édilivre , 2008.
© Les Éditions Chapitre.com, 2020
ISBN : 979-10-290-1080-4
À mon Papé, Raymond, pour tout ce que je n’oublierai jamais, ton amour, ton nom, tes sourires,
À ma fille Aurore, la suite d’un roman qui arrive un peu tard mais t’était destiné,
À Isabelle, de loin mais toujours présente en pensées et messages,
À l’Ange de mon enfance, Christian,
À Annaïg, ma fidèle amie,
À mes filles Svetlana et Salomé.
Personnages
Clara, l’héroïne –
Samaël, son père aux origines obscures –
Ange, son ami corse –
Isabelle, sa mère –
Paul, son beau-père –
Romain, son petit frère –
Mamonne, la grand-mère d’Ange –
Eva, une amie corse –
Bruno Morandini, le médecin –
Bélial, l’ennemi infernal –
Des démons et spectres.
« Il n’y a aucun choix dans une existence, sauf celui de la quitter… sur la pointe du cœur. »
Pierre Drachline
Chapitre 1 – Fin d’année
Dernier jour de cours. Sur le quai bondé, elle attendait le métro parisien. Il était à peine plus de dix-sept heures mais la foule l’oppressait déjà. On remarquait les élèves de seconde de son lycée du troisième arrondissement en vacances anticipées suite aux examens des autres niveaux, ces derniers ne venaient déjà plus en cours depuis plusieurs jours, les collégiens qui termineraient un peu plus tard, avant le brevet, les parisiens ayant quitté de bonne heure, les touristes à l’assaut du Marais, les pickpockets qui guettaient les sacs à main et sacoches bien en vue, les poches à portée de doigts… On trouvait beaucoup de monde, des inconnus surtout, qu’elle n’osait pas souvent toiser. Son sac sur le dos, elle regarda ses pieds avec l’appréhension de celle qui devra bientôt se précipiter dans la rame déjà chargée pour ne pas rester sur le quai.
Elle respirait fort. Un an s’était passé depuis son séjour en Corse, elle avait vécu des épreuves terribles à Ajaccio, intégré une classe de seconde à son retour à Paris, et pourtant, elle craignait toujours autant les autres.
Mais elle s’était juré de ne plus se soumettre aux personnes mal intentionnées !
Elle avait passé l’année scolaire à se faire reconnaître pour plus forte qu’elle n’était et à oser communiquer. Elle s’était fait des connaissances qui l’appelaient « amie » et qu’elle nommait « copines ». Elle avait osé relever la tête parfois quand on l’interpellait et fixer intensément de ses yeux si particuliers ceux qui la dévisageaient. Elle ne cachait plus son vilain minois blafard, moins vilain depuis qu’il avait pris le soleil de la Corse, gardé quelques couleurs, et surtout que ses pustules d’acné avaient presque toutes disparu. Elle n’était toujours pas jolie, elle ne serait jamais jolie, mais elle était moins laide et on la remarquait à peine perdue dans la foule. Tant qu’elle ne levait pas les yeux. Elle était encore morte de peur, mais elle maîtrisait désormais son appréhension. Elle avait appris à tricher.
Le métro entra en gare. Clara monta dans la rame. On la poussa. Elle faillit en être éjectée. Elle força. Rapidement, elle s’installa près de la porte, s’adossa à un strapontin qu’elle n’ouvrit pas à cause du monde. Une matrone la suivait. Elle cherchait une gentille proie à agresser pour libérer un siège où poser son gros postérieur fatigué. Son regard glissa sur celui de Clara. Celle-ci ne baissa pas les yeux et l’ignora même. Alors, il poursuivit son chemin jusqu’à une toute jeune fille recroquevillée non loin d’elle. Douze, treize ans peut-être. Fluette. Mal à l’aise. En sueur. À côté de Clara, seul les séparait le passage pour accéder aux carrés de sièges, elle se tassait le dos contre un autre strapontin fermé lui aussi et fixait le sol. Elle trembla quand la voix de la femme tonna.
– Eh la gosse, tu t’pousses. J’veux m’asseoir !
La jeune fille commença à bouger, acquiesçant. Bientôt elle disparaîtrait, poussée par le flux de la foule, peut-être même qu’elle dégringolerait hors de la rame.
– Non ! Tu restes là. Il y a trop de monde pour s’asseoir. Madame n’a qu’à aller plus loin.
Le cœur de Clara battait à tout rompre. Elle venait d’intervenir pour défendre sa voisine, cette petite jeune fille qui lui faisait penser à elle quelques mois plus tôt. Elle fixait la matrone et sentait son ordre s’imposer en elle. Sa rage montait dans ses pensées. La gamine leva les yeux vers elle, bredouilla un simple « oui » intimidé et se renfonça le dos en arrière. La matrone grogna, mais poussée par la foule, elle poursuivit plus loin. Clara respira profondément.
Sa peur des autres était toujours là, mais elle avait juré de jamais, plus jamais, les laisser lui nuire. Peut-être parce qu’elle en avait assez d’être faible. Qu’elle grandissait. Ou parce qu’elle avait vaincu des démons et se savait maintenant suffisamment forte pour tenir tête. Ou simplement car le cœur de son père n’avait jamais cessé de l’habiter. Il était là, en elle. Et il devait être fier d’elle.
Les stations défilèrent jusqu’à sa correspondance. Elle changea de ligne et repartit aussi vite, sans prendre garde aux autres. Elle arriva rapidement dans le vingtième. Vingt-cinq minutes après avoir quitté le lycée, elle grimpait dans l’immeuble où elle vivait, sonnait chez la voisine, récupérait Romain que celle-ci gardait, ouvrait l’appartement et se précipitait avec son frère, heureuse, à l’intérieur.
– Regarde Romain. J’ai reçu un Sms d’Ange. Dans trois semaines on y est !
– Super Clara. Je voudrais rester toujours là-bas.
Il hésita avant d’ajouter :
– Avec toi.
Ils rirent ensemble et se serrèrent l’un contre l’autre. Aucun d’entre eux ne prit le temps de détailler l’image reçue. D’ordinaire, Clara grossissait toujours les photographies pour y découvrir tous les détails. Là, elle ne le fit pas.
Chapitre 2 – Le départ
Il n’y avait pas grand monde dans le RER C. Personne ne prêtait attention à elle. Il est vrai qu’elle n’était pas seule. Ils étaient montés à Saint-Michel et poursuivaient jusqu’à l’aéroport d’Orly. Clara rayonnait. Elle repartait vers l’île tant aimée, l’île de ses ancêtres, de ses amis. L’île de tous les dangers, certes, mais aussi celle qui lui révèlerait le secret de son père. Un peu le sien d’ailleurs.
Sa valise était toujours aussi petite que l’an passé, mais cette fois cela ne lui importait guère. Ils s’étaient en partie installés dans sa maison, celle dont elle avait héritée, et elle y retrouverait l’essentiel. Les armoires étaient bien garnies.
Romain serrait toujours la main de sa sœur tendrement. Elle le caressait en retour. Quel amour que ce petit frère de six ans qui ne se lassait jamais de se coller à elle. Il n’avait guère changé depuis l’été dernier. Sa mère lui répétait que c’était sa dernière année de petite enfance, il passerait bientôt à l’école primaire. Sa vie changerait. On ne sait jamais ce qui nous attend ! Il grandirait subitement. Mais lui haussait les épaules et s’accrochait plus fort à sa sœur. « Tu seras toujours ma Clara d’amour », lui murmurait-il. Et elle le croyait. Elle savait que rien ni personne ne les séparerait. Comme si entre eux deux un lien plus fort les unissait. Quelque chose qu’ils ne pouvaient pas expliquer.
Les rapports de Clara avec sa famille s’étaient améliorés. Isabelle, sa mère, était mille fois plus tendre qu’autrefois. Elle venait discuter avec elle comme l’aurait fait une amie, lui demandait des conseils sur ses vêtements, son maquillage, ses élèves… Mais Clara aurait préféré qu’elle soit une mère, simplement. Elle ne savait pas que penser de ce revirement. D’autant plus qu’elle lui parlait sans cesse de son père, qu’elle seule pouvai