Lola et le fleuve
42 pages
Français

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Description

Lola, une jeune Parisienne de quinze ans, doit quitter sa ville adorée pour le Canada, car ses parents ont décidé que la famille irait passer un an à Edmundston, au Nouveau-Brunswick. Au fil des mois, Lola découvre un pays qui l’étonne et la séduit. Elle se lie d’amitié, rencontre l’amour mais fait aussi l’expérience de la trahison et de la déception. À Paris, elle racontait tout à la Seine ; à Edmundston, le fleuve Saint-Jean reçoit ses confidences.
Voyage initiatique d’une jeune Parisienne qui découvre sa place dans le monde tout en faisant l’expérience parfois rude de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 30 mars 2011
Nombre de lectures 3
EAN13 9782896825448
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0324€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pour ses activités d'édition, Bouton d'or Acadie reconnaît l'aide financière de la Direction des arts du Nouveau-Brunswick, du Conseil des Arts du Canada, du ministère du Patrimoine canadien par l'entremise du Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition (PADIÉ).

Titre : Lola et le fleuve
Texte : Édith Bourget
Illustrations : Édith Bourget
Conception graphique : Lisa Lévesque

Papier ISBN 978-2-923518-58-9 PDF ISBN 978-2-89682-194-5 ePub ISBN 978-2-89682-544-8

Dépôt légal : 1er trimestre 2009
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
Centre d'études acadiennes (Université de Moncton)
Distributeurs : Prologue et Distribution du Nouveau Monde

Tous les droits d'adaptation, de traduction et de reproduction sont réservés pour tous pays.

© Bouton d'or Acadie
204 - 236, rue Saint-Georges
Moncton (N.-B.) E1C 1W1
CANADA
Téléphone : (506) 382-1367
Télécopieur : (506) 854-7577
Courriel : boutondoracadie@nb.aibn.com
Site Internet : www.boutondoracadie.com
Imprimé au Canada
collection météore

Lola et le fleuve

roman

Édith Bourget
À mon grand filleul,
que j'appelle encore Nicolas-Chocolat.
M E R C I . . .

L'auteure remercie vivement
le Conseil des arts du Nouveau-Brunswick pour la bourse de création accordée pour la rédaction de Lola et le fleuve.
PROLOGUE

J'ai beaucoup réfléchi à la manière de raconter l'histoire de cette année passée loin de chez moi.
Je me souviens qu'à mon arrivée au Canada, je n'étais que contradictions. Haut, bas, plaisir, chagrin, courage, peur. Ascension, descente, comme si j'étais dans des montagnes russes.
J'ai alors pensé écrire un journal pour desserrer tous ces noeuds d'émotions qui m'étranglaient. J'avais l'impression que mon coeur exploserait si je ne faisais rien. Mais j'ai vite délaissé l'idée du journal. Après une semaine, c'était déjà devenu une punition plutôt qu'une libération que de me pencher chaque soir sur une page blanche pour la noircir de mes anecdotes et de mes états d'âme bouillonnants du moment. Comme chaque fois que j'abandonne un projet, je me suis sentie coupable de mon manque de ténacité.
J'aime écrire mais les mots ne me viennent pas facilement. Les pensées doivent voyager librement dans ma tête avant de s'aligner de manière logique. Avant l'ordre, la pagaille. Une fois que tout est en place, les images apparaissent clairement et je peux les décrire avec les sentiments qui s'y rattachent.
Je suis très sensible. J'essaie de le cacher aux autres car je déteste qu'on me taquine sur ce point. Cependant, je crois que c'est essentiel pour toucher les gens lorsqu'on écrit.
Je ne sais pas si je réussirai à traduire parfaitement tous les bouleversements de ma vie. Suis-je heureuse ou triste de ces changements en moi ? Je ne peux pas le dire encore. Peut-être que narrer ce que j'ai vécu depuis juillet dernier me permettra de comprendre ce que je suis devenue.
Il y a un an, j'étais différente, ça, je peux l'affirmer. Voilà.
Tout le monde à bord

Maintenant, je commence vraiment. Je m'appelle Lola, j'ai quinze ans, je suis Parisienne. C'est-à-dire, j'étais uniquement Parisienne avant que mes parents, Didier et Adèle, ne viennent habiter ici. Ici, c'est à Edmundston, une petite ville du nord-ouest du Nouveau-Brunswick, au Canada. Le Canada, mes parents en rêvaient depuis des années. Les grands espaces, les forêts, les bêtes sauvages, l'air pur !
Et puis un jour, ils ont voulu voir de leurs propres yeux tous ces paysages d'immensité. Ils m'ont farci les oreilles pendant des mois avec leur projet de séjour au Canada. On en a regardé beaucoup, des documentaires parlant de toutes ces beautés sauvages ! On en a feuilleté des dizaines, des livres remplis de photos de champs, de forêts d'érables aux feuilles rouges, de bélugas attendrissants ! Sans oublier tout ce qu'on a trouvé sur le Web. Ils ont tout tenté pour me convaincre du merveilleux de vivre près de la nature.
— Nous serions perdus au fond des bois, loin de tout ! Moi, je ne veux pas de cette vie-là !
— Voyons, Lola ! Nous habiterions dans une ville ! Il y aurait du béton et des émanations d'essence, je te le promets. Mais évidemment, cette ville serait différente de Paris. Tu t'ouvrirais à autre chose !
En parcourant la documentation, je cherchais fébrilement les images des plus grandes villes comme Montréal ou Québec. Si au moins mes parents avaient choisi une de ces villes, j'aurais sûrement été moins rebelle.
— Moi, je vous le répète, je suis et serai toujours une urbaine. Point. Vous le savez, j'aime tout de Paris. Sa folie, sa furie, ses odeurs. J'aime le bruit des chaussures sur les pavés, les édifices de plus de cinq étages et la foule qui se presse autour de moi. J'ai besoin de mouvement pour sentir que j'existe, que je vis à fond. Je déteste le silence et l'immobilité !
Oui, j'adore Paris et la Seine, ce fleuve étroit qui traverse la métropole en encerclant l'île de la Cité et l'île Saint-Louis. Il y a tant à voir chez moi. Chaque intersection est un spectacle, chaque lieu a son histoire. Ma ville est belle et vivante. Il y a la tour Eiffel et la place du Trocadéro, l'Arc de Triomphe et l'avenue des Champs-Élysées, le musée du Louvre et le jardin des Tuileries, Montmartre et l'église du Sacré-Coeur, Saint-Germain-des-Prés et le Quartier latin. Il y a les Galeries Lafayette, où j'aime aller voir les chaussures et les sacs à main. Il y a la Fnac pour les disques et les livres et le Forum des Halles pour les boutiques et pour donner rendez-vous à mes amis. Il y a aussi de nombreux cafés-bistrots pour discuter en regardant les gens déambuler sur les trottoirs.
Notre appartement de Paris est à deux pas de la majestueuse cathédrale Notre-Dame, où les touristes entrent, entrent et entrent sans fin et en ressortent les yeux éblouis. J'allais très souvent sur le parvis pour les observer un bon moment avant de me diriger vers l'escalier qui m'amenait sur un des quais de la Seine, mon fleuve confident. En regardant les bateauxmouches le sillonner, je lui racontais tout, bonheurs, chagrins, espoirs. Le fleuve m'écoutait et faisait voguer mes secrets jusqu'à la Manche, où ils se diluaient dans de l'eau plus salée que mes larmes. Je n'ai jamais vu aucun problème à ce que les poissons connaissent ma vie.
Parfois, Loïc venait avec moi, lorsque je le lui permettais. Loïc, c'est mon meilleur ami depuis toujours.
Avec la Seine.
Mes parents revenaient continuellement à la charge. Ils me mitraillaient d'arguments positifs pour que j'accepte cette année loin de ma chère ville.
— Ce serait formidable, Lola ! Penses-y : découvrir un autre pays, voir la neige, rencontrer de nouveaux amis... Tu adorerais !
Je me demandais bien pourquoi ils employaient le conditionnel puisque, évidemment, tout était déjà décidé. Papa avait trouvé un boulot. Il serait chef cuisinier dans une auberge. Maman prendrait des photos et écrirait des textes pour des magazines français. Mon opinion ne comptait pas et ne changerait rien.
Moi, j'ai dû suivre. J'avais quatorze ans, je n'avais pas le choix.
— Lola, tu vivras une belle aventure, nous en sommes convaincus. Et puis, les gens là-bas parlent français. Ce sera facile pour nous tous de communiquer avec eux. Ne fais pas cette tête d'enterrement, ce sera une fête. Tu reviendras avec des souvenirs extraordinaires.
J'ai erré comme un zombi tout le temps des interminables préparatifs. Je dormais mal. Je me réveillais en sursaut. Je rêvais que des meutes de loups me dévoraient le coeur, ou que des ours blancs attaquaient notre maison. Je me voyais seule devant tous ces dangers. Seule au centre d'une forêt où les arbres agressifs entortillaient leurs branches autour de mon corps et m'étouffaient peu à peu. Seule, toute seule, sans personne pour me protéger ni m'écouter.
Seule. Sans Loïc. Sans la Seine.
Je savais que je m'ennuierais de Loïc et que je lui manquerais aussi. Nous étions devenus plus que des amis depuis quelque temps. Je n'avais rien dit à personne, encore étonnée de ce sentiment nouveau pour mon fidèle ami.
— Il y a Internet. Tu lui écriras, à Loïc, tu lui parleras au téléphone aussi. Tu auras beaucoup de choses à lui raconter. Il enviera ta chance.
Le 5 juillet, nous avons pris l'avion à l'aé

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