Lou
107 pages
Français

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Lou , livre ebook

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Description

Lou est parfaite : intelligente, drôle, jolie et très populaire sur Instagram. Et pourtant, elle n’a jamais eu de petit ami.

Même Ambre, sa confidente, ne comprend pas ce mystère. Alors le jour où Lou reçoit un mail enflammé d’un amoureux anonyme et transi, Ambre saute sur l’occasion : Lou va enfin connaître l’amour grâce à elle ! Et si cette quête romantique mettait au grand jour une vérité beaucoup plus sombre ? Et si les amis « devant » se transformaient en ennemis « derrière » leurs écrans ? Car c’est bien connu, il ne faut pas se fier aux apparences…


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 juillet 2021
Nombre de lectures 9
EAN13 9782215177371
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire Première partie Deuxième partie Troisième partie Dans la même collection Page de copyright
Points de repère Page de Titre Couverture Corps de texte Page de Copyright

À Fabrice et Jacques, À Cyrille et Gaëtane, À Zeïna, Lucas et Romain.
Nous étions les princes de la digue, Jacky en est resté le roi.
Si tu changes une lettre à livre, ça donne vivre.
Marceau Lebon, lycéen
Première partie
Si on change une lettre au prénom de Lou, ça donne pou. (Ou fou, mou, cou, mais pou est la version préférée de son jumeau, car elle exaspère sa sœur.) Remplacer une seule lettre d’un mot pour obtenir un sens complète­ment différent est un art que Marceau développe depuis qu’ils ont appris à lire et à écrire. Soit presque dix ans déjà !
Enfin, c’est Marceau qui parle d’art. Pour Lou, ça relève plus du tic, voire du toc.
La frangine trouve cela parfois drôle, quelquefois à propos, et très souvent agaçant. C’est pour cela qu’elle ne s’est jamais abaissée à répondre à son frère qu’en changeant une seule lettre de son prénom, on obtient marteau.
À ce stade, précisons deux points auxquels Lou tient beaucoup : Elle n’est pas laide comme un pou ; Et il ne faut pas non plus lui en chercher.
In utero , Lou a procédé à une sélection génétique efficace : elle s’est attribué les yeux verts et les jambes fuselées de sa mère, les longs cils et les épais cheveux châtains de son père. Lou est jolie.
Marceau a pris ce qui restait, et le résultat ne manque pas de charme non plus.
Lui s’est concentré sur les capacités intellectuelles : c’est un scientifique émérite (comme son père) doté d’une excellente orthographe (comme sa mère).
Lou, elle, est depuis le tout début de leur histoire commune beaucoup plus dans l’émotion. Elle est drôle et susceptible comme son père, généreuse et butée comme sa mère. Ça donne un résultat parfois étonnant, voire détonant (Marceau est particulièrement fier de cette combinaison : il a changé une lettre et l’a déplacée).
Ces précisions apportées, il nous reste à passer à ce qui nous amène ici.
Hier soir, Lou a reçu un étrange e-mail.
* * *
En fait, l’e-mail est arrivé dans la boîte de réception de Lou il y a trois jours déjà. La lycéenne ne la consulte pas régulièrement, l’expéditeur aurait pu y penser. S’il voulait la toucher rapidement, il fallait passer par son compte Instagram (2 723 followers , s’il vous plaît !).
Quoique non, ce n’était pas non plus la bonne solution… Avec sa popularité croissante, Lou n’a plus le temps de lire tous les commentaires quotidiennement.
Et puis, un tel contenu aurait été gênant.
Dans l’obscurité douillette de sa chambre, Lou relit le message. Seul le halo bleuté de son écran d’ordinateur trahit son air perplexe.

Salut,
Alors voilà, je me jette à l’eau !
Je te croise chaque matin devant le lycée et tu ne me vois pas.
Mais moi je te vois bien. Pire, je ne vois que toi.
J’aimerais bien qu’il se passe entre nous autre chose qu’un échange de regards.
Et encore, ce n’est pas un échange de regards puisqu’il n’y a que moi qui te regarde. Bref.
Fais-moi signe, s’il te plaît.
Je t’embrasse .
Lou pousse un soupir frustré. Le message n’est pas signé, bien entendu, et l’adresse de l’expéditeur ne livre aucune information. À la recherche de pistes, elle se lance dans une analyse de texte qui ferait rosir de plaisir sa prof de français.
Salut : registre familier.
Alors voilà : bavardage inutile.
Je me jette à l’eau : métaphore ? (Lou a méchamment loupé son évaluation sur les figures de style.)
Je te croise chaque matin devant le lycée et tu ne me vois pas : si vraiment ils se croisent, le gars est forcément à un moment dans son champ de vision, non ? Sinon, ils se seraient rentrés dedans. Cela aurait facilité la rencontre et accéléré le processus, soit dit en passant !
Mais moi je te vois bien. Pire, je ne vois que toi : l’emploi de « pire » était-il vraiment nécessaire ? Ce pauvre anonyme semble particulièrement souffrir…
Cette réflexion remet au premier plan la question : qui a écrit ?
J’aimerais bien qu’il se passe entre nous autre chose qu’un échange de regards : alors Lou le regarde finalement ? Faudrait savoir !
Le dos bien calé contre son oreiller, elle tente de refaire mentalement le chemin du lycée ce matin : la descente du bus, le rendez-vous quotidien avec Ambre, sa meilleure amie. Qui croise-t-elle tous les jours sans le voir ? À part M. Gérard, le gardien bougon du bahut, elle ne voit pas. (C’est le cas de le dire…) Elle poursuit sa relecture.
Et encore, ce n’est pas un échange de regards puisqu’il n’y a que moi qui te regarde. Bref : alors on est d’accord, il n’y a pas d’échange de regards.
C’est idiot mais ce constat soulage Lou. Et c’est presque avec tendresse qu’elle s’attarde sur ce tout petit mot : Bref . Le gars sait déjà qu’il est trop bavard, qu’elle n’a pas de temps pour cela, même là, ce soir, seule devant son écran. Sa mansuétude a cependant des limites, et la phrase suivante réveille son agacement.
Fais-moi signe, s’il te plaît : doit-elle défiler demain devant le lycée en agitant le bras comme la reine d’Angleterre devant ses sujets ? Oui, Lou est acerbe, elle le sait, mais c’est plus fort qu’elle. C’est à cause de la phrase qui suit.
Je t’embrasse : PERSONNE n’embrasse Lou. C’est un peu l’histoire de sa vie.
Coup d’œil rapide sur son téléphone : il est 23 h 12. Lou devrait éteindre son ordinateur, sinon sa mère va débarquer et l’accuser de regarder en douce des séries sur Netflix. D’ailleurs, une voix retentit depuis le couloir :
– Lou, éteins-moi cet ordi, il est temps de dormir !
Pas possible, sa mère est dotée d’un sixième sens ! Lou ne prend pas la peine de lui répondre qu’elle allait justement le faire, sa mère ne la croirait pas. Sur une impulsion, juste avant de fermer sa boîte e-mail, Lou transfert le message de l’inconnu à Ambre. Sentencieux, son ordinateur lui rappelle que « Ce message n’a pas d’objet. Envoyer quand même ? ».
Oui, envoyer quand même ! C’est l’expéditeur anonyme qui n’a pas réussi à nommer son e-mail, Lou n’y est pour rien. Elle sourit, imagine un titre genre « ma déclaration d’amour ». Ou mieux encore : « message personnel ». Lou a été bercée par les chansons de Françoise Gall et France Hardy. À moins que ce soit France Gall et Françoise Hardy. Bref (elle aussi y vient), par les chanteuses de jeunesse de sa mère.
Un réflexe pavlovien la pousse à saisir son téléphone et à regarder une fois encore son compte Instagram avant de blottir son visage contre sa couette épaisse. Lou s’attarde sur la dernière photo. Un selfie pris dans son jardin, quelques heures plus tôt. Elle envie la jeune fille sur la photo : elle semble tellement sûre d’elle.
* * *
Dès son réveil, Lou a regretté d’avoir envoyé l’e-mail à Ambre. Sa meilleure amie va la charrier sur le sujet pendant au moins trente-sept ans !
Sous la douche, Lou a envisagé de lui envoyer un SMS du genre « T’as vu le gars, trop ridicule ! », mais ça aurait attiré l’attention d’Ambre sur un message qu’elle ne lirait peut-être pas (si elle consulte sa boîte e-mail à la même fréquence que son amie). Et surtout, le téléphone de Lou n’est pas amphibie.
Et Lou tient à son téléphone !
Dans le bus qui la m

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