Un vilain guêpier
64 pages
Français

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Description

Pour les enfants Dutrissac, c’est la rentrée scolaire, avec ses nombreuses surprises et ses nouvelles rencontres. Pierre-Étienne rêve de gagner plus d’argent. Il envie son ami Jonathan de pouvoir s’acheter tout ce qu’il souhaite. Ce qu’il donnerait pour avoir le même train de vie que lui ! Son travail de pompiste ne semble plus le satisfaire tant sa convoitise s’attise de jour en jour. Ses besoins l’aveugleront-ils au point de manquer de jugement ?
Un vilain guêpier est la suite des romans Adieu, Val-du-Chêne ! et 24, rue des Futailles.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 13 avril 2011
Nombre de lectures 2
EAN13 9782896825424
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

UN VILAIN GUÊPIER
Pour ses activités d'édition, Bouton d'or Acadie reconnaît l'aide financière de la Direction des arts du NouveauBrunswick, du Conseil des Arts du Canada, du ministère du Patrimoine canadien par l'entremise du Programme d'aide au développement de l'industrie de l'édition (PADIÉ).

Titre : Un vilain guêpier
Roman de Claire Matteau Couverture de Lorraine Matteau Conception graphique de Lisa Lévesque

Papier ISBN 978-2-923518-43-5 PDF ISBN 978-2-89682-192-1 ePub ISBN 978-2-89682-542-4

Dépôt légal : 4e trimestre 2008
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
Distributeurs : Prologue et Distribution du Nouveau Monde

Tous les droits d'adaptation et de traduction sont réservés pour tous les pays. Toute reproduction de l'ensemble ou d'une partie de cet ouvrage, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l'autorisation écrite de l'éditeur.

© Bouton d'or Acadie
204 - 236, rue Saint-Georges
Moncton (N.-B.), E1C 1W1
Téléphone : (506) 382-1367
Télécopieur : (506) 854-7577
Courriel : boutondoracadie@nb.aibn.com
Site Internet : www.boutondoracadie.com

Imprimé au Canada
À Lucie Piotte,
une belle amitié de 40 ans...

D emain, c'est la fin des vacances, l'inévitable retour à l'école ! L'été et ses beaux jours seront bientôt chose du passé. Dommage ! Ces deux derniers mois auront été bien trop courts… Déjà, le soleil se couche de plus en plus tôt et se lève de plus en plus tard. Les jours raccourcissent. La lumière si vive perd peu à peu de son intensité estivale.
Il n'est pas facile de devoir réorganiser sa vie en fonction de l'horaire scolaire plus restrictif et de ressortir, bien enfouis au fond du placard, crayons, stylos, compas, calculatrice, cahiers et feuilles lignées encore utilisables. Sans compter tout le matériel neuf qu'on doit identifier selon des normes précises bien établies. Heureusement qu'il est possible de personnaliser la couverture plastifiée des reliures à anneaux… Mais le plus difficile demeure sans contredit le port obligatoire de l'uniforme de l'école. Pour les dix prochains mois, tout le monde sera identique ! Aucun signe distinctif : le polo blanc trop long et le pantalon bleu marine trop large seront les seuls vêtements autorisés à l'école secondaire des Mille Étoiles !
Chez les Dutrissac, c'est le branle-bas de combat. Depuis la fin du souper, les trois soeurs se disputent l'accès à la salle de bains. Chacune réclame la priorité et l'exclusivité.
— C'est moi la première ! Je dois prendre un bain, avise Marie-Claire d'un ton autoritaire.
— Ah non ! C'est toujours trop long quand tu prends un bain, s'oppose Emmanuelle en tentant de s'immiscer dans l'embrasure de la porte. Laisse-moi passer avant toi. Je veux seulement me doucher. Ça ne me prendra pas de temps, je te le jure. T'auras tout le temps que tu veux pour bien mariner dans ton bain.
— Non, pas question ! riposte sèchement MarieClaire en repoussant sa soeur. J'étais là avant toi !
— M.-C., je dois absolument me laver les cheveux. Cinq minutes, pas plus !
— Nunu, t'avais juste à le dire avant. Pousse-toi.
— M.-C., s'il te plaît ! Cinq minuscules petites minutes seulement, supplie Emmanuelle.
— Non, c'est non ! Tasse-toi, sinon… Mais laissemoi passer, voyons, s'impatiente Marie-Claire, qui ne se gêne pas pour donner un coup de coude dans les côtes de sa soeur, qui laisse échapper un gémissement.
— Mais, tu lui fais mal ! Franchement, tu n'y vas pas avec le dos de la cuiller, M.-C. Dutrissac, s'insurge Élise venue à la rescousse de sa jumelle. Tu pourrais lui concéder quelques minutes, quand même.
— Eh ! Mêle-toi donc de tes affaires, Élise Dutrissac, s'emporte Marie-Claire qui, profitant de la situation, réussit à se faufiler et à verrouiller la porte de la salle de bains.
— Tu n'as pas le droit, M.-C. ! réprouve Emmanuelle, subitement décontenancée devant l'aplomb de sa sœur.
— Je n'ai pas le droit ? Ben, je le prends, le droit ! Je vous sifflerai quand j'aurai terminé, les… jujus ! profère avec une pointe de malice Marie-Claire à travers la porte.
Devant autant d'insolence, les jumelles ripostent et manifestent avec rage leur mécontentement. Tour à tour, elles tempêtent contre l'aînée et ne se gênent pas pour lui dire ses quatre vérités. Pendant quelques minutes, tous les reproches possibles et imaginaires déferlent. Rien ne les arrête. Une véritable guerre des mots !
Marie-Claire refuse de prêter attention à leurs agissements, qui lui semblent tellement infantiles. Heureusement, le bruit de l'eau qui coule du robinet étouffe leurs cris. Glissant sa main sous le jet humide, Marie-Claire vérifie minutieusement la température de l'eau. Satisfaite, elle se glisse dans la baignoire. La chaleur de l'eau l'apaise, la réconforte. Personne ne doit savoir combien elle appréhende cette nouvelle école beaucoup trop populeuse à son goût. « Mille six cents élèves ! Je vais m'y perdre, c'est certain ! » redoute-t-elle. Juste à imaginer qu'elle n'y connaît personne hormis ses soeurs, son frère Pierre-Étienne et leurs nouveaux amis, Josiane, Jérémie et Jonathan, Marie-Claire frissonne.
À Ville-de-Monnoir, tous les jeunes se connaissent depuis la maternelle. Plusieurs d'entre eux sont cousins ou liés étroitement depuis des générations à d'autres grandes familles de la région. La terre d'ici leur appartient depuis plus de deux siècles. Leurs ancêtres l'ont défrichée avec labeur et courage. Ils l'ont retournée, ameublie. C'est cette même terre qu'on laboure et cultive encore chaque année. Elle est plus qu'une richesse transmise de père en fils. Cette terre représente le patrimoine familial de bien des familles.
« Ils sont chez eux… Pas moi ! » songe MarieClaire, profondément affligée par cette pensée. « Mon chez-moi, c'est Val-du-Chêne. C'est là que je suis née. » Pendant un bon moment, ses réflexions la ramènent trois mois en arrière, à l'époque où elle habitait encore ce charmant village fondé par son grand-père, Charles Dutrissac. « Je connaissais le moindre recoin de ce bout de pays. Je parlais à tout le monde. Ici, j'essaie encore d'apprivoiser mon environnement. J'ai si peur à demain… À l'école, je serai la petite nouvelle ! On va m'examiner comme si j'arrivais d'une autre planète. Je n'ai pas hâte ! »
Marie-Claire ferme les yeux et doucement s'immerge complètement dans l'eau. La chaleur qui s'y dégage la détend peu à peu. Pendant quelques instants, elle s'amuse à retenir le plus longtemps possible son souffle. Elle relève la tête le temps d'une inspiration, puis s'engouffre à nouveau au fond de la baignoire. Le bourdonnement sourd et continu de l'eau lui plaît et lui procure une sensation rassurante, un peu comme si elle se retrouvait dans le ventre de sa mère. Ce qu'elle donnerait pour ne pas avoir à affronter cette journée d'école qui approche à grands pas !
« J'aurais tellement voulu que Josiane soit avec moi, dans le même groupe. Ben non ! Je n'ai pas le choix, va falloir que je prenne le taureau par les cornes et que je fasse une grande fille de moi ! se convainct-elle. Bon sang, je donnerais n'importe quoi pour ne pas avoir à vivre ça. » Ses pensées l'empêchent d'entendre sa chatte gratter au bas de la porte de la salle de bains. En effet, Poilue n'accepte pas d'être trop longtemps délaissée par sa jeune maîtresse. Elle se sent négligée, abandonnée. Ordinairement, elle accompagne ses grattements de quelques miaulements. Mais ce soir, ce sont de véritables gémissements. Marie-Claire, trop absorbée par ses appréhensions bien légitimes, n'entend pas l'appel plaintif de son animal de compagnie.
Heureusement, les lamentations de Poilue parviennent aux oreilles de Pierre-Étienne, retiré dans sa chambre. Compatissant, il ouvre sa porte et, délicatement, s'approche de l'animal en imitant le chant d'un oiseau. Étonnée, Poilue le regarde. Lentement, en évitant tout geste brusque, il se penche et la prend dans ses bras, lui chuchotant quelques paroles apaisantes. Poilue se blottit contre sa poitrine et fait entendre son ronronnement. « Ne pleure pas, ma cocotte ! Ta vie n'est pas triste. T'as pas besoin d'aller à l'école… Chanceuse, va ! Tiens, viens rejoindre tes amis, murmur

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